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  • ZORBA LE GREC à Hammamet !

    On n’a plus le droit de « m’emmerder »


    Disert et érudit il vous charme en un clin d’œil ! Pétillant et beau il a dû faire chavirer plus d’un cœur ! Ce soir, à Hammamet, en bord de mer dans un petit paradis, lové dans un jardin luxurieux , je partage avec Zorba et ses amis, un somptueux dîner qui fera ce cette soirée une mémorable journée de fin d’été…

    Nous sommes à nouveau chez KB, le jeune retraité-évadé de la semaine passée et sa table est conviviale et hospitalière !

    Zorba sort du lot. Il tient à bien lacer ses baskets blanches et à garder le torse nu, arborant fièrement et sans arrogance son buste musclé.
    Ses yeux pétillent d’intelligence et, tout comme Ulysse, il semble à 56 ans (qu’il ne porte pas et point) revenir d’un long voyage, plein d’usage et de raison !


    Il arbore derechef sa philosophie de la vie et son approche de l’Autre:

    C’est un Amazigh, un Berbère du sud tunisien qui a élu domicile au Cap Bon, après plus de dix à Paris. De Zorba il a l’allure et le portrait. A Hammamet il vient trouver refuge, paix et vie dans une maison, voisine, en bord de mer !
    -« A mon âge, on n’a plus le droit de « m’emmerder ». Ce qui me reste à vivre est inférieur à ce que j’ai déjà vécu et je veux maintenant me consacrer à moi-même. J’ai assez donné. »


    -« Ah ! Les femmes ! Je les aime que voulez-vous ? Mais que pouvez vous faire avec votre épouse après la naissance de deux fils, jumeaux, et d’une fille ? L’appeler maman ou ma chère petite sœur ? Pourtant le leur ai tout donné, temps, amour et argent ! »
    -« En vérité, c’est pire que cela ! Un mari n’est plus synonyme que de « banque » et tout ce qu’elle aime dans cette vie se sont ses enfants auxquels il ne faut pas toucher. La louve protège sa meute, bec et ongles tendus ! Quant au géniteur, son mari, il sera le grand oublié de l’histoire…sauf dans son rôle d’éternel banquier ! »

    Du nerf de la guerre il dit :

    -« l’argent est devenu la véritable religion du pays et éliminé la majorité de nos nobles valeurs ! Tout est négociable et l’avidité n’a plus de limites. C’est fort inquiétant et je me révolte. »

    Pourquoi les Juifs ont-ils quitté la Tunisie ?

    -« C’est fort simple et c’est un concours de plusieurs facteurs réunis : 
    1/ Quand A. Ben Salah instaura son désastreux système coopératif, les juifs de Tunisie perdirent également leurs terres et eurent très, très peur.
    2/ Leurs enfants allèrent très tôt étudier en France. Suivent amours, mariages et installation en France. Rares sont ceux qui ont supporté l’éloignement de l’enfant qui ne veut plus revenir en Tunisie.

    3/ La France, pour isoler les indépendantistes en herbe, offrit au lendemain de la grande guerre, la possibilité à tous les juifs tunisiens, d’obtenir immédiatement un passeport français.

    4/ La guerre de six jours, en Israël, en juin 1967, leur fit peur de ne pas être dans un pays non juif et sécurisant !


    5/ l’Etat d’Israël qui prenait pied promettait à toute la diaspora juive du Maghreb et d’Europe centrale monts et merveilles. Les petits commerçants et de la Goulette et de la Hara de Tunis furent les premiers à partir et peut-être les premiers à regretter l’exode.

    A cette époque, juifs et musulmans vivaient dans les mêmes quartiers et mangeaient le même pain… mais hélas, ces cinq points éloignèrent nos frères juifs tunisiens de la patrie !
    Dieu merci ils sont maintenant très nombreux à revenir vers leur Tunisie, leur terre, avec passion et joie !

    Zorba a décidé de quitter toutes ses attaches et de vivre de ses rentes

    tout en assumant son rôle de chef de famille et le plus souvent possible il habite ce havre de paix à Hammamet, avec ses amis retrouvés, tous préretraités, autour d’une bonne table et d’une enfance retrouvée !

