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Voyage - Page 7

  • Face à 77 chutes d'eau en furie (3)

    La jungle argentine

    C’était vers la fin des années 70, je m’aventurais dans la jungle argentine, au village de Puerto Iguazú. Mon programme se résumait à me remplir les yeux et à vivre un instant magique face  à une des plus grandes merveilles du monde. Admirer du plus près possible les soixante dix sept gigantesques chutes d’Iguazú. Les chutes les plus spectaculaires de la planète, face auxquelles les trois chutes américo-canadiennes du Niagara semblent être un moustique face à un éléphant.

    De 8 heures du matin à 8 heures du soir, je suis passé de l’essoufflement au nirvana en passant par l’extase et la stupéfaction. Des milliers de tonnes d’eau qui se déversent de maintes collines qui engendrent des millions de bulles et de petits nuages transparents.

    Arcs en ciel et papillons sont pris au filet de cette nature en furie. Tout cela en petite pirogue, semblable à un simple bout de papier sur l’eau. Tangages et roulis se suivent sans se ressembler. Qu’importe l’éventuel danger pourvu qu’il y ait l’extase. Passer douze heures sous et entre les chutes d’Iguazú est un don de Dieu à nul autre pareil. Après tant d’années passées, chaque goutte de ces trombes d’eau est en moi encore vivante.

    Foz Iguazú

    Avec une telle débauche au sein de la nature, on oublie le temps, la vie et même le Voyage ! Il est 20 heures. Ma dernière embarcation pour Foz Iguazú vient de partir pour rejoindre le Brésil voisin. A la guerre comme à la guerre, il faudra chercher un gîte de fortune dans cette jungle argentine.

    Le hasard, véritable dieu des voyageurs, réveillera en moi ce soir là, une passion enfantine. La philatélie. Haro sur la poste de la jungle. Et comment trouver une poste dans la jungle ? Le hasard ne laisse jamais tomber ses sujets. Il est grand, basané, moustachu et coiffé d’un chapeau gris qui lui cache le regard.  Il tient en bandoulière un vieux fusil d’avant-guerre. Il ouvre sa porte, furax et méfiant, à cet intrus filiforme et souriant. Il interrompt brusquement ma quête de timbre poste pour me lancer dans les mains un curieux objet blanc d’une centaine de grammes, suivi d’un ordre : Suivez-moi  chico !

     

    La chance est au rendez-vous. Mon voyage change de rive et aborde de nouveaux rivages. Monsieur le Receveur principal des Postes centrales du village de Puerto Iguazú a décidé de me transformer en aide chasseur. Un volontaire désigné !

    Que sera mon séjour dans cette jungle du bout du monde ?

    @suivre : Chasse au tigre

     

  • Ahhhh cette Cordillère (2)

    Cavalcade sur une jupe

    J’avais vingt ans et des poussières. Aussi léger qu’un fétu de paille et aussi fou qu’une brindille au vent. C’était la glorieuse année ou j’avais décidé de faire mon plus long voyage en auto-stop. Un trajet supérieur à la circonférence de la planète, soit près de 40 000 km. Relier Acapulco à Terre de Feu en cavalant à travers les trois Amériques et en retroussant une jupe indienne : La Falta de la Cordilliera ou la Jupe de la Cordillères des Andes, jusqu’au fin fond du Chili, à Terra Del Fuego. Puis enfin, remonter vers Acapulco, en traversant cette fois la sauvage et dangereuse forêt d’Amazonie, plus vaste que l’Europe entière.

    Je venais de terminer la première étape de ma cavalcade. La traversée du Mexique et de toute l’Amérique centrale, sans parler de ce dangereux et si passionnant pays, la Colombie , que vient de quitter notre amie Ingrid Betancourt avec la vie sauve. Etant complètement désargenté, je vivais avec un seul et unique dollar US par jour.  J’économisais doublement en gagnant du temps et de l’argent en faisant  également de l’auto-stop la nuit. C’est ainsi, que j’eus la folle idée de traverser l’équateur de nuit et de passer sans le vouloir, perdu dans les hautes montagnes, quatre jours et quatre nuits chez les indiens Jivaros, les coupeurs de têtes, les spécialistes de la « cabeza reducida » ou « têtes réduites ».

