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afrique

  • Un départ sur les chapeaux de roues

    Merci à la BNA. Dans cette vie trépidante à 1000 à l’heure il suffit d’un grain de poussière pour bloquer la machine et souvent d’une seule goutte d’huile pour la remettre en marche !

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    Une sacrée journée de grands départs ou le narrateur s’occupe comme toujours des autres. D’abord. De lui, ensuite !


    La veille, à ma banque BNA, je voulais changer mes petits sous pour voyager et à la caisse la préposée n’avait que des billets de 500€ ! Dans la contrée lointaine où je dois aller on vous flingue pour moins que cela, donc il me fallait des petites coupures ! 12h30, heure de fermeture. Je laisse tous mes papiers et sous à la banque en leur disant que je repasserai demain matin prendre des petites coupures d’euros qu’ils recevront en matinée…


    C’est le départ de mon fils Zi,

    jeune confrère et ami, pour une grande expédition africaine en Sénégambie ce soir et la journée commence mal avec un chapelet d’incidents qui bousculent tout un programme, le jour même de notre fermeture annuelle d’officine, pour un congé si attendu !


    1/ Zi ne va pas bien ! Ses 3 vaccins de l’Institut Pasteur Tunis (Fièvre jaune, Méningite et cp pour Palu) le rendent MA LA DE ! Le beau jeune homme a un estomac qui ne supporte pas toutes ces médications et le moral est sapé la veille du grand départ africain !...


    2/ Un téléphone à 10h, du péage de l’autoroute Hammamet-Tunis. Zi est choppé avec un excédent de vitesse : 70 Km/h au lieu de 50 et retrait de permis sur le champ ! Oh ! Rage…. Il perd le moral et râle contre ce rendez-vous à la Cnam de Ben Arous, de 10h30, où il va contraint et forcé et surtout pressé avant son avion! Bref, il fallait lui redonner le moral et…. La magie du téléphone au préposé fit de la punition une clémence et un retour de papiers…pour faire plaisir au père désolé


    3/ Arrivée à la Cnam (sur rendez-vous) le jeune apothicaire est remballé par un jeune aux cheveux gominés qui prétexte trop de travail à Ramadhan et qu’il ne peut accepter son bordereau d’ordonnances médicales du mois d’août…. Tout cela prononce le mal-être de notre Voyageur


    4/ Arrivé enfin à la maison, à el Menzah, Zi découvre qu’il faut vite se procurer une assurance voyage ! Au bout d’une heure je réussis à être au siège Astrée de l’avenue Khereddine Pacha avec un contrat d’assurance groupe 3 Afrique pour Zi !


    Il est 14h je suis de retour à Ben Arous et au boulot ! Caramba ! Carambita, Carambolla !

    Je cours, je surfe, je vole, je plane…vers la banque voisine BNA, pour chercher mes sous et mes documents à quelques petites heures de notre fermeture annuelle….


    Nada ! Niet ! Nichts !


    Je vois bien de la lumière à l’intérieur de la banque mais personne ne répond et je rentre tête basse au bureau maudissant cette journée qui va foutre en l’air mon escale familiale de 3 jours à Hammamet, avant mon départ solo vers d’autres bohèmes et cieux hasardeux du monde 


    Que faire ? Que faire ?


    Le téléphone pardi ! Au 15e téléphone je trouve un second de la banque (qui vient de changer ses cadres) qui accepte de m’écouter et qui me dit ceci:


    - « Je sais doc que vous avez une incurable maladie, la REISEFIEBER ou fièvre des voyages, donc je vais vous aider à récupérer ce soir même vos papiers et vos sous restés chez nous pour pourvoir attraper votre avion »


    Quadrature du cercle.

    L’agence ne peut ouvrir et les sous remis que par deux clefs différentes de deux personnes. La caissière et le chef d’agence. Au téléphone, tout cela devient très délicat, à une heure de la rupture du jeûne. Comment sortir une mère de famille de sa cuisine et un directeur et un sous directeur dans trois différentes régions du Sud Tunis ?


