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  • Les garçons à l'île Rodrigues (6e et dernier)

    Plongée au bout du monde

      (Rodrigues. Mai 2008) . Notre seconde étape du périple est insulaire à nouveau. L’île lointaine de Rodrigues au cœur de l’Océan indien. Loin de tout. Un monde où l’homme a tout saccagé à son arrivée il y a 350 ans à peine sur une île déserte. Tortues géantes, Solitaire ou Dodo, bois précieux et autres animaux et plantes uniques.

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    Portugais, Français et Anglais au long cours se s’en donnés à cœur joie, dans ce paradis du bout du monde. Depuis, tout cela s’est calmé et les 37 500 habitants du pays ont décidé en toute démocratie de protéger leur littoral, leur faune et leur flore. La modernité et modernisme de l’île Maurice sont ici inconnus et tout est super protégé : fleurs, faune et coraux. On y reviendra dans un grand reportage !

    Ce matin, Zi mon fils est fébrile et serein à la fois. It’s the big day : son baptême de plongée en bouteille. Caramba !

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    Notre embarcation prend le large poussé par deux moteurs japonais furieux ! Il faut rejoindre la passe au loin, là où commence la fente abyssale de 60 mètres et où le requin marteau et les raies géantes seraient visibles.

    Le moniteur calme et détendu explique toute la technique de la plongée à Zi. Aussitôt dit aussitôt fait que voilà nos deux plongeurs déguisés en marsouins noirs dans une belle combinaison de plongée avec une lourde bouteille sur le dos et des masques bleus.

    Tout va très vite. Ils basculent dos dans l’eau et apparaissent enfin …les premières bulles d’oxygène des plongeurs invétérés.

    Au bout de 30 minutes qui me paraissent durer un siècle je n’arrive plus à distinguer les bulles proches de la passe de l’Océan Indien. Deux, trois, sept minutes passent. Notre conducteur de bateau à moitié rastas aux cheveux crépus et aux lunettes géantes et noires lance son verdict :

    - «  Je ne vois plus du tout les bulles d’oxygène des plongeurs ».

    La mer est houleuse et mon cœur bat la chamade. Je m’empare rapidement du premier masque et tube et dans ma précipitation je le laisse hélas filer dans l’eau en voulant plonger. Un deuxième existe heureusement.

    Je nage dans une eau silencieuse avec au sol un merveilleux lagon parsemé de coraux multicolores et poissons langoureux ? Au bout de cinq petites minutes, je vois les plongeurs six mètres plus bas ? Pendant plus de vingt minutes, en mère-père-poule je nage au dessus de mon fils en le suivant dans ses randonnées de plongée sous-marine… Puis, comme soulagé par cet accompagnement, je regagne notre petit bateau. Désangoissé et soulagé !

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    Le soir, entre deux bonnes bières locales bien fraîches, Phoenix, une question revient sur le tapis :

    -          « Avec toute ton énergie et temps dépensés dans tes clubs Kiwanis et CIGV par exemple, t’aurais pu te mettre dans les grosses affaires et devenir incontestablement milliardaire papa ? »

    Quand je demande à quoi cela sert-il par exemple, on me répond «  à avoir par exemple un petit bateau pour la plongée ou prendre toujours les meilleurs hôtels du monde… »

    Sans être une réponse de Normand ma réponse reflète tout simplement ce que je pense :

    Au plus profond de mon âme je suis marqué par mes 52 premiers pays visités en auto-stop à l’âge de l’adolescence, entre 17 et 22 ans ! Cette merveilleuse envolée dans le monde, cette périlleuse descente de la Cordillère des Andes à travers tous les pays de l’Amérique latine et un retour (en stop toujours) par l’Amazonie, vous forgent un état d’esprit.

    Cette chance de voyager sans le sou, armé uniquement de mon sourire et des langues étrangères m’a ouvert toutes les portes du monde et ne m’a épargné de la route du gain rapace de l’argent.

