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Voyage - Page 3

  • Touriste ou Voyageur ?

    Voyager est un métier ?

    "Les êtres sensibles sont innombrables et très différents les uns des autres. Certains nous aident, d'autres nous blessent, mais, parce qu'ils souhaitent le bonheur et refusent la souffrance,Tous sont égaux."  Le Dalaï Lama 

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    Quel point commun y a-t-il donc entre un touriste et un Voyageur ?

    Au fait aucun ! On commence sûrement par être un jour touriste, puis on peut mordre au virus V et devenir un jour Voyageur et plus tard Grand voyageur. Ce dernier aura même la chance et le besoin d’aller plus loin pour se muer en explorateur , en ethnologue et anthropologue, car sa soif de connaitre est insatiable et son savoir de plus en plus infinitésimal en découvrant un bout de monde !

     Cela fait des lustres que j’ai mordu à ce virus par un timbre poste que m’a offert mon père (mon Dieu sur Terre) à l’âge de dix ans. Deux énigmes sur 2 cm2. Un éléphant en dessin et Royaume du Laos en texte…ce soir là, dans mon immense chambre-bureau-foutoir donnant sur les cyclamens du Boukornine à Hammam-Lif, j’ai décidé d’aller voir un éléphant en forêt et de découvrir cette double énigme, un Royaume et le Laos !

     Etant entré à l’école à 4 ans j’ai brûlé certaines étapes sans le vouloir et je me trouvais un jour à  19 ans, étudiant en sciences politiques en Allemagne, au cœur de ce Laos et de surcroit ma petite carte de presse pigiste jouant le messager-involontaire-foufou-inconscient entre deux frères ennemis :Souvanaphouma et Souvanaphang qui sont à la tête d’un Laos dépecé en deux parties autour deVientiane et Luang Prapang la capitale impériale. J’ai navigué sur un Mékong charriant des millions de tonnes de terre rouge sur une petite embarcation…canardé par des snipers des deux bords…Ni peur, ni conscience…mais « adrénaline » !

     C’est cette inconsciente recherche d’adrénaline qui me poussa et me pousse toujours et encore à aller vers les difficultés dans des contrées nouvelles et de plus en plus éloignées et compliquées !

     Oui compliquées. Car le monde s’est ouvert par Internet certes mais fermé par ses stupides frontières et satanés visas. Le monde devient otage, non plus de colonisateurs mais de puissances avides de matières premières et de points d’ancrages. Tout cela catalyse les corruptions des chefs et féodalise les peuples. 

    C’est vers ces peuples très souvent opprimés que je suis allé 

    et depuis mon premier voyage de lycéen (en scout) à Chamonix j’ai frappé aux portes de ce peuple en demandant de vive voix et avec ma précieuse arme voyage (mon sourire) un café à partager chez eux ! Un seul pays me refusa ce luxe suprême sur 194 : A Ahvananen, Aland, au Nord de la Finlande et du cercle polaire. J’ai finalement acheté avec mon fils Nan un sachet de thé…résonnée à la dernière porte de maison (qui nous a refoulés) demandant cette fois de l’eau chaude pour faire un thé : la plus belle soirée de ce voyage chez cette dame du Nord…

     Et cette recherche d’Adrénaline qui me fait fuir confort, réceptions et draps douillets pour aller combler mes millions de lacunes en allant vers l’Autre. Cet humain qui est nous. Cet autre qui est nous. Ce X qui est un reflet de notre Y !

    Suivirent 52 pays en auto-stop durant mes premières études et un premier ouvrage « Machu Pichu, 44 000 Km en Amérique latine » à 20 ans….

     C’est ainsi que j’ai en reporter assisté  ou couvert (c’est trop dire)  plusieurs guerres, du Vietnam où j’ai essuyé ma première rafale de mitraillette au Rwanda, en passant par le Kosovo, le Soudan du Sud ou le Paraguay qui me mit quelques jours aux arrêts…

     De tout cela je ne voyais nul danger, mais extase et encore plus envie de comprendre l’Autre. Une nuit de prison à l’aéroport de Miami (visa périmé de Nan à nouveau) ou une autre en Amérique latine suite à un coup d’Etat restent ancrés comme des moments heureux car si riches en émotion humaine !