    Finalement, c’est l’aimable adjoint qui s’improvise chauffeur pour aller chercher le directeur et la caissière dans leurs maisons respectives, ouvrir l’agence BNA et me remettre en main propre mes sous et mes papiers de voyage !


    La larme à l’œil, je ne suis que gratitude envers tant de gentillesse et d’amabilité envers ces banquiers qui sont du reste mes patients. Merci !


    Puisse Zi profiter de son expédition africaine pour revenir (de son 43e pays visité) comme à son habitude plein d’usage et de raison, pour prendre à pleines mains sa future profession dans une Tunisie qu’il retrouve après plusieurs années d’absence, dans un état certes légèrement délabrée et fiévreuse ! Mais aussi sa chance que de participer à ce formidable élan de jeunesse pour construire avec tout le monde une Tunisie nouvelle
    Voyager c’est vivre un peu et voyager reste à mon humble avis la plus belle et plus grande école de la vie !


    Soudain, ce soir sur mon transat lové dans ce jardin tropical face à la Grande Bleue, à Hammamet, un assourdissant vacarme du silence me plonge dans mon Afrique profonde, vers ces trois contrées que je vais essayer de découvrir et je hume la brousse et me laisse caresser par la savane.


    Soudain mon verre se remplit d’une grosse boule blanche. Voilà qu’elle quitte mon verre pour pointer à mon nez, me narguer et se percher sur cette liane ! Elle est blanche, ronde, tendre et si mystérieuse….elle saute sur mes épaules, repasse sur mon nez et se love discrètement dans mon verre en me racontant sa saga Africa…La lune.
    Gracias à la Luna et Vaya con dios

  • Vous aimez la bière?

    La bière tunisienne à la conquête

    de la Libye et de l’Afrique subsaharienne

    Si les Tunisiens sont de véritables champions maghrébins de la consommation de la bière, avec une moyenne de 12 litres par an et par habitant, les Libyens semblent vouloir devenir des challengers, du moins dans le marché de la "bière sans alcool". Preuves à l’appui. La Société Frigorifique et Brasserie de Tunis (SFBT) annonce qu’elle détient déjà une part de 30% du marché libyen bière "halal". Entendez la bière sans alcool. Selon Hamadi Bousbia, PDG de la SFBT, les Libyens raffolent de la marque Celtia sans alcool.


    Mieux encore, M. Bousbia annonce que sa société est également à la conquête du marché d’Afrique de l’Ouest, grand consommateur de bières également. La SFBT y exporte déjà 267 463 hectolitres de ses bières et ce chiffre semble infinitésimal avec les perspectives d’un avenir des plus prometteurs pour la bière tunisienne. Aux dernières nouvelles, la Libye s’apprêterait à autoriser la commercialisation, dans ses hôtels, de la bière ordinaire (avec alcool), selon les déclarations du PDG de la SFBT.

    En somme, l’année 2009 était une année de bon cru pour le groupe. La SFBT a enregistré une stagnation des ventes de la bière en volume soit 117 millions de litres, et ce malgré les conditions climatiques défavorables du premier semestre, l’entrée de la concurrence, l’augmentation des prix de certaines matières premières et une mauvaise saison touristique. 
    En valeur, la branche bière a cependant réalisé une augmentation de 1,78%, pour passer de 62 millions de dinars à 63 millions de dinars. Pourtant, beaucoup pariaient, au vu de la conjoncture, à une baisse.

    (selon Businessnews)

  • Lac Retba et rêves évaporés en 4*4

    Au pays du Lac Rose

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    3e escale sénégalaise ! Après la découverte de la très forte présence de l’Islam au Sénégal, la seconde surprise est de rencontrer encore tant de Blancs dans les rues. Ces Blancs sont répartis en deux groupes égaux en nombre.

