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Tunisie - Page 3

  • LES VAILLANTES DAMES DU KIWANIS

    Merci Kiwaniennes !

     

    Un grand jour. 350 dames rassemblées dans un grand hôtel de Tunis pour leur gala annuel en faveur des œuvres caritatives et humanitaires du club Kiwanis Tunis Elyssa, ce dimanche 15 avril 2012. Et.... surprise !

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    Quand vint mon tour pour présenter le Kiwanis aux 350 invités de marque et pour animer la vente aux enchères d’un très joli tableau de Lydie Paollilo, au micro, face à ce parterre exceptionnel, tout changea dans ma tête. Le Kiwanis n’était plus à l’ordre du jour.

     

    Sans trop réfléchir, je crie mon espoir que de telles dames battantes, instruites, philanthropes, charmantes et modernes sont la Tunisie. Elles seront notre Tunisie. Elles défendront notre Tunisie et avec leur courage et probité elles laisseront les hommes aux armes avec leur EGOS et elles sauront nous unir, nous rassembler et trouver un programme et un leader pour les modernistes et les démocrates !

     

    Quelle ne fut ma surprise de voir ces 350 élégantes dames « se lever comme un seul homme » et sans signal aucun entonner et chanter l’hymne national de Tunisie « Houma el Houma ». Un moment magique. Un moment d’espoir, que tout n’est pas fini, mais au contraire c’est peut être le plan B qui va sauver la Tunisie du débarquement de la 6e Flote médiévale : les femmes en action , les femmes sur le terrain, les femmes aux commandes . Elles le feront et … BIEN. Déférence et gratitude mesdames. Nous petits hommes, avons besoin de nos Grandes Dames.

     

    LE KIWANIS

     

    Rappel de la naissance du club KTE il y a déjà 27 ans 

    Rappel du président international du KI aux USA qui ne comprenait pourquoi est-ce c’est la Tunisie qui allait créer le PREMIER CLUB FEMMES KIWANIS AU MONDE ! Il finit par m’autoriser à créer ce club et vint lui-même, ensuite, nous rendre visite en Tunisie, suivi plus tard de deux de ses pairs. Oui, nous avons osé et réussi cette gageure et cette première, rapidement suivis dans la foulée par un club belge…puis par des milliers de clubs dans le monde jusqu’à l’instauration de la mixité dans les clubs service du monde.

     

    Rappel de nos centaines d’œuvres sociales et humanitaires du Kiwanis Tunisie 


    de l’école et dispensaire de Douar El Hoch avec 356 élèves, à la bombe au cobalt (400 000 DT) offerte à un hôpital de Sfax (le centre du Sud) en passant par 3 greffes de foie (Cyrine, Meyssoune et Imen) à la collecte et au recyclage actuel (2011/2012)  sur toute la Tunisie de 50 millions de bouteilles de plastique via des Kiwanis Collectors de 1000 bouteilles !

     

    30 ans de kiwanisme et 30 ans de fierté 


    d’avoir eu l’honneur de servir son pays avec nos actions en faveur de l’Autre, de l’oublié, du démuni.

    Merci à toute l’équipe du Kiwanis Tunis-Elyssa qui m’a offert ce soir un grand moment de fierté et surtout d’espoir, vis-à-vis du club et… de la Tunisie, qui restera moderne, évoluée et tolérante !

    Vive le Kiwanis

     

    Rached Trimèche

    Président Fondateur

    Kiwanis-Tunisie

     

  • Je reviens de l’Avenue Bourguiba !

     Bourguiba est omniprésent

    20 Mars 1956: Bourguiba, Fier drapeau rouge. Une Tunisie libérée
    20 mars 2012: Bourguiba dans nos cœurs ! Notre drapeau, notre Fierté et notre jeunesse mère de la Révolte, et qui cette fois, ne se laissera pas berner par le roulis et le tangage d'une 6e Flotte médiévale ! No pasaran !

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     Un choc ! Une surprise ! Une joie ! Oui, entre 25 000 et 40 000 personnes sont venues, en ce jour du 20 mars 2012, exprimer leur non allégeance à l’extrémisme et à la religiosité !

    La société civile, sans guide ni leader crie son amour à sa Tunisie.

    Sans leader de partis politiques, ni guides religieux !

    Au départ, c’est par un  long sanglot étouffé que je suis pris … 14 mois après, nous sommes toujours là, sur cette même avenue, face à ce même Ministère de l’Intérieur à crier les mêmes slogans de liberté. De liberté. Fatigués…Essoufflés…. Mais !

     Mais, cette fois nous sommes une large frange du pays. Les modernistes, les patriotes et les non vendus aux promesses terrestres et divines. Près de 60% de la foule est composée de jeunes et battantes dames qui crient à tue tête leur « Vouloir d’une société civile », leur refus d’intégrisme, leur espoir de remettre le pays au travail et leur non hégémonie aux deux pays wahabistes et à leur tuteur Oncle Sam !