    Daurades et loups se succèdent sur notre table. Un bon thon rouge venu de je ne sais d’où se laisse manger et déguster comme du caviar. Les fromages aux fines herbes accompagnent des bières glacées et souvent panachées. De beaux et gros raisins rouges ferment la marche avec un bon thé vert à la menthe…

    Au loin, le ressac de la mer se confond avec le bruit du silence et la plate-forme pétrolière du Cap Bon jaillit à l’horizon de mille lumières…


    L’amour est le credo de Zorba le Berbère et les femmes resteront cette légère ondée qui inonde son cœur et qui lui donne envie de continuer, dans la joie, le voyage de la vie !
    De Tunis il connaît tout un chacun et de la politique mondiale toutes ses arcanes et n’a d’hantises que des barbus. Du monde il fuit les despotes et en Obama il voit une lueur, un espoir d’équité ! Mais saura-t-il se libérer du carcan des diasporas ?


    De son regard intelligent crépite une petite voix fluette et joviale : « Aimez-vous les uns les autres et foutez-moi la Paix » semble dire Zorba en continuant à distribuer son amitié et son amour à son giron!

    Merci Amigo de cette si belle et riche soirée de septembre, à Hammamet, où nous fûmes tous conquis par ton charme, ta grandeur d'âme et ta gentillesse!
    ADIOS ZORBA : Kalimera, kalinichta et kalispera!

  • Voyage à Hammamet(suite)

    Un café turc et un macchiato à Hammamet

    Après le délicieux macchiato de Guy le Nîmois, nous voici embarqués une heure après dans un autre voyage. Un autre univers. Un autre monde. Un voyage…sur la plage, entre Nabeul et Hammamet ; le jour même de l’Aïd !

     

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    Assis sous un arbre, en bord de jardin et face à la mer, sous un parasol rouge, dont il épouse les rondeurs, il se cache sous une casquette « Hitachi » bleue.

    Trois boites de médicaments jonchent la table blanche et même le gazon vert ! Il invite le « rodeur-voyageur-en-bord-de-plage » à s’asseoir à sa table, face à la grande bleue, si avenante et si calme ce matin !

    Un transistor égraine  une douce musique lancinante contrairement à un téléphone cellulaire gris qui crépite sans arrêt ! De grosses lunettes noires masquent l’œil de mon hôte mais pas son assurance, ni son flegme !

    Que fait, seul, ce tout jeune quinquagénaire, dans une si grande maison en bord de mer, avec tant de médicaments (sérieux), une grande bouteille d’eau glacée-givrée, une boite de gâteaux et sur le gazon garée une grosse BMW 747 rutilante noire, jeune de 10 ans au moins ?

    Il parle, parle et parle encore de tout et de rien. Le ton est monocorde mais pas monotone !

    Son aïeul est arrivé en Tunisie avec les Ottomans et fut un jour reçu dans la cour du Bey ou Roi du pays, pour examiner, en tant que médecin, une jeune patiente dite perdue, la fille du Bey ! Miracle, elle sera sur pieds en quatre jours ! Le Bey lui offre son cheval et une escorte de 4 gardes avec cette phrase :

    -         «Prends ce cheval va vers le Nord Ouest de Tunis et tout terrain que tu traverseras t’appartiendras ! »

    Le médecin traversa une distance de sept gares et revint au Palais du Bey. C’est ainsi que la famille de KB possède ce jour encore : 72 000 hectares de bonne terre agricole.

    Mais que fait ce riche héritier affalé sur sa profonde chaise blanche à Hammamet ?

    Sa vie est un roman ! Il a fuit le monde et dit à tout le monde qu’il était à Bizerte mais loua à Hammamet cette villa somptueuse, fuyant femme et enfants et boulot…Il vient de perdre 40 Kg et veut enfin prendre son hygiène de vie en main.

    L’homme papillon se dévoile et raconte

    -«  je commençais ma journée en ingurgitant, à jeûne, 4 bières. Suivent durant la journée 20 autres pour boucler les deux douzaines de bières par jour. A midi, une bouteille de bon vin rouge (Vieux Magon en général) et le soir presque une bouteille de whisky. Le bouchon métallique de la bouteille me servait souvent de tasse… ! »

    Entre mon café, mon resto et mes autres affaires, je passais la journée à picoler dans la joie et la vraie bonne humeur ! Tout allait à merveille. Femmes et argent se succédaient à vive allure et mes nuits étaient musicales avec un trio qui passait tous les soirs chez moi, à  minuit, pour amuser ma table toujours ouverte aux nombreux amis alléchés par cette opulence.

