Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

hammamet

  • Cinq rencontres

    Récit de quelques  rencontres estivales

    en 48 heures

    Aller vers l’autre demeure pour un Voyageur la plus grande et plus belle des richesses

    En plein été les rencontres se suivent et ne se ressemblent pas toujours.

    La société est si riche et diverse et l’homme si mystérieux et énigmatique !

     

    Le premier : Avant-hier à l’ambassade du Maroc, pour leur fête nationale.

    Il est disert et bavard. Droit comme un I, il charme son auditoire. Je ne l’ai vu que cinq ou six fois dans ma vie et suis toujours rentré riche de ses paroles et faits de sociétés !

    Ce soir il nous parle, de sa fille Blogueuse –plus cultivée que 3 ministres dit-il - et de ses affaires nombreuses et variées (un des hommes les plus nantis de la République) et enfin de son projet social après 40 ans de travail : Construire à Gammarth sur un terrain (reçu en don) un grand centre pour 3e âge qui sera médicalement  et bénévolement équipé par son ami du domaine des cliniques !

    Ce centre sera gratuit pour tous ! Une première en Tunisie !

     

    Le second : Beau garçon caché sous d’épaisses lunettes noires à 8h30 du matin, dimanche à Nabeul, tenant sagement la queue.

    Nous sommes face à un marchant de beignets de la Ville, vu que Si Najar a hélas fermé !

    Près de 15 minutes d’attente et… de bavardage !

    Il est sur le point de monter un gros projet loin de sa Marsa, à Monastir ! Un centre pour le 3e âge !

    Une belle résidence front de mer !

    Une belle action pour ce jeune entrepreneur dynamique et ambitieux

    Une heure après je le retrouve à la plage pour quelques petites minutes….avant son départ pour Le Sindbad !

     

    Le troisième est avec son ami : Nos tables sont voisines sur la terrasse d’un des plus beaux restaurants de la banlieue, face à une piscine !

    Ils sont bavards ! Bavards ! Bavards ! Jeunes sexagénaires Français ils habitent Casablanca depuis 15 ans et sont en Tunisie, pour une semaine de travail : éditer mieux et moins cher !

    Pourquoi cet amour du Maroc ?

    Leurs yeux brillent et leurs langues se délient :

    «  Nous sommes Israélites et athées ! Au Maroc les femmes sont si agréables et si indulgentes que chaque investisseur s’enracine au pays ! Ni chichis, ni fioritures. Nous sommes comblés ! »

     

    La quatrième : Une belle Algérienne aux yeux noisette, enseignante universitaire de 45 ans, fidèle à la Tunisie estivale depuis dix ans !

    Pourquoi la Tunisie ?

    Sans hésiter elle se lance dans une longue tirade :

    «  Ce pays n’a ni gaz, ni pétrole, pourtant il produit tous ses fruits et légumes ! La vie est bon marché et tout est accessible du grand prof de médecine au resto le plus raffiné en passant par de très belles fournitures scoliares ! On trouve tout !

    Le problème, c’est qu’en été, nous sommes environ 14 000 Algériens à franchir chaque jour la frontière du paradis et cela prend certes du temps à la frontière terrestre!

     

    Les dépenses des touristes algériens atteignent actuellement les 600 à 800 millions d’euros.

    Mais on quittera vite ce pays, car Ramadhan approche et ici il n y a aucune ambiance de Ramadhan et dire que même certains cafés osent ouvrir le matin ! Chez nous ils seront incendiés le lendemain »

     

    Le cinquième est avec sa douce et charmante épouse.

    Albert de… Belgique, me reçoit dans sa somptueuse villa en bord de mer, vers les Deux Oueds à Hammamet Nord!

    Le voyageur est reçu avec élégance et chaleur.

    Ils sont ici depuis 41 ans, l’âge de leur gros eucalyptus, trônant entre une haie d’hibiscus rouges, de jasmins amoureux et de bougainvilliers en fête !

    Lui, grand médecin, a vendu sa polyclinique en Belgique, il y a déjà 21 ans. Madame choisit de quitter la Belgique mais refuse d’habiter sa maison d’Hammamet toute l’année. Elle se trouve à Marbella, en Andalousie espagnole, un bel havre de paix, durant 9 mois par an.

