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  • MAMAN, Mutti, Aroussa !

    ADIOS, ADIEU !

    Depuis 25 ans je prends l'avion avec le coeur serré

    Avec la peur de revenir à Tunis sans retrouver sur pied, la raison même de ma vie...
    Mon père et ma
    mère!
      
    medium_mamie.2.jpg
    Vendredi matin, 23/6/06, j'ai pris l'avion Tunisair pour Barcelona.
    Le soir même , mon fils Skander m'appelle
    pour m 'annoncer la plus horrible nouvelle...
    J'avais embrassé Maman le matin même
    Elle avait exprimé le souhait de venir passer le week-end avec nous à Barcelona qu'elle ne connaissait pas encore....

      Cela fait déjà plus de 12 heures Que je cherche un vol pour rejoindre Tunis, aidé par mon ami et hôte cigéviste Jose-Luis Buch et les agents de Tunisair à travers le monde...

      Je suis à l'aéroprort....de Barcelona. La nuit fut courte, longue, atroce et blanche.  

      La mort est hélas naturelle, mais c'est la vie qui  reste un miracle et la santé un second miracle.
     
    De battre son coeur s'est arrêté et de douleur nous sommes pétrifiés  

    Mes 3 enfants sont chacun dans un pays et moi dans un 4e.

    Je n'ai plus de larmes. Plus de tête.

    Plus de raison.

      Reste l'absurde! Reste le Noir!

      Celle que jài toujours appellé "Aroussa"
    ou "Mutti"

    Ma plus grande amie

    Ma compagne de voyages
     
    Maman

    Cette grande et noble Dame

    est partie.Sans un bruit. Sans un Adieu! Sans un Au revoir!

      Chienne de vie
        Putain de vie... 


      Ce que j'ai appréhendé pendant 25 ans est hélas arrivé. Aujourd'hui.
     
    De battre son coeur s'est arrêté...

    Adios Mutti. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime Mamam!
      Douleur, amour, tristesse, révolte et surtout absurdité de cette vie.
    Le voyage a toujours une fin, mais l'escale de la vie est douloureuse!
    Comment redonner un sens à la poursuite du Voyage de la Vie?
      Alex, Nan, Zi: Je vous aime...et vous êtes tous très loin...mais si proches aussi. Dans mon coeur, dans mes entrailles, dans ma tête...
    Puissiez-vous contribuer à donner un semblant de sens à la poursuite du voyage?
    !
    Seul l'Amour vaincra.  
    ADIOS Aroussa
    !
    !
    FARK

    Suite au Fark du 27 juin 2006, à Monastir,La famille Aziz Trimèche recevra les condoléances de ses amis de Tunis,suite au rappel à Dieu de leur très chère et tendre maman

    Habiba BEN HAMIDA
    Veuve Aziz TRIMECHE
    !
    au domicile de son fils, Dr Rached Trimèche, au  15, Avenue Ammar Ibn Yasser
    (1re Rue à droite après Monoprix)
     El Menzah VI 
    le Vendredi 30 juin à partir de 16h30

    Tout voyage a une fin.
    L'escale de la vie demeure douloureuse
    De douleur nous sommes pétrifiés...

     

    REMERCIEMENTS

    * Son fils Dr Rached Trimèche, son épouse Fawzia née Hachaïchi
        et leurs enfants: Skander, Anis &  Ziéd
    * Son fils Raouf Trimèche et Amel Debbabi et leurs
        enfants: Aziz, Yasmine & Fella
    * Son fils Khaled Trimèche
        Remercient du fond du cœur:

    * Les Membres du Gouvernement
    * Le Corps diplomatique accrédité à Tunis
    * Les confrères du corps médical
    * Les confrères de la presse écrite
    * Les responsables et membres des clubs CIGV dans le monde
    * Les responsables et membres des clubs KIWANIS de Tunisie
    * Les représentants de Tunisair en Espagne et à Tunis
    * Tous ceux  qui se sont  manifestés, soit par leur présence
    ou par leur correspondance: (Lettre, télégramme, E-mail ou Blog)
    s'associant ainsi à notre deuil profond, suite au rappel à Dieu
     de notre si chère et tendre Maman:

    Habiba BEN HAMIDA
    Veuve Aziz TRIMECHE

         " De battre son cœur s'est arrêté
          De douleur nous sommes pétrifiés"

    !

