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Le Voyage, Le voyageur - Page 2

  • Ta soeur n'est pas soeur et....

    Oh ! Temps suspend ton vol 

    .Sur la route d'Iskandar Kul. Suite . Drôle de surprise qui me rappelle la chanson de Brel, ta sœur n’est pas ta sœur et l’hôtel tant attendu n’est pas un hôtel.

    Mon cher ami rotarien de Dushambe, m’avait pourtant promis de trouver à Iskandar Kul un beau petit hôtel avec 10 chambres, climatisation, Wi-Fi et tout confort.

     iskanderkul4-4.jpg

      Je pense qu’il parlait d’un autre monde. Ici, ce n’est rien d’autre qu’un immense parking jouxtant un énorme verger en buisson. La première surprise est de retrouver parquée au centre de cette place la fameuse Mercedes noire qui ne daigna pas me prendre en stop.

    De l’autre côté de la barricade, un immense réfectoire d’internat avec une dizaine de tables éparses, offrant moult  tranches de pastèques rouges et des gâteaux secs. Un jeune barman, sera tour à tour le réceptionniste de l’hôtel, le distributeur de pastèque et le vendeur de cigarettes du restaurant.

    Il me ricane au nez quand je lui demande une chambre d’hôtel, sa réponse est laconique : « allez chercher dans les cabanes de la forêt celle où vous trouverez un lit libre. » Effectivement, une vingtaine de cabanes en bois abritent 6 lits superposés comme dans une caserne de soldats. Aucune n’est accueillante, ni par l’odeur, ni par le bruit.  

    Je laisse tout tomber et m’aventure à aller vers le but de cette visite, soit le lac d’Iskandar Kul.

    Il est là, silencieux et majestueux, lové dans le flanc d’une colline, éclatant par sa couleur, tour à tour émeraude et turquoise à nulle autre pareille.

    Toute une histoire ce lac !

    Son nom dérive de l'ouzbek Iskandar « Alexandre » et Kul « lac ».  A l'ouest du Tadjikistan, ce lac s’étale au mont Gissar au sud du Pamir. Son nom provient du nom d'Alexandre le Grand qui s'y rendit au moment de son expédition jusqu'aux Indes.

    Ovale, il est entouré de sommets à 2 195 mètres d'altitude et sa  superficie est de 3,4 km2 pour une profondeur maximale de 72 m.

    Soudain, une grande table en bois entourée de quatre banquettes jaillit de nulle part, avec cinq martiens attablés.

    Le premier, est de Berlin,  le second de Tel-Aviv, la troisième de Jérusalem, le quatrième de Marseille et le cinquième de Lausanne. Ils ont tous entre 25 et 30 ans et profitent d’une année sabbatique post-universitaire pour découvrir le monde à leur manière, en voyageant et en s’adonnant à la seule école qui vaille, l’école de la vie.

     

    Une deuxième bouteille de vin est ouverte puis une troisième et je m’évade soudain dans mes souvenirs. Je retrouve subitement, mes vieilles baskets, mes jeans râpés et mes 20 ans, chevauchant la cordillère des Andes de la Bolivie à La Terre de Feu , en passant deux nuits magiques où nous étions perdus à pieds (4 fous voyageurs solitaires, qui se rencontrent subitement au Machu Picchu) décidant d’aller à pied à Cuzco bravant avec une inconscience infantile la jungle, les serpents, les mygales géantes et autres  carnivores aux abois. Une folle aventure, à jamais en moi gravée. 

    @ suivre

  • Cavalcade au Tadjikistan

    A l’assaut d’Iskandar Kul

     .De retour du Kirghizstan, dont on parlera dans un prochain article, je retourne au magasin de mon ancien ami Mohammed qui m’avait donné rendez-vous à 7h30 du matin, pour m’accompagner à la gare routière, pour me rendre enfin vers Iskandar Kul.

    LE VERTIGE TADJIK.jpg

    Une heure d’attente et point de Mohammed à l’horizon. Au magasin, son vendeur lui téléphone et m’apprend qu’il sera en retard d’une heure encore. Pour donner le temps au temps et tuer le temps, j’en profite pour aller visiter le musée de Khujand. Digne d’un petit Louvre parisien, ou d’un musée de Berlin, ce musée retrace l’histoire millénaire de la ville, par moult expositions et figurines.

     Mohammed arrive. Nous démarrons enfin. Quarante minutes de chevauchée en montagne et campagne pour s’arrêter soudain face à une colossale statue de Lénine  qui donna son nom à cette ville de l’ancien empire  URSS : Leninabad ou Khujand.

