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  • Ras-le-bol ! J'en ai ras...le bol !

    Que c’est triste Tunis !

    Sacrée journée. Une vidéo montrant des Tunisiens sinistrés de la région Aïn Draham et Babouch qui vont demander secours et soutient en Algérie, après avoir perdu toit et fourchette par ces intempéries et cette imposante masse de neige.

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    Le jour même, voilà que notre Ayatollah de service  

    demande aux membres de son parti de descendre dans les rues du pays pour crier leur soutien à la Syrie, après avoir chassé un ambassadeur qui… n’existe même pas.

     

    Le jour même, où des associations caritatives se donnent la main pour aider les dizaines de milliers de sans abris du nord, et ou Qatar nous parachute sa charité bien calculée et ou l’Etat n’a pas su ou pu se mettre en état de guerre, pour venir au secours du Nord catastrophé. 

     

    Le jour même où « Leoni Tunisie » (Câblerie Mercedes etc.) ferme son usine à Mateur qui emploie 3500 personnes

     

    Tout cela me poussa après une longue journée de dix heures de travail non stop,

     

    à aller prendre un pot dans un grand hôtel, du grand Tunis, pour aborder des inconnus, les écouter et essayer de comprendre ma Tunisie, en cette froide et frileuse nuit hivernale.

     

    Les deux premiers (X et Y) sont des BCBG jeunes quadras de Sfax.

     

    Le premier est digne d’un Prince espagnol. Homme d’affaires averti et marié depuis 10 mois. Le second, architecte de métier et également anti Nada, a même fondé un petit front de penseurs pour les contrer. Ils essayent d’expliquer le pourquoi de leur ville pro-Nada.

     

    -          «  Oui, notre ville a voté majoritairement Enada ! Pourquoi ? Par dépit ! Les Sahéliens ont eu le pouvoir politique pendant 50 ans et nous ont oubliés. Nous sommes, conservateurs et très père et mère poule, on s’est rabattu sur nous même, en ne faisant confiance qu’aux nôtres et ne travaillant qu’avec eux. Du coup, plus rien ne nous intéresse que notre essor économique et notre bien être familial ! Arrive le 23 octobre. Confiance en aucun parti ! Reste un vote de défiance et un pied de nez à tous,  doublé d’un refuge pour nous, repliés sur nos valeurs : Enada et la religion !

    Quatre mois après, je pense que le Sfaxien revoterait de la même façon à 10% près."

     

    L’homme d’affaire aux belles lunettes d’écailles conclue :

     

    «  Je suis très heureux qu’ils soient au pouvoir. La situation du pays est si catastrophique qu’ils ne savent quoi faire et égrènent FAUTE SUR FAUTE. Accepter les salafistes ou les contrer ? Laisser leur Ayatollah R.G. sous la coupe des wahhabites et des USA ? Prendre leur revanche à la vie après des dizaines d’années de prison ? Ils ne peuvent qu’accumuler les gaffes…mais le pays sombre à vue d’œil. Si un FRONT Centre/Gauche n’est pas rapidement crée ils gagneront les prochaines élections de 2013…mais cela leur dernier mandat dit démocratique !"

     

    Second tableau

     

    Plus loin. Un beau jeune homme de 35 ans,

    Bling bling,montre Rolex et surtout « copine de 19 ans au 95B dévoilé et aux jeans serrés » bien en vue. Cet avocat avoue sans vergogne que Nada a gagné démocratiquement, même avec seulement 1,5 millions de voix et qu’ils resteront à vie au pouvoir et au perchoir ! Advienne que pourra !

     

    3e Tableau. A l’autre bout du bar.