    !

    40e jour

    .

    .

    Habiba BEN HAMIDA

    Veuve Aziz TRIMECHE

    .

    Dimanche 30 juillet 2006, dès 17h 30, à sa maison d'été

    "Villa les flots bleus"

    39, Cité R6  -  Monastir

    .

       " De battre son cœur s'est arrêté
          De douleur nous sommes pétrifiés
    "

     

     

  • MOTS VOYAGEURS

       Le Voyage des mots

     

    L’origine du toponyme ? L’origine étymologique du mot ?

    Les origines de cette onomatopée ?

     Voilà de quoi meubler un voyage avec nos fidèles compagnons. Les mots !

     

    Almanach : 1303 (en 1328 anemalhaç). Du lat. médiéval almanach, emprunté à l’arabe d’Espagne manâh, d’origine incertaine ; la source du mot paraît être syriaque l-manhaï « en l’année prochaine », qui a probablement servi aussi à désigner des tables du temps publiées au commencement de l’année lunaire. En passant à l’arabe, la préposition syriaque l- a dû être confondue avec l’article arabe al, d’où le mot arabe al-manakh, attesté en Espagne, qui a été l’intermédiaire. Almanach est devenu européen : ital. almanacoo, all. Almanach, etc.

     

    Ambre : Vers 1260. Emprunté, probablement par l’intermédiaire du lat. médiéval ambar, à l’arabe ‘anbar, propr. « ambre gris », ital. ambra, all. Ambra, angl. amber.

     

    Amiral : Ne paraît pas, sous cette forme, être antérieur au XVIe s. Au Moyen Âge, formes variées : amiré, -raut, -rant (encore au XVIe s.), -rail ; cf. de même ital. ammiraglio, esp. almirante. Emprunté à l’arabe amîr « chef », avec une terminaison mal éclaircie [amīr al bahr !].

    Signifie d’abord « chef des Sarrasins ». A pris le sens de « chef d’une flotte » à la cour des Normands de Sicile. La forme admiral, usuelle au XVIe s., est attestée dans un texte français écrit en Angleterre (1305) ; il s’y rattache aussi l’angl. admiral et l’all. Admiral.

     

    Baobab : 1751. Déjà en 1592 dans une histoire naturelle de l’Egypte écrite en latin, sous la forme bahohab, désignant le fruit. Emprunté à l’arabe bu hibāb « fruit aux nombreuses graines ».

     

    Café : XVIIe s. (d’abord cahoa, 1611, de l’ar. cahwa ; ensuite caüé, 1633). Emprunté au turc kahwé, qui vient de l’arabe kahwa. L’usage du café s’est établi et développé à Paris vers 1669, quand l’ambassadeur turc Soliman Muta Ferraca l’introduisit à la cour ; c’est à lui qu’est due très probablement l’introduction du mot sous sa forme turque. Les lieux publics où on le consommait ont été installés à Paris peu après. On relate que le premier café fut ouvert en 1654 à Marseille. Le français populaire caoua, 1888, vient de l’argot militaire, qui a pris la forme arabe dans les armées d’Afrique.

     

    Estragon : 1564. Altération de targon (1539) emprunté, par l’intermédiaire du latin des botanistes tarchon, tarcon, à l’arabe tarkhoun (qui vient du grec dracontion « serpentaire ») ; de même ital. targone, etc.

     

    Limon : « Variété de citron », 1314. Le citrus limonumne semble pas avoir été connu en Europe avant les Croisades. Les croisés rapportèrent aussi d’Orient le nom arabo-persan de ce fruit, lîmûn. Une autre variété lime, 1663 (une 1re fois en 1555), vient du provençal limo, emprunté lui-même à l’ar. lima, d’où aussi l’esp. lima.

