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Europe

  • UN ISLANDAIS EN COLERE

    17 000 VOLS D'AVION PARALYSES AU SOL

    ISLANDE: Les cendres, un danger majeur pour les réacteurs des avions survolant toute l'Europe continentale :((((

    L'éruption actuellement en cours du Eyjafjallajökull en Islande provoque la diffusion dans l'atmosphère d'énormes nuages de cendres volcaniques. Cette pollution se déplace vers l'Europe continentale. Les jet-streams, ces vents forts d'ouest qui soufflent en haute altitude presque à longueur d'année, poussent en effet ces nuages de cendres.

    Conséquence, le trafic aérien est sérieusement perturbé...avec 17 000 vols annulés sur toute l'Europe!
  • MACEDOINE(2)


    SACRE VISA au PAYS de MERE THERESA


    Zi, mon fils voyageur, aura donc gagné son pari, et c'est son voyage à Santa-Lucia et Saint-Vincent aux Caraïbes qui se concrétisera, faute de pouvoir aller en Macédoine. Ma nuit de décision fut presque blanche et je repensais alors à cet internat de jeunes filles à Lausanne, en Suisse. J'avais 22 ans.

     

    Le Mexique fermait ses portes au nez du jeune étudiant que j'étais. Trois mois de tractations vaines pour l'obtention d'un simple visa d'entrée au Mexique. C'est sur le conseil amical de mon professeur de chimie galénique à l'Université de Lausanne que je suis allé rendre visite au directeur d'une école privée suisse dont certains élèves étaient citoyens mexicains.


    Le hasard est une fois de plus généreux, et le directeur de l'école très coopératif. La charmante Rosita est aussitôt convoquée au bureau du directeur et, toute souriante, propose de téléphoner à son père qui n'était autre que le Ministre des Affaires Étrangères du Mexique. Mon problème de visa se volatilisa.


    Ces réminiscences de Lausanne m'encouragent à aller encore de l'avant pour tenter l'impossible et décrocher ce sacré visa pour la Macédoine. La solution arriva toute seule, par la grâce des Dieux, ou par la volonté du hasard, ou par la bénédiction de cette main occulte qui semble protéger tous les Voyageurs du monde.

    En retéléphonant à Son Excellence M. B. Krstic, je retiens difficilement mon émotion en apprenant que son collègue Luan Starova, ambassadeur de Macédoine à Paris, est en vacances familiales à l'hôtel "Les Colombes" à Hammamet... en Tunisie! A 50 m de ma propre maison de vacances. Et le problème de visa s'envola tout comme pour le Mexique d'antan.

    ARRIVÉE

    Nous embarquons à Rome à bord d'un vieil avion de 50 places: un BAC-I-II de la compagnie macédonienne PALAIR. Un chaleureux "dobravetcher" est lancé en guise de bonjour par une grande hôtesse blonde mais non souriante. La moitié de l'avion est vide et tous les passagers semblent être des autochtones de retour au pays, lourdement chargés de bagages à main "made in Italy".

    Pour tout déjeuner nous avons droit à un "banitchka", une sorte de beignet au fromage blanc, nageant dans une assiette en plastique. La gentillesse des hôtesses nous fait oublier la frugalité du repas et fait de ces agapes aériennes un festin royal.


    A l'arrivée, la police qui était pourtant avertie de notre présence par l'ambassade de Macédoine à Paris s'empare de nos trois passeports et s'éclipse. Au bout de trente minutes, une charmante dame du Ministère de l'Information, envoyée par la même ambassade, vient à notre secours pour essayer de nous faciliter l'accès en Macédoine. C'est finalement au bout d'une longue heure que nos passeports nous sont restitués avec un nouveau problème, de courtoisie cette fois.

    La dame du Ministère n'était pas au courant de l'existence de la jeune française qui nous attendait en voiture, à la sortie de l'aéroport, pour nous accompagner à son hôtel, l'Intercontinental de Skopje. Pour satisfaire ces dames, il suffisait de partager le groupe et nous voilà partant en deux voitures, en direction de l'hôtel .


