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  • TRIBULATIONS EN ROUGE

    Ah ! Ces feux rouges

     

    Histoire de civisme, 4e escale. Je n’ai jamais compris et je ne comprendrai jamais comment un conducteur à l’arrêt, à un feu rouge, se décide soudain à griller le feu !

    Ceci est, hélas, plus qu’un crime. Une faute.

    Un jour, au croisement du supermarché d’El Menzah VI de Tunis, j’étais sagement arrêté à un feu rouge derrière une belle petite Polo blanche qui attendait patiemment le passage des feux. Est-ce le Foehn, ce vent qui rend fou, la tramontane de Brassens ou l’harmattan sénégalais qui poussa ce jeune conducteur de Polo blanche à démarrer en trombe en plein feu rouge ? Estomaqué, je le suis. Dépité, je le suis. Furieux, je le suis. Quinze secondes plus tard, le feu passe au vert et je me vois à la poursuite de la Polo blanche. La traque dura plus de trente minutes. Alerté par ce conducteur qui lui collait aux fesses, le chauffard décida de m’égarer dans les ruelles du Grand Tunis. De guerre lasse, il s’arrêta au fond d’un cul de sac. Je m’arrête juste derrière, pare choc contre pare choc.

    Soudain, c’est l’horreur. Une masse gélatineuse se déploie langoureusement d’un minuscule habitacle pour se dresser devant moi. Balafré à souhait, haineux à en vouloir plus encore, il s’apprêtait à me démolir le visage en me demandant ce que je voulais.

    Une heure. Une heure entière. Une heure perdue de ma vie. Une longue heure offerte à cet énergumène…

    J’espère qu’il retiendra de ce long monologue une seule phrase, un simple fait. « On n’a pas le droit de griller un feu rouge qui peut causer malheur à autrui ». Optimiste que je suis, j’espère qu’il y pensera, peut-être, à ces prochains feux rouges.

    Le hasard aidant, le lendemain même, à ce même feu rouge nous sommes uniquement deux voitures à l’arrêt.

    Soudain, la belle et rutilante allemande qui me tenait compagnie démarre en trombe…avec un feu…on ne peut plus rouge !

    Je supplie Bouddha de me m’épargner une nouvelle mésaventure avec un chauffard à sermonner! Au prochain feu, à 200 mètres à peine…Bouddha me lâche ! Je suis, à nouveau, côte à côte avec la même grosse et belle voiture ! Sans réfléchir, je baisse ma vitre gauche et lui demande par gestes et mimiques d’en faire de même!

    Elégant, plutôt BCBG, la quarantaine à peine, notre fumeur de cigare me sourie et tend ses oreilles :

    « Monsieur, excusez moi, mais je pense que vous n’avez peut-être pas remarqué, au dernier stop que le feu était au rouge quand vous avez démarré ! »

    Sa seule réponse est un vrombissement ! Une voiture de plus d’une tonne qui décolle comme un ovni… et qui grille un second feu rouge !

    (Suite avec une Eau nourricière)