    Après mes longues et différentes études universitaires, j’ai vite compris que l’argent était une simple drogue (dépendante) où les zéros de vos millions et milliards sont souvent dans un écran d’ordinateur ou sur une feuille de papier. Rien de jouissif,  rien de valeureux, rien d’extasiant, comme une aventure humaine, la connaissance d’un nouveau pays ou de nouveaux Hommes.

    C’est vrai que mes dizaines de milliers d’heures offertes à mes associations auraient pu être lucratives et me transformer en nabab !

    Aurais-je eu ainsi la joie, de continuer à découvrir le monde en vrai voyageur qui passe du cinq étoiles au logement chez l’habitant, comme à Rodrigues ?

    Aurais-je eu le luxe de partir, quand je voulais  pour découvrir le monde ?

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    Cela me rappelle une histoire entre un grand père et son petit-fils Marseillais !

    -          Jean, tu as 28 ans et tu dois enfin de mettre au travail et gagner ta vie !

     

    -          Pourquoi donc Pépé ? Je suis bien comme cela avec mon petit remplacement temporaire à la poste, deux jours par semaine !

     

    -          Mais si tu commences un petit projet, je t’avance les fonds et tu seras rapidement aisé !

     

    -          Et une fois assez fortuné je fais quoi ?

     

    -          Tu vends ta petite entreprise et tu crées une nouvelle trois fois plus grande et tu travailles trois fois plus !

     

    -          Et après tout cela ?

     

    -          Tu vends enfin cette nouvelle entreprise et tu crées une nouvelle. Tu travailleras jour et nuit pendant 10 ans et tu seras enfin millionnaire !

     

    -          Ah bon ? et une fois millionnaire je fais quoi ?

     

    -          Alors là, à soixante ans, tu lèveras le pied et tu n’iras plus que deux fois par semaine dans ton usine. Tu auras enfin le temps de paresser, de dormir et même de voyager !

     

    -          Mais Pépé pourquoi attendre l’âge de 60 ans pour avoir ce dit paradis, alors que je l’ai déjà avec mes petits remplacements à la poste ?

    .

     

    Puisse l'arbre du voyageur vous protéger tous trois et vous inviter à continer  à explorer le monde!

  • (4) Les garçons en Corée du Sud

    Dans la profonde nuit de Séoul

    Le voyage de la vie avec mes enfants continu. Nous sommes à Séoul après un long, très long périple en Chine !

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    Le hasard, ce curieux et divin guide des voyageurs nous logera dans un des plus beaux hôtels du pays, à un prix alléchant et promotionnel : Le Noga Hilton Séoul.

    De surcroît au 4e étage à l’Executive floor !

    Nous sommes en fin d’après midi et décidâmes mon fils et moi de profiter du confort de cet étage, pour récupérer un peu, en attendant la découverte de Séoul pour demain matin!

    Mon fils est comme un poisson dans l’eau avec sa salle fitness du 4e étage et avec toutes ces victuailles et boissons offertes à l’étage 24 heures sur 24 !

    Bref, c’était le repos du guerrier pour une petite…demi journée.

    Vers deux heures du matin, un je ne sais quoi me réveille pour découvrir le lit de mon fils aussi vide que notre petite suite voyageuse ! Je vois rouge ! Je vois noir !

    Entre éveil et sommeil je titube vers la salle fitness pour aller le sortir de ses altères et tapis roulants. Niet. Nada. Aucune présence !

    Je parcours le hall et tous les salons de l’hôtel jusqu’à 4 heures du matin. En vain !

    Vert de rage ou de peur…j’entends une porte glisser et mon fils qui s’engouffre à pas feutrés… encore une fois je n’ai pas su contrôler ma colère et ma peur…

    Lui, montagne d’amour, le prend sur lui et me persuade à m’habiller !