    Toutes ces aventures passées et ces folies enjambées, me voici enfin à la frontière de mon rêve. Au seuil de la surprise de ma vie. A l’aube d’une découverte inouïe, au soir de la concrétisation d’un rêve d’enfant : prendre enfin le chemin de l’Inti Raimi ou la fête du soleil des Incas à Cusco au pied du Machu Picchu.

    Frontière péruvienne

    C’était sans compter sur la rigueur administrative des Equatoriens qui décidèrent ce soir-là de me fermer la frontière au nez à 20 heures précises ! J’ai eu beau déployer tout mon charme d’enfant voyageur, des sourires multiples et espiègles ainsi que des négociations sans fin pour arriver, à 21 heures, à une conclusion claire et nette : la frontière restera fermée!

    Que faire devant la volonté d’une femme, d’un flic ou d’un douanier autrement que de s’incliner !

    Il y a des choses dans la vie qu’il faut accepter sans broncher. Je refis quatre kilomètres à pied jusqu’au premier village frontalier. Face à la réalité et à l’obscurité, ma verve, ma fougue et mon courage aveugle font place à un instant de déprime passagère, chose qui m’est absolument étrangère.

    Ici, au cœur du village de Macaro, je ne vois que ruines, chiens errants et absence de lune. Monter encore vers Loja et Cuenca me tente pour retrouver une ville et passer ainsi la nuit dans un cadre moins inhospitalier.

    La raison l’emporte et je décide de passer cette nuit équatorienne au petit village de Macaro. Ruelles après ruelles, elles offrent toutes des égouts à ciel ouvert, des trottoirs défoncés et des caniveaux dévastés. Trouver un hôtel ici,  c’est chercher une aiguille dans une botte de foin. Soudain l’espoir. Une lumière. Une petite épicerie de quartier est encore ouverte. Un jeune indien en chemise rouge brique, aux cheveux tombant sur les yeux, somnole comme protégé d’un rideau épais. Je le réveille en toussotant et en grattant sur son comptoir en bois pourri. D’un geste vindicatif, il m’indique la troisième rue à droite où je trouverais pour un seul et unique dollar, un gîte  sans couvert. Je continue ma recherche dans cette ville vêtue de noir. Aucune âme qui vive. Seul le silence est grand !

    Pedro est ratatiné comme un parchemin et aussi muet qu’une carpe. Il encaisse fébrilement mon dollar fripé, me tend une vieille lampe de poche grise et me propose la chambre du premier étage : « la dos » ou la deux, soit au fait la seule et unique chambre de l’établissement ! Ma lampe de poche est au soir de sa vie, elle semble vivre l’agonie d’une Duracell.

    Une lumière blafarde m’indique le trou de la serrure qui reçoit généreusement ma belle et lourde clef de fer forgé. Oh miracle! ça tourne ! Non pas le monde mais la clef !

    La chambre s’ouvre. La raie de lumière de ma torche commence un voyage insolite pour me faire découvrir un simple matelas troué et crasseux à même le sol et une table de nuit à trois pieds. Qu’importe l’inconfort, j’étais heureux de pouvoir reposer mes jeunes os.

    Un parquet ciré ?

    Voilà, que la lumière de ma lampe de poche me donne l’illusion d’une chambre d’hôtel transformée en suite royale au parquet ciré...

    Oh rage, oh désespoir, oh jeunesse ennemie, qu’ai-je donc fait au bon dieu pour m’offrir ce parquet lustré ?

    Non, cela doit être la fatigue ou la fièvre du voyage qui me rend ce parquet lustré mouvant. En quelques secondes le monde cessa de tourner et je reculais de deux pas pour fermer la porte à double tour, descendre vers le tenancier de cette pension et lui remettre sa clef en lui lançant un amical Hasta luego et Gracias !

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    Tout est affaire de mémoire. Sans le vouloir et sans crier gare j’ai évité le pire, je me suis enfui. Le parquet lustré de ma pseudo suite royale n’était autre que des carapaces de grosses dizaines de cafards marrons, qui côte à côte sous le faisceau de ma lampe donnaient au sol cet effet rutilant. Le choc était si fort que je l’ai immédiatement occulté et je suis revenu à pied à la frontière péruvienne pour attendre l’heure légale de l’ouverture, soit 5 heures et demi du matin !

    Vingt ans plus tard, maman appelle au secours. Ma maman chérie, l’enfant gâtée de la maison a un problème. Notre bébé préféré, notre Miss Amour a un gros problème. Elle découvre sous l’évier de sa cuisine un gros cafard marron ! Les deux jeunes dames de  maison prennent également la fuite et c’est à moi qu’on fait appel, l’aîné de la famille, monsieur débrouille.