    Le premier groupe blanc du Sénégal est bien sûr celui des Français. Français que l’on retrouve surtout à la tête d’industries, de départements administratifs, de grosses entreprises, d’hôtels et restaurants sélects et bien sûr à la tête de leurs propres entreprises privées. Ne parlons pas de tous ces Français venus s’installer temporairement à Dakar comme consultants, conseillers, experts ou coopérants ... De la famille Mimeran (sucrerie) à la famille Sarraut, les Français sont très bien intégrés aux Sénégalais avec qui ils vivent en parfaite symbiose et amitié.

    Près de 30 000 Libanais forment le deuxième groupe blanc et tiennent presque tous les commerces et restaurants du pays. Un Libanais qui s’étonnait de mon étonnement me répondit : «
    Nos pères ont quitter Beyrouth en faisant escale à Dakar pour continuer vers l’Amérique, mais l’escale ne se termina jamais.. ».

    La famille Bourgui, par exemple s’occupe d’hôtelleries, de transit et même de spiritueux en représentant une des plus grosses fortunes libanaises du pays. L’hôtel même où j’habitais (El Afifa) appartient à une dynamique et charmante Libanaise qui tous les matins s’en va visiter ses autres affaires au volant de sa grosse Mercedes, pour retrouver le soir son hôtel très bien tenu. Les belles Pizzerias, night- club et cafés sont encore tenus par des Libanais, sans parler des librairies et de tous les petits commerces. Mais de par tout ce sont les Sénégalais qui dirigent le pays, avec la coopération de ces deux dernières communautés.


    Est-il possible de parler d’étranger à Dakar ou au Sénégal en général, sans avoir le courage d’évoquer ses ombres voguantes et errantes dans les rues et boulevards de la capitale ? D’aucuns vous diront que ces estropiés, culs-de-jatte et lépreux guéris aux moignons saillants sont des réfugiés de certains pays voisins comme le Mali, par exemple. D’autres vous diront que ce phénomène de mendicité à Dakar, sous certaines formes errantes, s’explique d’une façon fort simple :

    Le nord du pays subissant une forte sécheresse envoie vers la capitale certains chômeurs ou désœuvrés qui trouvent rapidement une aumône charitable... et je pense à mon ami N’Diaye qui a constamment dans sa voiture une dizaine de pièces de monnaie qu’il distribue généreusement. Dans ce pays d’Islam, l’aumône reste très noble.

    D’autres part, la cherté de la vie est frappante en pensant au loyer, au litre d’essence à 350 francs CFA ou même à un simple café- crème dans un hôtel pour cette même somme ou presque un euro. Les salaires bien sûr ne sont pas très élevés mais les avantages administratifs sont nombreux.

    Le soir venu Dakar offre dans ses restaurants, hôtels et boites une vies très parisienne où le plus rare vin régional et eau minérale de France seront servis. Très joyeux de caractère, le Dakarois sera endosser le soir l’habit jovial pour écouter beaucoup de musique, rendre visite à ses amis et sortir souvent en charmante compagnie...

    A l’antipode de cette société nocturne, je ne peux oublier le jaune et rouge annuaire téléphonique du Sénégal à la page de la ville de Longa, ou un milliardaire homme d’affaire faisait suivre son nom, non pas de ses professions argentées , mais de titre de « Marabout » . Avec cette appellation « Marabout », nous rentrons dans un autre chapitre de la vie sénégalaise. Au Sénégal être marabout est une très grande marque de notoriété religieuse. Deux branches de confréries ou sectes existent aujourd’hui : les Maurides d’origine et de source sénégalaise, très actifs et dynamiques, et les Tijania, plus nombreux, d’origine Malékite venant de la région sud-algérienne du Jebel Amour, descendant du Cheikh Tijani, descendant lui-même du Calife. On ne peut apporter dans un reportage un quelconque jugement sur la vie des marabouts à moins de faire une profonde et studieuse recherche sur les us et costumes du pays. Remarquant simplement qu’au passé les marabouts ont joué un grand rôle pour la libération du pays et qu’aujourd’hui leur rang social est très respecté. Il est effectivement très difficile de cerner la croyance ou la mystique sénégalaise qui va de la religion bien sûr à certain gri gri et autres coutumes ancestrales. Toute description serait fatalement subjective, il faut vivre au Sénégal un certain temps pour s’imprégner de ses nobles coutumes profondément ancrées. D’autre part, ne parlons pas de maraboutage ou « Xondiom », un peu sorcier, qui a fait les frais, par exemple de la finale de la dixième championnat d’Afrique de basket ball féminin opposant le Sénégal au Zaïre... Nous entrerions là dans les méandres de gri- gri, de mauvais sort, de potion « safara », de fétiches « Juju » ou de mets très spéciaux. Cette parenthèse fétichiste n’est pas le sujet de notre reportage...