     

    Sucre : XIIe s. Emprunté à l’ital. zucchero, emprunté lui-même à l’ar. soukkar ; celui-ci vient de l’Inde (en sanskrit çarkarâ, propr. « grain ») par l’intermédiaire de la Perse, où le sucre a été raffiné ; d’où, au Ier s. après J.-C., le gr. sakkharon, le lat. saccharum. Employé d’abord uniquement dans la médecine, à cause de sa rareté, le sucre ne devient un article de consommation que depuis que les Arabes se mirent à planter la canne à sucre en Andalousie et en Sicile. La fabrication du sucre fut perfectionnée surtout dans cette île et Frédéric II en favorisa le développement. L’exportation de Sicile porta le mot arabe dans les pays chrétiens (à l’exception de l’Espagne, qui dépendait de la fabrication andalouse, d’où l’esp. azucar et le port. açucar), d’où l’ital. zucchero, le fr. sucre, l’all. Zucker, l’angl. sugar.

     

    Talisman : 1637. De l’ar. vulgaire tilsam (en ar. classique tilasm), emprunté lui-même au grec telesma au sens de « rite religieux » (qui est de basse époque) ; d’où aussi l’ital. talismano, l’esp. talisman, etc. Les formes romanes s’expliquent par le duel ar. tilasmân, avec métathèse des deux voyelles i et a. Talisman « docteur de la loi, prêtre musulman », en 1546, remonte, par l’intermédiaire du turc, au persan dânichmand « savant », qui désignait spécialement les prêtres musulmans.

     

    Zéro : 1485 ; dérive du mot arabe « sifr » qui enfanta plus tard « chiffre » !déjà en 1512 au sens d’ « homme nul ». Emprunté, quand le « chiffre », qui signifiait d’abord « zéro », a pris son sens moderne, à l’ital. zero, 1494, d’abord zefiro, ancienne transcription de l’ar. sifr, qui a pu se maintenir à côté de cifera (V. chiffre) en raison de la différence de sens des deux formes.

     

    Janvier : vient de JANUS, dieu romain du Commencent. (Janvier commence l'année.)

     

    Mai : Le mois de mai vient de MAIA, divinité italique, fille de Faunus et de Vulcain, assimilée par les grecs à la déesse du même nom, fille d'Atlas et de Pléioné, et mére d'Hermès.

     

    Minerve : vient de MINERVE, la déesse romaine de la Sagesse et de l'intelligence. (Une minerve est appareil orthopédique qui maintient la tête. Sa fonction peut rapeller le port majestueux de la tête de la déesse.)

     

    Morphine : fut découverte simultanément en 1804 par Séguin et Courtois, mais c’est à F. W. Sertürner, pharmacien allemand de Hanovre, que revient le mérite  d’avoir vu que la substance cristallisée isolée était un alcaloïde « alcali végétal ». C'est le premier alcaloïde connu et Sertürner le nomme aussitôt morphium car ses effets rappellent le dieu des songes de la Grèce antique, Morphée.

     

    Bon voyage!

    .

    R.T.

  • La magia della memoria

    La memoria del viaggiatore

     

    Viaggio verso gli altri, viaggio verso l'Altro  

     

    Non fosse o non fosse stato per la magia della memoria, il viaggio della vita sarebbe sprovvisto d'ogni fondamento. Il Viaggiatore che scorre gli oceani, attraversa le pianure e percorre su e giù le foreste, non è dotato che di una sola arma: i tesori della sua memoria, che vanno dall'apprendimento delle lingue straniere alla conoscenza della cultura dell'Altro


    E', questa, una frase del Cigevista e Premio Nobel della Fisica, professor Pierre-Gilles de Genne, pronunciata il mese scorso ad una conferenza tenuta all'Università di Tunisi, che fece scaturire in me questo desiderio di sondare un po' più la memoria del Viaggiatore. Diceva, il professore, che "Un essere umano normale tiene a mente 100 000 parole, se egli non parla che una sola lingua. Invece colui che ne parla, per esempio, nove e che, inoltre, è viaggiatore, ha una riserva mnemonica di un milione di parole e non solamente di 900 000".

    Io rivedo, ad un tratto, il nostro piccolo bimotore, mentre atterrava su un minuscolo ammasso roccioso dell'arcipelago Juan Fernandez, all'isola di Pasqua. La mia memoria rivede un centinaio di fiori di papavero danzanti secondo i capricci del vento mentre prendevano in giro il nostro piccolo aereo.