    Ce soir, nous sommes les hôtes du patron de l'hôtel. Après avoir fait carrière et fortune dans l'hôtellerie parisienne, notre jeune Libanais dynamique est venu reprendre cet hôtel qui quitte ses poussières et son fonctionnement ancestral bardé de marxisme de tout poil. Les révolutions se suivent et ne se ressemblent pas. Une montagne de cristal de Bohème fut découverte dans les caves en souvenir du passage présidentiel de Tito pour une seule nuit. L'informatique prend le pas et les assistantes sont aussi efficaces que charmantes.



    La nuit se prolonge et le programme continue. C'est au tour de notre amie Française de l'hôtel, de nous faire en voiture la tournée des Grands Ducs de Skopje. La capitale est bien sombre et les collines sont attirantes. Du haut de la première, Skopje laisse échapper quelques petites lumières pareilles à des bougies de Noèl. L'air est vivifiant et vous prend de plein fouet. La végétation dense cache de nuit ses fleurs multicolores. Les conifères altiers côtoient les lauriers rouges et blancs en feu et les hibiscus en fête.


    Sur le chemin du retour, une brasserie à l'enseigne orange sera notre dernière escale. Quelques bancs épars rassemblent une dizaine de couples taciturnes au regard évanescent, buvant une silencieuse bière brune et tiède.

    L'intérieur est plus gai, animé par un jeune serveur de 20 ans aux jeans délavés et à la chemise bariolée. Avenant et souriant, il propose à Zied, le benjamin du groupe, une saucisse chaude accompagnée d'un petit pain et d'un pot de moutarde, tout cela pour un seul et unique D.M. (Deutsche Mark), qui s'avère être la pseudo-monnaie nationale de la Macédoine.

    Devant notre étonnement, Joan nous tend le menu avec des prix exclusivement en D.M.. Helmut Köhl ne fait que commencer son avancée européenne!

    Après avoir agrandi l'Allemagne de 18 millions de citoyens (RDA oblige), le voilà qui étend son pouvoir financier sur tout le bloc de l'Est, sans oublier la voisine du Sud, l'Autriche où les stations de ski, par exemple, arborent leur prix en D.M.. La Macédoine du bout du monde se plie sans vergogne aux nouvelles lois financières et espère surtout recevoir de précieux D.M.

     

    SUITE demain (Au pays d'Alexandre le Grand et de Mère Thérésa)





  • LA MACEDOINE(1)

     IMPOSSIBLE MACEDOINE...

     

    Skopje.(Août 1996). Face à tant de difficultés d'accès et de guerre lasse, on renoncerait facilement à visiter la Macédoine qui, selon certains, n'existerait même pas. Remontons le fil du temps.

    L'aventure est a posteriori fort délicieuse, et le visa d'entrée en Macédoine peut être obtenu malgré tous les "niet" de la planète. La Macédoine existe bel et bien, enclavée entre la Grèce, la Bulgarie, la Serbie et l'Albanie.


    La saga de notre visa d'entrée en Macédoine est très compliquée et découragerait plus d'un. Mais le voyageur averti apprend à porter sereinement sa croix.
    La JAL, compagnie aérienne yougoslave, nous ferme simultanément deux portes d'accès. Aucun avion pour aller à Skopje et aucune possibilité d'obtention de visa en Tunisie.

    Une deuxième tentative vaine auprès du Ministère des Affaires Étrangères de Tunis nous dissuade d'aller vers cette contrée lointaine avec laquelle nous n'avons aucun lien diplomatique.

    Une troisième tentative auprès de notre Chargé d'Affaires à Belgrade, en Serbie voisine, nous apprend que la Serbie n'est pas la Serbie mais la Yougoslavie (appellation reconnue par un seul pays sur 244), qu'il n'y avait aucune liaison entre Belgrade et Skopje et qu'il fallait prendre au sérieux cette fièvre aphteuse aoûtienne qui décimerait à vive allure le cheptel de Serbie, ramenant ainsi la vache folle à une simple plaisanterie. L'air qu'on respire en est, hélas, le transporteur idéal!

    Face à ces trois écueils, tombant de Charybde en Scylla, je tentais une approche par la Grèce voisine. Horreur et damnation. Quelle lèse-majesté!

    Comment oser dire à un ambassadeur de Grèce que je souhaitais aller en Macédoine?

    On corrige mon vocabulaire voyageur en remplaçant Macédoine par Fyrom. L'appellation de "Macédoine" est l'exclusivité d'une région hellénique, donc propriété de la Grèce, donc interdite à toute usurpation! Nous voilà au cœur du problème, face à un petit État souverain, la Macédoine, pays voisin d'un grand État, la Grèce, qui lui interdit de porter son propre nom.