    Le lac rose

    En ce début d’après-midi, une petite heure de route et de sentier pour aller à 25 km de Dakar au Lac Rose. A ma grande surprise, je revois ici le lac d’Atika au Sud du Pérou avec cette même couleur rougeâtre qui donne au lac un air irréel. Sept millions de mètres cubes d’eau rose s’étalent dans un lac de 5 km ² et de 15 km de périmètre. Ce lac qui fut coupé de la mer par les dunes est incurvé dans une dépression inter dunaire. C’est la saison des pluies qui alimente ce lac en eau douce, mais cette eau dite douce est en fait une eau dix fois plus salée que la normale tout en atteignant presque la teneur en sel la plus forte du monde (420g /litre), celle de la Mer Morte. C’est cette forte concentration en sel, combinée à l’existence de divers micro-organismes en dépôt qui donne cette coloration rose aux reflets du soleil. Ce lac qui a pour nom véritable, « Lac Retba » est aujourd’hui exploité comme saline pour les habitants voisins. Ce ramassage quotidien du sel est un gagne- pain assuré. Mais il faut veiller à la sauvegarde de ce lac qui est sérieusement menacé de disparition. Monsieur Bakary Kanté, Directeur de l’environnement, ne cache pas son inquiétude en disant que le lac rose risque de disparaître plus vite que prévu si l’on n’y prend garde. Il faudra combattre la désertification, les dunes avoisinantes qui se meuvent et freiner peut être l’exploitation du sel.

    Toujours sous le charme de l’envoûtement de ce Lac et de ce pays, je commence à me laisser distraire par le vrombissement des pales de cet hélicoptère qui nous survole. Thierry Sabine n’est pas dans cet hélicoptère hélas ! C’est un de ses adjoints qui montre aux motos et voitures qui le suivent un chemin à travers les dunes pour arriver au Lac Retba, point final de la course Paris- Dakar et du coup me voilà complètement réveillé pour réaliser que des centaines de voitures des curieux sont déjà parquées autour de ce lac, que des kilomètres de banderoles de bienvenue sont accrochées de partout et que la joie et la fête font le décor de ce site.


    Par miracle, j’arrive à monter sur le podium en bois qui attend d’accueillir, en présence de Suzanne, la compagne de Thierry Sabine et de tous les organisateurs, les heureux gagnants. A un mètre de mon nez, le jeune et mince Cyril Neveu arrive sur son énorme Honda pour remporter sa quatrième victoire de Paris- Dakar. Plus loin c’est René Metge qui arrive dans une Porche ahurissante, inscrire une troisième victoire à son palmarès. Ce huitième rallye Paris- Dakar empreint une très grande émotion, ne sera à jamais oublié.

    Sur un territoire un peu plus grand que la Tunisie , vivent aujourd’hui 6,5 millions de Sénégalais en plein cœur de Afrique Occidentale. Le Sénégal reste synonyme de gloire africaine, de l’africanité, de la négritude, de la haute culture, du civisme et de la civilisation du continent africain.

    Dakar, au cœur de l’Afrique de l’Ouest, reste également une plaque tournante de ce continent tout en desservant par ses avions et navires l’Europe, l’Amérique et l’Asie.

    Le successeur du Président Léopold Sédar Senghor, le Président Abdou Diouf, assure la bonne marche de son pays dans une grande démocratie tout en faisant face à certaines difficultés conjoncturelles. Que sera le Sénégal demain.