    Questo papavero non ne è propriamente uno, ma un fiore simile detto amabolla, d'un rosso vivo come quelle di un vero papavero: la mia memoria lo ha rivestito di due diversi abiti. Il primo era quello di un odore acre e persistente e di un colore scuro e sinistro: una fumeria d'oppio a Luang Prabang, nel Laos, nel 1973. La seconda immagine, simultanea ed immediata, è quella di un campo di tulipani dal portamento altezzoso, altrettanto provocanti quanto questi papaveri danzanti, con lo stesso fruscio del vento e la stessa danza che al villaggio miniaturizzato di Madurodum, in Olanda, nel 1969. Qual è, dunque, questa macchina che, in pochi secondi, durante un rumoroso atterraggio di un piccolo aereo alla fine del mondo, ritrova con chiarezza e con forza colori, suoni ed odori dei negativi, rimasti intatti dopo oltre 30 anni?

     La  Memoria!


    Cosa rappresenta questa memoria?
    Il nostro spirito è fatto di emozioni per amare ed apprezzare, d'intelligenza per capire ed infine di memoria per agire. Questa memoria permette di acquisire l'informazione, di conservarla e di restituirla.
    Ad immagine di un muscolo, la memoria si fortifica adoperandola. Per svegliare i sensi, occorre aguzzare l'interesse che permette così alla memoria di svilupparsi. Per il suo buon funzionamento, essa esige ugualmente di trovarsi in buona forma ed in buona salute. Il soggetto non stanco, che beve le parole dell'altro o divora la pagina di un libro, inciderà facilmente il messaggio nella propria memoria.
    Di fronte all'enigma della memoria, Sant'Agostino diceva già nel V° secolo: "Lo spirito dell'uomo è troppo esiguo per comprendere sé stesso".


    Come fa, dunque, il nostro misterioso cervello per comprendere e restituire?
    Noi disponiamo di circa 50 miliardi di neuroni nel nostro cervello. Migliaia di miliardi di sinapsi, o punti d'incontro, permettono ai neuroni di comunicare. La loro funzione è dunque quella di ricevere, di conservare e finalmente di trasmettere le informazioni ricevute al momento voluto

    Per conservare questa macchina in marcia, bisogna utilizzarla a fondo. E sempre. La memoria non si logora se non quando non se ne serve.

     

    I campi di attività della memoria sono innumerevoli. L'apprendere le lingue straniere droga la nostra memoria in modo fantastico. Tanto più che il Viaggiatore, attraverso questa nuova lingua, potrà penetrare nel girone, nella cultura e nel pensiero dell'Altro. Il Viaggiatore poliglotta si trova così ad essere molto più ricco. Durante il viaggio, innumerevoli istantanee retrospettive spingono i nostri neuroni ad una autentica danza del fuoco. Il qualche secondo, e per analogia, si abbandona il mostro del Loch Ness in Scozia, per ricercare la rana sacra color arancio e nera di Atelopus, al lago Titicaca, passando per l'incredibile e vecchio, ancor vivente  dinosauro dei mari, il celacanto delle isole Comore.


    Memoria, quando tu ci possiedi

    Il viaggio permette dunque l'incontro con gli altri e con l'Altro, ed è così l'affascinante detentore dell'alterità, che rappresenta in sé un vero valore.
    La scrittura del viaggio, basata sulla memoria, servirà allora a prolungare il viaggio. Questa scrittura diviene un atto memoriale, con una gran varietà spaziale, temporale e linguistica.
    Innovando l'insegnamento, gli Inglesi interpellano la memoria e lanciano oggi, sul Web, un metodo ludico ed interattivo per imparare l'inglese: "Telle me more kids" si basa sulla tecnologia del riconoscimento vocale del professor Phileas e del pappagallo Kaliko. I giochi, il karaoke ed i disegni animati faranno la stessa cosa per stimolare la memoria.
    Nella vita pratica, la memoria accessoria sarà sempre più presente, sotto forma di un  ordinatore, di un super telefono cellulare, di un MP3, di un iPod, di un GPS o di un prezioso organiser.
    La "Memoria generazionale" che trasmette la cultura, l'identità e l'arte degli avi è diversa dalla "Memoria storica" che riporta i grandi avvenimenti e che vuole anche essere una morale.  I Tedeschi non hanno messo a punto un nuovo approccio detto "Gegen das Vergessen" o "Contro l'oblio" affinché la memoria collettiva tedesca capisca i propri mali, curi le sue ferite e si riconcili con la sua Storia? Un lavoro di memoria ci permetterà di riallacciarci ad un passato, per quanto tumultuoso possa essere stato, per estrarne i germi di un futuro più sereno sul cammino della Pace!