    Lui, gérant avec souplesse sa laryngectomie, se sert d’une sympathique ardoise verte pour communiquer et garde tout son humour et amour de la vie

    On parle de richesses culinaires belges ! Brel a chanté les frittes et les gaufres ! Mais restent encore 800 brasseries anciennes de bière tenues par des moines et la qualité de ces bières est à nulle autre pareille !

    Arrive le moment de parler du 4e trésor gourmand du pays… qui devance les Suisses par exemple !

    Il sortira d’un plateau un petit rectangle NOIR DE NOIR de chocolat Côte d’Or !

    Oh temps suspend ton vol ! Merci Chocolat belge d’adoucir cette  journée !

    Oh ! Couple charmant, savourant le Soir d’une belle vie, sous le soleil d’Hammamet, avec un cœur aussi large que la baie d’Hammamet !

     

    Gracias a la vida !

  • ZORBA LE GREC à Hammamet !

    On n’a plus le droit de « m’emmerder »


    Disert et érudit il vous charme en un clin d’œil ! Pétillant et beau il a dû faire chavirer plus d’un cœur ! Ce soir, à Hammamet, en bord de mer dans un petit paradis, lové dans un jardin luxurieux , je partage avec Zorba et ses amis, un somptueux dîner qui fera ce cette soirée une mémorable journée de fin d’été…

    Nous sommes à nouveau chez KB, le jeune retraité-évadé de la semaine passée et sa table est conviviale et hospitalière !

    Zorba sort du lot. Il tient à bien lacer ses baskets blanches et à garder le torse nu, arborant fièrement et sans arrogance son buste musclé.
    Ses yeux pétillent d’intelligence et, tout comme Ulysse, il semble à 56 ans (qu’il ne porte pas et point) revenir d’un long voyage, plein d’usage et de raison !


    Il arbore derechef sa philosophie de la vie et son approche de l’Autre:

    C’est un Amazigh, un Berbère du sud tunisien qui a élu domicile au Cap Bon, après plus de dix à Paris. De Zorba il a l’allure et le portrait. A Hammamet il vient trouver refuge, paix et vie dans une maison, voisine, en bord de mer !
    -« A mon âge, on n’a plus le droit de « m’emmerder ». Ce qui me reste à vivre est inférieur à ce que j’ai déjà vécu et je veux maintenant me consacrer à moi-même. J’ai assez donné. »


    -« Ah ! Les femmes ! Je les aime que voulez-vous ? Mais que pouvez vous faire avec votre épouse après la naissance de deux fils, jumeaux, et d’une fille ? L’appeler maman ou ma chère petite sœur ? Pourtant le leur ai tout donné, temps, amour et argent ! »
    -« En vérité, c’est pire que cela ! Un mari n’est plus synonyme que de « banque » et tout ce qu’elle aime dans cette vie se sont ses enfants auxquels il ne faut pas toucher. La louve protège sa meute, bec et ongles tendus ! Quant au géniteur, son mari, il sera le grand oublié de l’histoire…sauf dans son rôle d’éternel banquier ! »

    Du nerf de la guerre il dit :

    -« l’argent est devenu la véritable religion du pays et éliminé la majorité de nos nobles valeurs ! Tout est négociable et l’avidité n’a plus de limites. C’est fort inquiétant et je me révolte. »

    Pourquoi les Juifs ont-ils quitté la Tunisie ?

    -« C’est fort simple et c’est un concours de plusieurs facteurs réunis : 
    1/ Quand A. Ben Salah instaura son désastreux système coopératif, les juifs de Tunisie perdirent également leurs terres et eurent très, très peur.
    2/ Leurs enfants allèrent très tôt étudier en France. Suivent amours, mariages et installation en France. Rares sont ceux qui ont supporté l’éloignement de l’enfant qui ne veut plus revenir en Tunisie.

    3/ La France, pour isoler les indépendantistes en herbe, offrit au lendemain de la grande guerre, la possibilité à tous les juifs tunisiens, d’obtenir immédiatement un passeport français.

    4/ La guerre de six jours, en Israël, en juin 1967, leur fit peur de ne pas être dans un pays non juif et sécurisant !


    5/ l’Etat d’Israël qui prenait pied promettait à toute la diaspora juive du Maghreb et d’Europe centrale monts et merveilles. Les petits commerçants et de la Goulette et de la Hara de Tunis furent les premiers à partir et peut-être les premiers à regretter l’exode.