    Un soir c’est la cata. Une ambulance vient « ramasser » un homme tombé dans un coma éthylique profond. Suivent un régime draconien pour passer de 140 Kg  à 100 Kg, le placement d’un pacemaker et l’abstinence totale…en alcool, mais pas en femmes…

    • « Mais si jeune et déjà avec tout ce passé ? »
    • « C’est rien mon ami cela ! Mes aventures ont commencées quand j’avais 5 ans et je suis, aujourd’hui, à mon 7e divorce! »

    -«  Un jour, à l’école, la maîtresse m’a giflée injustement devant mes camarades! Je n’avais que 5 ans mais je voulais prendre rapidement ma revanche ! Je passe dans un grand jardin hivernal chercher une grenouille. Je l’attrape et la cache dans ma poche. En classe, je profite de 10 minutes de récréation, pour me diriger vers le sac à main de ma maîtresse, l’ouvrir et y glisser ma grenouille…et fermer soigneusement le sac ! »

    -« Elle eu la peur de sa vie et finit par trouver le coupable car je fus le seul qui pu attraper la grenouille qui s’évada dans la salle de classe. Elle me donna un dinar et me dit : « Quittez cette école KB !»

    Mon père décida de me mettre de suite à l’école Bouchoucha, avec 1 500 jeunes internes, mais je ne rentrais à la maison que tous les 3 mois. Pour mon père c’était la seule solution. Il faut avouer aussi qu’il se maria à 17 ans avec ma mère qui n’en avait que 15… j’étais donc un fruit à problèmes. »

    -« Un jour, au bout de deux ans, l’école changea de cuisinier et je décidais d’imposer une grève de tous les élèves avec nos repas jetés en même temps sur le sol. J’avais alors 7 ans…J’étais déjà, enfin, dans ma peau de chef ! »

    -« La vie active commence et très tôt je reprends les affaires de famille dans une carrière sur nos terres et enfin j’ouvre un restaurant et un café en banlieue nord de Tunis! »

    -« Mon faible second après l’alcool : c’est les femmes ! La solution est fort simple dans ce pays où l’argent ouvre toutes les portes ! Il suffit d’un bouquet de roses et d’un diamant pour demander la main d’une très jolie fille ! Elle vivra avec moi 3 ou 5 ans et demandera à partir. Je suis ainsi à mon 7e divorce et toutes généreusement remerciées ! A bon entendeur merci ! »

    -« Regardes sur mon portable ces sept beautés divines, mes Ex ; celle-ci par exemple fut Dauphine de Miss Tunisie, il y a 15 ans ! Toutes ces belles filles viennent d’un milieu modeste et trouvent avec moi un conte des mille et une nuits! Un standing mon ami ! Elles adorent cela ! En plus j’aide leurs parents à boucler tel ou tel projet ou à payer telle dette ! »

    -«  J’en ai une que je garde à Paris, dans un petit studio que j’ai acheté ! Elle vit avec mon fils, de 16 ans, celui qui vient d’appeler pour me dire Aïd Mabrouk »

    -« Actuellement je change de cap, je vais encore me séparer de la dernière qui est déjà en partance avec ses 3 enfants et je vais mener une vie d’ascète à Hammamet ! Plage, mer, musique et mes dizaines de médicaments… peut-être même un petit régime si je me décide à enfin faire un peu de marche pour me décarcasser »

     

    Il a le souffle court ! L’effet de deux paquets de cigarettes par jour est encore présent, malgré l’arrêt total de fumer. Il se dirige vers sa cuisine et entame, avec amitié, la préparation d’un café turc légèrement sucré et servi dans une belle tasse en porcelaine blanche de Limoges. Merci !

    Adieu l’Ami ! Tu m’as rappelé mon escapade aux Îles Comores et cette merveilleuse nuit passée avec Bob Denard, le roi des mercenaires français, qui m’ouvrit son cœur et me parla de sa vie !

    En chaque homme se cache une montagne de tendresse et un jardin secret. KB saura un jour mettre fin à la bouteille, à la vie effrénée et peut-être même à se réconcilier avec la vie en écrivant sa propre saga… ici même, légèrement évoquée !

    Bonne santé Kacem alias Gacem et Be happy amigo !