     

    Deux jeunes industriels Djerbiens de 35 ans. Intelligents, dynamiques et souriants. Ils râlent contre ces sinistrés du Nord délaissés au profit d’une marche pour la Syrie. Le plus disert s’explique :

     

                -«  Chez nous à Djerba, on est tous frères, chrétiens, juifs et musulmans. Enada est un intrus qui nous fait peur. Ce sont des menteurs qui ouvrent leurs sectes à coups de promesses divines et de gros billets aux jeunes perdus, chômeurs et désorientés ! Le vrai problème c’est qu’ils furent une cellule dormante pendant 30 ans et veulent aujourd’hui prendre leur revanche sur le dos de notre pays. Leur cirque est dévoilé. Avons-nous le temps de nous unir en 2 ou 3 grands partis et avons-nous le temps de pénétrer dans tous les sentiers de la République avant les élections de 2013 ?

    Non hélas !

     

    Mais, mais…si leurs catastrophiques actions continuent ils vont pousser le peuple de passer de « l’émeute du 14 janvier, à la Révolte de 2012 et puis j’espère à une Révolution guidée et pensée ! Nous sommes sur un Volcan et tout ce qui bouge de positif va prendre refuge au Maroc !»

     

    4e et dernier tableau au fond du salon de l’hôtel cossu.

     

    Un barbu bien en barbe au regard absent et à l’air satisfait. Pseudo-guenilles et Pseudo-dignité vêtu d’une couverture hypothétique et divine. En face, un jeune de 45/50 ans au béret basque, genre ouvrier qualifié qui me prend à témoin, me prenant également pour un … touriste… et me dit :

     

                -«  J’essaye de lui expliquer que leurs femmes en burka sont d’un ridicule qui tue. Si on veut cette tenue burka, c’est la fin d’un cheminement spirituel et précédé de dévotion, de pureté, d’abnégation, de bonté, de charité et de pureté de l’âme et du corps. Mais, elles se masquant d’un chiffon noir et ne peuvent masquer leurs âmes sournoises et ne peuvent acheter ainsi une virginité spirituelle ! »

     

    Son discours et long et cohérent et au barbu de perdre ses phrases stéréotypées et son assurance…

     

    Pauvres de nous. Une Révolte qui accoucha de deux Tunisie.

     

    Un pays qui a bousillé son industrie, son tourisme et ses finances face au désordre le plus absolu. Tout est calculs et pronostics… alors que le pays se meurt ! Une terrible vacance d’Etat !

     

    La haine trouble la vie ; l'amour la rend harmonieuse. La haine obscurcit la vie ; l'amour la rend lumineuse. 

    [Martin Luther King]

     

  • Une si courte et belle nuit ...

     

    Une courte nuit chez Sir Churchill !

    Enfin, la vieille ville de Tanger, un véritable joyau royal. Les ruelles gardent leur âge tricentenaire et leur charme souvent médiéval. Les pâtisseries se suivent et se ressemblent. Chacune vous invite à déguster généreusement une Corne de gazelle, une savoureuse Chebakia ou encore  des Ghribas aux amandes, sans oublier les rituels Baklawas garantis cinq millions de calories.

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    Entre deux ruelles blanches, en haut d’une colline

    une porte à moitié ouverte invite le passant par une simple affichette « Vous êtes chez vous ». Je pousse le battant de porte et plonge dans un salon de deux mètres carrés avec des dizaines de prospectus sur un minuscule bureau de 60 centimètres de long. Un jeune marocain d’un âge sans âge et d’un œil sans lumière me demande de faire mon choix.

    Je crois succomber au choix de faire offense à la rousse pour choisir la fausse blonde ou de laisser tomber la petite brune pour la grande noire d’ébène vêtue. Ni l’une ni l’autre, mon général ! Le jeune marocain semble me réveiller de mes fantasmes déplacés pour me demander quel prix je veux mettre.

    Mince… Euh… C’est donc un casino, et il me demande quelle sera ma mise, et je commence à chercher de grosses pièces au fond de mon portefeuille.

    Et le voilà qui me ramène à nouveau sur terre pour me demander si je la veux grande ou petite… Simple… ou double.

    Zut ! C’est simplement une maison d’hôtes qui vous offre trois minuscules gîtes.

    Surgit soudain de nulle part un septuagénaire bien en chair, dégoulinant de sueur, une cigarette au bec : « Je suis le capitaine Jacques, ancien officier de l’armée française et néanmoins propriétaire des lieux. Que puis-je pour vous, jeune homme ? ».