    A cette quatrième tentative de visa succède logiquement une cinquième auprès, cette fois, de notre ambassadeur à Athènes. Dynamique et pragmatique, Son Excellence me résoud le problème en trois coups de téléphone. La solution existe mais les démarches sont compliquées.


    SACRÉ VISA

    Il fallait se rendre à Athènes, y passer 48 heures, prendre rendez-vous avec le Chargé d'Affaires de "Fyrom" en Grèce, monter ensuite en bus ou en avion à Salonique, au nord-ouest de la Grèce, pour rejoindre en voiture la proche frontière de "Fyrom" et accéder ainsi à la tant désirée-attendue-Macédoine.


    Vu toutes ces complications, une sixième tentative de visa s'impose. Nous sommes pourtant en plein mois d'août tunisien avec des plages attrayantes à perte de vue et des soirées allant entre Sidi Bou-Saïd et Hammamet, diaprées de jasmin et rythmées de tant de joie de vivre. Pourquoi faut-il que j'abandonne tout cela pour aller en Macédoine avec mon épouse et mon fils de 9 ans? Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Que recherche donc le voyageur?

    Le coeur du voyageur a ses raisons que la raison ignore, et la mythologie des dromomanes affronte le difficile, nargue l'impossible et se noie volontiers dans le compliqué. Allons donc en Macédoine, guidés par l'étoile des voyageurs invétérés!


    A bien réfléchir, il me restait encore à contacter l'ambassadeur de Yougoslavie en Tunisie, M. Bratislav Krstic .

    La première tentative est vaine. Son Excellence me garantit une arrivée certaine en Serbie mais aucune possibilité d'obtention de visa à Belgrade pour la Macédoine, encore moins un moyen de transport pour Skopje, capitale de la Macédoine. Une nouvelle et dernière tentative est faite par un ami Cigéviste de Nice qui ne trouva dans son Minitel aucune trace d'ambassade, ni de consulat de Macédoine à travers l'Hexagone .

    LE VOYAGE N'A TOUJOURS PAS COMMENCE...

     

    A suivre (Enfin une lueur d'entrée en Macédoine!)

  • EPHESE


    UNE HISTOIRE DE FEMMES...


      Ephèse (août 1986). Dans un coin de rue d’Izmir, une tablette de bois vissée à un mur à un mètre et demi du sol. Sur cette tablette trônent un téléphone, un stylo, un bloc de papier et une bouteille d’eau. C’est une simple station de taxi, qui ne sera jamais vandalisée. Aucun passant ne pensera à toucher ni au crayon, ni à la bouteille d’eau. Il en va de même de toutes les cabines téléphoniques, qui n’ont rien à envier aux cabines helvétiques. Où sont donc les racines de ce peuple turc altier et obéissant ?
    Allons sur ses traces dans les ruines d’Ephèse, au sud d’Izmir.

     

    Quatre-vingt kilomètres de route parsemée de cultures de coton, de maïs, et d’abricots séparent Izmir d’Ephèse. Nous voici parqués entre des dizaines de bus touristiques géants. Des centaines de touristes, parlant allemand, espagnol, anglais ou suédois, et armés de lourdes caméras, se faufilent d’étal en étal. Partout, ce sont des poteries, des marbres, des stucs, des broderies et des boiseries paraissant millénaires qui sont offerts aux touristes curieux. Le stand qui a l’air d’attirer le plus de clientèle n’est autre que...celui de l’eau minérale ! Une longue et très large route pavée, parsemée de centaines de statues colossales et d’ornements de marbre, a l’air de prendre le chemin des cieux vers un monde millénaire et antique. Où sommes-nous donc ?