    Commence alors, à 4 heures du matin,  une des plus belles nuits d’Asie ! Mon fils, devenu expert, me fait le tour du propriétaire dans tous les bars, troquets et bistrots de Séoul ou les GI américains se bousculent en titubant…

    Reste ce fugitif regard de l’enfant blessé par ma réaction première. Regard que je ne suis jamais arrivé à effacer de ma mémoire !

    Reste ce geste d’amour de l’enfant vers son père pour sauver une soirée et un voyage !

    @ suivre

    (5) Les garçons à l'île Rodrigues

    (6) Papa POURQUOI n'es-tu pas milliardaire ?

  • Les garçons en Alaska (3)

    Sur les routes du monde

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    (Suite 3: Instinct de père). Dans le monde du voyage c’est différent. Il existe comme un pacte non écrit entre les voyageurs ! Chacun essaye de faire plaisir à l`autre, lui faire partager ses passions et ses visions et profiter de l`instant d’aventure avec cette énorme joie de pouvoir découvrir ensemble : l`Autre, le monde, la vie et tout cela à un rythme souvent infernal et si délicieux.

    Le chef c’est toujours l’enfant que je présente aux autres comme «  He is my Boss ». Tout cela a toujours très bien marché à travers des dizaines et des dizaines de pays nouveaux, des dizaines de Stops, des centaines d’avions et de bus à travers la planète. Le menu quotidien est si riche et diversifié : Cueillir à la louche la Culture du monde et s`en abreuver. Sans modération. Avec à la clef mille et une aventures.

    Tout cela se passe sans accros. On trouve toujours un compromis à tout et l`amour mutuel nous sort de toutes les impasses. Depuis de très longues années j’essaye de voyager avec un seul garçon à la fois et quelques mois plus tard avec le second etc.

    Tout marche à merveille, si l’instinct protecteur du père (abreuvé par exemple à la Citadine de Marseille) ne s’en mêlait sans crier garde…

    Des fois, c’est vrai, d’une façon un peu trop brusque voire inattendue pour l’enfant !

     EN ALASKA

    On venait de rentrer d`un des plus incroyables et beaux coins du monde : une croisière en bateau polaire vers « les 24 glaciers », au nord de l’Alaska. Au bout du monde !

    Notre chambre d’hôtel est la bienvenue et un copieux dîner exotique accompagné d’un bon rouge nordique fera de ce moment un agréable instant de Voyageurs heureux !

    Il est nuit certes mais il ne fait pas nuit… Les rideaux bien que tirés à fond laissent passer une insipide raie de lumière. Le sommeil nous gagne et Morphée nous emporte dans ces bras généreux. La journée fut belle, longue, rude, dure et surtout si riche en découvertes nordiques dans nos glaciers polaires.

    Vers deux heures du matin un je ne sais quoi me réveille ! Mon fils est absent. Son lit est vide.

    Commence une interminable recherche dans la ville de Jumeau ! Niet ! Rien ! Nada ! Soudain au détour d’une rue je tombe sur l’artiste qui était sagement attablé dans un bar !

    Ma réaction fut démesurée et je le regrette aujourd’hui !

    Pourquoi ai-je donc eu si peur ? Je ne sais !

    Peut-être même que je souhaitais que mon Compagnon de voyage me tienne au courant de son inoffensive escapade ?

    Peut-être qu’en fin de périple (on rentrait de Hawaii la belle) mon compagnon sentant la fin de la cavalcade voulait se payer un simple petit saut d’aventures à deux heures du matin ?

    Peut-être, tout simplement, qu’il a eu une insomnie et qu’il en a profité pour aller déambuler en ville ?

    Ah ces pères-voyageurs si attachés à leurs compagnons de route !

    @suivre

    (4) Les garçons en Corée du Sud

     (5) Les garçons à l'île Rodrigues

    (6) Papa POURQUOI n'es-tu pas milliardaire ?

  • Alora les garcons ....

    Instinct de père dites-vous?

