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Voyage - Page 2

  • BLANCHIMENT D'ARGENT et découverte de ... Tanger !

       Tanger

    Escapade marocaine

      Quatre jours de transit au Maroc.  Sur le chemin de mes pygmées de Centrafrique, pour essayer de découvrir Tanger la mythique et Ceuta, la colonie espagnole, implantée au cœur du Maroc. Le hasard, ce seigneur et maître des voyageurs m’offrira, à 620 mètres d’altitude, en prime et en cadeau de Noël anticipé, la découverte de Chefchaouen, village bleu accroché aux gorges de l’Atlas.

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    "Le détroit de Gibraltar : 14 Km seulemnt..."

    Tout commence à la station de train, Gare de Casablanca-Voyageurs

    Une petite heure à tuer sous la canicule estivale marocaine. Une fraicheur volée au jardin de l’hôtel Ibis à la sortie de cette gare. Une bière fraiche, une compagnie agréable et un jardin édénique font de cette heure un doux moment volé à la vie. Voilà, que je m’aperçois soudain que mon train de Tanger va partir dans quinze minutes. Dans ma précipitation de départ, je laisse sur la table du jardin le fond de mes poches…

    Dans le train, je veux dès le départ, téléphoner à Tanger pour m’assurer que mon contact va bien  m’attendre à 22 heures. Caramba ! Zut de chez zut ! Mon sacré téléphone portable a disparu ! Le pire, c’est que sa carte Sim contient tout le répertoire de ma prochaine visite chez les pygmées et que c’est une puce post-payée, autrement dit, celui qui aura mon téléphone pourra se délecter des heures durant avec New York, la « Big Apple » qui fait rêver tant de jeunes, ou Sydney qui attire tant de voyageurs. Une facture de quelques milliers de dollars m’attendra à Tunis.  

    Sacrés Marocains !

    Tout le wagon se met en branle-bas de combat. Six personnes téléphonent chacun à ses contacts de Casablanca pour aller vers la « gare voyageurs » et à l’hôtel Ibis pour retrouver mon sacré téléphone qui a pris la poudre d’escampette. Au centième essai peut-être, Aïcha, la belle brune au joli ventre de… huit mois, change d’expression, arbore un fabuleux sourire, me tend son téléphone et me dit : « Essayez de parler en arabe très simple, vous avez en direct l’homme qui a votre téléphone ! »

    Bouddha existe. Bouddha a trouvé mon téléphone. Bouddha a toutes les solutions.

    L’homme  refuse de comprendre de déposer uniquement la puce à la réception de l’hôtel et de garder le téléphone comme cadeau. La future maman, ma voisine, reprend l’appareil et lui explique la même chose dans un jargon inextricable. Le sieur Voleur de Casa, refusera toute transaction et me poussera à trouver, un samedi soir, une aimable personne à Tunis qui puisse contacter Tunisie Telecom en mon nom et avec le numéro de ma carte d’identité pour bloquer cette fameuse puce de téléphone. Le voyage continue et adios  mon calepin téléphonique. L’imprévu sera sûrement plus excitant…

    Churchill nous attend

    Tanger, enfin. Le réceptionniste au sourire mielleux n’a cure d’écouter mon histoire à l’hôtel El Minzah.

    -« Désolé, Docteur, je ne peux vous attribuer, à ce prix préférentiel TO, que la petite suite du deuxième étage qui vous a été allouée par le directeur général en personne, au prix d’une chambre double. »

     -«  Je préfère reprendre le train pour Casa, vous payer ma nuit, déserter l’hôtel et refuser votre offre de gascon. Désolé Monsieur, je suis venu du bout du monde pour passer la nuit dans un lit mythique que j’attends depuis longtemps… celui de Sir Churchill, un des célèbres clients de cet hôtel cossu et discret de Tanger. »

    Non, le monsieur refuse et me vend une demi-promesse :

     -«  A votre retour de Ceuta, dans deux jours, on vous offrira avec plaisir, la suite de Sir Churchill. »

    Il tiendra sa promesse.

