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compassion

  • Le coopérant français d’Hammam-Lif

    Oui, gamin prends la valise ! 

    Récurent. Envahisseur. Tenace et fugace, ce rêve revient au fil des années avec autant de couleurs et d’éclats.

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    On dit que les rêves sont une réalité cachée. Peut-être ! Mais ce rêve récurant part d’un fait réel, qui a dû me marquer à vif pour revenir à flot 100 ans plus tard….

    C’était un beau palais bleu et blanc accroché à un flanc de colline et bercé par le mauve flamboyant d’une douce fleur dite cyclamen. Ce palais beylical grade toute sa majesté sur la grande route de la ville d’Hammam-Lif au sud de Tunis. Je ne sais par quel hasard ni pourquoi mon père y installa sa petite famille dans ce palais, à la sortie du Bey et à l’instauration de la république de Bourguiba.

     Je passais ma journée perdu dans les méandres de ma petite tête en train d’imaginer le monde et a le vivre dans cet immense palais ou j’avais droit à trois chambres (avec vue sur le Boukornine) pour garder et pavoiser mes collections d’un gamin de dix ans.

    Avec de la farine d’amidon je me suis fais une sorte de colle forte pour accrocher des centaines de dessous de bière cartonnés  dans une première chambre, et des centaines de paquets de cigarettes vides dans une seconde.  La troisième chambre fut mon doux refuge culturel avec des livres qui se chevauchent dans un parfait désordre… qui du reste n’a jamais changé.

     Impossible d’oublier ces nuits blanches passées à confectionner, tout seul, à coups de ciseaux et de crayons de couleurs, tout un jeu de Monopoly que mon père un jour refusa bizarrement de m’acheter. Des centaines de coupures de billets de banque et des dizaines de schémas d’édifices parisiens édifièrent mon empire d’enfant qui rêvait déjà de la conquête de la ville des lumières.

     Sortant un jour de ce cocon voyageur pour aller chevaucher mon fidèle « Rayon de soleil », mon précieux vélo jaune qui me permit des dizaines d’escapades lointaines au détriment de ma douce mère qui avait peur pour son petit parti si vite sur les pistes de la vie à souvent plus de cinquante kilomètres du gite familial.

     Soudain, face au palais (Dar El Bey), je m’arrête face à un homme. Je dépose mon vélo contre un poteau électrique jouxtant l’école primaire de monsieur Paulilo dont, plus tard (Merci Bouddha), la petite fille deviendra Membre du CIGV et néanmoins Ambassadrice du Canada.

    Sans me voir il me regarde. Du haut de son mètre soixante quinze il regarde ce moustique qui ose le toiser et lui proposer de surcroit ses services dans une courte phrase,  dans sa propre belle langue française:

     -« Monsieur, je vois que vous êtes étranger dans notre ville et que vous avez de la peine à porter vos trois bagages. Puis-je vous aider à porter l’un d’eux jusqu’à votre maison ? »

     -« oui gamin prends la valise ! »

     Etonné d’avoir eu le bagage le plus lourd à porter, du haut de ma petite carcasse j’affrontais l’avenue en tirant le baluchon noir et en oubliant toutes crampes et torsions à mes jambes et à mes mains.

    Cinq, dix, vingt minutes déjà. Un siècle peut-être. Un an je pense. Une éternité sûrement. Devant une petite villa blanche, le jeune Français qui s’avéra coopérant (prof de math) daigne s’apercevoir de ma présence et me lance sa seconde phrase de la journée :

     « Gamin, dépose correctement la valise devant la porte et Au revoir »

     Ni glaïeul, ni chrysanthèmes, ni oraison funèbre. Il ne s’est même pas demandé pourquoi je l’ai aidé. Il ne m’a même pas demandé quel nom je portais. Il n’a même pas remarqué mon regard interrogatif. Il n’a même pas soufflé un simple petit Merci… à la guerre comme à la guerre, je bois ma rage doublée de déception et pour l’image du pays hôte… je lui dis :

     -« Monsieur soyez le bienvenu en Tunisie ! »

     Que cette image d’une tendre enfance revienne si souvent dans mes rêves me laisse pantois et interrogatif. Cela a peut-être eu un effet inverse. Ce petit prof m’a peut-être rendu service.  Il m’aura apprit par sa désinvolte courtoisie deux choses au moins :

     -        Il aura contribué à mon fol amour d’aller vers l’Autre, d’aller chercher l’Autre, d’aller comprendre l’Autre, d’aller s’enrichir de la différence de l’autre.

    -        Il aura également contribué à me pousser à essayer de comprendre qu’il ne faut pas s’attendre que l’autre réagisse comme vous l’espérez et que s’il n’a été ni tendre, ni gentil c’est qu’il est peut être mal dans sa peau et même quelque part malheureux.

     Merci à ce coopérant français qui contribua à la confection de mon habit de voyageur et me prépara à mieux comprendre et adopter dans la vie de tous les jours : la compassion.

     L’enfant, plus que jamais est le père de l’homme !

  • Bouder Bouddha?

    Bouddhisme et compassion

    Bouder Bouddha ? Peut-être pas !

     

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    Une sacrée philosophie qui attire près de 500 millions d'adeptes ...Le bouddhisme est une voie individuelle dont le but est l'éveil, par l'extinction du désir, de la haine et de l'illusion…

     

    Quand nous méditons, nous déracinons les mauvaises herbes de notre esprit et l’enrichissons, nous cultivons l’amour bienveillant, la compassion, nous devenons plus attentionnés et plus gentils envers nous-mêmes et autrui.

     

    Quinze minutes de compassion, le soir, pour améliorer la journée !