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Tunis - Page 3

  • Tunis un dimanche!

    Pèlerinage dominical à Tunis

    15 ans après, rien n’a changé ! Les délicieux millefeuilles de la pâtisserie Garcia, la vieille cathédrale de Tunis, les bouquinistes sur trottoir, le Barbu aux yeux verts et Belgacem qui s’aventure vers une rue dite …

     

    Lovée au fond de la rue de Rome juste après les plus gros et beaux caoutchoutiers de la capitale, la pâtisserie de feu madame Garcia a toujours la même petite porte blanche branlante et une absence totale d’enseigne . En short blanc, tee-shirt noir  et baskets bleues, le fils quadragénaire de la pâtissière ne sert plus de millefeuilles après 11h ! Car tout sera vendu. Tout est si délicieux mais hélas la dose de sucre a doublé et fausse le voyage du palais.

    Question Nr 01 : Pourquoi tant de sucre ?

     

    La cathédrale de la « Roma della Africa » à Asmara en Erythrée, visitée la semaine passée, semble être un joyau face à cette vieillotte et sombre cathédrale de Tunis. Déserte à 10h du matin elle n’a que quelques bougies dansantes et une porte latérale pour illuminer ce que fut la Grande et belle Cathédrale de Tunis.

    Une africaine de la BAD, peut-être, sombre religieusement dans une profonde méditation face à la vierge Marie qui lui sourit.

    Dans une autre vie, peut-être, quand nous avions quitté la palais beylical de Hammam-Lif, nous habitions la rue Essadikia, face à cette cathédrale et près de l’ambassade de France… Des réminiscences qui au fait ne reviennent même pas, malgré plus de dix ans d’enfance dans ce quartier…

    Question Nr 02 : Que fait la communauté catho de Tunis ?

     

    Am Jilani le bouquiniste me fait visiter son antre à une encablure de l’ancienne Banque Centrale de Tunisie. 15 m2 de culture à étages, soit des dizaines de piles de bouquins qui tiennent dans un équilibre instable à un dinar le trésor. Un seul demi euro le livre !

    Il me parle de « Guy des gares » surnommé ainsi, dit-il, car « Guy Des Cars » le prolifique écrivain est lu dans les gares… je lui achète quelques mots fléchés et deux livres de voyage en profonde Asie.

    Question Nr 03 : Pourquoi est-ce qu’un kilo d’ail est plus cher qu’un livre dans ce pays ?

     

    Avez-vous vu un barbu sans barbe ? disait le poète. Je l’interpelle gentiment sous un arbre et lui demande le pourquoi de cette barbe sauvage sur un visage aussi jeune et serein avec en plus des yeux verts intelligents. Polytechnicien et informaticien il ne trouve aucun job à Tunis à cause de sa barbe. Personne ne veut de ce barbu « avec barbe sauvage » qui finira par trouver un simple job de télé-performance (soit téléphoniste dans un centre d’appel étranger à 230 euros par mois)! Dans un français châtié il tente de me m’expliquer que Dieu qui lui donna vie lui aurait commandé dans un hadith et même par un jihad ou ijtihad de porter cette barbe de soumission de Sunnite!

    -         « Tout cela pour vous garantir la porte du paradis ? »

    -         «  Pas du tout ! Car le paradis n’est pas seulement soumission à Dieu et application du coran mais le jour J, c’est le Bon vouloir du Seigneur. »

    -         « Et votre jeune épouse, porte-elle le voile ? »

    -         «  Elle n’a que 21 ans et ne peut hélas porter dans ce pays le nikab comme le prescrit la coutume ou hadidh, elle serait lunchée sur ma voie publique ! Elle restera à la maison et basta cosi ! »

    - Question Nr 04 : Pourquoi tout coller sur le Bon Dieu ?

     

    Reste en bout de quartier (où je n’irai pas) une « Maison bien ouverte » mais dite « close ».

    Tout un vieux quartier qui porterait les enfers de la capitale. Enfer pour celles qui y travaillent et pour les malheureux qui se sentent obligés d’y aller !

    Il me vient à l’esprit une blague de gynéco sur ce chaud quartier :

    Belgacem n’a que 17 ans et n’a toujours pas connu de femme ! Ses nuits sont torrides et journées bien tristes. Maladivement timide il n’ose aborder les filles malgré son physique de jeune athlète.

    Un jour, les copains se décident à lui faire perdre son pucelage et l’emmènent dans ces quartiers, alias  Zarkoun, à Tunis !

    La ruelle est étroite. Très étroite. L’odeur est persistante et même soûlante. Des dizaines de portillons se suivent avec à la clef une dame peu vêtue.