    La gare routière n’est autre qu’une immense place asphaltée avec trois échoppes à son extrémité gauche face à deux voitures fermées, à une voiture abandonnée et à un branlant 4x4 attendant des passagers vers le nord , l’inverse de ma destination.

    A l’horizon, c’est un superbe lit rouge qui m’attire. Figurez-vous, une jeune dame de 30 ans… qui sert du café et loue des couchettes à prix dérisoire. Son café est dit turc et son lit n’a rien d’érotique. Aux clients de la gare routière qui veulent se reposer, une heure de sieste leur est offerte suivie d’un bon café.

    Au bout de deux heures d’attente, point de passagers vers la capitale. Je décide de changer de programme, afin de continuer ma route vers Iskandar Kul,du nom ouzbek Iskandar «Alexandre » et Kul « lac » au sud-ouest du Pamir.

     Quatre kilomètres plus loin une seconde gare routière. A se croire au cœur de Calcutta, un jeune indien de vingt ans, nous happe au passage et décide que nous serons ses passagers. Sur le chemin de Dushambe, ce rabatteur de passagers, nous offre le siège avant d’une Hunday  blanche  et nous demande d’attendre 5 minutes. Au bout d’une heure, la voiture est pleine et le gaillard prend le volant, pour s’arrêter au bout de cinq minutes et abandonner sa voiture avec ses passagers. A ne rien comprendre chez les Tadjiks !

     Voilà qu’un hirsute, filiforme et taciturne  jeune homme

    monte dans notre voiture, armé d’un  tournevis rouge et rouillé. Il farfouille sous le paillasson du chauffeur et en sort deux plaques minéralogiques blanches. Le temps de dévisser les vraies plaques et de les remplacer par les blanches que nous voici enfin partis. Le rituel des policiers reprend. Quelques billets de somonis suffiront à chaque fois pour lever barrage et laisser passer le véhicule aux fausses plaques minéralogiques.

    Soudain, absent dans mes rêveries et collé au pare brise, je me retrouve dans le noir absolu.

    Nous sommes certes dans un tunnel mais dans un tunnel qui n’en fini pas. 6, 7, 8 tunnels déjà et la vitesse du véhicule ralentie subitement. Les quelques lumières du tunnel ne sont pas plus fortes que celles d’une bougie et les flaques d’eau éparses sont comparables à un petit oued mugissant. Zut, nous voilà pris au piège, le tunnel est inondé et l’électricité disparaîtra surement dans quelques minutes.

    Point du tout. Le voyage continue, le niveau d’eau augmente, la lumière nous fait ses adieux et durant une dizaine de kilomètres nous voguons dans une espèce de paysage lunaire, voire sibérien. A la Grâce de Dieu et de Bouddha, il n’y a qu’à espérer.

    Il est 15h, et le chauffeur au tournevis rouge, me somme de quitter le véhicule m’abandonnant à un embranchement jouxtant une vieille usine russe, abandonnée depuis plus d’un demi-siècle. Il prend tout de même soin de m’indiquer la route vers Iskandar Kul en me précisant qu’il faut prendre la direction de gauche et non celle de droite.

    Armstrong  et Aldrin  auraient sûrement pu rencontrer, sur la lune, plus de monde que moi dans ces hautes montagnes du Tadjikistan.

     Toussotant,  crachotant, vrombissant, et mugissant, un vieux pick-up bleu marine, stoppe devant moi et me demande 50 US dollars pour me conduire au village suivant.

    20 kilomètres de cavalcade, sur des sentiers arides et pierreux

    nous offrent un splendide paysage. Des montagnes aux mille couleurs déclinant toutes les teintes, du rouge, du brun et du marron évoquant chacune le nom du trésor qu’elle recèle, soit le nom du minéral qu’elle referme.

    Contrairement à nos accords, il s’arrête à un embranchement, pour demander cette fois 100 dollars de plus pour les 7 km qui restent. Rien ne le fera plier. Aucun marchandage possible !

    Son argument est récurrent, la route est mauvaise et une crevaison est plus que probable.

    Il ne reste plus que 7 km pour Iskandar Kul et je décide d’abandonner ce chauffeur véreux pour continuer seul à pied ou à dos de cheval imaginaire. Voyant plusieurs véhicules arriver en sens opposé, venant du lac pour aller à Dushambe, je me dis qu’il y a peut-être encore des gens qui se rendent à cette heure tardive à Iskandar Kul.

    Je reprends mon plus vieux métier du monde (euh…pour un voyageur) l’autostop.