     Retour vers Tanger

    Le rêve de mon enfance enfin découvert en ce mois de septembre 2011. Une ballade en voiture autour de cette ville me laisse rêveur et interrogatif. Vers le Cap Spartel, les grottes d’Hercule sont une série d’excavations envahies par l’eau à marée haute. L’ouverture de cet endroit mythique est en forme de carte d’Afrique renversée. D’après la légende, c’est ici qu’Hercule se serait reposé après avoir creusé le détroit de Gibraltar

    Que dire  de cet hôtel niché dans une falaise, arborant cinq lourdes étoiles et offrant à sa majesté le roi un appartement flottant ? Que penser de ces nombreux palais princiers saoudiens dont la construction rapporta à Tanger l’équivalent d’un million de touristes ? Des palais abandonnés qui serviront à organiser deux fois par an, une certaine « bamboula » à coups de dizaines de milliers d’euros. Que penser de ces centaines d’immeubles neufs à perte de vue, poussant comme des champignons et arborant en lettres noires et invisibles : « blanchiment d’argent assuré » ?

    Les Espagnols, distants de 14 kilomètres à peine, de l’autre côté des colonnes d’Hercule, profitent de cette nouvelle place financière et touristique pour investir leurs nouvelles « rapides fortunes ».  De temps à autre, un entrepreneur disparait, la tour d’acier s’arrête de grandir, et ceux qui ont payé 10 ou 90% du prix d’achat n’ont plus que des yeux pour pleurer. Ainsi vont les finances dans le nouvel Eldorado marocain.

    @suivre : Une nuit chez Sir Churchill dans la mythique suite 136

  • Ni hôtel, ni passeport, ni visa : Vaya con Dios !

    FORCER L’AEROPORT  DE BANGUI ? 

     (Suite 1). Une fois à bord du vol Royal Air Maroc Casa/Bangui, au lieu d’être enfin heureux et rassuré d’être à deux doigts du but espéré, départ vers les Gorilles à dos argenté de la Centrafrique, ma mémoire, cette coquine, me joue de vilains tours de yoyo !

     

    bangui aéroprt  SOLDATS EN MARCHE !!.jpg

    C’était il y a douze ans à la frontière terrestre entre le Benin et le Togo, à midi sous 40°C à… l’ombre. Un douanier au regard vitreux décide de me refouler et prétend ne pas pouvoir me délivrer de visa d’entrée à la frontière. Retour à la ville et faute d’Ambassade du Togo c’est l’ambassade du  « ColonisateurEternelCommun : la France » qui me donna un laisser passer pour entrer au Togo. Deux jours de course folle…

    Pour retrouver ma bonne humeur, en plein vol RAM,  je repensais à ma chambre 136 quittée à l’aube ce matin, à l’hôtel Manzah à Tanger…. La suite même de Sir Churchill …. Une page d’histoire on life

    Et une sacrée soirée avec une voisine en fête qui me kidnappa sur sa terrasse…Sacrée soirée …avec une dizaine de joyeux lurons du Maroc.

    Cela fait quatre heures que notre avion fonce sur Bangui et que ces joyeux journalistes marocains font la fête Verre Sur Verre…. Dans deux jours leur équipe nationale sera en Centrafrique  pour jouer aux 1/8 de finales de la CAF. Le pays les attend de pied ferme et cela sera en Centrafrique l’événement du siècle.

    Que faire pour mon visa d’entrée, dans un pays policier, pauvre, fermé et entièrement sous la loi du Seigneur Président, du CFA et de la France ?

    Je fais rire l’hôtesse et lui demande de passer en première histoire de tester les beaux sièges royaux de la RAM. Aussitôt dit aussitôt fait. Voilà que juste face à moi un sexagénaire au port altier semble attirer l’intérêt de toute la cabine. En deux minutes nous sommes amis. Il comprend mon angoisse et me dit :

    «  Vous avez de la chance, je suis l’ancien Ministre de l’Intérieur du pays et l’actuel ambassadeur centrafricain au Maroc, donc descendez directement avec moi, le Protocole m’attend avec une voiture particulière ! »

    Waw ! Donc Bouddha existe. L’avion atterrit, la voiture arrive et SE, son attaché de presse et le Voyageur montent à bord… pour descendre au salon d’honneur de la République.

    Imaginez une vaste pièce de 15m sur 3 avec deux beaux téléviseurs et quatre fauteuils en velours jaune-orange. Au fond dix policiers entourent un curieux box. C’est le scanner des passagers partants, dont une bonne dizaine est au salon d’Honneur. Le temps est long. Déjà une heure de passée. Le salon se vide et voilà que mon ambassadeur disparu…revient comme par enchantement pour me dire : «  Vous m’avez caché que vous aviez à Tunis un ami centrafricain…. Je vous laisse avec lui. Bonne chance ! »

    Mince pour ne pas dire merde ! Me voilà largué à l’aéroport du bout du monde où le tarmac n’a que notre seul et unique avion comme hôte du soir ! Je n’ai rien compris au verbiage de l’ambassadeur, récupère mon seul bagage à main (et seul bagage voyageur) et me prépare à rentrer manu militari au Maroc… Sans accès à aucune doléance, ni Appel devant haute cour.

