Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

My Point of View - Page 25

  • Ce n'est donc plus aux hommes que je m'adresse

    « Prière à Dieu »

     

    Voltaire était anticlérical mais il n'était pas athée. Toute sa vie, il fut déiste, croyant en Dieu, être suprême, mais refusant les dogmes et les rites qui, pensait-il, divisent les hommes et favorisent le fanatisme.

     Une religion débarrassée de ses particularités et répondant à la raison universelle serait le remède à l'intolérance : «  Moins de dogmes, moins de disputes ; et moins de disputes, moins de malheurs : si cela n'est pas vrai, j'ai tort.  »

    Ce n'est donc plus aux hommes que je m'adresse ; c'est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps : s'il est permis à de faibles créatures  perdues dans l'immensité, et imperceptibles au reste de l'univers, d'oser te demander quelque chose, à toi qui a tout donné, à toi dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne regarder en pitié les erreurs attachées à notre nature ; que ces erreurs ne fassent point nos calamités. Tu ne nous as point donné un cour pour nous haïr, et des mains pour nous égorger ; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d'une vie pénible et passagère ; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à tes yeux, et si égales devant toi ; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution ; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supporte ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil ; que ceux qui couvrent leur robe d'une toile blanche pour dire qu'il faut t'aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire ; qu'il soit égal de t'adorer dans un jargon formé d'une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont l'habit est teint en rouge ou en violet , qui dominent sur une petite parcelle d'un petit tas de boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d'un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu'ils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans envie : car tu sais qu'il n'y a dans ces vanités ni envier, ni de quoi s'enorgueillir.


    Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères ! Qu'ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l'industrie paisible ! Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l'instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam  jusqu'à la Californie , ta bonté qui nous a donné cet instant.


     Voltaire

  • C’est pourtant le plus fidèle ami de l’homme (6e & dernier)

    Une vie de chien?

    J’avais dix ans à peine et je fuguais, toute une demi-journée, à Hammam-Lif.

    Mon souvenir se fige au stade de cette ville, la nuit arrivant, face à un molosse noir et bien bati.

     

    Canin terrible et à moitié sauvage, il enfonça ses crocs dans ma jambe droite. Suivirent douze visites à l’Institut Pasteur de Tunis. Douze pénibles journées où mon père essayait de persuader son gosse qu’il fallait encore et encore une injection anti-rabique.

    Le traumatisme de la grosse infirmière armée d’une seringue en forme d’épée sanguinaire, qui choisit comme cible mon petit ventre, restera ancré, à jamais, dans ma mémoire !

     

    Vingt cinq ans plus tard, dans un parc de Sofia, en Bulgarie, surgit un chien.

     

    Un Doberman noir qui me barre le passage. À la nuit tombante, nous étions peut être les seuls êtres vivants dans ce parc. Lui et moi !

    Dire que j’ai passé ma vie à caresser et à embrasser les chiens, je retrouve en cet instant là, l’image effroyable de la « piqûre de la grosse infirmière » qui voulait me sauver de la rage !

     

    A ce jour, hélas, et ce depuis le parc de Sofia, je garde en moi cette peur incontrôlable face à un chien inconnu. Au désespoir de mon fils Alex, j’ai mis plusieurs mois à accepter la présence de sa belle Tigra, son bébé Rottweiler, aujourd’hui pesant près de 60 Kg.

     

    Mémoire quand tu décides de nous faire prisonnier de nos souvenirs d’enfant et de nous enchaîner par une phobie nouvelle, tu nous rends hélas esclave inconditionnel !

    L’Homme, petit cousin des algues et des bactéries. L’Homme, ce rescapé de la vie, cet hasard même de la vie, ce simple accident de la vie, reste et demeure une belle énigme pour l’homme.

    Quid de la vie ?

    Ramidus, notre grand-père de 4,1 millions d’années et Lucie, notre jeune grand-mère de 3,4  millions d’années, ne sont qu’un échantillon connu de cette curieuse espèce humaine, vivant dans une étoile qui n’est qu’une poussière dans une galaxie, qui elle-même flotte entre des milliards d’autres galaxies.