    Quelle chance, elle est noire et puissante. Une Mercedes arrive comme une fusée. Toutes ses vitres sont teintées empêchant de voir les passagers, toutefois trahis, quelques secondes, par le pare-brise avant, reflétant un beau moustachu aux lunettes d’écailles blanches. Quatre autres véhicules suivent et aucune ne daigne prendre l’autostoppeur au sac jaune.

    Voilà enfin, qu’une camionnette, aussi vieille que Mathusalem ayant à son bord deux jeunes septuagénaires, daigne me prendre à son bord.

    Ces 7 kilomètres  restants sont effectivement un vrai casse-gueule.

    Tous les 100 mètres c’est  un nouveau toboggan qui pointe. La descente est aussi dangereuse que la montée, car le moteur du véhicule est agonisant. Le pire est l’état des pneus trop lisses qui semblent goûter et savourer le risque des ravins pour y plonger tête avant, dans un trou de plus de 1000 mètres de profondeur. La seule solution pour garder le moral est de se dire que ces petits  vieux avaient décidé de ne pas mourir ce soir.

    @suivre ....

  • Porsche Panamera au Tadjikistan ?

    Une nuit ... à Khoudjand

     (Khoudjand. Août 2013). Ce soir, au cœur de cette ville montagneuse du Tadjikistan, je retrouve mon café resto préféré.

    J'en dois la découverte à Mohamed, un jeune informaticien, qui m'aida le premier soir (venant de Douchanbe la capitale)  à trouver un hôtel central, pour une seule nuit avant d'aller au Kirghizstan , au voisin du nord, au pays des cavaliers montagnards.

     policier-en-patrouille-dans-une-rue-de-douchanbe-au-tadjikistan-le-4-novembre-2006.jpg

    Pour accéder au bar, on descend une dizaine de marches pour se trouver nez à nez avec une porte blanche bien fermée. A côté, un petit lavabo blanc, du savon et une serviette jaune. Mon hôte me pousse à ces ablutions... et la porte s'ouvrit....

     Une salle immense avec une quarantaine de belles tables vertes et des vitrines présentant de savoureux  gâteaux de toutes sortes, de la Foret noire à la tarte au citron...

    Café, eau et gâteau.. tout pour être heureux...

     Soudain s'ouvre une porte latérale pour laisser entrer un garçon chargé d'un gros plat de riz sauté parsemé de légumes coupés en fines tranches , un PLOV ou OSH connu dans tous ces pays voisins.

    Une référence à ce plat se trouve dans les récits d'Alexandre le grand, lorsqu'il décrit l'hospitalité de la Bactrie. Du riz pilaf aurait été servi lors d'un banquet royal après la prise de Maracanda (connue aujourd’hui sous le nom de Samarkand). Les soldats d'Alexandre ont ensuite rapporté la recette en Macédoine, puis elle s'est diffusée dans toute la Grèce.

    La recette de ce  riz pilaf a été notée par écrit au 10e siècle par Ibn Sina ou  Avicenne le Perse, dans un de ses livres sur la médecine. 

    Mystère pourquoi emmener ce riz dans une pièce fermée ?

    Je me lève pour suivre le chemin du garçon et tombe face à une orgie culinaire... Toute une famille de 7 ou 8 personnes en train de boire, rire et manger "en famille" dans une pièce spéciale.

    Au Tadjikistan, l'amoureux , les hommes d'affaires ou la famille choisissent souvent cette formule "Un resto dans un resto" pour sortir dîner en toute intimité et discrétion.

    Ce soir donc j'y retourne pour la seconde fois.

     A peine attablé, je vois qu'à la table voisine, trois jeunes de 22 à 30 ans ne cessent de me regarder...

    Je lève ma bière à leur santé... et me vois du coup invité à leur table gargantuesque et conviviale!

    Après avoir bien bu et mangé on me propose de continuer la soirée chez l'ainé, qui revient d'un séjour de sept années aux USA

     Waww! C'est la porte d'une Porsche Panamera noire qui s'ouvre pour me laisser entrer ...

    La promenade en Porsche à Khoudjand, la ville millénaire de Kamel Khoudjandi, où le Smic est à 100€, relève du miracle ...

    Nasser, le jeune conducteur me parle de son entreprise d'import export et de sa vie aisée au pays...

     Soudain. Un flic. Deux Flics. Trois flics entourent la Porsche Panamera et nous immobilisent.

     Sans se troubler Nasser prend son portable et des papiers et laisse le moteur en marche pour garder la clim à ses passagers.

