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500 ans de colonisation portugaise (3)

RÉSERVOIR DE BOIS

et D’ESCLAVES

 

Si la Guinée Bissau ne fait pas beaucoup parler d’elle, elle reste pour certains le pays de tous les superlatifs : l’insolite archipel des Bijagos ou le plus bel ensemble d’îles en Afrique et la plus charmante capitale d’Afrique de l’Ouest à l’architecture coloniale, mais celle dont les grands bâtiments sont encore les plus perforés, à l’instar de Beyrouth en guerre, par des milliers de salves d’obus. Mais également le pays le plus pauvre d’Afrique qui sort à peine d’une guerre civile de 40 longues années !

 

En bord de l’océan atlantique nord, entre la Guinée et le Sénégal, la Guinée Bissau compte aujourd’hui 1,6 million d’habitants sur un territoire de 36 000 km², soit un peu moins de la superficie de la Suisse.

Les Bissaliens ou habitants de Bissau parlent entre eux le créole et gardent le portugais comme langue administrative. Les Balantas sont l’ethnie majeure du pays, suivis de 20 % de Fulas et de 14 % de Manjacas. La majorité de la population s’attache principalement aux croyances traditionnelles tandis que les chrétiens représentent 5 % de la population et les musulmans 45 %.

Histoire

Cinq siècles d’occupation portugaise, une des plus longues colonisations de l’histoire de l’humanité, de 1446 (veille de la découverte de l’Amérique) à 1974.

Les Portugais découvrirent une forêt au bois intarissable. Leur flotte sillonnait le monde, leurs grands voyageurs exploraient la planète, leurs colonies s’étendaient et de nouvelles embarcations avaient besoin du bois de la Guinée Bissau. Une réserve gratuite et inépuisable est ainsi sauvegardée.

Les fleuves de Guinée et les îles du Cap-Vert furent les premières terres africaines explorées par les Portugais, en particulier par l’intrépide Nuno Tristao au XVe siècle. Par un savant commerce triangulaire, le Portugal exporta, jusqu’au XIXe siècle, de nombreux esclaves vers les Amériques en passant par le Cap-Vert. C’est ainsi que le centre négrier de Bissau se transforma en ville commerciale en 1765.

Un siècle plus tard, la France arriva dare-dare et prit au Portugal une partie de la Guinée , y compris la Casamance sénégalaise.

Les forces portugaises tentèrent, avant la première guerre mondiale, de soumettre les tribus animistes, avec le soutien de la population musulmane, pour fixer les frontières de la Guinée Bissau. Trente ans de combat pour arriver en 1936 à la reddition des Bijagos. La capitale passa ainsi en 1941 de Bolama à Bissau qui deviendra dix ans plus tard, à l’instar des TOM français, une province d’Outre-Mer du Portugal.

Le destin de la Guinée Bissau , ancien royaume de Gabu, est pris en main par un valeureux chevalier, l’Amiral Cabran, qui prend la tête du mouvement nationaliste pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert.

Ces deux voisins jumeaux, la Guinée française (Conakry) et la Guinée espagnole dite équatoriale (Malabo) formeront une zone hospitalière de repli, à telle enseigne que l’Amiral choisit d’implanter ses quartiers militaires à Conakry en 1956.

En 1962, la guérilla anti-portugaise prend forme. Onze ans plus tard, Amilcar Cabran fut assassiné à Conakry. Son frère d’arme, Aristides Pereira, reprit le flambeau et déclara en septembre de la même année l’indépendance de la Guinée Bissau. Un an plus tard, soit douze longs mois après, le Portugal reconnut enfin, suite à la révolution des œillets et la chute du dictateur Antonio Salazar, l’indépendance de son ancienne colonie.

 

 En Guinée Bissau, la guerre se poursuit avec luis Cabran, le demi-frère de notre feu chevalier Amilcar Cabran, qui devint alors président de la République. La Guinée est enfin dotée de stabilité et l’espoir revient ! La pêche et la noix de cajou reprennent le haut du pavé et tout semble redevenir normal !