    LES AMAZONES
    C’est une histoire de femmes ! Et quelles femmes ! Les Amazones.
    Trois mille ans avant J.C., cinq villes différentes gravitaient autour de l’actuelle Ephèse. Chassées des rivages de la Mer Noire, ces guerrières chevronnées, les Amazones, vinrent vers la côte égéenne.
    C’est Simir, la première de ces Amazones, qui donna plus tard son nom à la ville d’Izmir. Une seconde donna son nom Efes à la ville d’Ephèse. Ces dames sauvages et redoutables guerrières vivaient sans hommes. Pour assouvir un certain instinct, elles allaient chasser les beaux mâles dans le village voisin. L’amant d’une nuit achevait sa vie dès le lendemain matin. Neuf mois plus tard, si le bébé était un garçon, il était également tué. Ces femmes terribles iront même jusqu’à mutiler leur sein droit pour se parfaire au tir à l’arc. Devant un tel danger, les hommes d’Anatolie finirent par s’allier pour combattre ces Amazones. Une fois battues, elles furent toutes emmenées sur une île lointaine de la Mer Egée... C’est ainsi que, selon la légende, s’éteignit la race des Amazones.
    Sept cent ans plus tard, les Hittites descendirent d’Anatolie vers Ankara et fondèrent une grande civilisation autour de leur nouvelle capitale Hatucha. Un peu plus tard, 1200 ans avant J.C., les Achéens, Grecs de Sparte, seront chassés de Grèce. Ils traversèrent les Dardanelles et assiégèrent Troie pendant dix ans avec Agamemnon. Les Achéens voulurent offrir, en fin de siège, un cheval de bois à la ville de Troie. Le sage prêtre de la ville fut le seul à refuser... Soudain jaillirent de la mer deux énormes serpents qui vinrent le tuer...à l’aube naissante. A midi, les habitants de Troie jetaient ce cadeau à l’ennemi vaincu et se saoûlaient déjà... Le ventre du cheval éclate alors et libère des dizaines de soldats qui massacrent les fêtards. C’est de la prise de Troie que naîtra le proverbe : « Je me méfis des Grecs, même s’ils me font un cadeau !».


    36 COLONNES
    Nous voici à l’époque où les Grecs sont installés au large de la ville d’Ephèse en Anatolie. Ces nouveaux colonialistes asservirent les autochtones, mais les Lydiens, conduits par Condaoles, se séparent et fondent un royaume à Sardes, qui deviendra plus tard le fief de Crésus.
    Le roi Condaoles avait une autre préoccupation majeure : il était amoureux fou de sa femme. Il voulait avoir l’avis de son entourage sur la beauté unique et moniste de sa légitime. Interrogé sur cette beauté, son diplomate Premier Ministre, ayant peur de se compromettre, répondait toujours évasivement. C’est alors que le roi décida de cacher son Premier Ministre dans la chambre à coucher de la reine, pour lui laisser le temps de juger et de jauger sa beauté. Mais voilà que la reine s’aperçoit de la présence de l’intrus et lui déclare au matin naissant : « Tu m’as vue nue cette nuit. Tu vas aller de ce pas tuer mon mari ou sinon c’est toi qui perdra ta tête ». C’est ainsi que Giges assassina Condaoles et devint roi de Sardes. Ce nouveau couple royal donna naissance à un prince, Aliates, qui viendra prendre Ephèse encore hellénisée. Puis, au VIe siècle, Crésus rend Ephèse anatolienne et offre 36 colonnes au temple d’Artémis qui garde encore son nom gravé sur ces ruines d’Ephèse.
    Nail, notre guide, arrête un instant son érudite narration aux pieds d’Artémis et nous laisse époustouflés devant cette calligraphie de Crésus. Ce riche Crésus fut plus tard attaqué par Cyrus le Grand de Perse et sa troupe de chameaux qui fit fuir, par son odeur, les chevaux ennemis. Voilà Ephèse qui devient perse jusqu’en 334 avant J.C. Mais un mal inconnu vient s’abattre sur la ville - la malaria - qui tue des milliers d’Ephésiens vivant au bord des marécages. Alexandre le Grand décide alors de construire une nouvelle ville avec un port artificiel qui protègera cette place stratégique... Et l’histoire ne fait que se répéter.
    Ephèse est condamnée à ressusciter cinq fois. Nous avons fait connaissance, au début de ce reportage, avec la première Ephèse, construite par les Amazones ; puis la seconde, par les Grecs achéens ; la troisième fut l’œuvre d’un général romain d’Alexandre le Grand, Lisimac ; la quatrième Ephèse de la fin du VIe était chrétienne ; enfin, celle du quinzième siècle sera l’œuvre des Turcs descendants des Moutons Noirs, que nous avons déjà croisés.