    Quand trouverai-je le temps d’écrire, par exemple mes aventures à Asmara, la Roma del Africa, en 2009,  quand trois militaires me mirent en joue, en pleine montagne érythréenne …pour signer la fin DU  voyage ?

     Je reviens d’un long périple à la hussarde, non préparé et mal élaboré, mais qui fut un des plus riches de ma vie en rencontres et expériences humaines. Un périple ponctué de 10 à 20 Km de marche à pied par jour, dans la forêt des pygmées ou sur le sol de Tanger et de dizaines et dizaines de rencontres toutes aussi riches que sincères ! Merci !

    Je vais essayer de griffonner quelques papiers :

     

    -          1/ Au cœur du Maroc à Ceuta l’espagnole et virée vers Chefchaouane en bleu clair et foncé

     

    -          2/ Insolite RCA, divisé en trois papiers…

    -          Arrivée sans visa en Centrafrique

    -          Un poisson grillé au bord du fleuve Oubangui-Chari

    -          Chez les vaillants  pygmées de la RCA

     3/ Une soirée à Tanger à l’hôtel de Sir Churchill. Ch 136.

     Voyager est un métier …? Oui @ chacun sa croix et avec bonheur…

    dans une jungle où " L’homme est relativement le plus manqué de tous les animaux, le plus maladif, celui qui s’est égaré le plus dangereusement loin de ses instincts." (Nietzsche)

     

  • Guerre de bouteilles à Nabeul =)

    Un si beau jardin à Mrazgua

    Une incroyable aventure dominicale, à Nabeul, ce dimanche de Ramadhan, alors que le soleil ne flirte avec le firmament avant de sombrer comme une magique boule de feu, dans notre « Mare Nostrum », notre si belle Mer Méditerranée !

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    Lancée, en janvier 2010, notre campagne KIWANIS pour le recyclage de 50 millions de bouteilles en plastique jetées, chaque année, sur les trottoirs et plages de Tunisie, commence à s’apparenter de plus en plus, depuis « La Révolution », à un combat de Donquichotte contre ses moulins à vent…

    Ce dimanche, je repasse à El Mrazgua, à la sortie de Nabeul vers Hammamet, devant notre si joli KIWANIS COLLECTOR vert qui abrite  1000 bouteilles en plastique.  A ma honte, la porte de cette cage est à nouveau sans cadenas (volé à nouveau) et le fond plein de tout ce que peut contenir une poubelle !

    Armé de quatre sacs en plastique, je vide patiemment TOUS ces détritus et achète un nouveau cadenas ! Entretemps, je m’arrête à une dizaine d’endroits pour récolter dans la malle de ma grosse voiture bleue quelque 120 bouteilles jetées sur le sol de Nabeul…

    Arrivé à nouveau face au Kiwanis Collector je me dis qu’il faudrait impliquer les trois voisins d’en face et demander leur aide pour « avoir un œil sur ce Collector piraté et visité…»

    Waww ! Quel voyage ! Trois maisons. Trois mondes.

    La première Villa de Maître ne répond qu’à mon 20e coup de sonnette !

    Il sort de son garage au volant d’une triste Peugeot grise et me nargue du haut de son mètre 65 et 90 Kg !

    -        «  Quoi, vous voulez que je surveille votre cage ? Mais vous êtes qui vous, pour me demander chose pareille ? Sachez que mon père est pharmacien et mon frère médecin à Nabeul ! Donc, nous occuper de bouteilles en plastique… c’est… Mais, je vais penser à vous aider peut-être. »

    La deuxième villa : Une dame aussi belle que charmante me nargue du haut de son 1m77 et 62 Kg pour me dire à 30 minutes de la rupture du jeûne :  

    -«  Mais vous n’avez que cela à faire ? Demander aux gens en vacances à Nabeul de s’occuper de VOTRE écologie et de vos bouteilles à recycler ?»

