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intrigue

  • RENDEZ-VOUS ou KIDNAPPING ?

    Une belle qui se cache !

     

    Je suis face à la statue de Stefan Cel Mare, quand, soudain, une femme d’un âge certain m’apostrophe et me somme de la suivre sur-le-champ…

    C’est la 6e escale du périple moldave !

    Sa fille Irena nous attend. L’occasion est trop belle pour rater une nouvelle aventure. Mon passeport est à l’hôtel et je n’ai sur moi que des petites coupures de lei. Son anglais se limite à deux mots : « I wait for you since 2 hours ! » Un premier tramway, puis un second et même un bus bondé pour arriver face à la faculté des lettres. Sa fille serait donc étudiante ? Que me veut-elle ? La dame rentre dans quatre bâtiments différents et en ressort chaque fois avec une piètre mine ! Point de fille à l’université. J’apostrophe un étudiant chimiste et demande son secours linguistique. Sa réponse est fort simple : « elle vous a attendu toute la journée et sa fille n’est pas au rendez-vous. Ne pouvant joindre sa maison par téléphone, elle vous propose de venir chez elle, à 18 kilomètres d’ici, mais elle vous prévient qu’il n’y a pas de courant électrique et que, dans cette région, les bus s’arrêtent à 19 heures ».

    J’ai beau demander la raison de ce sympathique kidnapping, je n’obtiens pour toute réponse qu’un « voyons faites un effort, venez avec moi !». Mon dernier effort est de prendre le premier bus pour retourner aux pieds du héros moldave Stefan Cel Mare et d’emporter ainsi dans mes valises le souvenir de cette dame, de sa fille, et de ce curieux rendez-vous manqué.

    Je suis vraiment tenté de découvrir cet appât promis et de marcher vers ce kidnapping touristique annoncé ! Mais est-ce une façon de boucler le siècle dans quelques heures à peine ?

    STEFAN CEL MARE

    Je retrouve avec bonheur le leader moldave, vainqueur de quarante batailles, qui trône ce matin sur un piédestal de marbre à l’entrée de ce parc municipal.

    Ils sont encore une dizaine de femmes et d’hommes à flâner autour de la statue du héros  Stefan Cel Mare ou Etienne le Grand qui demeure le principal héros du pays. Il régna quarante-sept ans, de 1456 à 1504, et repoussa les Hongrois, les Polonais, les Tatras et les Turcs. Il construisit des monastères, des écoles et des citadelles, équilibrant les rapports entre la noblesse, la bourgeoisie et la paysannerie. Il envoya sa flotte commercer avec Gênes, Trébizonde et le Caucase.

    D’autres illustres moldaves partagent aujourd’hui le nom des boulevards du pays tels que Alexandru Lapusneanu, Vasile Lupu, Petru Rares et le prince humaniste Constantin Mavrocordat qui libéra les paysans du servage en 1749, ou encore Démètre, le prince érudit qui régna au XIXe siècle. Il parlait sept langues, dressait des cartes et rédigeait même des ouvrages philosophiques et historiques. D’illustres Roumains sont de terre moldave : les poètes Eminescu et Alexandr, les écrivains Asachi et Hasdeu, les fondateurs même de la Roumanie nouvelle, Cuza et Kogälniceanu.

    Depuis trois jours, mon obsession est de passer le réveillon du 31 dans une famille de Chisinau. J’ai passé ma vie à visiter les autochtones et aborigènes de mes 184 pays découverts, et là, en Moldavie, je suis encore plus attiré par ce peuple, noble, pauvre et mystérieux !

    Quand soudain tout bascule ….à la réception de l’hôtel

    (A suivre)