Baisser sa garde peut être fatal !
Emporté par les alizés de la vie, fouetté par les brises du hasard et caressé par les vents du Sud, le Voyageur a toujours une étoile qui luit:)
Une petite étoile, d’une lointaine galaxie qui se veut protectrice et presque divine !
Vaya con Dios! (R. E.)
Dire que j’ai eu la chance de braver monts, collines, montagnes, volcans, marécages, îles lointaines, pays en guerre, pays clos, pays en dictature aveugle et surtout connu de près tant de mercenaires (Bob Denard par exempleaux Comores), tant de gros et petits voyous, tant de trafiquants de toutes sortes, tant d’aveugles policiers ripoux, tant de gens dit « Lie populaire » et surtout couvert 4 guerres dans 3 continents….
Maman, sur une carte murale, posait ses petits clous colorés pour suivre à 5000 ou 15 000 kilomètres les péripéties de son « fou voyageur » pris chez les coupeurs de têtes, Jivaros, de l’Equateur ou en prison en Bolivie, avec l’ensemble de la presse étrangère, lors du 146e Coup d’Etat du pays…
De partout et toujours, du sombre Vietnam en guerre au Laos déchiqueté par deux frères ennemis (mes amis, Souvanaphuma et Suvanauphang (entre Luang Prapang et Vientiane) jusqu’à l’avion de l’Espérance ESS, pris en otage au Nigéria où j’ai eu le privilège de servir d’intermédiaire entre nous (supporters et joueurs) pris en otage par de sombres autorités portuaires qui voulaient à chaque minute une nouvelle taxe pour « lâcher l’avion privé » sur Tunis.
Toujours cette petite étoile du Voyageur brilla et fit de sorte qu’aucun incident grave ou réel n’arriva !
Voyager est un métier. Ecumer 193 pays dans 52 en autostop vous forge (théoriquement) un homme ! Le voyageur devient étranger à lui-même, le nez au vent, la pupille dilatée et l’oreille aux aguets ! Son arme, sa seule arme dans ce vaste monde est double : son sourire et sa vitesse de cogitation ou d’analyse de la situation… Le tout est de réagir avant l’Autre… et de parer ainsi tout feu et toute salve ! Les secondes d’avances prises sur l’adversaire ou simplement l’Autre sont la meilleure des assurances vie…
Mais, la faille arriva au lieu le plus inattendu du monde. Au pays dit le plus sûr et serein de la planète !
Est-ce la grosse fatigue « past-révolution » ou bêtement le fait de « baisser sa garde » ?
Je rentre d’un doux havre de paix, du pays de mes huit longues (ou courtes) années d’études, de cette île au cœur d’une Europe unie, de cette îlot souverain et jaloux de son exception et de sa richesse. La Suisse.
Sur le quai du Mont Blanc et au coin du For Seasons Hôtel des Bergues à Genève, où nous attendent des amis pour un apéro de fin de journée, le trottoir se remplit soudain de monde.
Insolite spectacle. Un jeune quadra trapu et musclé, en tee short blanc, accroupi par terre face à un mouchoir vert déployé, sur lequel trônent trois petites boites blanches de 7cm de côté. Curieux de nature je m’approche et découvre la voix nasillarde et roumaine du jeune trapu qui crie « ici casino, ici on gagne ! ». Il demande 100€ à un monsieur et lui demande de lui dire où se cache la perle blanche qu’il vient de mettre dans une des trois boites ! Il brasse ses boites et au passant de deviner….Un spectacle que j’ai dû croiser cent fois entre Kichinau en Moldavie, à Sao Paulo au Brésil, à Kinshasa en RDC, à Cali en Colombie ou même à Napoli tout simplement, sans jamais m’y attarder plus que 20 secondes…
Ici, je m’attarde à voir de prêt le spectacle. Trois hommes jouent devant moi en 60 secondes et deux gagnent ! Me voyant souriant et le regardant, le Roumain prestidigitateur me tend deux billets de 100€ et me dit :
« regardes bien, prends ces deux billets et si tu me dit , dans quelle boite est la perle blanche, ces euros sont à toi ! »
Interloqué, je venais au faite de bien vérifier que la perle était sous la boite Nr 01 et coninais à sourire en découvrant que les 200€ étaient déjà dans ma main ! Profitant de « ma béatitude infantile » il me dit tout de go :
- « Show you monay, montre-moi seulement TON argent ! »
Soudain deux puis tropis jeunes me tirent par la manche et me disent : » « vite, vite, vite donne luis l’arengnt, tu as de la chance , c’est pour toi un jack pot ! tu vas gagner ces 200€ en une seconde !