    Il "Rispetto del passato" ci permette ugualmente di rendere omaggio ai nostri antenati, ai nostri eroi ed ai nostri padri. Rendere a Cesare ciò che è di Cesare. La memoria sarà così un pegno d'eternità, così come viene descritto così bene da Vladimir Yankelevic: "Colui che è stato, non può più ormai non essere stato: ormai, questo fatto misterioso e profondamente oscuro di essere stato è il suo viatico per l'eternità".
    Resta tutto un campo di misteriose memorie, inesplicabili ed ancora inesplorate, quali la trasmissione del pensiero, la telepatia o ancora la memoria intra-uterina. Il padre della psicanalisi moderna Sigmund Freud non ha scoperto un'altra faccia della memoria, l' "Unterbewusstsein" ovvero l' "incosciente"?

    Bisogna forse saper valorizzare l'inutile ed utilizzare talvolta la memoria che immagina piuttosto che quella che ripete! Bisogna voler sognare, il viaggiatore forse ne è capace!
    Il viaggio è ancor lungo! La genetica, infine, ci permetterà, un giorno, di salvaguardare la nostra memoria, basata su un "capitale neuroni" non rinnovabile!
    Felice chi, come Ulisse, ha fatto un bel viaggio e che ha dotato la sua memoria della cultura degli altri, per poter meglio comprendere ed amare l'Altro.


    Buon vento, buon coraggio a tutti i lettori di Astrolabe!

    R.T.
  • LA MACEDOINE (Suite et fin)

    C'est au bord du si romantique lac Ohrid que le savant Cyrille a ...

     

    A Ohrid, tout est petit, vieux et "suspendu". Dans les étroites ruelles, les maisons, pour voler un peu plus de soleil, ont souvent un premier étage qui déborde de 70 cm, donnant ainsi plus de clarté et plus d'espace au logis.

    Le lac, aux eaux cristallines provenant de sources souterraines limpides, est un véritable thermostat pour la ville d'Ohrid, lui procurant un climat tempéré. Ce n'est pas un hasard si Ohrid fait partie des 469 merveilles présentées par Astrolabe-Plus-1997!

    C'est au bord du si romantique lac Ohrid que le savant Cyrille, aidé par son frère Méthode, crée au IXe s., à partir des majuscules de l'alphabet grec, l'alphabet cyrillique, qui déjoue ainsi l'hégémonie de l'Empire byzantin et romain.

    A ce jour, seules 18 majuscules grecques sont passées telles quelles dans l'alphabet russe, en plus du "Phi", adopté comme un "F". Les 17 autres caractères sont d'anciennes lettres glagolitiques plus ou moins déformées.

    Au XVIIIe s., Pierre le Grand imposa une réforme de l'alphabet cyrillique le distinguant ainsi de celui de l'église.

    Si Cyrille a adopté les majuscules de l'alphabet grec, c'est qu'un alphabet plus ancien, dit glagolitique (du vieux slavon "glagol", qui signifie verbe) avait été créé pour certains dialectes slaves avec, cette fois, les minuscules de l'alphabet grec. A cette époque, les rois de France prêtaient serment à Reims sur un Évangile en caractères glagolitiques, l'Évangile de Saint-Jérôme.

    L'alphabet cyrillique est aujourd'hui utilisé par tout le peuple slave et par celui de l'ancien empire soviétique, soit par près de 360 millions de personnes.