  • Septembre à Hammamet:)

    VOYAGE EN TUNISIE

    Fatigué, vidé et éreinté de 8 jours de garde à Tunis, à essayer de soulager des malades et à me faire comprendre par des collaborateurs fatigués par le jeûne ! Je me défoule ce matin, sur la plage, par…Un macchiato et un café turc sur la plage de Hammamet.

    Chassez-le, il revient au galop : l’Aventure !

    une marche de 3 heures, entre Hammamet et Nabeul où je fais la connaissance de Guy le Nîmois et de KB le jeune retraité-révolté, de 49 ans, lové dans une belle villa front de mer…Le premier m’offre un macchiato et le second me prépare un café turc !

    Le premier : Guy décide un jour de tout bazarder ! Sans femme ni enfants il se sépare de son « unique enfant » son resto de Nîmes et de sa maison du XVe siècle…pour une retraite dorée entre Hammamet et Tunis !

    Une amie (Samira) lui offre d’habiter dans sa maison des Deux Ouéds à Hammamet, les pieds dans l’eau et la vie est belle ! Très vite un cercle de Français et d’Italiens (artistes en majorité)  lui ouvre son giron ! Maître cuistot animera plu d’une soirée en dévoilant un coin de son art tout en dégustant les bons vins de Carthage !

    Les souvenirs reviennent, son resto deux fourchettes et le bakalau de Nîmes que les Portugais introduisirent en venant acheter du sel marin pour emmener leurs gros poissons vers l’autre rive de l’Atlantique !

    Puis une page douloureuse et inguérissable : le départ de son ami après 41 années de vie communes. Un amour-passion et une collaboration sans faille dans un très chic restaurant le matin et dans un manoir le soir ! La plaie ne se referme pas et Hammamet essaye de cicatriser les plaies du départ de son ami Gaston !

    Là, dans cette courette, sous un olivier, un macchiato est servi par le chef ! Au loin la mer câline, onduleuse et bleue-verte semble de l’Ile Maurice emprunter tout l’insolite…. Les bougainvilliers se mêlent aux jasmins et la matinée est si belle…

    Merci amigo et courage dans ton refuge sur plage !

  • Voyager est un métier !

    REPORTAGES

    VOYAGER EST UN METIER

    Dans ma vie de voyageur et de reporter à travers 190 pays, j’ai adopté une méthode de découverte et de travail à l’opposé de la coutume, des autres, des confrères et de presque tout Touriste-Voyeur-Voyageur !

     

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    J’adore découvrir ! J’aime l’inconnu ! J’adore l’aventure et je me suis crée un autre genre de voyage–découverte, depuis l’âge de 16 ans. Au début, je n’avais que l’autostop pour découvrir le monde. C’est ainsi que j’ai eu l’immense joie de parcourir mes 52 premiers pays avec un seul US dollar par jour, avant l’âge de 21 ans, en autostop, en Amérique latine et en Asie du Sud-Est. Le nec le plus ultra, la jouissance suprême et la plus belle des richesses étaient pour moi : « l’après-stop » (comme l’après-ski pour certains), soit le dialogue (souvent dans la langue même) de mon hôte, celui qui accepta de me prendre en stop et qui du coup m’invitera, à l’arrivée, à partager toit et fourchette en attentant l’étape suivante. Le départ suivant !

    Ma vie, ainsi, était pleine d’aventures avec l’autochtone, l’habitant, l’aborigène ! Une tasse de café, un verre d’eau, une bonne boisson  fraiche ou un bon dîner qu’importe, pourvu que je puisse partager l’ambiance de l’Autre ! Bref je me faisais presque inviter chez l’Autre, pour « comprendre les rouages du pays ». C’est chez cet Autre que l’on sent vibrer les us, les coutumes et la pensée des gens !

    Je repense par exemple à ce Noël passé en famille au plus bel hôtel de Malte, au Corinthia Saint Georges, si ma mémoire est bonne ! Tout était organisé, réglé et payé, pour ce réveillon de Noël de 1986. Sauf un détail. En ville, à la Valette, je fus intrigué, dans une sombre et pauvre ruelle, par des pots métalliques gravés «  made in USA » transformés en pots de géranium. Des boites de dons américains, suite à une catastrophe, boites  récupérées par cette modeste famille maltaise. Je gratte à leur porte. Palabres, rires, rigolades et me voit finalement, à 19h attablé chez eux avec ma petite famille, autour d’un bon vin blanc… pour ne les quitter qu’à 2h du matin face à leur doux et beau sapin de Noël ! Un de mes plus beaux Noël !