    Je me sauve sur la pointe des pieds, sur ces dalles blanches de Tanger, transformé en tapis volant d’Aladin le lointain. La journée d’évasion fut riche en mille et une aventures et il est temps d’affronter mon hôtel El Minzah et la promesse du chef de réception de m’offrir la suite 136, dite « Suite de Churchill ».

     

    L’établissement El Minzah Hotel se trouve au cœur de Tanger, tout près de la Place d'Espagne, American Legation et Dar el Makhzen. Il n’est pas non plus loin de Place de la Kasbah et Place de Tanger

    El Minzah est le plus ancien hôtel de Tanger, certaines parties de l'hôtel datent du XIX siècle, il a ouvert ses portes en 1930 par John Crichton-Stuart, le 4ème marquis de Bute.

    Au beau temps de Tanger l'internationale plusieurs célébrités du monde ont été hôtes de ce magnifique établissement : Churchill, Le roi Juan Carlos, Jean Claude Van Damme, Jacques Cousteau et plusieurs autres personnalités qui cherchaient un havre de paix unique à Tanger.

    L'hôtel dispose de 2 piscines et d'un centre de remise en forme et offre des vues panoramiques sur la baie. Son centre de bien-être comprend un sauna, un jacuzzi et un hammam et propose des soins du corps et des massages.

    Ô temps, suspends ton vol ! Le charme anglais est noyé dans la grâce marocaine entre lit à baldaquin et sofa de boudoir qui gardent encore les traces des somptueuses et ravissantes comtesses qui en furent les hôtesses. A peine sorti de ma douche, je suis attiré à ma fenêtre pour découvrir un large balcon mitoyen où trois jeunes dames sont en train de siffler champagne sur champagne avec éclats de rires et bonne humeur tonitruante. L’une d’elles me voit et crie : « C’est lui, c’est lui ! ».

    Et à la seconde de me dire dans un français châtié, teinté d’un léger accent britannique :  « Permettez-nous, Monsieur, de vous sortir de votre suite royale pour vous convier à notre modeste terrasse donnant sur le port de Tanger et vous inviter à fêter avec nous nos retrouvailles. Le maître d’hôtel nous a dit que vous seriez Voyageur. »

    Le hasard aura voulu qu’ayant tout fait pour être dans la suite de Churchill, je n’y resterai finalement que quelques minutes pour aller rejoindre un incroyable trio de jeunes dames marocaines hors du commun, qui du charme et de la grâce de la vie, connaissent tous les recoins.

    La première vit à Bruxelles et travaille au sein du Parlement européen, la seconde vit à Paris et de la mode  connait tout un rayon. Quant à la troisième qui n’arrête pas d’allumer cigarette sur cigarette, elle n’est autre que la gardienne de Céans qui protège en leurs absences les appartements de Tanger de ces deux dames qui ne rentrent au pays que deux semaines par an.

    Mais pourquoi ne sont-elles pas chez elles, et pourquoi sont-elles dans une suite au prestigieux hôtel El Minzah ?

    La réponse est simple. Nous sommes encore dans les jours de la fête sacrée de l’Aïd et en fuyant leurs maisons elles évitent leurs familles qui viendraient leur rendre visite.  Elles trouvent ici liberté d’action et boissons à gogo. Bières fraiches, Gin et champagne sont généreusement disséminés sur la table.

    A la quatrième coupe de champagne, le programme change. Ces dames acceptent… de téléphoner à deux autres de leurs amis Tangérois d’origine et écrivains reconnus. Une délicieuse soirée entrecoupée de vers et de prose et saluée par des verres pétillants. A chacun d’aller plus loin et à chacune d’être encore plus gaie et à tous de décider à cinq heures du matin d’aller plonger dans la piscine. Nos rires d’enfants ont dû réveiller la moitié de l’hôtel et tout ce monde se retrouve dans ma suite pour un chaud café et de croustillants croissants aux amandes…

     Il ne me reste plus que deux heures pour attraper mon train sur Casa