    Ce matin nous sommes près du marché du poisson en bord de mer. En ce lieu, les ménagères viennent l’après-midi acheter les frais fruits de la marée à un prix imbattable. Cent mètres plus loin, c’est l’entrée d’un marché des mille et une nuits. Imaginez une centaine d’étales rustiques qui exposent tout ce que le Sénégal produit pour son ingénieux artisanat.

    Le marché

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    Les beaux sacs en crocodile sont étalés pêle-mêle à côté d’autres sacs moins beaux en peaux de boa. Un travail de génie donne à ces sacs une rare et élégante beauté. Plus loin, c’est un étalage de statues souvent en bois d’ébène. Ce buste de négresse de 80 cm de haut avec une poitrine ferme et provocante et des yeux langoureux me rappelle la statuette de la même grandeur que j’ai achetée au Port- au- Prince alors que Baby Doc était encore le maitre incontesté de Haïti la belle. Plus loin d’autres statuettes représentent des éléphants, des lions, des singes, des hommes et des femmes. Dans un autre étal, un marchand filiforme et d’âge avancé nous présente avec soin et amour ses ivoires. La première est une paire de défenses d’éléphant minutieusement travaillées. La seconde est une paire de défenses naturelles d’une beauté sauvage. Dans une autre échoppe, le vendeur de nacre nous propose des boutons de manchettes, des boucles d’oreilles et des colliers. Plus loin encore, le tailleur de jade expose ses merveilleux bijoux au vert éclatant. Dans une autre ruelle, c’est un marchand de bronze qui expose des animaux et des hommes dans des postures vivantes.

    De partout on ne risque rien de marchander jusqu’au tiers du prix aussi bien la carapace d’une tortue qu’une ceinture de crocodile, si le vendeur a son compte, il vous vendra. Pour le plaisir des yeux, le touriste ne pourra mieux trouver pour découvrir l’art du Sénégal.


    Comment vit ce pays de 12 millions d’habitants ?

    26% du PNB (Produit National Brut) vient de l’agriculture qui emploie 70% de la population et qui procure 40% des recettes d’exportations. Ce pays plat qui n’est heureusement que très partiellement un pays du Sahel dans sa région du Nord, a, au Sud, un climat tropical avec une Casamance très verte et fertile.

    Limité par l’Océan Atlantique à l’Ouest, au Sud par la Guinée- Bissau et la république de Guinée et au Nord- Est par la Mauritanie et le Mali, tout en enclavant à son Sud la Gambie , 21% des terres agricoles sont cultivées en arachide, ce fruit curieux dont les graines sont appelées cacahouètes. Après fécondation, la fleur de cette plante s’enfonce dans le sol pour former le fruit. Ces arachides fournissent une huile utilisée en cuisine et en savonnerie et sont également consommées après torréfaction. Le Sénégal est le deuxième producteur mondial d’arachide par habitant après la Gambie. Le mil ou le millet est une céréale qui couvre 15% des surfaces cultivées. Le riz, les fruits tropicaux et la canne à sucre occupent le reste de ces terres cultivées.

    D’autre part, c’est la pêche qui forment 4% du PNB et la majorité de la production animale du Sénégal. Au large des côtes, le courant des Canaries et le contre- courant chaud équatorial font que les eaux territoriales du Sénégal sont extrêmement poissonneuses. Cette pêche qui couvre largement les besoins du pays est exportée vers d’autres pays voisins et vers certains pays de la CEE (Communauté Economique Européenne). En outre, les zébus à bosse, les ovins, caprins et bovins commencent un repli vers des régions plus humides comme la Casamance ou Ciné- Saloum.

    L’industrie

    Si l’on vous parle d’un taux d’inflation de 15% et d’un taux de chômage de 60% au Sénégal, détrompez-vous. Ce dernier taux est absolument faux. Il y a effectivement beaucoup de non actifs mais non pas de chômeurs. Le pays vivant au rythme des saisons de pluie ou de sécheresse, le paysan travaillera à la saison adéquate et sera plus au moins au repos pendant la saison d’après. Quand on sait que le Sénégal a 70% de sa population dans l’agriculture, on comprend aisément qu’il est faux de parler de taux de chômage.

