Anousheh Ansari
Première exploratrice de l’espace
Quel est donc le Grand Voyageur qui n’a pas subi le rêve d’Icare ? Nous avons tous cette sacrée maladie d’aller plus loin, plus vite et plus haut. Une irrésistible soif de découverte, de curiosité et de savoir ! Comme si les 245 pays et entités de la liste CIGV ne suffisaient pas, voilà que s’ouvre pour nous une nouvelle porte de paradis. L’espace !
Le rêve d’Icare prend aujourd’hui corps et consistance. L’espace, le grand Espace, devient un nouvel « espace de voyage » grâce à trois précurseurs civils et surtout au quatrième qui n’est autre qu’une dame : Anousheh Ansari.
Née en 1966 en Iran, elle émigre aux États-Unis en 1984, pour poursuivre des études scientifiques. Maintenant, femme d’affaires accomplie à Dallas elle fait fortune dans les télécommunications. Anousheh Ansari devient ainsi la première femme musulmane et première Iranienne à aller dans l’espace.
La première femme à s'envoler, lundi 18 septembre 2006, en direction de la station spatiale internationale (ISS) à bord d'une capsule russe, ne goûte guère l’expression de « touriste » employée à propos de ses trois prédécesseurs milliardaires (les Américains Dennis Tito en 2001 et Greg Olsen en 2005, le Sud-Africain Mark Shuttleworth en 2002). « Un touriste se contente d'acheter un billet pour aller quelque part ! Nous…c’est autre chose ! » a déclaré cette Américaine d'origine iranienne qui a payé un peu plus de 20 millions de dollars pour aller dans l'espace. Après onze jours en orbite, Anousheh Ansari a regagné la Terre, à bord d’une capsule Soyouz TMA-8 qui s’est posée sans encombre au Kazakhstan. Heureuse et ravie!
Traverser les déserts de Gibson en Australie, de Robei el Khali au Yémen, du Wadi Rum en Jordanie, de l’Atacama au Chili, de Gobie en Mongolie, le Sahara en Libye ou même le désert de Mojave aux USA est souvent un exploit physique !
Vaincre une montagne à l’instar de deux Cigévistes : Maurice Herzog pour l’Annapurna et Ardito Desio pour le K2 est un exploit, une performance et une Première !
Traverser la jungle brésilienne, une forêt équatoriale ou un fleuve en furie est déjà une aventure ! Traverser l’Atlantique en solitaire est un exploit doublé d’une dextérité !
Mais, voyager plus tard dans l’espace sera simplement une aventure à deux ingrédients : le prix du voyage et le courage physique d’affronter sa peur face à la catastrophe de chaque seconde du décollage et tout au long du périple spatial !
Mais voyager sans risques, sans un certain brin de folie, sans humour et sans fantaisie est-il encore voyager ?
Non ! Voyager est le synonyme de découverte et du risque inhérent à chaque découverte !
Voyager implique effort, temps, disponibilité, préparations, préparatifs et organisation ! Loin d’être touriste, le Grand Voyageur se veut déjà Explorateur et notre jeune Iranienne Anousheh Ansari en sera l’icône, la muse et l’égérie. Son héroïne !
Dans l’espace, le Grand Voyageur qui scrutera sa planète bleue relativisera sûrement les choses et se dira : « Y a-t-il encore une seule raison pour ne pas préserver ce joyau céleste, la Terre? Jusqu’à quand allons nous déboiser les forêts, crever la couche d’ozone, polluer les mers et semer l’injustice (la raison du plus fort est toujours la meilleur…disait déjà La Fontaine) qui enfante frustrations et guerres ? Qui pensera à stopper tout intégrisme et toute velléité ?
Lové dans sa petite capsule spatiale, le « Tout-petit-Grand-Voyageur » ne comprend plus !
Pourquoi tant de haines et d’incompréhensions sur Terre ! Il parlera au soleil et à la lune aux autres astres lointains et leur demandera d’éclairer notre petite planète bleue de Tolérance, d’Amitié et de Paix !