    - « Mais Madame, c’est une campagne nationale, avec des centaines de Kiwanis Collectors à travers la Tunisie ! Nous installons ces « cages métalliques » et des jeunes prendront GRATUITEMENT toutes nos bouteilles, pour les revendre à l’Anged du Ministère de l’Environnement, à 16 millimes pièce et avoir ainsi un certain revenu ! »

    -«  Monsieur, vous gagnez quoi vous dans cette histoire ? Qui vous a prêté cette grosse limousine allemande ? Expliquez-moi tout ! »

    - «  Madame, je ne suis que le chauffeur d’un Patron FOU ! Il croit au recyclage du plastique, car dans 10 ans on aura 5 milliards de bouteilles jetées sur la bonne terre tunisienne, avec un petit délai de 450 ans pour se désintégrer ! Adieu tomates, poivrons et olives »

    -«  Oui, votre patron écologiste est FOU ! Il faudra juste attendre un nouveau Gouvernement  et l’Etat s’occupera, comme en Norvège,  de nous, avec 4 poubelles devant chaque maison ! »

     

    La troisième maison est toute de blanc vêtue

    et bardée d’une belle plaque bleue en céramique arborant un prénom magique BRUNO ! Seigneur, aurais-je la force de sonner à une 3e porte après ces deux refus et dialogues de sourds avec des gens qui ne daignent pas « parler ou dialoguer avec un écolo de dimanche » ?

    A la guerre comme à la guerre ! Je sonne.  1, 2, 3 et 4 minutes passent et je n’arrête pas de tambouriner à la lourde porte !

    Soudain des voix. Non humaines ! Le son, le cri, la voix de deux gros chiens ! RIP Tigra (notre Rottweiler) et j’ai encore plus envie de sonner à cette mystérieuse porte blanche bardée de beaux clous noirs.

    Soudain, la porte s’entrouvre puis  s’ouvre ! Une nymphette se glisse à l’extérieur et du haut de son 1m55 me toise en souriant !

    -        «  Je souhaite parler à la maitresse de Maison ou au propriétaire SVP ! »

    -        Une seconde nymphette, stylée, jupette brune et chemisier noisette me sourit et me dit :

    -         «  oui, que puis-je pour vous ? »

    -        «  Mademoiselle, puis-je parler à …. Monsieur Bruno, dont le nom est sur la, porte ? »

    -        Sésame ouvre-toi ! Les yeux s’écarquillent et la porte se referme d’un coup.

    J’attends deux longues minutes et reviens tristement vers mon Kiwanis Collector pour commencer à glisser, une par une, la centaine de bouteilles que j’ai dans mon coffre !

    Absorbé par mon travail « d’éboueur de dimanche » je ne vois pas la Brunette en chemisier Noisette transparent qui se dresse face à moi et me tire légèrement par la manche en me disant :

    -«  Qui dois-je annoncer à Monsieur Bruno SVP ? »

    Cette fois ci, ras le bol des éboueurs et des chauffeurs en permission ! Je lui lance :

    « Dites que le Dottore souhaite le voir maintenant ! »

    30 secondes plus tard, c’est une 3e soubrette qui arrive, plus élégante encore et qui me dit dans un français châtié :

    -«  Monsieur Bruno vous prie de le rejoindre au bord de sa piscine ! »

    Wawww ! Miraculu, miraculus ! J’oublie ma tristesse mes P. de bouteilles, ma longue bataille écolo, mes cages métalliques saccagées et ces voisins si peu coopératifs, à la vue de …. Ce jardin !

    Imaginez, une résurrection, avec un éveil à la Vallée de Mai à l’île de Praslin, aux Seychelles ! Un jardin de 4 000 m2 qui va de la route à la mer, lovant 420 superbes palmiers, des cactus de Lanzarotte et de Guadeloupe, des Yucas Dracena du Mexique, des Lauriers de Croatie, des lianes du Venezuela et tant de flore exotique que l’on se dit tout simplement : CARAMBA !

