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perles

  • Pays de perles magiques

    Terre aux 1000 mystères

    Poursuivons notre découverte du Quatar en 1986! Ce matin, du haut du balcon de mon hôtel, je m’étonne encore une fois de la présence envahissante du désert environnant. A ma gauche s’étend la splendide corniche bordant la baie de Doha. Une corniche construite ces dernières années à coups de pétrodollars, d’un faste et d’une richesse incroyable. Ça et là des barques de pêche et de plaisance mouillent dans cette rade. A ma droite émerge d’un sable rocailleux un énorme building de verre et d’acier, le Salam Plazza.

    Plus tard, je trouverai dans ce centre commercial du 21e siècle toutes les friandises de Londres, Paris et Berlin, tous les gadgets électroniques de Tokyo, New York et Séoul, sans parler des sacs en croco, des montres en or fin et des bagues de toute beauté... Ici, le Qatari flegmatique fera ses emplettes quotidiennes dans une atmosphère climatisée et aseptisée.

    A TRAVERS DOHA

    Nous voici roulant en cette fin de matinée vers le cercle privé « Nadi Dawha ». Dès l’entrée de cet établissement, nous sommes plongés dans une atmosphère profondément anglaise. A Qatar, l’Angleterre est encore présente par ses conseillers de tout ordre, « son engineering » et ses us et coutumes. Imaginez par exemple, que c’est l’ambassade d’Angleterre à Doha qui a le monopole de l’alcool du pays. Cette ambassade est la seule distributrice d’alcool aux missions diplomatiques et à certains cercles privés. Ici, contrairement à Oman que l’on visitait dans notre précédent reportage, l’alcool n’a pas pignon sur rue.
    Au premier étage de ce cercle « Nadi Dawha », réservé au corps diplomatique et aux notables du pays, je suis surpris par un groupe d’enfants de six ans, sagement attablés chacun devant un petit écran... Ces enfants de diplomates occidentaux s’initient à l’informatique en compulsant adroitement des mini-ordinateurs...Dans une autre salle de ce Cercle, nous sommes attendus par le Ministre de l’Information, Issa Ghanem Kaouari et le Directeur des Affaires Culturelles, Moussa Zinel, pour un somptueux déjeuner.

     PAYS DE PERLES RARES  ET MYSTERIEUSES

    En rentrant par le chemin des écoliers, nous passons devant la future cité diplomatique « Ed Dafna » en bord de mer. Un désert aride se laisse caresser par les vagues d’une mer bien tranquille. En bout de plages certaines résidences diplomatiques commencent à pousser. Une grosse Mercedes 500SEL, blanche immaculée, est garée en plein désert en bordure de mer, sans crainte d’aucune érosion... C’est le grand changement social à Qatar !
    Avant l’avènement du pétrole, le peuple qatari vivait du commerce des perles, de la pêche, de l’élevage et de l’agriculture. Aujourd’hui, il n’est plus question d’aller chercher des perles au fond du Golfe Arabique... Tout le monde vit par et pour les ressources énergétiques de pétrole et de gaz.
    Comment se fait cette mutation d’un peuple pêcheur de perles à un peuple gros consommateur de tout genre ?

    Découvert en 1939, le pétrole de Qatar sera commercialisé dix ans plus tard et ne sera vraiment lucratif qu’en 1972 avec la création de la Qatar National Petroleum chargé d’extraire, de raffiner et de commercialiser le pétrole de l’Emirat. La compagnie Shell qui était souveraine à Qatar devint fortement minoritaire. A Um Saïd se monte rapidement une énorme usine de liquéfaction de gaz. Nous y reviendrons dans un prochain article. Cette manne pétrolière que d’aucuns disent divisée en trois parts égales (l’Emir, la famille royale et l’Etat) est d’une grandeur incommensurable. Ici, la notion de richesse ne répond plus à nos simples paramètres. Ici posséder un quartier de cent villas, un avion, quelques grosses limousines et passer de temps à autre un week-end à Londres ne sont des choses ni étonnantes ni encore moins choquantes.

    Sur le plan social, le Qatari est protégé par l’Etat. La construction de sa maison sera gratuite,  tout comme sa consommation d’eau et d’électricité. Ses climatiseurs pourront fonctionner 24 heures sur 24 pour veiller à son confort personnel. Les soins hospitaliers et les écoles sont également gratuits. L’utilisateur de téléphone ne paiera que 200 ryals tous les six mois (10 ryals = 3 dollars) pour couvrir toutes les communications locales. Au mariage, le jeune Qatari recevra une prime de l’Emir pour l’encourager à payer sa dot et à mieux se préparer. Le ryal devient le centre nerveux du pays.

     Une prochaine et dernière escale pour découvrir le coeur de ce royaume insolite! 

    (à suivre)