    Le russe, l'ukrainien, le bulgare et le serbe, par exemple, s'écrivent en caractères cyrilliques.
    Saint-Cyrille, dit le philosophe de Thessalonique, fut au départ un simple prêtre grec. Il fut chargé avec son frère Méthode d'évangéliser les pays slaves et, en particulier, la Moravie, soit la région centrale de l'ancienne Tchécoslovaquie.

    Au IXe s., cette Moravie christianisée par Méthode et Cyrille, formera le noyau d'un grand royaume, où l'aspect orthodoxe du christianisme prendra toute son ampleur. C'est ainsi que les églises chrétiennes d'Orient n'admettent plus l'autorité pontificale de Rome dont elles se séparent en 1054.

    D'aucuns diront aujourd'hui que c'est finalement Saint-Clément, l'élève émérite de Cyrille et Méthode, qui créa, à la mort de ses maîtres, la première université cyrillique avec 3000 étudiants.

    Ces 3000 érudits ne sont-ils pas la source même de la propagation de l'Orthodoxie transcrite en cyrillique, et donc de cette grande expansion de l'Orthodoxie au détriment d'un Catholicisme pur et dur?

    Quant aux voisins Bulgares il rappellent que le 24 mai est fêté chaque année pour marquer la naissance du Cyrillique. L'Etat bulgare fondé en 681 par des Slaves et des Protobulgares est une fusion d'ethnies. Il est vrai aussi que Cyrille et Methode sont passés par cette Bulgarie du roi érudit Siméon.

    365 églises et monastères sont la plus précieuse richesse historique de cette ville d'Ohrid. Dans une de ces églises, du XIVe s., tous les sacres et sacrements se font dans un espace de 40m2 à peine. Des gravures sur bois ornant les murs donnent à l'église Santa-Maria tout le secret de l'ardente ferveur des Orthodoxes.

    Plus loin, en escaladant une pente raide, au risque de glisser sur des pavés émoussés par les ans, nous arrivons essoufflés au parvis de la célèbre église Saint-Clément, aux couleurs chatoyantes rappelant celles de Venise. Le silence donne encore plus de grandeur à l'Histoire. Les vieilles dalles de la rue évoquent les pas des Saints et des érudits disparus. L'atmosphère est biblique, baignée par cette paix profonde et mystérieuse que je devais ressentir trois mois plus tard à Jérusalem (Al Qods), où le même Mont des Oliviers a vu naître trois religions monothéistes, dans un environnement presque irréel, serein et inondé de grâce divine.

    L'enceinte Grand Empire de cette célèbre église date du XIIIe s. Trois vastes salles et des chapelles attenantes verront un siècle plus tard s'élever une protection extérieure freinant toute convoitise.

    Les couleurs vives des fresques de cette église sont aussi frappantes que celles que j'ai découvertes quelques années auparavant, aux vieux temples de Louxor en Égypte.

    Notre ancêtre Ramidus, qui enfanta un million d'années plus tard Lucie, mère des Homo faber et des Homo sapiens, a donné à sa progéniture un même patrimoine génétique. La roue fut inventée plusieurs fois et les mystères de la technique connurent la même "solution", aussi bien chez les Mayas du Mexique que chez les Pharaons d'Égypte en passant par l'Europe, l'Afrique et l'Océanie.

    Face à l'église Saint-Clément, nous découvrons un sublime micro-musée d'icônes merveilleuses et glorieuses. L'art byzantin est ici à son apogée. Ohrid est par son musée le centre byzantin mondial, la Jérusalem des Balkans, avec un stock de mille icônes qui ont nécessité en moyenne huit ans de travail par unité.

    C'est le style de la pré-Renaissance qui se reflète dans toutes ces icônes de Macédoine, devançant ainsi la catholique Italie, terre pontificale vieille de 2000 ans.

    Cette icône à double face de 70 à 80 cm représente le majestueux portrait de Saint-Clément, élève de Cyrille et Méthode, et fait face à une icône tout aussi célèbre de 1862 représentant l'Oeil de Dieu.

    Dénichez un simple billet vert d'un Dollar US et vous découvrirez à son recto, dans le cercle gauche et en haut d'une pyramide, cette même icône: l'Oeil de Dieu d'Ohrid. Et le Voyage ne fait que commencer...

    Rached Trimèche (1996)