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Partir, partir...

Partir

C’est vivre un peu

 

Une soif de vie

Une soif de soif

Une soif d’ivresse

Une soif à étancher

Un désir de partir

Un élan effréné

Un départ réitéré.

Une impulsion qui se ramène toujours à un explosif départ. Partir, voyager sans cesse, c’est le lot de tout dromomane qui, au bout d’un certain temps, sans trop savoir pourquoi et sans trop réfléchir, reprend son bâton de voyageur, cherche son étoile polaire et repart... vers l’inconnu.

Aveuglé (verblendet) ce voyageur a un besoin viscéral, pareil à celui du fumeur ou du drogué qui le pousse à... partir.

Pour lui, cet impératif, ce 3, 2, 1, 0 est un objectif inconscient et inné sans cesse renouvelé. Tout comme le Phénix, ce départ permet de renaître de ses cendres.

Tout comme la faim, ce « partir » revient à l’heure du prochain repas. 

Ce voyageur « cyclé », « cyclique » et « conditionné » fonctionne comme une véritable montre suisse. Quand l’heure arrive, il faut partir. Mais partir pourquoi et comment ?

POURQUOI PARTIR ?  

Partir, et de préférence vers un endroit nouveau, un pays, un monde « à découvrir ».

Le nez au vent, la pupille dilatée et l’oreille aux aguets, on part vers cet objectif choisi au hasard d’une rapide lecture. C’est en descendant d’un avion dans un nouvel aéroport, sur cette passerelle souvent tremblante que l’on se sent le plus léger, le plus heureux, le plus vivant, le plus émerveillé.

Enfin cette Terre Promise ! Cette Terre attendue, ce pays nouveau. C’est sûrement le moment le plus émouvant du voyage.

Là, peu à peu, le flou qui envahissait ces lieux se dissipe. La brume se lève et nous permet de croquer à pleines dents moult détails : le douanier en faction, le policier intransigeant, la morne salle d’attente, le beau marbre ou le pavé défoncé, les écriteaux accueillants, l’habit insolite, l’accueil chantant, la langue barbare ou peu connue, le teint, la taille, et même un trait de caractère de cet autochtone présent dans cet aéroport d’arrivée. Cinq minutes sont déjà écoulées, le voyage est à son apogée. Cette ivresse d’arrivée, cette décharge d’adrénaline et cette émotion à fleur de peau sont peut-être ce qu’il y a de plus merveilleux au monde. Avoir cette chance énorme de visiter, de voir, d’apprendre (wissbegierig), d’écouter et de communiquer est un don de Dieu. Le plaisir du dromomane n’a d’égal, à mon avis, qu’une certaine pipe de fumeur...de Vientiane au Laos, de Birmanie, de Thaïlande ou d’ailleurs.

Le voyageur attend cet instant de départ pendant des mois ou des ans.

L’instant arrivé, cette première phase du voyage (la préparation-attente) enfante la seconde ou l’arrivée lyrique, bucolique, mélodique et idyllique.

Quoi de plus beau que de passer à la troisième phase, la découverte du pays, de vibrer par tous ses pores et d’aller vers l’Autre, ce nouveau, cet aborigène ou autochtone, pour le comprendre, s’enrichir de sa présence et peut-être... l’aimer.

COMMENT VOYAGER ?  

  Dans cette troisième phase de voyage ou galopade effréné, la curiosité canalisée est notre tuteur principal vers la grande voie de l’Aventure. Tout cela se terminera dans une quatrième phase de voyage qui cristallise le tout sous forme de reportage pour les uns, et de petits carnets roses ou blancs pour les autres, ou encore par le montage de belles diapositives ou photos numériques.

Ces informations glanées au gré des rencontres seront, sur notre bureau de travail, le catalyseur d’un reportage. Les lectures sur ce nouveau pays se suivent rapidement. Tout s’enchaîne, tout devient clair, le « chasseur-voyageur » n’a plus qu’à projeter et résumer ses informations teintées d’émotion. Notre chanceux voyageur boucle ainsi son 184e reportage sur un pays nouveau.

  Mais on n’a plus vingt ans et l’on ne s’appartient plus. Là, commence le vrai calvaire et l’ambiguïté. Comment laisser sa propre chair et son amour pour partir et partir encore, vivre sa soif culturelle sans tomber seul le soir sur un oreiller ... cauchemardesque d’un hôtel anonyme, qui freine vos élans et vous rappelle à la non liberté.

  La sagesse acquise (l’est-elle jamais ?) donne ainsi un parfum supplémentaire à ce départ-voyage et une ablution sentimentale nous aide ainsi à quitter le giron familial et à voler quelques jours à la vie pour revenir bien vite plein d’usage et peut-être de raison.  

Mais quid de voyager ?

(à suivre)

Commentaires

  • Partir, c'est aller aussi se ressourcer, explorer et se mettre aussi en contact avec la culture de l'autre. Voyager, c'est aussi ce désir continuel de vouloir porter un regard objectif sur la perception de l'autre.

    Merci El greco pour le partage.

  • Bonsoir El Gréco et vous tous,

    Je n'ai qu'un mot à dire, je t'envie.
    Parcourir le monde doit être quelque chose de fabuleux. Surtout aller aux autres, découvrir un autre univers, d'autres coutumes et observer pour s'enrichir. Le partage de la vie est là. Tu détiens le secret et la source de l'existence.
    Bien à toi, bien à vous,
    Marie Christine

  • Salut ElGreco, toujours autant de plaisir à te lire.
    Trés beau texte...
    Le titre du post aurait pu me suffir

  • Partir, c'est parfois mourir un peu... Car chaque voyage a une fin.

