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euro

  • Un départ sur les chapeaux de roues

    Merci à la BNA. Dans cette vie trépidante à 1000 à l’heure il suffit d’un grain de poussière pour bloquer la machine et souvent d’une seule goutte d’huile pour la remettre en marche !

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    Une sacrée journée de grands départs ou le narrateur s’occupe comme toujours des autres. D’abord. De lui, ensuite !


    La veille, à ma banque BNA, je voulais changer mes petits sous pour voyager et à la caisse la préposée n’avait que des billets de 500€ ! Dans la contrée lointaine où je dois aller on vous flingue pour moins que cela, donc il me fallait des petites coupures ! 12h30, heure de fermeture. Je laisse tous mes papiers et sous à la banque en leur disant que je repasserai demain matin prendre des petites coupures d’euros qu’ils recevront en matinée…


    C’est le départ de mon fils Zi,

    jeune confrère et ami, pour une grande expédition africaine en Sénégambie ce soir et la journée commence mal avec un chapelet d’incidents qui bousculent tout un programme, le jour même de notre fermeture annuelle d’officine, pour un congé si attendu !


    1/ Zi ne va pas bien ! Ses 3 vaccins de l’Institut Pasteur Tunis (Fièvre jaune, Méningite et cp pour Palu) le rendent MA LA DE ! Le beau jeune homme a un estomac qui ne supporte pas toutes ces médications et le moral est sapé la veille du grand départ africain !...


    2/ Un téléphone à 10h, du péage de l’autoroute Hammamet-Tunis. Zi est choppé avec un excédent de vitesse : 70 Km/h au lieu de 50 et retrait de permis sur le champ ! Oh ! Rage…. Il perd le moral et râle contre ce rendez-vous à la Cnam de Ben Arous, de 10h30, où il va contraint et forcé et surtout pressé avant son avion! Bref, il fallait lui redonner le moral et…. La magie du téléphone au préposé fit de la punition une clémence et un retour de papiers…pour faire plaisir au père désolé


    3/ Arrivée à la Cnam (sur rendez-vous) le jeune apothicaire est remballé par un jeune aux cheveux gominés qui prétexte trop de travail à Ramadhan et qu’il ne peut accepter son bordereau d’ordonnances médicales du mois d’août…. Tout cela prononce le mal-être de notre Voyageur


    4/ Arrivé enfin à la maison, à el Menzah, Zi découvre qu’il faut vite se procurer une assurance voyage ! Au bout d’une heure je réussis à être au siège Astrée de l’avenue Khereddine Pacha avec un contrat d’assurance groupe 3 Afrique pour Zi !


    Il est 14h je suis de retour à Ben Arous et au boulot ! Caramba ! Carambita, Carambolla !

    Je cours, je surfe, je vole, je plane…vers la banque voisine BNA, pour chercher mes sous et mes documents à quelques petites heures de notre fermeture annuelle….


    Nada ! Niet ! Nichts !


    Je vois bien de la lumière à l’intérieur de la banque mais personne ne répond et je rentre tête basse au bureau maudissant cette journée qui va foutre en l’air mon escale familiale de 3 jours à Hammamet, avant mon départ solo vers d’autres bohèmes et cieux hasardeux du monde 


    Que faire ? Que faire ?


    Le téléphone pardi ! Au 15e téléphone je trouve un second de la banque (qui vient de changer ses cadres) qui accepte de m’écouter et qui me dit ceci:


    - « Je sais doc que vous avez une incurable maladie, la REISEFIEBER ou fièvre des voyages, donc je vais vous aider à récupérer ce soir même vos papiers et vos sous restés chez nous pour pourvoir attraper votre avion »


    Quadrature du cercle.

    L’agence ne peut ouvrir et les sous remis que par deux clefs différentes de deux personnes. La caissière et le chef d’agence. Au téléphone, tout cela devient très délicat, à une heure de la rupture du jeûne. Comment sortir une mère de famille de sa cuisine et un directeur et un sous directeur dans trois différentes régions du Sud Tunis ?


    Finalement, c’est l’aimable adjoint qui s’improvise chauffeur pour aller chercher le directeur et la caissière dans leurs maisons respectives, ouvrir l’agence BNA et me remettre en main propre mes sous et mes papiers de voyage !


    La larme à l’œil, je ne suis que gratitude envers tant de gentillesse et d’amabilité envers ces banquiers qui sont du reste mes patients. Merci !


    Puisse Zi profiter de son expédition africaine pour revenir (de son 43e pays visité) comme à son habitude plein d’usage et de raison, pour prendre à pleines mains sa future profession dans une Tunisie qu’il retrouve après plusieurs années d’absence, dans un état certes légèrement délabrée et fiévreuse ! Mais aussi sa chance que de participer à ce formidable élan de jeunesse pour construire avec tout le monde une Tunisie nouvelle
    Voyager c’est vivre un peu et voyager reste à mon humble avis la plus belle et plus grande école de la vie !