    Aujourd’hui, le Sénégal avec un PNB de 730 US $ par tète et par an en 2006 (le tiers de celui de la Tunisie ), accentue, hélas, sa pauvreté par une sécheresse prolongée, une surnatalité et une dette extérieur très forte.

    La période difficile de 1980-84 est heureusement dépassée, avec les contraintes du FMI (Fond Monétaire International), en supprimant, par exemple,certaines subventions à des produits de consommation. Pour éviter tout débordement populaire, ces mesures ont été échelonnées dans le temps pour le sucre, l’huile et le riz.

    La terre Sénégalaise produit un riche phosphate des gisements de la région de Thiès. La production de 1,5 million de tonnes d’une réserve de 100 millions de tonnes est exploitée par le port de Dakar vers certaines capitales européennes. Quand au gisement de Pallo, il est le seul gisement mondial de phosphate d’alumine avec des réserves de 50millions de tonnes.

    Sur le plan du textile, le Sénégal a le potentiel le plus important d’Afrique Noire francophone avec exportations vers les pays voisins.

    Une zone franche industrielle, à la sortie de Dakar, est une base d’intérêt stratégique. Cette zone industrielle, dans la presqu’île du Cap Vert, dispose d’une infrastructure moderne et offre des avantages de premier ordre aux investisseurs étrangers. Le fleuve Sénégal est aménagé en aval par le barrage anti-sel de Diama et en amont, vers le Mali, par le barrage de Manantali qui produit un milliard de kWh par ans, sans parler de l’aménagement du fleuve Gambie avec un 3éme barrage.

    Le Sénégal se penche également sur l’exploitation possible de la tourbe énergétique absorbante le long de la côte Saint- Louis Dakar.

    La dette supérieur qui représente près de 50% du PNB, cumulée à la dette extérieure qui représente 25% du PNB demandent toutes les deux une grande vigilance des économistes et un ré- échelonnement du remboursement.

    L’appartenance à la zone franc garantit la monnaie de l’Afrique occidentale, le franc CFA qui vaut deux centimes.

    Plan Quinquennal

    Le tourisme enfin qui représente déjà 3% du PNB tend à accroître rapidement sur les très belles plages de ce pays. Le Président Abdou Diouf, qui parallèlement préside d’une façon très efficace l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine), compte beaucoup sur le 7ème Plan de Développement Economique et Social1985-89 pour le redressement économique du pays avec un taux annuel de croissance de 3,2%. Le Président Abdou Diouf a en outre le mérite, en dépit d’une situation sociale assez fragile, d’assainir, par exemple, les filières arachidières et céréalières.

    Cette politique de rigueur a sensibilisé les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et la France , par exemple, pour une nouvelle aide monétaire et une plaidoirie auprès du FMI.

    Selon un dernier rapport du FMI, le service de la dette atteindrait 64,5% du PIB(Produit Intérieur Brut), mais tous ces pourcentages ne peuvent effrayer les dirigeants sénégalais qui ont conscience de la non- richesse de leur pays et qui s’attèlent à un grand développement économique du Sénégal, en encourageant surtout l’exploitation d’arachides, des produits de la mer, tout en dynamisant sensiblement le tourisme et en catalysant la production de coton, de mil, de sorgho, de maïs, de riz et bien sûr de phosphate. Certes, le pays a des problèmes économiques concrets, mais la volonté politique et la foi des dirigeants sont là pour pallier à tous ces aléas.


    Adieu Sénégal

    Ce soir, nous irons dîner au restaurant vietnamien « La Baie d’Along » sur l’avenue Bourguiba. L’intérieur de ce restaurant est à l’image de la capitale. Le confort d’une vie douce, sans stress aucun. Un serveur en veste blanche nous présente la carte du jour en nous lançant un respectueux « Djamangam », bonsoir, suivi d’un révérencieux « Djenedjef », merci. A chacune de nos demandes, il noud répondait par un bref « Ouaou », ou oui affirmatif. Même le « Kani », harissa du pays, nous est servi en compagnie d’un riz sauté.