    Dans ce vertige spatial, l’Homme restera encore longtemps sujet d’énigmes et d’interrogations.

    Quid de l’invisible ? Quid de la dite vie dans l’océan Boréal ou dans les trous noirs de l’univers ? Et quid simplement de notre petite mémoire qui égraine les pages de notre vie ?

    Ces trois petites phobies que je viens de relater se veulent un simple exemple de l’impalpable et de l’incompréhensible mécanisme de la mémoire d’un jeune voyageur.

    775bde5cb4f2671f4a1d6d7c953260f9.jpg

    Un jour peut être, je serais moins phobique et je commencerai enfin à ne plus avoir une peur bleue des chiens errants, des cafards traînants et des araignées mystérieuses.

  • Khouya Laaziz

    Sidi, Lella

    Dans notre vie de tous les jours on est agacés et heurtés par certaines expressions courantes :

    Ya hajja

    Ya Baba

    Ya khali

    Ya ommi

     Khouya laaziz

    Ya Hadj

    Qui remplacent souvent: madame ou monsieur.

    Le comble, c’est quand ils vous disent « Docteur Najoua » ou « pharmacie Raoudha » pour

    ne pas dire  Docteur Untel ou pharmacie Madame Untel.

    Impolitesse et familiarité sont hélas au menu de cette salade...!

    Et gare à celui qui en fera la remarque.On vous répondra qu’on ne dira surtout pas Sidi et que le seul sidi est le Bon Dieu, que Monsieur est français et que les Dames cela portent uniquement un prénom !

    Madame Raoudha ni Madame Fatouma….ne sont point des Madame Claude, elle portent bien un nom et un prénom, soit une identité complète et courtoise.

    A tout seigneur tout honneur et à chaque appellation son degré de courtoisie !

  • NON AUX TAXIS CACOPHONIQUES

    Un taxi sur autoroute

    Ne voulant déranger ni chauffeur, ni accompagnateur, à 6h du matin, pour aller à l’aéroport de Tunis-Carthage, je prends un taxi !

    Il est jeune, baraqué et camouflé par de grosses lunettes noires. Le taxi a trois portes branlantes mais se veut propre en début de journée. Le trajet n’est que de 15 minutes, d’El Menzah VI à Tunis-Carthage…

    Soudain, le vacarme du silence est envahit par une voix rauque et langoureuse. A ma demande de baisser légèrement le volume de la radio, le chauffeur prend une cassette l’enfile dans sa radio et augmente le volume ! La voix de la radio fait place à des psaumes religieux.

    A ma nouvelle demande de baisser le volume il double la dose derechef ! A ma troisième demande il freine sec sur l’autoroute et me dit que face aux paroles de Dieu il faut s’incliner et écouter !

    Face à mon insistance courtoise de baisser légèrement le volume son verdict fut net et sans appel :

    - « Vous écoutez sans parler ou vous quittez mon taxi ! »

    Je quitte le taxi en pleine autoroute et me livre au flots de voitures rutilantes et pressées qui n’ont que faire d’un passager armé d’une valise qui doit attraper son Vol !

    Non, je ne peux accepter le dictat d’une cassette de radio, d’un chauffeur à l’esprit enturbanné et d’une dictature matinale dans un pays de liberté !

    Non, à ce commandement du matin, à ce chauffeur d’un autre âge et d’une autre ère et encore non et non à la « non courtoisie » vis-à-vis du client.

    Quant à vouloir projeter sa foi par mégaphone matinal n’est peut-être pas le meilleur moyen de l’exprimer !

    La foi tout comme la sexualité par exemple sont des domaines intimes et privés à ne pas trop exposer ! La noblesse de la foi est par essence et définition sa discrétion.

    La communion avec Dieu est directe et n’a guère besoin de passer par la foule.


    Le hasard grand seigneur me trouvera rapidement un taxi pour attraper de justesse mon avion vers un autre monde…