    Oh mémoire, quels sont tes leviers, tes arcanes et tes mystères ? Moi qui voulais juste aider maman à écraser ce bout de cafard, je me vois pris d’un gros sanglot incontrôlable et d’une panique soudaine.

    Cuenca, Loja, Macaro, Trujillo reviennent au galop. Là, sous l’évier de ma mère, ce misérable cafard a fait surgir de ma mémoire un souvenir enfoui, cette cavalcade en Equateur à la frontière du Pérou.

    Un souvenir pourtant si profondément occulté qui ressurgit sans crier gare, celui de dizaines de cafards tapissant ma chambre d’hôtel de Macaro…

    Allez demander à Freud, comment on devient cafarophobe ?

     

    @suivre : CHASSE AU TIGRE!

  • Les garçons à l'île Rodrigues (6e et dernier)

    Plongée au bout du monde

      (Rodrigues. Mai 2008) . Notre seconde étape du périple est insulaire à nouveau. L’île lointaine de Rodrigues au cœur de l’Océan indien. Loin de tout. Un monde où l’homme a tout saccagé à son arrivée il y a 350 ans à peine sur une île déserte. Tortues géantes, Solitaire ou Dodo, bois précieux et autres animaux et plantes uniques.

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    Portugais, Français et Anglais au long cours se s’en donnés à cœur joie, dans ce paradis du bout du monde. Depuis, tout cela s’est calmé et les 37 500 habitants du pays ont décidé en toute démocratie de protéger leur littoral, leur faune et leur flore. La modernité et modernisme de l’île Maurice sont ici inconnus et tout est super protégé : fleurs, faune et coraux. On y reviendra dans un grand reportage !

    Ce matin, Zi mon fils est fébrile et serein à la fois. It’s the big day : son baptême de plongée en bouteille. Caramba !

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    Notre embarcation prend le large poussé par deux moteurs japonais furieux ! Il faut rejoindre la passe au loin, là où commence la fente abyssale de 60 mètres et où le requin marteau et les raies géantes seraient visibles.

    Le moniteur calme et détendu explique toute la technique de la plongée à Zi. Aussitôt dit aussitôt fait que voilà nos deux plongeurs déguisés en marsouins noirs dans une belle combinaison de plongée avec une lourde bouteille sur le dos et des masques bleus.

    Tout va très vite. Ils basculent dos dans l’eau et apparaissent enfin …les premières bulles d’oxygène des plongeurs invétérés.

    Au bout de 30 minutes qui me paraissent durer un siècle je n’arrive plus à distinguer les bulles proches de la passe de l’Océan Indien. Deux, trois, sept minutes passent. Notre conducteur de bateau à moitié rastas aux cheveux crépus et aux lunettes géantes et noires lance son verdict :

    - «  Je ne vois plus du tout les bulles d’oxygène des plongeurs ».

    La mer est houleuse et mon cœur bat la chamade. Je m’empare rapidement du premier masque et tube et dans ma précipitation je le laisse hélas filer dans l’eau en voulant plonger. Un deuxième existe heureusement.

    Je nage dans une eau silencieuse avec au sol un merveilleux lagon parsemé de coraux multicolores et poissons langoureux ? Au bout de cinq petites minutes, je vois les plongeurs six mètres plus bas ? Pendant plus de vingt minutes, en mère-père-poule je nage au dessus de mon fils en le suivant dans ses randonnées de plongée sous-marine… Puis, comme soulagé par cet accompagnement, je regagne notre petit bateau. Désangoissé et soulagé !

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    Le soir, entre deux bonnes bières locales bien fraîches, Phoenix, une question revient sur le tapis :

    -          « Avec toute ton énergie et temps dépensés dans tes clubs Kiwanis et CIGV par exemple, t’aurais pu te mettre dans les grosses affaires et devenir incontestablement milliardaire papa ? »

    Quand je demande à quoi cela sert-il par exemple, on me répond «  à avoir par exemple un petit bateau pour la plongée ou prendre toujours les meilleurs hôtels du monde… »

    Sans être une réponse de Normand ma réponse reflète tout simplement ce que je pense :

    Au plus profond de mon âme je suis marqué par mes 52 premiers pays visités en auto-stop à l’âge de l’adolescence, entre 17 et 22 ans ! Cette merveilleuse envolée dans le monde, cette périlleuse descente de la Cordillère des Andes à travers tous les pays de l’Amérique latine et un retour (en stop toujours) par l’Amazonie, vous forgent un état d’esprit.