    D`un lointain petit monde insulaire, à l île Rodrigues, au cœur de l`Océan Indien, je m`escrime avec un clavier anglais,  aux lunatiques  accents graves, aigus ou autres chapeaux. Une valse à mille temps bercée par un resac apaisant..

    La phrase ou réplique incisive de Madame Robert Badinter revient en boucle dans ma petite tête :``si l`instinct maternel n`existait pas ?``.

    Non, il existe bel et bien Madame Badinter et l`instinct paternel est peut-être tout aussi fort…

    Apres un bon café, sous un gigantesque Cocotier bouteille, dit hydrophobe, à  l`allure trapue et fourni de larges feuilles, les images de la vie se bousculent. Les récentes pages de ma vie déambulent. Vite, très vite.

    A la veille de son opération qui allait lui ôter définitivement la voix, le ténor du barreau  de Tunis, mon père, nous étions installes aux Citadines de Marseille pas loin de l`hôpital, la Timone, depuis plus de 15 jours….  

    A la veille de l`irréparable, de l`opération mutilante (laryngectomie), mon père qui n`était de nature pas très bavard… sentant le sentence tomber…me parla de midi à deux du matin sur un ton badin, paternel et surtout, surtout amical. Il voulait me passer un dernier message verbal, lui le guide ma vie, le premier de mes amis, lui mon Dieu sur Terre et dans le ciel.

    J`avais l`impression de recevoir un dernier conseil. Le message. Aujourd`hui, après tant d`années, des mots clefs, ses conseils, sont devenus l`armature de ma petite philosophie de vie :

    -         Le sens de la vie c`est de donner et d`aimer.

    -         Le sens, le vrai sens de la vie d`un père ce sont ses enfants.

    Et il me répétait de mille façons différentes que la seule valeur en  bourse qui soit au diapason  c`est l`amour des enfants. Que je devais donc donner à mes enfants surtout, mon temps. Le Temps et l`Amour.

    Les années passent et se construit et se forge en l`homme, le père.

    Les années avancent et forgent son  instinct paternel qui sera encore plus fort et plus affûte.

    CINQ AVENTURES JUVELINES

    L`instinct paternel doublé d`amour paternel très fort a cet inconvénient de devenir irréfléchi et incontrôlable face à l`éventuel danger…. Je repense à Tigra notre belle chienne Rotwheiller allemande de 60 Kg qui vient d avoir une portée de 12 chiots et qui s`est transformée en doux agneau assurant vie, survie et garde a sa progéniture. 24 heures sur 24 heures.

    L`homme, cette plante dite évoluée, à certes les mêmes réactions que Tigra. Cela me ramène à cinq expériences involontaires avec mes 3 garçons, mes copains et compagnons de voyage de toute une vie, aux quatre coins de la planète.

    - Une toute première à Hammamet en Tunisie l`été,  à trois heures du matin, alors que l`aîné n`avait que 14 ans.

    - Avec Nan, dans un Séoul  nocturne lové dans  une lointaine et insolite Corée du Sud à deux heures du matin.

    - Avec Alex, à deux heures du matin au coeur de l`Alaska, un peu au bout du monde.

    - une   toute dernière, en début de cette semaine, au nord de la si  belle île Maurice dans un des plus beaux et confortables hôtels du monde à trois heures  du matin et une toute dernière, hier matin, dans le lagon de l`île Rodrigues, l`île du bout du monde, sous un soleil de plomb, pour le baptême de plongée avec bouteilles, de Zi.

    De partout, c`est le père qui se réveille et qui  explose sans aucune ceinture de sécurité. La peur, la protection animale et la crainte seront souvent dans un état premier. L`école de la vie est bien longue et l`homme reste un éternel apprenti…

    A suivre dans cinq  aventures juvéniles autour du monde.

    PS désolé chers lecteurs pour la valse des accents manquants sur mon clavier voyageur…