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eau

  • Merci Madame le Receveur!

    Douce eau quand tu nous tient !

    Cela fait quatre ans déjà ou même plus.

    Bloqués sur la voie rapide de Tunis, face à l’hôtel Abou Nawas, une centaine de voitures contemplent un Geiser d’Islande, fumant en plein chantier d’autoroute !

    Arrivé au niveau de ce « Jet d’eau de Genève » de plus de 25m de haut, je stoppe face au Geiser, prend mon sacré téléphone cellulaire et appelle les renseignements pour avoir le numéro d’urgence de la Sonéde, la société gérante de l’eau en Tunisie.

    Au bout de sept essais vains, une laconique voix de fille endormie-j’menfoutsite-Rien-à-foutre me répond que le chef de service, responsable des fuites d’eau, est en réunion et qu’elle fera suivre le message de détresse.

    Des milliers de litres d’eau évaporées au ciel, encombrant circulation et vidant les caisses de l’Etat


    L’après midi à 14h30 à ma pause midi, je repasse par le même chemin et découvre cette fois une nouvelle petite ville : Un Venise improvisé !

    On klaxonne, on se bouscule, on se noie mais on avance !

    Fou de rage, je m’approche à un mètre du Geiser improvisé bloque la circulation avec ma voiture et me dirige vers un policier submergé, pour lui annoncer que je n’allais plus déplacer ma voiture, tant que la Sonéde ne viendrait pas arrêter cette hécatombe !

    Il était tellement éberlué qu’il me laissa faire. Les klaxons fusent de toute part avec nervosité.

    Au téléphone, j’ai enfin un charmant responsable de la Sonede qui ne croit pas un seul mot de ce que je lui dis :

    - Monsieur, le pays a déjà perdu des tonnes d’eau potable depuis ce matin, vos services de dépannage dorment et moi je bloque la circulation pour vous obliger à intervenir par hélicoptère s’il le faut !

    - 15 minutes ! 15 longues petites minutes ont suffits pour voir surgir de gros camions blancs et tout reprend sa place. L’eau s’arrête de gicler et la circulation reprend !


    J’ai gardé en mémoire le numéro du dynamique responsable de la Sonéde qui eut droit en une année à une dizaine d’autres appels de ma part et il a toujours tout résolu avec courtoisie et perspicacité !


    Ce matin à Hammamet. Le guichet de la Recette municipale est plein et la queue est longue. Je remets mes papiers pour payer ma taxe municipale et pour tuer le temps en attendant, je vais faire les cents pas au jardin de la Recette…

    Oh ! Surprise. Le jardinier a laissé son tuyau rouge jeté en pleine allée, détaché du robinet… qui lui coule à flot et non-stop

    Impossible de le fermer. Il est foré. J’essaye par tous les moyens. Impossible de le fermer. Un petit Venise est en train de se former au cœur de la recette municipale de Hammamet !

    Le premier préposé m’écoute en hochant la tête, la seconde dame s’étonne fort et la 3e daigne quitter son guichet pour constater les dégâts.

    Cinq fonctionnaires municipaux entourent ce sacré robinet et ne trouvent aucun moyen d’arrêter cette eau.

    Je quitte la recette et m’aventure vers le poste de police jouxtant la bâtisse ! Ce n’est… peut-être pas leur problème !!

    Je leur demande, faute de robinet d’arrêt d’appeler un plombier ou la Sonede.

    Miss Tsé Tsé est passée par là avec sa douce anesthésie ! Aucune réaction !


    Soudain, jaillit de nulle part une jeune quinqua, de blanc foulard protégée ! En silence elle tâte, tâtonne et trouve une fausse trappe blanche !

    Elle la pousse et découvre au niveau du sol : un robinet d’arrêt

    Ouf ! On respire et on appellera le plombier !

    Merci Madame le receveur des Finances !

    http://rachedelgreco.blogspirit.com/

  • HISTOIRE D'EAU

    Eau nourricière

     

    "Histoire de cisvisme". Une 5e escale. J’ai appris un jour, à un cours d’économie, alors que je n’avais que dix sept ans, que le premier problème économique de la Tunisie était l’eau. Et cela n’a pas beaucoup changé avec des saisons inversées et des ondées capricieuses et parcimonieuses.

    Le spectacle de ma première fuite d’eau eut en moi un effet de colère sourde et profonde quand j’appris que de ce trottoir, l’eau coulait ainsi depuis trois jours et trois nuits et que monsieur tout le monde s’en fichait éperdument. Alertée, la SONEDE ou Société des Eaux me remercia et arrêta l’hémorragie.

    Aux quatre coins du pays, cet événement, hélas, se produisit devant moi plus de vingt fois avec plus ou moins de bonheur pour arrêter ces hémorragies dévastatrices.

    Voilà qu’un jour, au cœur de Tunis, sur la bretelle qui mène de l’aéroport à l’hôtel Abou Nawas, je vis un insolite jet d’eau sur la plateforme centrale séparant les deux chaussées à sens inverse.