 

Six ans plus tard, luis Cabran est renversé et la guerre civile reprend. J.B. Vieira, auteur du nouveau coup d’Etat, abandonne sa robe de premier ministre pour celle de président. Vingt ans après l’indépendance, la Guinée eut droit à ses premières élections et à un soulèvement militaire. Il faudra attendre l'an 2004 pour subir un énième coup d'Etat et asseoir enfin un gouvernement. Près de quarante ans de guerre civile ont dévasté et dépecé un charmant petit pays d'Afrique. 

Quel est donc le potentiel économique de ce pays miraculé ?

Commentaires

  • curieux colonisateur ce Ptt Portugal!!!

  • Comme c'est intéressant!!!
    Je veux savoir la suite.

    Leila
    USA

  • El Greco,

    ton amour de Ségo a porté plainte contre Paris Match parce qu'ils ont pris des photos de sa fille et d elle en bikini...

    dommage que je n'ai pas , ici à Lyon, ce Match je te l'aurai envoyé.

  • g découvert la chambre d'hôtel ou plutôt la suite royale n°1 :)

  • Je suis portugaise (c'est pas ma faute, mes parents aussi), née en France (c'est pas ma faute, mes parents y sont allé chercher un meilleur futur pour moi) et je vis dans un autre de ces pays colonisateur (Espagne), décidement...

    J'ai honte de notre histoire, mais plus honte encore de notre présent vis à vis de ces pays qu'on a littéralement dévastés, pillés et oubliés...

  • merci pour la Guinée Bissau Dr Trimèche ;)
    [on voit très bien que tu l'aimes bien

  • Après mon cours de danse, je viens m'instruire chez toi et j'ai bien fait car je ne connaissais pas la Guinée Bissau!
    Merci cher Rached ;)
    Bisesssssssssssssssssssssss

  • ce pays en a eu son lot de destructions et de guerres!!
    j'attends la suite pour continuer ma decouverte :))

  • J'attends la suite de l'histoire!
    merci de partager tout ce ci avec nous :)
    c'est toujours un plaisir de te lire :)

  • Cher Rached,

    Pas de nouveau pays pour moi cette année encore ( je commence à desepérer!)
    Juste un retour de cinq jours en Italie, à Rome, où je n'étais pas retournée depuis 10 ans!

    Une petite escapade de printemps organisée avec une vielle amie de pension, pour aller retrouver une autre ancienne amie italienne peintre. ( Tu vois toujours la fidélité qui nous est chère!)
    Mis à part une foule compacte qui nous a interdit l'entrée du musée du Vatican ( que je connaissais déjà, mais dont la découverte est inépuisable) , la ville éternelle grouille toujours d'une population
    bigarée dont la seule vocation semble être celle de flâner en s'en mettant plein les yeux.

    Les Romains toujours aussi hospitaliers, drôles, chaleureux mais aussi insolents et les pires conducteurs du monde!

    Tout ça pour te dire que c'était magnifique, très gai, très amical.

    J'espère que tu as bien reçu mon chèque pour mes cotisation 2006 et 2007. Pardon d'avoir accumulé un tel retard.
    Ici les timbres ne sont vendus qu'à la poste!!!

    Je viens de recevoir le dernier Astrolabe, toujours aussi agréable à lire et à regarder.
    ( Il y avait un courrier d'un lecteur français qui m'a fait hurler de rire)

    Hasta pronto , cher Rached!

    Amitiés
    Sylvie H Despointes
    CIGV-Martinique

  • L'Afrique : c'est s'intoxiquer à la pauvreté qui revêt mille et une apparences. En tout cas le problème est moins épineux que celui de l'Iran, il me semble. Ceci pour amorcer une critique du film "Persépolis" qui se trouve dans mon blog.

  • Veuillez faire le nécessaire pour que mes coordonnées soit extraites de votre fichier, merci.

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