    A cette époque, juifs et musulmans vivaient dans les mêmes quartiers et mangeaient le même pain… mais hélas, ces cinq points éloignèrent nos frères juifs tunisiens de la patrie !
    Dieu merci ils sont maintenant très nombreux à revenir vers leur Tunisie, leur terre, avec passion et joie !

    Zorba a décidé de quitter toutes ses attaches et de vivre de ses rentes

    tout en assumant son rôle de chef de famille et le plus souvent possible il habite ce havre de paix à Hammamet, avec ses amis retrouvés, tous préretraités, autour d’une bonne table et d’une enfance retrouvée !

    Daurades et loups se succèdent sur notre table. Un bon thon rouge venu de je ne sais d’où se laisse manger et déguster comme du caviar. Les fromages aux fines herbes accompagnent des bières glacées et souvent panachées. De beaux et gros raisins rouges ferment la marche avec un bon thé vert à la menthe…

    Au loin, le ressac de la mer se confond avec le bruit du silence et la plate-forme pétrolière du Cap Bon jaillit à l’horizon de mille lumières…


    L’amour est le credo de Zorba le Berbère et les femmes resteront cette légère ondée qui inonde son cœur et qui lui donne envie de continuer, dans la joie, le voyage de la vie !
    De Tunis il connaît tout un chacun et de la politique mondiale toutes ses arcanes et n’a d’hantises que des barbus. Du monde il fuit les despotes et en Obama il voit une lueur, un espoir d’équité ! Mais saura-t-il se libérer du carcan des diasporas ?


    De son regard intelligent crépite une petite voix fluette et joviale : « Aimez-vous les uns les autres et foutez-moi la Paix » semble dire Zorba en continuant à distribuer son amitié et son amour à son giron!

    Merci Amigo de cette si belle et riche soirée de septembre, à Hammamet, où nous fûmes tous conquis par ton charme, ta grandeur d'âme et ta gentillesse!
    ADIOS ZORBA : Kalimera, kalinichta et kalispera!

  • Septembre à Hammamet:)

    VOYAGE EN TUNISIE

    Fatigué, vidé et éreinté de 8 jours de garde à Tunis, à essayer de soulager des malades et à me faire comprendre par des collaborateurs fatigués par le jeûne ! Je me défoule ce matin, sur la plage, par…Un macchiato et un café turc sur la plage de Hammamet.

    Chassez-le, il revient au galop : l’Aventure !

    une marche de 3 heures, entre Hammamet et Nabeul où je fais la connaissance de Guy le Nîmois et de KB le jeune retraité-révolté, de 49 ans, lové dans une belle villa front de mer…Le premier m’offre un macchiato et le second me prépare un café turc !

    Le premier : Guy décide un jour de tout bazarder ! Sans femme ni enfants il se sépare de son « unique enfant » son resto de Nîmes et de sa maison du XVe siècle…pour une retraite dorée entre Hammamet et Tunis !

    Une amie (Samira) lui offre d’habiter dans sa maison des Deux Ouéds à Hammamet, les pieds dans l’eau et la vie est belle ! Très vite un cercle de Français et d’Italiens (artistes en majorité)  lui ouvre son giron ! Maître cuistot animera plu d’une soirée en dévoilant un coin de son art tout en dégustant les bons vins de Carthage !

    Les souvenirs reviennent, son resto deux fourchettes et le bakalau de Nîmes que les Portugais introduisirent en venant acheter du sel marin pour emmener leurs gros poissons vers l’autre rive de l’Atlantique !

    Puis une page douloureuse et inguérissable : le départ de son ami après 41 années de vie communes. Un amour-passion et une collaboration sans faille dans un très chic restaurant le matin et dans un manoir le soir ! La plaie ne se referme pas et Hammamet essaye de cicatriser les plaies du départ de son ami Gaston !

    Là, dans cette courette, sous un olivier, un macchiato est servi par le chef ! Au loin la mer câline, onduleuse et bleue-verte semble de l’Ile Maurice emprunter tout l’insolite…. Les bougainvilliers se mêlent aux jasmins et la matinée est si belle…

    Merci amigo et courage dans ton refuge sur plage !