    Soudain une accalmie dans la tempête. Une voix suave, amicale et chaude :

    «  Docteur Trimèche, vous ne me reconnaissez donc pas ? Moi, je croyais que vous blaguiez quand vous m’avez dit l’an passé que vous vouliez venir dans mon pays… » 

    « De bleu de Bleu » dirait le Suisse. Mais c’est mon ami de la Bad l’ambassadeur Willybiro ! Incroyable.  Et le voilà qui me rassure :

    «  Son Excellence avec qui vous êtes venu vous confie à moi. Par pur hasard, je suis ici, pour le départ de mon fils vers les USA via Casa, donc on attend le décollage de son avion, vers 1h du matin et je vous accompagne à votre hôtel de Bangui, que vous dites avoir réservé par notre amie Madame Ko. »

    -        «  Mais qui fera mon visa ? Comment faire pour entrer légalement au pays ? »

    -        « Pas de problème, je vais remettre votre passeport à cet officier de police en civil qui vous établira sur le champ un visa diplomatique gratuit ! »

    Une heure plus tard, le filiforme officier de police au regard perdu et au costume délavé me donne un reçu jaune et me dit :

    -        «  Vous pouvez rentrer avec ce laisser passer. Je n’ai pas trouvé le cachet de visa Patron ! Présentez vous demain à la police des frontières pour récupérer en ville votre passeport avec visa ! »

    Donc c’est fichu. En bon langage africain cela veut dire qu’il faudra braquer la Banque de Londres pour récupérer mon passeport ou tomber sur un diamant de Bokassa qui n’aurait pas encore été offert au président Giscard d’Estaing !

    L’aventure ne fait que commencer. A 3h du matin, on est face à l’hôtel du Centre déjà pris d’assaut par deux journalistes marocains qui répètent sans vergogne, on a pris tout l’hôtel depuis 10 jours et on a même acheté des matelas neufs pour toutes les chambres. Notre équipe nationale arrivera dans 48 heures. J’ai beau présenter ma réservation écrite…l’ambassadeur en désespoir de cause téléphone à Madame Ko (et quel réveil !!) pour se plaindre et demander de l’aide…au Voyageur sans passeport et sans visa.

    Il est 3h30 du matin : ni hôtel, ni passeport, ni visa : Vaya con Dios !

    @ suivre (2)

  • VERS LE PAYS DE BOKASSA :)

    Un visa pour la Centrafrique ?

     La croix du voyageur, n’est ni le taux du dollar, ni la disponibilité ou prix d’un vol ou d’un hôtel, ni encore le choix d’une exotique  collation au bout du monde, mais bel et bien « le visa » pour aller vers ce bout du monde !

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    Qu’il est loin ce temps où j’ai dévalé la Cordillère des Andes pouce au vent en passant par l’immense Amazonie et Terra del Fuogo pour retrouver le  Mexique de mes 20 ans. 24 pays visités en autostop avec un maximum de 3 visas. En 2011, pour refaire ces 24 pays d’Amérique latine on a besoin de 22 visas ! Mais, si en citoyen non espace Schengen ou USA/Canada, vous souhaitez visiter un DOM français, la Martinique par exemple, vous devez vous armer de patience et prier le Père Noël pour vous accorder d’abord un visa Schengen (loin d’être évident…) et ensuite un second visa dit DOM/TOM

    Bref, en ce mois de septembre 2011 c’est les pygmées d’Afrique centrale et les gorilles au dos argentés qui me tentent. Des semaines pour trouver les vols adéquats les plus « cools », via le Maroc et un départ sans visa réel ….

    C’était à Gammarth, à une réception d’Ambassade. On me présente un Monsieur de la Bad champagne en main, face à la baie de Carthage. Quand j’appris qu’il venait de la Centrafrique, j’ai failli avaler mon verre…. Un pays que j’essaye de visiter en vain. Très enclavé, éloigné et visa disponible seulement sur Paris par exemple, avec 3 jours d’attente…si j’allais voir le frère de Grégoire Willybiro, le Monsieur de la Bad Bank !