    Cette chance de voyager sans le sou, armé uniquement de mon sourire et des langues étrangères m’a ouvert toutes les portes du monde et ne m’a épargné de la route du gain rapace de l’argent.

    Après mes longues et différentes études universitaires, j’ai vite compris que l’argent était une simple drogue (dépendante) où les zéros de vos millions et milliards sont souvent dans un écran d’ordinateur ou sur une feuille de papier. Rien de jouissif,  rien de valeureux, rien d’extasiant, comme une aventure humaine, la connaissance d’un nouveau pays ou de nouveaux Hommes.

    C’est vrai que mes dizaines de milliers d’heures offertes à mes associations auraient pu être lucratives et me transformer en nabab !

    Aurais-je eu ainsi la joie, de continuer à découvrir le monde en vrai voyageur qui passe du cinq étoiles au logement chez l’habitant, comme à Rodrigues ?

    Aurais-je eu le luxe de partir, quand je voulais  pour découvrir le monde ?

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    Cela me rappelle une histoire entre un grand père et son petit-fils Marseillais !

    -          Jean, tu as 28 ans et tu dois enfin de mettre au travail et gagner ta vie !

     

    -          Pourquoi donc Pépé ? Je suis bien comme cela avec mon petit remplacement temporaire à la poste, deux jours par semaine !

     

    -          Mais si tu commences un petit projet, je t’avance les fonds et tu seras rapidement aisé !

     

    -          Et une fois assez fortuné je fais quoi ?

     

    -          Tu vends ta petite entreprise et tu crées une nouvelle trois fois plus grande et tu travailles trois fois plus !

     

    -          Et après tout cela ?

     

    -          Tu vends enfin cette nouvelle entreprise et tu crées une nouvelle. Tu travailleras jour et nuit pendant 10 ans et tu seras enfin millionnaire !

     

    -          Ah bon ? et une fois millionnaire je fais quoi ?

     

    -          Alors là, à soixante ans, tu lèveras le pied et tu n’iras plus que deux fois par semaine dans ton usine. Tu auras enfin le temps de paresser, de dormir et même de voyager !

     

    -          Mais Pépé pourquoi attendre l’âge de 60 ans pour avoir ce dit paradis, alors que je l’ai déjà avec mes petits remplacements à la poste ?

    .

     

    Puisse l'arbre du voyageur vous protéger tous trois et vous inviter à continer  à explorer le monde!

  • (5) Les garçons à l'île Maurice

    AH MAURITIUS ! 

             l'île Maurice a ceci de particulier, c'est qu'elle peut offrir un toursime exclusif et particulier! Le vadrouilleur, le touriste et le Voyageur trouvent chacun son compte dans cette île à 10 000 kilométres de Paris. Beauté, culture, évasions, belles plages et bonne table !

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    L’île Maurice cache néanmoins un autre tourisme bien connu de notre cher ami cigéviste, Patrice Clozier : le charme, le calme et le grand confort !

    Imaginez quelques îlots hôteliers où le service est indien (donc parfait),  où la direction est souvent européenne (donc rigoureuse) et où le cadre est mauricien (donc paradisiaque) !

    Le mélange est détonnant et réussi!

     

    Le tout se fait dans l’anonymat, le luxe et surtout la simplicité ! Votre suite sera discrètement inspectée dix fois par jour, pour refaire une corbeille de fruit, changer une serviette bien blanche et soyeuse ou vérifier les savons parfumés de votre salle bain ! Votre lit sera souvent le plus confortable du monde et au Royal Palm la chansonnette va beaucoup plus loin encore.

    Le cadre est tout simplement idyllique. Une entrée anonyme, sans écriteau aucun. Un immense parc illuminé discrètement et doublement : des spots au sol éclairent les cocotiers, banyans, palmiers, bougainvilliers et super lauriers et d’autres spots aériens éclairent la trajectoire d’un cocotier en fruit ou d’un gazon digne d’un parc anglais ! Une Rolls-Royce Phantom argentée modèle 2003 et deux BMW X5 sont au service des Top VIP du monde ! Stars et chefs d’Etat se bousculent au portillon. Dans la plus grande des discrétions !