    Soudain, ce soir sur mon transat lové dans ce jardin tropical face à la Grande Bleue, à Hammamet, un assourdissant vacarme du silence me plonge dans mon Afrique profonde, vers ces trois contrées que je vais essayer de découvrir et je hume la brousse et me laisse caresser par la savane.


    Soudain mon verre se remplit d’une grosse boule blanche. Voilà qu’elle quitte mon verre pour pointer à mon nez, me narguer et se percher sur cette liane ! Elle est blanche, ronde, tendre et si mystérieuse….elle saute sur mes épaules, repasse sur mon nez et se love discrètement dans mon verre en me racontant sa saga Africa…La lune.
    Gracias à la Luna et Vaya con dios

  • Quelques sous Madame!

     

    Pour quelques centimes 

     

    .

    Fidèle à mon jogging matinal aux Berges du Lac, je suis également fidèle à deux cafés. Le choix ne dépend finalement que de ma force ou forme physique !

     

    Quarante cinq minutes ou une heure trente et là change le lieu du café ! Rien ne vaut un bon capuccino après l’effort physique et l’enivrement d’air frais !

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    Ce matin, c’était le petit bistrot (que je ne veux pas nommer) qui étanchera ma soif !

    Le tenancier habituel est absent ! La foule est dense ! L’odeur des cigarettes est envahissante et embarrassante !

    A la caisse, c’est une dame d’un âge certain…bien en forme et bien en chaire qui culmine le haut da la caisse avec son mètre 62 !

     

    Je lui tends un beau billet bleu de 10 dinars et demande mon capucin habituel, à 800 millimes !

     

    -         « Ah ! vous c’est l’argent d’abord Monsieur » Elle engouffre précipitamment le billet dans sa caisse ardente. 

    J’attends ! J’attends la main ouverte…quand elle daigne enfin me glisser ma monnaie.

    Je cherche de l’œil le « Ticket de caisse » qui me permettra d’aller enfin chercher mon café et m’amuse à compter les  petits sous rendus…

    -         « Madame…euh ! »

    -         « Ah ! quoi encore Monsieur ? »

    Je montre la paume de ma main avec ses sous …

    Elle s’aperçoit qu’il manque le ticket de caisse…qu’elle me  jette délicatement  dans le creux de la  main !

     

    -         «  Mais voilà vous l’avez votre ticket ! Que voulez vous encore ? »

    Sans un mot, je lui rapproche encore plus la paume de ma main de sa caisse toujours ouverte, tout en gardant mon sourire courtois !

    -         Là, elle comprend. Elle remarque les 9 dinars soit le seul  reste de mon billet de banque et elle crie au barman d’en face : « Ya Mohsen ! tu donneras 200 millimes à l’homme qui va venir au bar ! »

     

    Un bond de quelques mois ! Un bond de quelques siècles ! Un bond de civilisations.

     

    J’étais en début d’année, chez mon fils Nan à München. On achevait des emplettes dans un grand et beau magasin munichois !

    A la caisse, la dame nous reçoit avec un large sourire et nous demande avec un chapelet habituel saupoudré de politesses, de mots gentils et de sourires courtois : 128,82 € pour régler nos achats !

     

    Aussitôt dit, aussitôt fait, Je lui tends 130 euro.

     

    Oh ! Drame. La dame me tend une pièce d’un bel euro et perd tout son calme !

    Adieu sourire ! Adieu bonne humeur ! Bonjour tristesse ! Bonjour stress !

     

    Un premier téléphone, une première sonnette et un 2e téléphone !

     

    La queue de clients  s’allonge et un zeste de nervosité s’empare de la foule impatiente.

    La dame ne sait plus quoi faire ! Trois longues et interminables minutes passent ! Un siècle. Une éternité.

     

    Comprenant sa gène, je me permets de lui suggérer dans la langue de Goethe, qu’il n’y avait aucun problème et qu’elle devait cesser la recherche du reste de  la monnaie à me restituer, soit 8 malheureux petits centimes d’euro ! Elle m’avait déjà donné un euro en retour.

     

    Oh ! Rage. Oh ! Misère. Le mot de trop. Caramba !

     

    -         « Pour qui vous nous prenez Monsieur ? Chez nous, en Allemagne, on ne vole pas les clients ! »

    Arrivent deux contrôleurs au secours de la dame aux 8 centimes d’euros manquants !

     

    -         Au plus jeune contrôleur, en costume bleu nuit, de me tendre un bon d’achat au 7 étage, pour me faire pardonner cet incident : un café crème offert par  la maison.

     

    Il en va ainsi du monde. Certains l’aiment chaud et certains l’aiment froid. Certains sont dotés de politesse et de courtoisie et d’autres hélas en sont complètement dénués.