    Nos amis Grands Voyageurs nous parlent de la Casamance que nous n’aurons hélas pas le temps de voir cette fois et de son fabuleux parc national orné de palmiers, de cocotiers, de rôniers et même d’admirables et curieux fromagers dont les racines aériennes dépassent la taille d’un homme. Dans un parc national de Basse Casamance, l’oiseau « Calao » à casque jaune et l’aigle couronné « touracos » font partie des oiseaux de cette réserve. Le singe rouge ou vert, le buffle, l’hippopotame, la loutre à joues blanche, le serval, le léopard et la hyène tachetée forme cette faune exotique qui attire plus d’un touriste et qui nous fera revenir au Sénégal pour visiter la verte Casamance.

    L’harmattan se fera un vent plus clément, la teranga, hospitalité, sera de mise et le Sénégal sera plus que jamais, une Terre de rencontres et de Tolérance !

    R.T. 1986

    NB 2007 : soit 21 ans après la rédaction de ce reportage, quelques chiffres changent :

    Abdoulaye Wade, réélu en février 2007,  est confronté à l’âge de 81 ans à la même opposition qui lui reproche une dérive autoritaire et un manquement social évident ! Le Sénégal est hélas classé 157e au monde au palmarès du Développement humain de l’ONU.

    Avec un PNB de 750$US par tête et par an le Sénégal est classé 189e sur 222 pays. Bien que 9e producteur de millet au monde, le pays n’arrive pas hélas à nourrir ses enfants !

  • Périple africain (1)

    DAKAR

    Capitale de l’A.O.F.

     

     

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     .

    Dakar. (Janvier 1986). Après une escale d’une heure à Casablanca, notre avion à la gazelle ailée continue son vol Tunis-Dakar dans un ciel bleu et dégagé. Attendu pour la première activité à un congrès africain Kiwanis, je vois à la descente même de la passerelle une pancarte avec ce nom d’organisme...

     

     

    On me prend rapidement hors des passagers pour me conduire au salon ... Le responsable du PNUD, Salif N’Diaye ne cessant de m’appeler Monsieur Kimanis au lieu de Kiwanis... finit par comprendre « notre » erreur mutuelle. Il ne restait plus qu’à rejoindre le groupe kiwanien qui m’attendait à l’aéroport au grand complet et dans une allégresse bien africaine et amicale. Le charme du voyage ne fait que commencer !

     

    Avant d’attaquer mes deux congrès dakarois, mes amis me proposent la visite de l’île de Gorée, pour pénétrer directement l’âme africaine du pays.

    Mon guide de la banque BCEAO range soigneusement sa voiture au parking de cet embarcadère, tout en glissant la pièce à un gamin à l’œil complice et à la main agile...pour retrouver à son retour, les essuie- glaces de la belle Mercedes à leur place !

    Dans les parages de ce port que j’ai admiré la veille du haut de l’hôtel indépendance furètent des vendeurs de toutes sortes. Ces parages portuaires sont riches en « rats du port » qui sont des jeunes pseudo- ouvriers qui savent délester certaines marchandises à quai... pour les vendre sur les trottoirs de Dakar. Chacun est gagnant est l’on ferme l’œil ! Le soir, tout le monde se retrouvera au quartier de la « Gueule Tapée ».

    Nous sommes ici en pleine péninsule du Cap Vert, sur un éperon rocheux en saillie sur l’Océan Atlantique. A l’emplacement d’un village de pêcheurs fut fondée en 1857 la ville de Dakar, pour devenir d’abord en 1902 capitale de l’A.O.F. (Afrique Occidentale Française), puis en 1958 capitale du Sénégal. Nous y reviendrons.

    Une chaloupe embarque quelques deux cents personnes pour une traversée d’une vingtaine de minutes, vers l’île de Gorée.