    Il est là ! Torse nu et épaisse lunettes noires ! Une bonne soixantaine et un verbe sûr, gai et convivial ! Ses amis quittent leurs transat, saluent respectueusement le Dottore et s’éclipsent ! Son épouse à la Particule de Marquise certaine, me tend la main pour un baiser courtois et seigneurial…

    En dix secondes Senior Bruno a jugé la situation me fixe, me scrute, me scanne, me transperce et lâche sa sentence :

     -« C’est Ramadan c’est vrai…mais pas pour nous deux je pense…puis-je vous inviter à déguster avec moi, un petit Blanc pays et des noix de Cajou qui viennent directement de la Guinée Bissau ? »

    20 minutes peut-être ! 20 ans sûrement ! Un voyage dans le temps et tant de choses échangées avec ce grand banquier privé et Industriel italien en vacances en  Tunisie. Pays  qu’i l a choisi, depuis 40 ans, au mois d’août, tout  en gardant s les six membres de son personnel à sa disposition 12 mois sur 12 ! Au cas ou… une envie de rêve sur plage pour fuir Turin ou New York ou Paris !

    A la fin de ce fabuleux et rapide voyage dans le temps, Bruno s’excuse face à ses invités pour m’accompagner à ma voiture et à passer 10 minutes avec moi à enfiler une par une les 120 bouteilles en plastique de ma malle arrière dans cette belle cage verte, avec la promesse d’y veiller personnellement !

    La vie est un Voyage ! Le tout est d’en bousculer certaines étapes et d’en faire de riches escales de notre périple !

    Gracias a la vida !

    http://www.cigv.com

     

  • ARNAQUE à Genève :(

    Baisser sa garde peut être fatal !

    Emporté par les alizés de la vie, fouetté par les brises du hasard et caressé par les vents du Sud, le Voyageur a toujours une étoile qui luit:) 

    Une petite étoile, d’une lointaine galaxie qui se veut protectrice et presque divine !

    Vaya con Dios!  (R. E.

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    Dire que j’ai eu la chance de braver monts, collines, montagnes, volcans, marécages, îles lointaines, pays en guerre, pays clos, pays en dictature aveugle et surtout connu de près tant de mercenaires (Bob Denard par exempleaux Comores), tant de gros et petits voyous, tant de trafiquants de toutes sortes, tant d’aveugles policiers ripoux, tant de gens dit « Lie populaire » et surtout couvert  4 guerres dans 3 continents….

     

    Maman, sur une carte murale, posait ses petits clous colorés pour suivre à 5000 ou 15 000 kilomètres les péripéties de son « fou voyageur » pris chez les coupeurs de têtes, Jivaros, de l’Equateur ou en prison en Bolivie, avec l’ensemble de la presse étrangère, lors du 146e Coup d’Etat du pays…

     

    De partout et toujours, du sombre Vietnam en guerre au Laos déchiqueté  par deux frères ennemis (mes amis, Souvanaphuma et Suvanauphang (entre Luang Prapang et Vientiane) jusqu’à l’avion de l’Espérance  ESS, pris en otage au Nigéria où j’ai eu le privilège de servir d’intermédiaire entre nous (supporters et joueurs) pris en otage par de sombres  autorités portuaires qui voulaient à chaque minute une nouvelle taxe pour « lâcher l’avion privé » sur Tunis.

     

    Toujours cette petite étoile du Voyageur brilla et fit de sorte qu’aucun incident grave ou réel n’arriva !

     

    Voyager est un métier. Ecumer 193 pays dans 52 en autostop vous forge (théoriquement) un homme ! Le voyageur devient étranger à lui-même, le nez au vent, la pupille dilatée et l’oreille aux aguets ! Son arme, sa seule arme dans ce vaste monde est double : son sourire et sa vitesse de cogitation ou d’analyse de la situation… Le tout est de réagir avant l’Autre… et de parer ainsi tout feu et toute salve ! Les secondes d’avances prises sur l’adversaire ou simplement l’Autre sont la meilleure des assurances vie…

     

    Mais, la faille arriva au lieu le plus inattendu du monde. Au pays dit le plus sûr et serein de la planète ! 


      

    Est-ce la grosse fatigue « past-révolution » ou bêtement le fait de « baisser sa garde » ?

     

    Je rentre d’un doux havre de paix, du pays de mes huit longues (ou courtes) années d’études, de cette île au cœur d’une Europe unie, de cette îlot souverain et jaloux de son exception et de sa richesse. La Suisse.

     

    Sur le quai du Mont Blanc et au coin du For Seasons Hôtel des Bergues à Genève, où nous attendent des amis pour un apéro de fin de journée, le trottoir se remplit soudain de monde.