           Elles ont toutes entre 15 et 75 ans. Elles ont toutes un beau drapeau ROUGE tunisien. Elles répètent avec foi et détermination moult slogans pour marquer leurs refis et leurs espoirs

            Mais quid en fin de matinée de ces hirsutes personnages carburants à coup de billets de 50 dinars venus prêcher la charia et tout ce qu’elle implique ou dénigrer Bourguiba et l’indépendance ? Une trentaine de Gugus formant une trentaine de petits cercles entre La Cathédrale de Tunis  et la Nouvelle Place du 14 janvier, sur l’Avenue Bourguiba. Les dames les apostrophent et les mettent en bouteille. Les yeux dans les yeux ! Vite fait. Bien fait.

            Mais quid de ces flics qui décrochent les drapeaux à la porte même de leur Ministère de l’Intérieur pour les offrir au peuple derrière les fils barbelés… ?

    Est-ce un bonbon pour calmer les 30 à 40 000 manifestants ou une façon de dire que la police est avec le peuple, pour le drapeau de Bourguiba et non pour le drapeau noir des Sal Afistes ?

    Je ne sais….         

              Mais quid de ces familles venues de toutes les banlieues de Tunis, qui chantent à tue tête notre hymne national qu’un certain barbu demande à modifier ? Le bonheur et la foi sont dans la prunelle de cette famille ?

    C’est notre Tunisie !

               Quid de cette librairie largement ouverte ou des dizaines de Tunisiens sortent avec de gros livres littéraires et culturels ?

    C’est notre Tunisie !

               Quid de cette jeune dame qui a laissé sa voiture au parking du palais du congrès pleine à craquer de carrelage à déposer à son petit chantier de Hammamet et qui a pris le temps de venir vivre cet instant de NON CAPITULATION face à un parti élu avec réellement 18,5% des voix ?

    C’est notre Tunisie : le courage et la détermination de cette noble dame !

               Quid de ces deux jeunes couples, Bac +5 au chômage, qui crient et répètent :  « Oui, à une Tunisie qui travaille ! Non à une Tunisie cachée sous les voiles et burkettes ! ».

    C’est aussi notre Tunisie !

               Ces sombres  et belliqueux  Sal-Afistes même soutenus et téléguidés ne peuvent défigurer la Tunisie !  Nous sommes 80% de la société civile à être à des années lumières de ces Gugus en Noir, en robe noire, au cœur noir et EN DRAPEAU NOIR !

    Chers amis, la Tunisie "sortira de ce rapt" et retrouvera avec fierté, sa grandeur, son ouverture et sa Paix intérieure !

         Nous voulons une Tunisie travailleuse et sincère! Nous voulons une Tunisie musulmane-laïque ! Nous voulons une Tunisie indépendante de toute idéologie! Nous voulons une Tunisie ouverte, moderne et UNIE !

          Nous rêvons de la fin de leurs attitudes revanchardes et de leur soif médiévale! Nous souhaitons l'intégration de onze millions de Tunisiens sous un seul drapeau rouge et armés uniquement de RAGE DE VAINCRE : vaincre le chômage et la misère !!

        Echaab Yourid , la fin d'une mascarade médiévale et l'ouverture à nouveau au modernisme, à l'Occident et à l'Orient, au Nord et au Sud, pour exporter notre génie tunisien et pour recevoir nos hôtes en touristes et en investisseurs sécurisés!

     Faute de tout cela il ne restera QUE LE SYNDROME DE LAMPEDUSA et nos amis de l’hôpital Razi auront des heures sup à gogo ! Hélas ! Le choix est "ENCORE  ENTRE NOS MAINS ».

     Demain il sera déjà trop tard....

    VIVE LA TUNISIE 

     Rached Trimèche

  • AU NOM DES SANS VOIX !

    Si Béji Caïd Essebsi,

    Nous fûmes nombreux à avoir la larme à l’œil devant notre téléviseur !

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    Vous, le Grand Monsieur, qui a  sorti la Tunisie d’une impasse totale et remis le train sur rail, vous voilà presque au banc des accusés, par certains nouveaux dirigeants, avides de revanche, de pouvoir et de mégalomanie moyenâgeuse.

     Monsieur le Premier Ministre, hier soir, l’image de votre port altier et de votre silence si bruyant avec une mine crispée, nous a fait mal…

    Monsieur, ils ne l’emporteront pas au paradis.

     Avec « vos conseils éclairés » on retrouvera le bon chemin pour reconstruire un Etat moderne, démocratique et confiant !

    Au nom des « sans voix », permettez-moi cher Monsieur et Ami de vous exprimer toute ma gratitude et ma déférence !

    Merci !

  • De Lampedusa à la Tasmanie ?

    De Kasserine à l’Australie !