    En front de mer, un bar longiligne longe le premier étage de l’hôtel pour vous offrir à l’heure de l’apéro une grosse boule rouge dans vos bras ! C’est l’heure du coucher de soleil et la magie fera de l’astre flamboyant votre convive préféré ! Dans vos bras…en bout de mer !

     

    La brise se fait caressante, aguichante et vivifiante ! Le soleil plonge dans l’Océan indien et l’eau garde une mystérieuse auréole orange sur sa douce peau !

    Les bulles de votre champagne entament la lettre à Elise…et le temps a déjà cessé son vol et envol !

     

    Plus loin, trois restaurants exotiques vous attendent avec les meilleurs vins de France et d’Afrique du Sud accompagnant fins poissons et cuisine raffinée ! Souvent un cœur de palmier accompagné d’un fin jambon servira d’amuse bouche.

    Une lumière tamisée accompagne un orchestre italien où la seule voix du pianiste est un doux voyage dans le temps !

    Discrets, courtois, silencieux et agiles comme des pingouins sur une banquise ensoleillée les garçons indiens en noir et blanc guetteront votre moindre geste pour assouvir vos désirs. Un verre à remplir, un briquet ou des noix de cajou trouveront rapidement le chemin de leur courtoisie et dextérité au service du client. Dignes d’un des meilleurs « Leading Hotels of the World »

    Un déjeuner-voyage

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    A midi, c’est au Bar Plage, sous un gigantesque badamier, au « resto-arbre-dans-l’eau » que se regroupent les habitués pour un long déjeuner. Ici, on déguste, on ne mange pas. On se prélasse, on discute, on admire la plage privée et cette petite île en face avec ses trois yuccas géants et cocotiers effilés ! Le Directeur avenant et discret aura un petit sourire pour chacun ou une rapide et discrète poignée de main !

    Les suites se suivent et ne se ressemblent pas. Ecrans plats géants, douches gigantesques, lits de toutes sortes, 3 ou 4 pièces communicantes  et toujours cette fraîcheur et discrétion des lieux ! Elles seront selon leur style : Royal, Presidential, Penthouse, Garden, Tropical ou Palm et seront toujours front de mer dans un havre de paix formant l’adresse la plus prestigieuse de l’Océan Indien. Le Royal Palm honore ses hôtes d’un accueil exceptionnel où le raffinement d’un luxe discret rivalise avec une longue tradition d’hospitalité nous disent les gérants de l’hôtel !

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    La suite royale ou présidentielle communiquera avec une seconde pour permettre aux grands de ce monde de retrouver leur progéniture, le temps des vacances à l’île Maurice.

    Chaque suite abrite son doux jardin et fait face à l’Océan Indien qui se veut calme et serein !

    La surprise du client-roi sera de trouver sur un bureau d’acajou dans un coin de suite, un beau marocain et du papier à lettre perlé. Et divine surprise…chaque feuille arbore en lettres dorées votre nom ! Votre propre papier à lettre.

     

    Doux Jésus !disait Tiburce au déjeuner…sous le badamier !

    Avant le dîner tout le monde se retrouve au Spa pour décarcasser la machine et se laisser huiler et relaxer par de douces mains indiennes !

    La clientèle est très variée ! Trois Chefs d’Etats ont occupé cette dernière suite en 2008 et des dizaines de stars les suivent !

    Des dames du monde

    D’autres clientes vivent l’instant, au Royal Palm de Maurice.

     

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    -Marie est avocate parisienne vivant le stress hebdomadaire des avions entre ses bureaux de New York et de Paris. Avec sa fille de huit ans elle vient ici tous les six mois pour se ressourcer durant dix  jours !

     

    -Maya est jeune médecin parisien avec quatre jeunes enfants, de 2 à 7 ans ! Avec un époux trader, de haute renommée; elle ferme cabinet et pouponne la jeune famille et répond :  « Disons que ma vie est sportive avec 4 enfants ». A six, leurs vacances à Maurice se passent très bien. L’hôtel s’occupe de tout. Son père a quitté sa Tunisie il y a plus de trente  ans…pour épouser une Française et s’installer en France.