    Zut! Dix minutes et rien... les amis me disent ; " T'inquiètes, ici, c'est une République bananière, ils veulent surement chacun quelque chose"

     Quinze minutes. Une éternité. Une voiture de police arrive avec deux Civils baraqués et basanés.

    Je quitte la voiture fonce sur leur chef et lui dit:

     - " Excuser mon jeune ami Nasser, c'est de ma faute, je lui ai demandé de me raccompagner... il a peut être grillé un feu, c'est aussi de ma faute, il me parlait"

    Il me toise et re-toise comme si je venais d'une autre planète sans comprendre mon anglais.

    Un des deux copains de voiture sort, me tire par le bras et me ramène à mon siège avant et me dit:

     - :" Nasser va régler cela, il est en train de téléphoner à un ami haut gradé dans la police"

     Effectivement une petite voiture Audi grise sportive arrive. Un jeune officier de police en civil en sort et appelle son collègue dans un coin sombre. Dix minutes de conciliabules et il repart dans son Audi...

     Mais?

     Mohamed Ali, l'ami de derrière me dit :

    -"Ici au Tadjikistan il y a énormément de grosses voitures allemandes, principalement des BMW X6 et X5 et des Audi Q7 ou Q5 et nos taxes sont réduites, on paye environ l'équivalent de 40€ par cheval et c'est terminé!"

    - OK mais ces Porsche et BMW coutent au moins 60 000€ à l'usine d'Allemagne! Comment font tous ces conducteurs pour se les payer?

     - " Il y a en fait deux solutions de base. La première c'est Dubaï, nous avons un excellent réseau tadjik qui rapatrie d'Europe les voitures de salons ou légèrement accidentées qui seront retapées à Dubaï pour être vendues ici non pas à 60 ou 100 000 € mais uniquement à 20 000 euros. La seconde solution, c'est qu'ici... avec notre frontière afghane... tout passe par une manne de trafic de drogue... Notre pays sert de point de passage pour la Russie principalement et les Grands de notre pays ferment les yeux ou... donnent un coup de pouce."

     Soudain. Le flic au béret incliné à la soviet demande alors les clefs de la voiture et nous prie de sortir du véhicule... J'ai juste le temps d'apprendre que la voiture ne sera récupérée que demain matin (pour sauver la face à X et à Y) car elle vient d'être achetée il y a 72 heures à peine et n'a pas ses plaques dites de "TRANZIT".

    Un colosse en civil se tourne vers moi, pour vérifier ma carte consulaire et me prie de l'accompagner dans sa voiture Golf 5 grise.... En dix minutes je suis conduit à mon hôtel. Avec les remerciements de la maison.

     Mes amis eux durent héler un taxi pour rentrer en chantonnant !

    Curieux et attachant Tadjikistan !

     


  • 200 pays visités et après ?

    Je dirais surtout... Et avant?

    Merci à mon Dieu sur terre, à mon père, colonne vertébrale de ma vie, mes péripéties, aventures et tant de challenges tenus pour lui... Il happa mes souhaits, bu mes pensées, brava ma folie voyageuse et su me guider avec la plus grande amitié 
    Il n'est jamais parti. Il est en moi.

     

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    Merci à ma Mutti, la grande amie de ma vie, ma compagne de voyage et de stop ( si souvent entre Amsterdam, Cologne et Lausanne) ma maman chérie qui me couva d'amour mais me laissa errer dans les contrées les plus dangereuses et lointaines du monde... Avec Amour amour amour et encore amour.


    Merci à ma femme et à mes trois jeunes enfants, qui attrapèrent rapidement mon virus voyage et surent l'exploiter à merveille. Ce soir même ils doivent être sur les sentiers du monde chacun de son côté pour se retrouver plus forts, entre le Rwanda, la Tanzanie, Bali et la belle Bavière ....

     

    Merci aux Cigévistes du monde de partager avec moi, depuis 29 ans déjà, cette philosophie du voyage, cette passion, cet amour de la découverte !


    Merci à la vie


    Merci à ces milliers et milliers d'êtres croisés et aimés dont les sourires sont à jamais en moi gravés!


    L'Amour est la seule arme du voyageur
    Le sourire est sa boussole
    Et l'amitié son passé - muraille


    52 pays en auto-stop avant l âge de 20 ans, puis des milliers de bus et 6 400 vols d'avion, pour arriver ce matin en micro bus à mon 200 e pays visite le Kirghizstan...

     


    Le voyage restera pour moi la seule et unique école de la vie...

    Gracias à la vida !

    http://www.cigv.com