    Le voyage reste la surprise ! Que dire de ce chauffeur de taxi, en 1975, à Papeete, à Tahiti, qui partageant ma joie de vivre et extase face à cette faune et bleus lagons décida de m’héberger sept  jours durant… et un peu plus loin, à Bora Bora, de même, chez la dernière jeune épouse ou maitresse de Gauguin, durant cinq semaines. Rêve et merveilles au bord d’un des plus beaux lagons de la planète !

    Que dire de ce policier mafieux et crado de Trinidad and Tobago, qui invita, en 1990, ce couple de passagers arrivés à 2h du matin de Barbados, à passer la nuit chez lui, dans un antre mystérieux, faute de chambre d’hôtel disponible ?

    Que dire de cette famille du Swaziland, en 2005, qui regardait paisiblement son match de foot à la télé et qui fut surprise de voir un Voyageur hirsute et perdu face à sa porte, sur la crête d’une colline et qui l’invita au plus fou et hilare champagne de l’année ?

    Que dire de cette jeune et belle pianiste Ukrainienne qui me joua du piano (…) chez elle, entre ses quatre frères et sœurs, en 1991, dans un quartier malfamé et fermé de Kiev, où les mots Touristes et Voyageurs sont absents du dictionnaire ?

    Que dire de cette famille de Christchurch au sud de la Nouvelle Zélande, en 1974, qui m’offrit gite et fourchette pour écouter les histoires de celui qui vient de loin ?

    Que dire de cette famille israélienne au village tunisien de Nataniya, au sud de Tel Aviv, où sera édifiée la Grande Synagogue Tune en Israël (dont l'architecture sera identique à celle de l'avenue de Paris, à Tunis), qui me fit un des meilleurs déjeuners tunisiens de ma vie et qui invita en mon honneur une trentaine de voisins Tunes de la diaspora juive-tunisienne et dont le père me demanda discrètement, la larme à l’œil, de lui retrouver en Tunisie, celle qu’il a aimée follement et qui serait actuellement l’épouse d’un prince ? Et j’ai eu le bonheur de les remettre en contact, 28 ans après !

    Que dire enfin, de ce Laotien (en 1973) qui m’invita à visiter un Fumoir d’opium et à passer la nuit dans sa famille, où une ballade dans une 3e dimension et dans la pauvreté absolue ?

    Que dire de cette belle dame apostrophée en pleine rue avec un jasmin à l’oreille, au cœur de Saigon, où j’étais mandaté par mon journal, pour couvrir la fin d’un long conflit, chez qui j’ai passé une semaine ? Elle s’est avéré Tunisienne spécialiste de décoration florale japonais Ikebana et épouse d’un Haut commissaire du HCR !

    Toute ma vie j’ai eu cette chance incroyable dans 190 pays, d’aller chez l’Autre, de partager, ses joies, ses peines et sa vie avec même des retours : retour en Israël pour les obsèques de Rabin ou à Villefranche en Beaujolais pour le départ de Roger Elzière et une dizaine d’autres amis disparus!

    Voyager a toujours été et restera pour moi, la découverte de l’Autre et non des hôtels, des plages et des Musées. J’avais la chance de ne me pas préparer le voyage, je tenais à une certaine virginité du pays, je refusais toute lecture et tous guides. Je me lançais à l’aventure, nez au vent, oreille tendu et œil aux aguets ! Les découvertes se suivent et ne ressemblent pas à une vitesse vertigineuse et souvent enivrante je l’avoue ! Le voyage devient 10, devient 100 devient 1000 ! Au retour, j’avalerai de nombreux livres et documents sur ces pays et chaque mot trouvera dans ma petite tête sa case adéquate et s’y gravera !

    Je ne suis qu’enfant émerveillé, que bébé hébété, qu’homme fonçant sur tous les fronts, sans peur aucune ni inquiétude ! J’ai foi en l’homme et j’aime l’Autre ! je n’avais de partout que trois armes : Le sourire (la clé des champs et des cœurs), les langues dites etrangères (neuf, pour vous servir) et surtout la faculté de prendre une décsion en quelques secondes face à l’imprévu !