    AGORA
    Grande, rousse, le visage taillé, les yeux verts et langoureux, la taille étriquée, la quarantaine bien assise, Salima, perchée sur un temple, subjugue par son verbe et sa beauté perverse son auditoire anglophone.
    Dans toutes ces ruelles des ruines d’Ephèse, sur des kilomètres de sites antiques, les guides, hommes ou femmes, aussi savants et érudits les uns que les autres, entretiennent la curiosité de leur auditoire. Chacun réalise cette chance de pouvoir revivre de si belles histoires antiques dans des lieux millénaires aussi bien conservés. Ephèse est pour le visiteur, non seulement la Turquie bien sûr, mais aussi le creuset de l’histoire hellénique et romaine.
    De ma vie de voyageur, j’ai rarement découvert, dans les 85 pays visités, une telle concentration d’Histoire dans un seul lieu... Mes pensées s’envolent vers Babylone, vers l’Acropole d’Athènes, vers les Thermes romains de Caracalla, vers les ruines de Carthage, vers l’Empire pharaonique d’Egypte, du Caire à Louxor, ou, encore plus loin, la Pyramide du Soleil à Teotuacan au Mexique, tout comme les temples des Mayas, ou encore vers Cuzco, le « Puputi des Mundo » (Nombril du Monde) de l’Empire Inca au Pérou. A chacun son paradis de retrouvailles antiques.
    Face à l’Agora (Place du Marché), nous sommes envoûtés par la courbure de cette porte de pierres antiques scellées, sans aucun ciment.
    Avec un sourire narquois, c’est encore notre guide qui nous montre du bout du doigt la pierre centrale du haut de la voûte. Cette « clé de voûte » trapézoïdale est le mystère qui tient cette architecture. Nous sommes devant la porte du temple Vesta. Dans ce temple, une nymphette pénétrait à l’âge de 10 ans, pour n’en ressortir – souvent femme – qu’à l’âge de 40 ans ; et si elle était encore vierge, elle avait droit au mariage. Mais, si par malheur elle ne l’était plus, elle était enterrée vivante. C’est pour cela que l’on dit encore, en Turquie, que pour une femme...la vie commence à l’âge de 40 ans !


    L’OEIL DE MEDUSE 
    Nous continuons à avancer dans ce village au style architectural grec tout aussi ancien que le style égyptien, pour tomber sur le portrait mural de Méduse. Cette très belle déesse, qui pétrifiait de son regard tout homme mal intentionné !
    Athéna, la déesses guerrière jalouse, ordonna de tuer Méduse. Pour ne point voir directement ses  yeux, le tueur regarda le reflet du regard de Méduse dans son bouclier. La tête de Méduse fut offerte à Athéna qui la transforma en serpents. C’est ainsi que naquît la tradition de poser, en guise de talisman, l’effigie de la tête de Méduse avec des cheveux représentés par des serpents... Aujourd’hui, les touristes peuvent acheter, en Grèce et en Turquie, cet œil de céramique bleue (ou l’œil de Méduse) qui protège contre le mauvais sort. L’histoire de Méduse rappelle à notre guide trois autres dictons grecs. Le philosophe Héraclite disait, par exemple, que l’on ne peut nager dans l’eau d’un fleuve qu’une seule fois dans sa vie... Bien sûr, l’eau change et cela signifie que l’on ne détruit pas le futur. On disait également dans ces temples que Dieu créa le noir pour comprendre la valeur du blanc. C’est aussi le riche et le pauvre... On racontait enfin que les chiens ne se tuent pas entre eux... La roue fut inventée plusieurs fois, l’Histoire est un éternel recommencement !
    A la sortie des ruines d’Ephèse, un enfant de douze ans nous tend cérémonieusement, de ces deux mains, une divine statuette. Je crus retrouver, sous cette forme, la forme des statues de l’île de Pâques, Rapa Nui... Mais c’est le dieu Bes, dont le sexe s’érige plus haut que le corps, que nous offre ce vendeur de 12 ans... A l’entrée des « Maisons du Plaisir » d’antan, le Dieu Bes ou « Olias Priapa », de lointaine origine égyptienne, accueillait les visiteurs... Devant cette posture impressionnante, les clients avaient plus de courage. Le sexe du Dieu Bes servait également à déflorer les toutes nouvelles prostituées de cette « maison » romaine...
    Le soleil est déjà en fin de course et Ephèse ne laisse qu’entrevoir ces légendes...

    Rached Trimèche
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