     

    Insolite spectacle. Un jeune quadra trapu et musclé, en tee short blanc,  accroupi par terre face à un mouchoir vert déployé, sur lequel trônent trois petites boites blanches de 7cm de côté. Curieux de nature je m’approche et découvre la voix nasillarde et roumaine du jeune trapu qui crie « ici casino, ici on gagne ! ». Il demande 100€ à un monsieur et lui demande de lui dire où se cache la perle blanche qu’il vient de mettre dans une des trois boites ! Il brasse ses boites et au passant de deviner….Un spectacle que j’ai dû croiser cent fois entre Kichinau en Moldavie, à Sao Paulo au Brésil, à Kinshasa  en RDC, à Cali en Colombie ou même à Napoli tout simplement, sans jamais m’y attarder plus que 20 secondes…

     

    Ici, je m’attarde à voir de prêt le spectacle. Trois hommes jouent devant moi en 60 secondes et deux gagnent ! Me voyant souriant et le regardant, le Roumain prestidigitateur me tend deux billets de 100€ et me dit :

     

    «  regardes bien, prends ces deux billets et si tu me dit , dans quelle boite est la perle blanche, ces euros sont à toi ! »

     

    Interloqué, je venais au faite de bien vérifier que la perle était sous la boite Nr 01 et coninais à sourire en découvrant que les 200€ étaient déjà dans ma main ! Profitant de « ma béatitude infantile » il me dit tout de go :

     

    -          « Show you monay, montre-moi seulement TON argent ! »

     

    Soudain deux puis tropis jeunes me tirent par la manche et me disent : » « vite, vite, vite donne luis l’arengnt, tu as de la chance , c’est pour toi un jack pot ! tu vas gagner ces 200€ en une seconde !

     

    En semi-défense, sans trop y penser et loin d’être sur mes gardes, j’ouvre mon porte monnaie

     

    et lui montre un billet de 50€, sagement plié en deux…. Il avance sa main, farfouille et sous mes yeux extirpe 4 blillets de 50€ de mon porte monaie…et le voici avec 400€ en mai me demandant de lui montrer la boite pleine…mais …en les bougeant une nouvelle fois.

     

    J’hésite. Je ne réalise toujours pas et rien. Voilà que trois hommes me tirent par la veste et me disent mais TU dois maintenant jouer et vite et prendre tes 400€. Vite ! Vite ! Viiiiite !

     

    Mon accompagnatrice est happée par un 5e sbire pour l’éloigner de l’arène… Déjà plus de 30 secondes écoulées et leur pression commune face à ce si bel hôtel de rêve de Genève…me laisse montrer du doigt…la boite vide !

     

    Tout s’arrête ! Le trottoir se vide ! Le roumain met en poche son tapis de fortune, ses 3 boites et mes 200€ !

     

    Waw ! Je réalise ! et j’ai HONTE tout simplement. Honte du petit voyageur que je suis. Honte de me « faire entuber de la sorte », honte de m’être conduit comme un novice chez le curé du village. Honte tout simplement.

     

    Je fais 100 mètres et m’assois par terre sur une marche de maison. Cinq longues minutes à réfléchir et à me dire : «  Merde, faut simplement oublier et aller faire la bringue avec nos amis du For Seasons ». Non, ça ne passe pas. Je suis Voyageur et cette bêtise n’est pas mienne, moi qui ai visité une centaine de casinos du monde sans jouer un seul kopek, par principe !

     

    Comment retrouver ma bonne humeur et effacer cet incident de ma mémoire ? Honnetement je me sens cocufié à l’âme et furieux contre ma désinvolture. Il faut trouver une solution, non pour récupérer ces 200 euros, mais pour sauver l'honneur du voyageur-qui-baissa-sa-garde ... Comment ?

     

    -          A la 6e minute. Nous revenons vers le haut de la rue en bord du Lac Léman. Là, je découvre, l’un des cinq acolytes. Je bondis vers lui…

    -           

    -          «  Vous n’avez pas voulu m’écouter, il ne fallait pas jouer avec ces Albanais, Bosniaques et Roumains. Maintenant il ne faut surtout pas aller à la police, car vous aurez une double amende de jouer au casino dans la rue. »

    Face à ce discours mensonger je déploie ses armes à lui et ses compères. La vitesse d’action et lui dit :

     

                1/ Tu as eu combien d’euros des 500€ (et non 200) que je lui ai donné ?