    Les programmes se suivent et ne se ressemblent pas. Un mois plus tard, en 2010,  je pars au Costa Rica… Ce n’est que reporté et nous voilà déjà en septembre 2011 avec l’irrésistible envie d’aller au pays du dit anthropophage Bokassa et des Pygmées de la forêt équatoriale… Dans ma petite mémoire je retrouvais deux noms, celui Madame Ka (Ollé !) et de l’Ambassadeur Willybiro de Paris.

    L’ambassadeur n’est plus en poste et 15 jours de téléphone de Tunis butent face au « 00236 » indicatif de la Centrafrique. Double échec. Comme plusieurs pays aux généreuses lignes roses, ce pays est « fermé » par Tunisie Telecom, pour « veiller à la moralité des enfants » qui auraient ruinés leur père en téléphonant  si loin sans le savoir. L’astuce est simple : le téléphone cellulaire pour appeler Madame Ko!

    Finalement, j’avais juste une réservation verbale au Central Hôtel de Bangui par Madame Ko et aucun visa, ni trace de l’ombre d’un visa. A la guerre comme à la guerre je prends le risque d’aller vers ce pays fermé au tourisme et peut-être au monde, au risque de me faire refouler….malgré tous mes papiers !

    C’est l’heure. Je passe sans encombre le premier SAS de Royal Air Maroc à Casa qui ne demande pas à voir mon visa pour la République centrafricaine…

    Commence le suspens. Comme le Voyage. Commence alors l’aventure

     

    @suivre

  • Au bord du fleuve Oubangui-Chari =)

    Un poisson grillé à Bangui !

     C’est midi. Nous sommes au niveau de l’équateur. Le ciel est bas et les trottoirs ensablés sont bien rouges de terre minérale. Couleur des  trésors d’un pays qui se cherche dans les dédales de l’humanité et de l’Histoire. Bois, diamants et autres minéraux seront un jour exploités !

     

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    En cette  Oubangui-Chari devenue depuis son indépendance, en 1958, République  Centre-africaine ou RCA, chaque pas dans la rue de Bangui la capitale est un voyage dans l’espace…

     Soif. Oui, j’ai soif d’une bonne bière africaine et d’un petit truc à grignoter pour ce midi.

    J’interpelle ce jeune sportif de 40 ans  qui me dirige dans un français châtié vers un bar à 100m. Waw, cinq serveuses et 3 garçons en livret blanc et zéro client ! Une vraie prison 4* qui ne me donne aucune envie de prendre ma bière si attendue. Au menu je vois « cuisses de grenouilles »…et hop, le Maître fait quatre petits tours et puis revient pour me dire…qu’il n’en avait plus…

    Je quitte ce bel endroit sordide pour tomber pile poil sur le jeune quadra qui m’avait indiqué cette adresse culinaire…ou prison de luxe et lui dit :

    -          « J’ai simplement envie de trouver un truc local, avec des locaux, de la bière locale et des mets locaux »

     Aussitôt dit aussitôt fait, il m’emmène avec un autre ami Ahmed, vers le fleuve Oubangui et me parle du Tunisien de Kasserine Nabil Khalfi qui est son chef ici, dans leur boite de téléphonie, ex Orascom…

    Une table en bois brut face à la berge  du fleuve. De simples sièges et un poisson « péte » grillé devant vous, avec en plus des plantes pays, du « chipointe »  genre de manioc, de la moutarde et un genre d’harissa. Cette patte de manioc est découpée en petits morceaux, soit un genre  de pain.

    La bière d’un demi-litre est fraiche et pétillante et le lave main est à portée de main ! En face, à 200m à peine s’étale le grand géant voisin, le Congo RCD ou Zaïre. Des pirogues valsent entre les deux pays. Certains pêchent et d’autres font leur petits commerces entre les deux rives sœurs !

     Soudain, une pirogue de 12m s’approche de notre berge. Le premier garde la proue et sa pagaie. Bien assis en tête du bateau. Le second va au bout de la pirogue, plonge son très long bâton de 4m au fond du fleuve l’accroche, le garde planté et court sur sa pirogue à contre courant, tenant fermement le bout de son bâton, faisant de son corps de sportif un Turbo à la pirogue !

    Le poisson est d’une finesse incroyable. Il fond en bouche et nous happe de ses mille parfums. Mes deux amis sont diserts et gourmets… Une heure de grâce e d’amitié au bord du fleuve pour le meilleur déjeuner de l’année 2011…

    Gracias a Dios !

    Merci amis de RCA, de Bangui, et que vive l’Afrique !