  • J'aime bien aussi l'avant départ, la préparation est déjà le voyage. Pendant c'est la découverte toutes oreilles ouvertes et yeux à l'affût, pas nul non plus. Après tu refaits le film à ta manière et cela te permet de revenir dans la morosité qui n'est plus aussi ambiante, du moins pour toi, les conséquences du voyages continuent à se faire sentir 3 à 4 mois plus tard. c'est juste mon avis. bisous.

  • Bonjour,

    Coincidence?

    Juste au moment où je lisais ce post sur les voyage, j'ai reçu des gateaux marocains. C'est aussi une sorte de voyage, non?

    Tu décris parfaitement bien l'attente et la préparation. C'est ce que je commence à ressentir à propos du prochain voyage en Birmanie.

    Il y a deux ans, c'était l'Afrique du Sud. Jusqu'aujourd'hui, j'en garde des souvenirs merveilleux.

    J'aimerais partir plus souvent. Mais les contraintes familiales nous retiennent très souvent ici.

    Lorsque j'étais jeune, je rêvais de visiter le monde entier...

  • Massir,

    tu rêves de visiter le monde et tu le feras!
    T'es encore très jeune...et voyager n'a pas d'âge! J'ai une chère amie, Jeanne Hoskins qui à 93 ans, continue à parcourir le monde et arbore déjà 214 pays visités...
    je l'ai connue il y a trois ans au bout du monde...à l'île Robinson Crusoë, à 40h d'vaionsss d'ici!

    PS.Autre chose, je t'ai laissé un Comment (sur ton blog) sur l'égalité-inagalité dans les couples...Bonne lecture Lella!

  • Partir et s'évader... un vrai rêve et votre phrasé nous emporte et nous fait partager vos sentiments.

    Grand merci

  • Cher El Gréco,

    Je suis venue un jour sur ton blog. Comment, par qui je ne me souviens plus. L'important c'est qu'immediatement j'ai senti en toi un coeur comme je n'en croise pas souvent. Je suis vraiment ravie d'être sur le même chemin que toi, au moins pour un instant. Saches, que ta grandeur d'âme et égale à toi même et qu'il est bon de t'avoir trouvé.

    Puisses que nos chemins, un jour puissent se réunirent dans le monde des vivants à l'état physique.
    Bien à toi,
    Marie Christine

  • Pour répondre à la question que vous vous posez sur le nom de mon blog, c'est tout simple : il s'agit d'un "délire" avec mes collègues de bureau : nous étions en train de parler blog et je leur ai dit mon intention d'en faire un.... Il m'ont suggéré Dame Lolo et je me suis essayé au blog !
    Je ne voulais pas faire un blog trop personnel, j'ai donc choisi l'humour.
    Merci de vos visites

  • Salut c'est moi de Bordeaux, le jeune Blogueur et voici mon blog :
    http://haddoud.hautetfort.com

    Met-y pleins de commentaires et tu me diras comment tu t'appelles..
    a++

  • Entre préparatifs et souvenirs, le voyage est permanent. Aprsè l'arrivée que tu décris si bien ce que j'aime pour ma part c'est le premier trajet de l'aéroport au premier hôtel. Lorsqu'il se fait de nuit... c'est encore plus envoûtant. Véro

  • Je suis souvent partie car j'avais un père haut fonctionnaire de l'état français et en réalité je n'étais jamais bien où j'étais

    J'aurais toujours voulu être ailleurs, l'autre port d'attache (abidjan en côte d'ivoire, les vosges en france)
    Pour finir, je me suis détachée des lieux et maintenat être ci ou là n'est pas important tellement pour moi, ce ne sont pas les lieux qui sont importants, c'est d'y être avec des personnes que l'on aime

  • Bonjour, et merci pour ta visite sur mon blog! L'année dernière j'avais posté un billet sur le voyage et ses effets collateraux et introspectifs ( http://colonisation.blogspot.com/2006/01/24-voyager-sans-armure.html )
    En effet, il me semble que plus on se dépayse, plus on se rapproche de soi.

    Amicalement
    Titophe

  • "voyager sans armure" Je me suis delecté!
    c'est parfait
    As-tu compté le nb de tes pays visités ami?

  • Hello Rached, et merci pour ton passage sur Racisme et Histoire. Je t'ai repondu.
    Le nombre de pays visités? Euh, laisse moi faire une liste:
    - Cameroun (2 ans)
    - Tunisie (2 fois)
    - Centrafrique (2 fois)
    - Tchad (1 fois)
    - Gabon (1 fois)
    - Taiwan (3 fois)
    - Hong-Kong (avant la restitution a la Chine) (2 fois)
    - USA (au moins 20 fois, je n'ai pas compté!)
    - Irelande (au moins 10 fois)
    - UK (meme chose)
    - Allemangne
    - Suisse
    - Espagne
    - Portugal
    - Italie
    - Belgique
    - Hollande
    - Slovaquie
    - .... Il y en a peut-etre d'autres, mais il faut que je reflechisse. Ceci dit, bon nombre de mes voyages sont professionnels, donc peu prolifiques en terme d'echanges avec les populations autochtones. Le plus enrichissant a été sans hésitation mon séjour de 2 ans au Cameroun, surtout que je suis revenu "chargé" ;-)

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