En semi-défense, sans trop y penser et loin d’être sur mes gardes, j’ouvre mon porte monnaie
et lui montre un billet de 50€, sagement plié en deux…. Il avance sa main, farfouille et sous mes yeux extirpe 4 blillets de 50€ de mon porte monaie…et le voici avec 400€ en mai me demandant de lui montrer la boite pleine…mais …en les bougeant une nouvelle fois.
J’hésite. Je ne réalise toujours pas et rien. Voilà que trois hommes me tirent par la veste et me disent mais TU dois maintenant jouer et vite et prendre tes 400€. Vite ! Vite ! Viiiiite !
Mon accompagnatrice est happée par un 5e sbire pour l’éloigner de l’arène… Déjà plus de 30 secondes écoulées et leur pression commune face à ce si bel hôtel de rêve de Genève…me laisse montrer du doigt…la boite vide !
Tout s’arrête ! Le trottoir se vide ! Le roumain met en poche son tapis de fortune, ses 3 boites et mes 200€ !
Waw ! Je réalise ! et j’ai HONTE tout simplement. Honte du petit voyageur que je suis. Honte de me « faire entuber de la sorte », honte de m’être conduit comme un novice chez le curé du village. Honte tout simplement.
Je fais 100 mètres et m’assois par terre sur une marche de maison. Cinq longues minutes à réfléchir et à me dire : « Merde, faut simplement oublier et aller faire la bringue avec nos amis du For Seasons ». Non, ça ne passe pas. Je suis Voyageur et cette bêtise n’est pas mienne, moi qui ai visité une centaine de casinos du monde sans jouer un seul kopek, par principe !
Comment retrouver ma bonne humeur et effacer cet incident de ma mémoire ? Honnetement je me sens cocufié à l’âme et furieux contre ma désinvolture. Il faut trouver une solution, non pour récupérer ces 200 euros, mais pour sauver l'honneur du voyageur-qui-baissa-sa-garde ... Comment ?
- A la 6e minute. Nous revenons vers le haut de la rue en bord du Lac Léman. Là, je découvre, l’un des cinq acolytes. Je bondis vers lui…
-
- « Vous n’avez pas voulu m’écouter, il ne fallait pas jouer avec ces Albanais, Bosniaques et Roumains. Maintenant il ne faut surtout pas aller à la police, car vous aurez une double amende de jouer au casino dans la rue. »
Face à ce discours mensonger je déploie ses armes à lui et ses compères. La vitesse d’action et lui dit :
1/ Tu as eu combien d’euros des 500€ (et non 200) que je lui ai donné ?
2/ Tu vois ce téléphone, toutes vos photos sont enregsitrées !
3/ La police vous tous sur un fichier et si je dépose plainte, vous êtes cuits !
Devant cette avalanche de nouvelles innatendues, celui qui voulait jouer au Samaritain, nous demande 2 minutes, pour demander « au Roumain » de restituer la moitié de la somme et… il se précipite vers l’autre chaussée. Je le poursuit. Il rentre dans un jardin abondonné et triste. Je le suis. Il me voit prend son téléphone et hurle… avec l’air de prendre Jupiter et Lucifer à témoin… je le suis. Il disparait.
Soudain parait un policier sur sa moto. Je me plante denat sa BMW, l’arrête et lui dit tout de go :
-« je viens de faire une petite bêtise »…lui raconte la chose…et lui demande conseil
-« Allez à la deuxième rue à gauche porter plainte et verifier tous les catalogues…."
7e minute. Je reviens vers ma compagne de voyage et m’appercois que le trapu-bandit-roumain est à 3 metres de l’atteindre tout en étant suivi par celui qui avait promis de lui demander de restituer 100€
8e minute. Le premier tend 100€ à ma compagne avec un geste magnanime de grand seigneur qui partgae la perte de l’ami…
- " Non Monsieur, vous n’avez aucun choix, vos photos sont dans mon téléphone (faux, certes) et je vais aller à la police pour la reconnaissance des photos…je crois même que la votre porte le numéro 34."
Je le vois blemir et flechir…il me tend 50 autres euros et me demande garder les 50 restant pour se payer une bonne bière….
Plus tard, à la fête de triathlon de Genève , deux jeune policiers (fille et garçon) m’avouent que cette arnaque coutumière à Genève est liée à la loi des jeux et donc NON criminelle…
Le soir à l’hôtel, je découvre une large affiche prévenant les touristes de Genève, avec photos à l’appui contre ces « bandits sur trottoirs » avec ce commentaire « Vous ne reverrez jamais votre argent…»
Actuellement les autorités proposent des flyers indiquant les dangers du bonneteau (vous ne gagnez jamais!), ce moyen entrepris reste bien trop faible face à l'ampleur du p...hénomène.
Comme quoi dans la vie, baisser sa garde quelques secondes peut vous coûter des remords beaucoup plus chers que des euros…à Genève !
Vaya con dios