    Son visage passe du rose au pourpre risquant l’asphyxie en début de ruelle. La première péripatéticienne rencontrée le prendra en main, le happe, l’introduit dans son antre de 3m2 et se met en position de combat dominical. Elle dessous, lui dessus !

    Tout est sombre et seule une petit lampe rouge fait danser les étoiles qui sortent par milliers de la tête de Belgacem..

    Etant deux fois plus forte que lui et découvrant son côté novice et sa peur anesthésiante…elle le tire du bas vers le haut contre sa poitrine !

    -«  Trop haut ! » crie Belgacem

    Maladroitement et fortement elle le pousse des deux mains vers me bas !

    -«  Trop bas ! » crie Belgacem.

    Sans réfléchir elle le tire furieusement vers le sens inverse…

    -         « Trop tard ! » crie Belgacem

    Ainsi va le monde, un dimanche matin à Tunis...

    Question Nr 05 : Les hommes ont-ils encore plaisir à payer le plaisir ?

  • Voyage à ....Tunis!

     

    SACRE COUP DE FREIN

     

    Freins usés peut-être

    Mémoire endormie sûrement

    Instinct ralenti évidemment

     

     

    Dur, dur, un dimanche matin, d’aller à son jogging en croyant que les rues sont encore désertes !

    Un feu rouge. Peut-être bien orange !

    Une petite Fiat, jeune de 13 ans au moins, décide de freiner sec à l’apparition du feu qui bascule du vert à l’orange, au carrefour de l’autoroute qui mène de l’aéroport aux Berges du Lac de Tunis.

     

    Poum Patatrac. Sacré ABS.

    Pavlov s'impose et le système ABS est occulté !

    Mon freinage au lieu de se faire par cascades se fera brusquement et poussera, en douce glissade, le nez de ma belle allemande bleue dans le super para choc de guerre de la puissante et jeune rouge italienne !

    Poum Patatrac. Mon nez de voiture est défoncé et mes optiques reculés de 10 centimètres.

    Le jeune chauffard au feu orange s'eclipse et mon jogging aussi!

     

    Confiée à mon garage habituel chez Sid Ali, pour trois jours, me voilà circulant en taxi !

    Ce matin, je décide de traverser tout El Menzah VI et V à pied, histoire de voyager un peu et de sentir le pays !

     

    Waw ! Quelle découverte, sur cette porte. Une belle plaque bleu arborant « Centre de Réinsertion civile des prisonniers libérés» !

    Heureux de découvrir une telle œuvre philanthropique et humanitaire je m’aventure dans les bureaux à moitiés fermés (trop tôt mon général, il n’est que 9h) et rencontre quatre ou cinq dignes bagnards avec chacun une chemise kraft à la main….

    Je m’éclipse sur la pointe des pieds sans vouloir déranger ce monde carcéral silencieux qui semble porter sur ses épaules tout le fardeau de la planète.

     

    Un kilomètre plus loin, je suis doublé par un homme au pas vif et rapide. Un timide « Bonjour Monsieur » et nous voilà embarqués dans un dialogue inattendu avec un type baraqué, basané, moustachu et balafré.

     

    - Mais vous êtes bien le Monsieur que j’ai croisé au centre ?

    - Oui, c’est bien moi !

    - T’as fait combien d’années de prison ?

    - Six et je suis sorti pour bonne conduite !

    - T’as tué quelqu’un ?

    - Non, même pas ! J’ai juste vendu de la « zatla » ou « Kif »

    - Mais tes clients doivent être très jeunes ?

    - Oh ! Je n’ai plus de clients « Finito ». D’ailleurs ils étaient vieux mes jeunes !

     

    On se quitte en silence. 200 mètres plus loin je le vois demander le prix d’une chaîne stéréo chez une jolie vendeuse…

     

    Son voyage a-t-il vraiment pris fin ?

    Ma marche oui ! J’arrête le premier taxi pour aller vers mon boulot…

  • Œuvres sociales et humanitaires

    ACTIONS SOCIALES

    DU KIWANIS-TUNIS

    1/ Construction d’une école primaire de 4 classes avec maison pour le directeur, salle informatique, de 2 Km de route asphaltée et d’un petit dispensaire médical servant également de PMI, au village de Douar El Hoch, près de Naassen

    2/ Prise en charge complète et prise en main de 3 greffes de foie dès 1981 :

                Pour trois fillettes de 2 et 3 ans : Cyrine, Imène et Meyssoune

    Cyrine qui fut opérée en Belgique fut une première médicale, car c’était la première fois qu’un foie est greffé à un enfant ! 150 000$ prix d’une seule greffe 

    3/ Don de 40 chaises roulantes aux handicapés de Hammam-Lif 

    4/ Distribution de 500 000 autocollants contre la vitesse avec la phrase suivante portée par un beau barbu «  Si tu veux vivre à mon âge conduit lentement »

    5/ Installation complète d’un centre pour handicapés moteurs, au Mornag  

    6/ Achat d’une bombe au cobalt (400 000$US) et création d’un petit centre de cancérologie à l’hôpital Bourguiba de Sfax : Cette bombe fut la seconde en Tunisie (1992) après celle de l’hôpital de cancérologie de Salah Azaiz ! Ce centre d’une valeur total de plus de 1 million de dollars US a déjà traité près de 30 000 cancéreux, gratuitement, et sauvé 50% d’entre eux !