    Non, ce n’est pas le beau jet d’eau de Genève, ni le célèbre geiser de Reykjavik d’Islande, mais une horrible fuite d’eau, au nez de milliers de conducteurs automobiles amusés, peut-être, par un éventuel rafraîchissement dans une canicule aoûtienne.

    Voilà qu’au cœur de la capitale des tonnes d’eau se « volatilisent » au nez du contribuable, au nez du citoyen, au nez de l’actionnaire du pays.

    Contre vents et marées, j’arrête ma voiture à cheval sur la plateforme et de mon téléphone portable, je contacte le service concerné de la SONEDE auquel je commençais à m’habituer. C’était, hélas, un samedi, et la moitié des agents étaient déjà partis en week-end. Je me faisais huer et klaxonner par les conducteurs, gênés par ma voiture. Transformé en Don Quichotte d’autoroute, trempé par une pluie torrentielle et non voulue, accroché à mon portable, je tenais bon et demandais d’urgence et de suite un technicien qui viendrait arrêter ce gâchis.

    Plus de trente minutes de révolution avec une foule qui m’assaille et deux policiers qui m’accostent. Ma colère était si visible et si sincère que tout le monde prit mon parti y compris les agents de police. Une heure plus tard, la fuite d’eau qui devait n’être colmatée que le lundi suivant, jour ouvrable, a enfin cédée au civisme d’un fonctionnaire que je salue ici.

    J’ai demandé, à cette même SONEDE, la mise en circulation d’un numéro vert qui permettrait au citoyen d’alerter la Société des Eaux car les fuites se comptent encore par dizaines et centaines dans le pays…

    Nicolas Hulot s’arracherait les cheveux et l’Abbé Pierre se retournerait dans sa tombe face à tant d’eau perdue !

    Peut être que ce Blog atterrira dans les mains d’un civique responsable de la SONEDE qui daignera enfin créer ce numéro vert au secours de l’eau nourricière.

    (Prochain et dernier article : SOS Père Noël!)

  • TRIBULATIONS EN ROUGE

    Ah ! Ces feux rouges

     

    Histoire de civisme, 4e escale. Je n’ai jamais compris et je ne comprendrai jamais comment un conducteur à l’arrêt, à un feu rouge, se décide soudain à griller le feu !

    Ceci est, hélas, plus qu’un crime. Une faute.

    Un jour, au croisement du supermarché d’El Menzah VI de Tunis, j’étais sagement arrêté à un feu rouge derrière une belle petite Polo blanche qui attendait patiemment le passage des feux. Est-ce le Foehn, ce vent qui rend fou, la tramontane de Brassens ou l’harmattan sénégalais qui poussa ce jeune conducteur de Polo blanche à démarrer en trombe en plein feu rouge ? Estomaqué, je le suis. Dépité, je le suis. Furieux, je le suis. Quinze secondes plus tard, le feu passe au vert et je me vois à la poursuite de la Polo blanche. La traque dura plus de trente minutes. Alerté par ce conducteur qui lui collait aux fesses, le chauffard décida de m’égarer dans les ruelles du Grand Tunis. De guerre lasse, il s’arrêta au fond d’un cul de sac. Je m’arrête juste derrière, pare choc contre pare choc.

    Soudain, c’est l’horreur. Une masse gélatineuse se déploie langoureusement d’un minuscule habitacle pour se dresser devant moi. Balafré à souhait, haineux à en vouloir plus encore, il s’apprêtait à me démolir le visage en me demandant ce que je voulais.

    Une heure. Une heure entière. Une heure perdue de ma vie. Une longue heure offerte à cet énergumène…

    J’espère qu’il retiendra de ce long monologue une seule phrase, un simple fait. « On n’a pas le droit de griller un feu rouge qui peut causer malheur à autrui ». Optimiste que je suis, j’espère qu’il y pensera, peut-être, à ces prochains feux rouges.

    Le hasard aidant, le lendemain même, à ce même feu rouge nous sommes uniquement deux voitures à l’arrêt.

    Soudain, la belle et rutilante allemande qui me tenait compagnie démarre en trombe…avec un feu…on ne peut plus rouge !

    Je supplie Bouddha de me m’épargner une nouvelle mésaventure avec un chauffard à sermonner! Au prochain feu, à 200 mètres à peine…Bouddha me lâche ! Je suis, à nouveau, côte à côte avec la même grosse et belle voiture ! Sans réfléchir, je baisse ma vitre gauche et lui demande par gestes et mimiques d’en faire de même!

    Elégant, plutôt BCBG, la quarantaine à peine, notre fumeur de cigare me sourie et tend ses oreilles :

    « Monsieur, excusez moi, mais je pense que vous n’avez peut-être pas remarqué, au dernier stop que le feu était au rouge quand vous avez démarré ! »

    Sa seule réponse est un vrombissement ! Une voiture de plus d’une tonne qui décolle comme un ovni… et qui grille un second feu rouge !

    (Suite avec une Eau nourricière)