    Je suis tenté d’autre part, d’écrire un jour, un livre sur mes aventures où «l’audace-tempérée »  me permit d’accoster, par exemple, le Général de Gaulle, par l’intermédiare de son ministre Couve De Merville, à la cathédrale de Köln, aux funérailles du chancelier Adenauer ; le Président Luis Echeveria Alvarez, dans ses bureaux de Mexico ; le tout dernier Président somalien, du Somaliland, dans son palais présidentiel ; ou l’Islandaise Vigdís Finnbogadóttir qui fut la première femme au monde à être élue présidente de la république  et des centaines d’autres personnages du monde, tels que Brigitte Bardot dans sa « Camargue » de Saint-Tropez, ou Barbara Streisand à Los Angeles aux USA, où Jean d’Ormesson dans ces bureaux du Figaro de Paris, ou Georges Simenon à Lausanne, ou le Roi des mercenaires, Bob Denard, aux Comores le lendemain de l’assassinat du Roi Abdallah…. ! Tous m’ont honoré de leur confiance et amitié. Ils voyaient bien que je n’étais point demandeur, mais que je n’étais qu’un « Voyageur-assoiffé-de-l’Autre ».

    C’est ainsi, que je viens en cette fin d’été 2009, de visiter deux pays pratiquement fermés, presque bannis et fortement critiqués ! On vous conseillera de les éviter, de les fuir et de les contourner si possible ! J’ai fais pire, je les ai associé dans un même périple et j’ai ainsi retrouvé mon adrénaline de mes 20 ans de Machu-Picchu, de Terre de Feu ou de ma profonde Australie d’Alice Springs et de « Waltzing Matilda ».

    Je reviens du Soudan et de l’Erythrée.

    Le Soudan (le pays des Noirs) dont Khartoum, la capitale, tire son nom de sa forme en trompe d’éléphant, constituée par la rencontre des deux Nil : le Bleu et le Blanc. Le Nil Bleu (Bahr al-Azraq) est un embranchement du Nil qui prend sa source en Éthiopie, où il forme le lac Tana dès ses premiers kilomètres avant de poursuivre sa route vers le Soudan où il rejoint le Nil Blanc qui vient de l’Ouganda, à Khartoum, pour former le Nil qui ira enfin en Egypte. Ce Nil Blanc (Bahr el abiedh) a  trois sources différentes, situées au nord du lac Tanganyika, lesquelles se rejoignent rapidement avant de converger vers le lac Victoria. Il est bordé par le Kenya au nord-est, l'Ouganda au nord, la République Démocratique du Congo à l'ouest et la Tanzanie au sud. Aux deux langues officielles du Soudan ; l’arabe et l’anglais, s'ajoutent près de cent langues et dialectes dont les plus importantes sont le dinka, le peul et le nuer. Secoué par guerres et guérillas causant plus de 300 000 morts avec deux conflits majeurs larvés attirant dictature interne et boulimies extérieures de la Chine à la France en passant par les USA, tous attirés par le pétrole et les précieux minerais du plus vaste territoire d’Afrique, le10e du monde avec 2,5 millions  de Km2, avec 41 millions d’habitants  et  qui abrite plus de 500 cents peuplades ou tribus appartenant à plus de 50 ethnies différentes. Les musulmans se concentrent dans le Nord du pays où la charia est en vigueur, alors que le Sud est peuplé d'animistes et de chrétiens !

    Enfin, l’Erythrée montagneuse, qui après 30 ans de guerre avec l’Ethiopie voisine, n’a toujours pas démobilisé ses enfants après leur année de service militaire, ce qui permet au Président Issayas Afeworki  de « tenir en laisse » cinq millions de personnes et de scléroser le pays pour garder le pouvoir par une politique à tendance impérialiste! les Tigrinya forment 50 % de la population, les Tigre et Kunama en constituent 40 %. Les Afars et les Saho occupent le tiers de cette Erythrée du bout du monde. Au pays dit Bar El Habach, du nom de cette ville du Yémen qui poussa son ethnie vers l’Erythrée, la Somalie, le Soudan et l’Ethiopie ! Au Yemen, en Arabie heureuse, pays de la Reine de Saba qui eu un enfant du roi Salomon (à Jérusalem)  qui naquit presque en cachette en terre d’Erythrée ! Dit-on !

    C’est ce que je vais vous inviter à découvrir, avec moi, avec forces anecdotes et péripéties voyageuses !