    7/ Don de deux lits fluidisés, pour grands brûlés à 100 000 US$ le lit en vue de créer le 1er centre de grands Brûlés de Tunisie ! Ces lits reçoivent aujourd’hui plus de 60 grands brûlés par an (sauvés en majorité) et…un hôpital…. « poussé par le Kiwanis ».

    ** L’hôpital pour Grands Brûlés (et autres urgences médicales) est déjà haut de 5 étages dans la petite forêt de Ben Arous, à 50 mètres de l’autoroute Tunis/Sousse  

    8/ Création du KIWANIS GARDEN: Un jardin de 3 hectares au coeur d'El Menzah VI. Un poumon à cette cité de béton et un "Parcours sportif" aux riverains! (Voir détails au Post précédent, sur ce même Blog!)

    9/ Une dizaine d’actions ponctuelles vis-à-vis des malheureux, pauvres et handicapés…

  • HISTOIRE D'EAU

    Eau nourricière

     

    "Histoire de cisvisme". Une 5e escale. J’ai appris un jour, à un cours d’économie, alors que je n’avais que dix sept ans, que le premier problème économique de la Tunisie était l’eau. Et cela n’a pas beaucoup changé avec des saisons inversées et des ondées capricieuses et parcimonieuses.

    Le spectacle de ma première fuite d’eau eut en moi un effet de colère sourde et profonde quand j’appris que de ce trottoir, l’eau coulait ainsi depuis trois jours et trois nuits et que monsieur tout le monde s’en fichait éperdument. Alertée, la SONEDE ou Société des Eaux me remercia et arrêta l’hémorragie.

    Aux quatre coins du pays, cet événement, hélas, se produisit devant moi plus de vingt fois avec plus ou moins de bonheur pour arrêter ces hémorragies dévastatrices.

    Voilà qu’un jour, au cœur de Tunis, sur la bretelle qui mène de l’aéroport à l’hôtel Abou Nawas, je vis un insolite jet d’eau sur la plateforme centrale séparant les deux chaussées à sens inverse.

    Non, ce n’est pas le beau jet d’eau de Genève, ni le célèbre geiser de Reykjavik d’Islande, mais une horrible fuite d’eau, au nez de milliers de conducteurs automobiles amusés, peut-être, par un éventuel rafraîchissement dans une canicule aoûtienne.

    Voilà qu’au cœur de la capitale des tonnes d’eau se « volatilisent » au nez du contribuable, au nez du citoyen, au nez de l’actionnaire du pays.

    Contre vents et marées, j’arrête ma voiture à cheval sur la plateforme et de mon téléphone portable, je contacte le service concerné de la SONEDE auquel je commençais à m’habituer. C’était, hélas, un samedi, et la moitié des agents étaient déjà partis en week-end. Je me faisais huer et klaxonner par les conducteurs, gênés par ma voiture. Transformé en Don Quichotte d’autoroute, trempé par une pluie torrentielle et non voulue, accroché à mon portable, je tenais bon et demandais d’urgence et de suite un technicien qui viendrait arrêter ce gâchis.

    Plus de trente minutes de révolution avec une foule qui m’assaille et deux policiers qui m’accostent. Ma colère était si visible et si sincère que tout le monde prit mon parti y compris les agents de police. Une heure plus tard, la fuite d’eau qui devait n’être colmatée que le lundi suivant, jour ouvrable, a enfin cédée au civisme d’un fonctionnaire que je salue ici.

    J’ai demandé, à cette même SONEDE, la mise en circulation d’un numéro vert qui permettrait au citoyen d’alerter la Société des Eaux car les fuites se comptent encore par dizaines et centaines dans le pays…

    Nicolas Hulot s’arracherait les cheveux et l’Abbé Pierre se retournerait dans sa tombe face à tant d’eau perdue !

    Peut être que ce Blog atterrira dans les mains d’un civique responsable de la SONEDE qui daignera enfin créer ce numéro vert au secours de l’eau nourricière.

    (Prochain et dernier article : SOS Père Noël!)