Respect et dignité
Je rentre de Monastir. Je rentre des funérailles d’un jeune, fauché à la fleur de l’âge. A 42 ans à peine !
Plus d’une fois, en Tunisie, quand j’allais présenter mes condoléances, je rentrais choqué d’une cérémonie de Fark où je me retrouvais sans le vouloir...dans un salon de thé!
Ce que je viens découvrir m’a profondément bouleversé, à part le fait bien sur, du départ de l’être cher ! C’est une foule de 400 personnes au moins qui est venue faire un dernier adieu au défunt, avant son départ pour son dernier domicile ! Toutes ces personnes étaient en sanglots ! De vrais sanglots de peine, de détresse et d’amitié profonde ! Dieu merci, l’amitié et l’amour sont encore de ce monde ! A voir ces jeunes de 30/40 ans fondre en sanglots est un spectacle qui vous marque à jamais !
Plus encore !
La maison est à deux kilomètres du cimetière marin de Monastir! A mi chemin, cette foule en deuil arrête le camion funéraire et en sort le cercueil ! Ils sont déjà 500 ! Ils le prennent à bout de bras. Huit à la fois et toutes les 30 secondes, en silence et avec pudeur et gravité ils passent leur place au prochain.
Plus encore !
Tout au long des deux kilomètres du cortège funèbre, toutes les voitures que l’on croise s’arrêtent et dans un rythme unanime : le conducteur quitte son véhicule, arrête le moteur et se met presque au garde à vous face au convoi funèbre
A la maman atterrée et endeuillée
A l’épouse esseulée,
Aux frères et sœur abrutis,
Et à l’enfant abandonné, je souhaite beaucoup de courage, pour pouvoir continuer le voyage de la vie !
Un cri hantera mes nuits !
Le cri du jeune fils face au cercueil du père qui quitte la maison de sa propre mère :
« Papa ma chokhtech maak, Papa je ne me suis pas éclaté avec toi, tu es parti trop tôt ! ».
La vie est un drôle de voyage !