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  • Les peupliers ne sauraient monter jusqu'au ciel

          Voyages culturels


    (Voyages sans bagages. Troisième escale).Le voyage a souvent un rôle ambivalent lorsqu’il a pour objet la visite de sites archéologiques et monumentaux ou de musées.

    D’un côté, il est considéré comme un facteur privilégié d’éducation et de sociabilité: il conduit le visiteur à mieux comprendre les particularités culturelles des communautés qui l’accueillent. De l’autre, il est identifié comme un risque majeur, en particulier dans les cas de sur-fréquentations ou lorsqu’il s’agit de sites fragiles.


    Dans la plupart des grands pays touristiques récepteurs (hors Etats-Unis et Royaume-Uni), les sites culturels sont de longue date gérés par les institutions publiques.

    Les recettes touristiques qu’ils génèrent sont pour l’essentiel réutilisées à leur profit. Elles peuvent être complétées par d’autres financements publics et privés. Mais, dans certains cas, les ressources provenant de l’exploitation des sites sont utilisées à d’autres fins que leur préservation et leur valorisation.

    La situation économique de certains pays peut le justifier. Il n’empêche qu’une telle logique conduit à surexploiter les ressources patrimoniales tout en réduisant les investissements nécessaires à leur préservation et à leur présentation. Plus grave, elle peut donner lieu à la création d’équipements touristiques, en particulier hôteliers, qui, lorsqu’ils sont mal situés et d’une médiocre qualité architecturale, nuisent à la qualité et à l’authenticité des paysages culturels.

    Les difficultés rencontrées pour élaborer et mettre en œuvre les programmes d’aménagement des sites d’Angkor (Cambodge) ou de Pétra (Jordanie) en témoignent.

    Au Royaume Uni, les recettes annexes (objets dérivés, vente par correspondance, restaurants) du National Trust, gestionnaire privé de plus de 500 édifices historiques et sites naturels, dépassent 75 millions de dollars. A New York, celles du Metropolitan Museum avoisinent les 110 millions de dollars.


    Un vieux proverbe dit : « Les peupliers ne sauraient monter jusqu'au ciel » .La croissance du tourisme mondial ne saurait être indéfinie ! Il est d'ailleurs difficile de regarder loin (...) car , comme l'écrivait Keynes , « sur le long terme nous serons tous morts » . Pour les dix prochaines années, les conditions d'une nouvelle expansion paraissent rassemblées .Le rythme de celle-ci néanmoins laisse place à une forte marge d'incertitude ».

    Mais le monde a hélas changé et la boulimie du voyageur est hélas freinée par de nouvelles frontières… Que faire ?

        (Suite et fin : boulimie voyageuse)