    A deux jours du premier anniversaire de notre révolution tunisienne, je ne finis pas de passer  de surprise en découverte.  Le Tunisien est si riche en facettes humaines …

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    "Le diable de Tasmanie cherchant l'errant de Tunisie "

     

    Jeune quinquagénaire aux cheveux poivre et sel, aux jeans râpés, mal rasé et mal luné, il contemple une Girafe, attablé au salon d’un bel hôtel de Tunis. Sa girafe est bien sûr enveloppée et noyée dans près de quatre litres de bière locale. Excusez du peu, notre nouvel ami intrépide, inconscient ou téméraire, s’attaque en Suisse à ses quatre litres de bière !  Non, un jeune de 22 ans, tout aussi paumé, et tout aussi fatigué vient à son secours. Leur histoire est une véritable saga.

     

    -« Vous voyez, ce fils que j’ai, il veut s’installer en Tasmanie, au sud de l’Australie. »

     

    -« Racontez-moi tout, Monsieur.  Votre fils va donc quitter définitivement la Tunisie pour s’exiler à l’autre bout de la planète ? Et en plus en terre de Tasmanie ? »

     

    Son regard est terne et inquiet. Le regard du fils, lui,  est pétillant, mais terrifié. Tous deux viennent  de Kasserine et fuient depuis deux ans déjà la misère de la ville des « cactus et du papier » comme ils disent. A Tunis, ils vivotent grâce à de petits boulots, en apprenti plombier  et en dépanneur électricien en tous genres.

     

    Brahim, le fils est branché sur le net.  Depuis deux ans, il tient compagnie à Mark Zuckerberg cinq à six heures par jour. Facebook du Sieur Zuckerberg n’aura pas seulement aidé à amorcer et à canaliser la révolte tunisienne, mais aura peut-être définitivement  changé la vie de Brahim.

     

    En effet, un soir, à deux heures du matin, il tombe, dans un groupe Facebook, sur une discussion entre jeunes dames cherchant maris. Avec ses bribes d’anglais,  il est à la veille de recevoir, trois mois après, ce weekend, celui qui fêtera le 14 janvier, sa dulcinée de Tasmanie. Le père est aux anges.  Il aura un fils qui remplacera l’île de Lampedusa par l’île de Tasmanie ; qu’importe la distance, 110 kilomètres pour la première, et près de 18 000 pour la seconde.

     

    Am Ali, le père, a cependant deux problèmes à résoudre de suite et demande conseil.

     

    -« Elisabeth sera là après demain et logera dans la villa de mon ami Hassan à Ezzahra. Hassan nous a prêté sa maison de quatre pièces et jardin pour huit jours. Ainsi, mon fils Brahim ne perdra pas la face, il sera le « propriétaire d’une belle villa à Ezzahra ». Elisabeth le prend bien sûr pour un grand ingénieur nanti, et elle-même, sur Facebook, exhibe fièrement sa grande et belle maison australienne. Si elle voyait notre mansarde à la cité Ettadhamen, elle serait déçue et n’épouserait pas mon fils. Mais il faudra faire vite car elle ne reste qu’une semaine en Tunisie, et j’ai déjà pris tous les rendez-vous avec un imam pour qu’elle épouse notre belle religion. Saura-t-elle apprendre certains versets du Coran pour répondre à temps au questionnaire du Cheikh ? Sinon, tout serait  fichu et mon fils resterait en Tunisie…

     

    -« Mon deuxième problème est plus grand, car même s’ils se marient, mon fils ne pourra pas aller en Tasmanie. La loi australienne exige, parait-il, un an de formalités… Mais, c’est grave, si elle changeait d’avis entre temps, on aurait tout perdu ! »

     

    Pauvre pays, pauvre Tunisie, pauvre précarité et pauvre peuple déboussolé et hélas abandonné de tous. Un million de chômeurs errent encore dans les rues du pays, et nous en sommes toujours, au bout d’une année de révolte, à assister à des crêpages de chignons, à des valses de portefeuilles ministériels et à des promesses de père Noël ou de sixième flotte divine…

     

    La larme à l'oeil, Brahim, amer et effondré  laisse echapper:

    " Que reste-t-il de nos rêves du 14 JANIVIER ? Et à ce jour aucune chose n'a été faite pour le peuple ! ils veulent nous avaler au nom du divin! Honte à eux et à leurs alliés! "

     

    Pour qu’un pauvre diable quitte son triste Kasserine, se réfugie à « Hay Ettadhamen » et vienne ce soir se payer le luxe d’une girafe dans un cinq étoiles de Tunis, c’est que sa tête explose de rêves, de douleur et peut-être d’un infime espoir : celui de quitter ce pays où personne ne semble vouloir s’occuper du peuple, mais où une nouvelle élite politique ne pense qu’à  ses fauteuils et à son implantation dans le pays.

     

    Brahim pourra-t-il un jour aller en Australie et éviter de croiser « le diable de Tasmanie » fouineur de cadavres et de paumés en quête d’El Dorado…. ?