     

    -Elisabeth, enfin, vient pour la première fois dans cet établissement mais connaît bien Maurice comme les deux précédentes dames ! Elisabeth dirige à Johannesburg une scierie de bois et une ferme de 350 hectares sous forme de « Kruger Parc » ou parc animalier ! Elle réalise, hélas, qu’aux prochaines élections présidentielles, en Afrique du Sud, plus d’un Blanc pense à quitter le pays ! Elle a déjà réservé une once de paradis près de Brisbane, au Queensland, en Australie ! L’Afrique du Sud risque de perdre ses millions de blancs et peut-être toute sa fortune… Mandela où es-tu ?

    Le pied, le nec le plus ultra, le fin du fin, c’est le matin au Royal Palm Mauritius !

    PERIPLE MATINAL

    A la chaîne Beachcomber le client est toujours roi et doit surtout se sentir roi ! La cérémonie du matin commence dans votre jardin par l’arrivée de quatre à six serveurs en tenue blanche portant chacun à bout de bras un gigantesque plateau d’argent couvert par une véritable coupe rutilante ! Commence un doux manège.

     Les tables se dressent et les nappes blanches envahissent le bois rouge. Plus blanches que blanches. Se dressent alors pendant plus de 20 minutes toutes sortes de petits et grands plats, tasses, verres, couverts en argent et autres invitations au voyage culinaire !

    Il suffit de goûter  et de se laisser aller en admirant cette plage au beau sable fin et cet océan si clame et bleu ! Un festin dites-vous ? Oui, et le mot n’est pas de trop !

     Escale bienfaitrice

    C’est dans ce décor des mille une nuits que je passe 48 heures avec mon fils pour nous préparer à la grande aventure insulaire, la découverte de la lointaine île Rodrigues, le but de notre périple.

    Maurice sera ainsi notre escale de récupération et de retrouvailles à tous deux, vu que ses études lointaines me privent de sa présence et nos vacances d’été à Hammamet ont ceci de particulier… c’est d’avoir un chiffre commun: le sept ! L’heure où je quitte la ville pour monter travailler à Tunis et l’heure où les jeunes rentrent des boites de cette ville folle !

     

    On avait donc convenu de se faire pouponner et chouchouter 48 heures dans cet hôtel (Merci Patrice) pour nous retrouver un peu, avant d’entreprendre le long voyage vers Rodrigues puis le séjour final à Dubaï !

    Tout allait parfaitement bien et j’étais si fier et heureux de retrouver mon vieux compagnon de route (et sa phénoménale culture) avec qui j’ai découvert alors qu’il n’avait que de 6 à 14 ans, aussi bien Santa Lucia et Saint Vincent aux Caraïbes, que la grande et belle Perse, le Kosovo et les trois pays baltes par exemple, soit 41 pays en tout !

    La nuit

    Vers trois heures du matin, dans un silence à couper le beurre avec un fil d’acier, je me réveille et aperçois un grand vide dans le lit de mon fils.

    Toutes les pièces de notre habilitation sont vides. Jardins,  plages, Spa, mer et bars sont tout aussi déserts !

     

    Mort d’inquiétude et fou de rage je me résigne à partir à la chasse de l’oiseau envolé ou évaporé ! Il avait portant ordonné lui-même notre copieux petit déjeuner par écrit pour 8h15 du matin et avait donc prévu de dormir sagement…

    Je quitte furtivement l’hôtel et demande au dernier portier, en fin de parc, de m’indiquer les plus proches boites du quartier… A la 4e boite, errant comme un paumé, je sens une main sur mon épaule : «  Papa que fais-tu là ? »

     

    Comme un zombie je prends le chemin du retour entre chiens errants et trottoirs défoncés ! Vers 6 heures du matin je l’entends venir…sur la pointe des pieds.

     

    Au petit déjeuner, hélas silencieux, je me suis remis mille fois en question. Et si le monde avait réellement changé ? Et si un jeune qui n’est surtout pas privé de boites fut quand même tenté de découvrir celles de Maurice ? Et si j’apprenais à ne plus ainsi avoir peur au milieu de la nuit plutôt que de foutre en l’air une paisible nuit dans un des endroits les plus beaux du monde?

     

    Oui, le monde a changé. La « vie en meute » dite vie intense entre copains change peut-être un individu ? Peut-être.

     

    Cet enfant est dans mes tripes, mon cœur et dans ma tête tout en étant certes libre de toutes ses actions…

    Seul le silence est grand et seul l’Amour vaincra !  

     @suivre

    (6) Les garçons à l'île Rodrigues

    (7) Papa POURQUOI n'es-tu pas milliardaire ?