                2/ Tu vois ce téléphone, toutes vos photos sont enregsitrées !

                3/ La police vous tous sur un fichier et si je dépose plainte, vous êtes cuits !

     

    Devant cette avalanche de nouvelles innatendues, celui qui voulait jouer au Samaritain, nous demande 2 minutes, pour demander « au Roumain » de restituer la moitié de la somme et… il se précipite vers l’autre chaussée. Je le poursuit. Il rentre dans un jardin abondonné et triste. Je le suis. Il me voit prend son téléphone et hurle… avec l’air de prendre Jupiter et Lucifer à témoin… je le suis. Il disparait.

     

    Soudain parait un policier sur sa moto. Je me plante denat sa BMW, l’arrête et lui dit tout de go :

     

                -« je viens de faire une petite bêtise »…lui raconte la chose…et lui demande conseil

                -«  Allez à la deuxième rue à gauche porter plainte et verifier tous les catalogues…."

     

    7e minute. Je reviens vers ma compagne de voyage et m’appercois que le trapu-bandit-roumain est à 3 metres de l’atteindre tout en étant suivi par celui qui avait promis de lui demander de restituer 100€

     

    8e minute. Le premier tend 100€ à ma compagne avec un geste magnanime de grand seigneur qui partgae la perte de l’ami…

     

    - " Non Monsieur, vous n’avez aucun choix, vos photos sont dans mon téléphone (faux, certes) et je vais aller à la police pour la reconnaissance des photos…je crois même que la votre porte le numéro 34."

     

    Je le vois blemir et flechir…il me tend 50 autres euros et me demande garder les 50 restant pour se payer une bonne bière….

     

    Plus tard, à la fête de triathlon de Genève , deux jeune policiers (fille et garçon) m’avouent que cette arnaque coutumière à Genève est liée à la loi des jeux et donc NON criminelle…

     

    Le soir à l’hôtel, je découvre une large affiche prévenant les touristes de Genève, avec photos à l’appui contre ces « bandits sur trottoirs » avec ce commentaire « Vous ne reverrez jamais votre argent…»

    Actuellement les autorités proposent des flyers indiquant les dangers du bonneteau (vous ne gagnez jamais!), ce moyen entrepris reste bien trop faible face à l'ampleur du p...hénomène. 

     

    Comme quoi dans la vie, baisser sa garde quelques secondes peut vous coûter des remords beaucoup plus chers que des euros…à Genève !

     

    Vaya con dios

     

  • Vagabondage matinal...à Tunis

    Entre deux lacs…un monde !

     Ce dimanche, c’est entre le Lac 1 et le Lac 2 de Tunis que j’ai décidé de faire ma longue marche matinale tout en laissant ma voiture sur les berges langoureuses du second. Une simple page de vie ...

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    Que de surprises en si peu de temps !

     

    Le Curieux  manège de ces Libyens aux grosses voitures japonaises est charmant. Ils fuient la guerre, les bombes des mercenaires de Gadaffi et ceux de l’Otan pour venir se réfugier en Tunisie. Rapidement un petit groupe est formé et je les « force à me suivre » dans mon escapade vers le Nord. Ils se lâchent, parlent, discutent et déclarent tout simplement :

     

    -        « Votre pays, la Tunisie, a accueilli plus de 200 000 réfugiés, à Ras Jdir, à notre frontière libyenne. Et, vous n’avez dit ni Ouf ! Ni Oh ! Vous fûtes dignes, nobles et courageux. Avec vos moyens du bord, vous avez ouverts vos cœurs et vos maisons ! Merci Tunisie ! »

     

    -        « Aujourd’hui, vous recevez (en plus) d’autres réfugiés dans vos grandes villes dont 5 000 à Djerba ! Des réfugiés 5* cette fois, qui fuient la Libye pour les mêmes raisons que les 200 000 réfugiés de Ras Jdir ! Nous, nous sentons ici au Paradis ! En Tunisie, déclare ce jeune en jeans délavés et en  barbe de 3 jours bien taillée, nous avons à gogo, bière, filles, sécurité, hôtels et surtout appartements (chékka) à bon marché et encore des grandes surfaces où l’on trouve de tout ! En plus, ni visa, ni formalité ! Nous sommes plus de 20 000 à avoir quitté ainsi la Libye avec nos familles et voitures et quelques bien précieux pour « attendre en Tunisie » ! Demain il fera jour… »