    La seconde guerre mondiale a fait plus de vingt millions de victimes. Mais la traite des esclaves, transitant de cette île de Gorée et des capitales africaines voisines pour le nouveau continent aura fait près de 38 millions de morts et disparus ... et on l’oublie.

    Une île microscopique d’un autre monde et âge baigne dans un manteau de calme, d’ombrages fleurie et de quiétude.

    Les négriers

    A trois kilomètres de Dakar, vivaient 6000 personnes dont 5000 esclaves sur un îlot de 16 hectares. Cet îlot est le patrimoine de millions d’âmes disparues. En 1444 des navigateurs portugais découvrirent ce fortin naturel à forme incurvée.


    Un magnifique abri pour mouillage de navires. Les Hollandais suivirent en installant une base navale et en conséquence une plaque tournante importante pour le commerce des esclaves. L’appellation hollandaise de cette île fut Goede Reede (bonne rade), simplifiée en Gorée par la suite. Les Anglais et les Français prirent la relève des Hollandais jusqu’en 1848, date de l’abolition de l’esclavage. Abolition sur papier, hélas, puisque du Golfe Arabique au désert de Mauritanie, l’esclavage végéta encore pour ne pas voir une fin officielle aux confins de ce dernier pays qu’il y a10 ans à peine.

    Nous avançons lentement à travers une petite ruelle grimpante. Une grosse dame noire est assise au seuil d’un édifice ocre au jardin fleuri. C’est la responsable de cette abbaye perdue. Les lunettes suspendues au nez, elle lit avec calme et profondeur un récit des siècles passés, ces mêmes siècles qui ont vu ses ancêtres quitter l’île de Gorée sur de macabres négriers.

    Nous arrivons enfin à la « Maison des Esclaves », devenue un musée bien vivant. Pour la énième fois de cette semaine, ce noble conservateur noir se lance dans une tragique description de la traite des Nègres qui a fait de Gorée un super Auschwitz ou Dachau... Tous les murs de ce vide musée composé de cachots de toutes sortes sont tapissés de feuilles écrites à la main en hommages aux disparus.

    Avec mon guide, je grimpe vers la « Porte de la Mort »... je saute cette porte pour tomber deux mètres plus bas sur de grosses pierres noires que viennent lécher les vagues de l’Océan Atlantique. Ce sont ces mêmes pierres noires qui ont vu se fracasser plus d’un crâne humain à chaque départ de navire vers le continent américain.

    Le nègre enlevé de sa contrée lointaine et amené à Gorée, a encore une dernière chance de ne pas aller péniblement croupir, moisir et mourir sur les bateaux négriers, à l’instar du tiers des passagers.Ce nègre préfère se fracasser le crâne sur ces pierres noires qui rougiront l’Atlantique. Cette « Maison des Esclaves » qui a vu partir 600 000 fils d’Afrique, embarqués sur des navires négriers, respire par tous ses pores l’esclavage, la traite, l’indignité, la souffrance, la dégradation, les larmes et la mort.

    Charles Quint et le prêtre Las Casas qui, en 1517, lancèrent dans le monde la traite des esclaves noirs, doivent aujourd’hui se retourner dans leur tombe en ayant fait un total de 38 millions de victimes humaines.

    On vendait des hommes qu’on prétendait barbares en les troquant contre des produits venus d’Europe, comme les armes,l’alcool, le cuivre, les tissus et certaines pacotilles. Les esclaves qui ne mouraient pas dans leur funèbre cargo arrivaient en Amérique alourdis par leurs chaînes et boulets et amaigris par plus de 60 jours de traversée.

    Les crapuleux négriers poussaient le vice à trier les races quottées, à savoir les Yoroubea de l’ouest du Nigeria et de l’est du Bénin ainsi que les Mandingues du Sud Sénégal, de la Gambie et du Mali. Avec ces races, le vil négrier était sûr d’avoir choisit le bon nègre qui partirait en Amérique pour la construction de ce continent nouveau.

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