     

    Ils sont dignes. Ils sont fatigués de la guerre et comptent chacun un mort ou un blessé grave dans leur famille. Pris en tenaille entre les bombes de l’Otan et de Gadaffi, ils fuient leur pays après avoir « essayé » de monter au front. La majorité de ces 20 000 nouveaux Libyens sont en famille et cherchent un brin de paix et un zeste d’oubli…Sans plus.

    Plus loin, en suivant un sentier marin pour aller vers le Lac 1

     C’est une épaisse fumée noire qui me prend à la gorge. Pauvres de nous ! C’est une énorme poubelle à ciel ouvert, où certaines usines (Levure pâtissière Vanoise etc.) viennent jeter leurs déchets au bord d’un des plus beaux lacs du pays ! Le plastique et les bouteilles vides chevauchent les cartons pour aller vers un brasier à ciel ouvert…

     

    Soudain, à un tournant, une Fiat 127 rouge avec des plaques bleues de location à côté d’une Super 5 noire, série 47. Deux modèles de musée. Ou presque. Les portières sont largement ouvertes et les sièges vides. Je m’approche …et m’approche encore pour découvrir sur le siège du conducteur…un gros bloc métallique rouge. Une glacière rouge, laissant paraitre des canettes de bière Celtia

     

    Le décor semble irréel. Un gros avion toutes les 3 ou 5 minutes semble raser l'eau et ces deux voitures abandonnées pour piquer sur l'aéroport de Tunis-Carthage! Un Lufthansa suit un Dubaï Airlines tout aussi prestigieux. Au large, le bleu du lac prononce ses teintes et me ramène vers mes océans du monde... la clef des champs est toujours si présente. Le soleil radieux, l'air frais et le calme de ces lieux en font un havre d'oubli, de paix...

     Soudain un cri ! Soudain un souffle chaud à mon cou

      Je me retourne et suis face à face à un hirsute personnage filiforme qui me tape sur l’épaule et me dit :

     

    -        « Pas de problème Monsieur, tu veux une bière tu te sers, mais à une condition, viens t’assoir avec nous, sur le sable, au bord de l’eau ! »

     

    Aussitôt dit, aussitôt fait

     Me voici assis avec deux jeunes de 22 ans et un de 60 ans environ aux lunettes noires sobres et méchantes. S’engage une discussion décousue… et leur fait plaisir en trinquant avec eux et les laisse parler et surtout répondre à mes questions.

     

    -        « Pourquoi une voiture de location Ahmed ? »

     

    -        « Les voitures sont chères, camarade. Moi, j’ai le privilège de rouler en voiture sans l’acheter et la loue chez un ami, sans dépôt aucun et pour 35 dinars (18€) par jour tous frais inclus »

     

    -        « Pourquoi tant de bière à 10h du matin ? »

     

    -        «  Tu veux devenir le future Président du pays ? On sera 3 millions à voter pour toi si tu baisses le prix de la bière de 50% »

     

    -        « Non ! je préfère dans ce cas doubler le volume, passer à 450cc et légèrement augmenter le prix, sans le doubler. On gagnera en emballage et en équité »

     

    -        «  ça y est ! On vote tous pour toi ! Vive la Révolution du peuple ! Vive la Tunisie du peuple ! »

     

    Trente minutes de pur bonheur avec ce trio inconnu qui m’a ouvert son cœur et partagé sa bière, son butin de guerre et d’évasion… à quelques encablures de centaines d’appartements à 2000 et 3000 dinars le m2. Mille Tunisie, dans cette Tunisie !

     

    Dieu, quand est-ce que ce pays se remettra en marche ?

    Quand est-ce que l’on se fixera comme objectif, de devenir le Singapour de la Méditerranée ?

    Ojala ! disent nos amis Espagnols ….

     

     

     

     

    Rached Trimèche

     

    Vadrouilleur du dimanche 

     

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