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Le Voyage, Le voyageur - Page 9

  • Les coulisses du Congrès (1)


    SACRE FACEBOOK

    Après toute une riche et laborieuse journée à Kerkouane en compagnie du Professeur M’Hamed HAssine Fantar nous eûmes droit à un excellent déjeuner « aux Grottes » d’El Haouaira. Poisson et bière fraîche à gogo…face à la mer si bleue…

    Puis une expérience unique, dans le même village, dans une insolite fauconnerie. Le maître faucon maîtrise la bête qui peut atteindre en piqué la vitesse de 260 Km/h. Inoubliable journée !

    En rentrant sur Hammamet, pour nous rendre à la réception du Maire de la ville, nos bus empruntent les petits villages côtiers. Voilà qu’une Cigéviste, Nordique, a soudain un certain besoin de faire une petite escale. Dans ces minuscules hameaux rares sont les cafés…salubres et surtout avec une salle d’eau…propre !

    Je demande au Bus N°03 de s’arrêter devant une belle pharmacie. La dame m’accompagne, on achète une bricole quelconque, je me présente au pharmacien et lui demander d’autoriser la dame à…

    Sa réponse est cinglante et sans appel. Non Monsieur, nous n’avons pas de…ici !

    Je me représente…en vain. Soudain un jeune monsieur accoudé au comptoir de l’apothicaire sort de son silence et m’apostrophe derechef :

    -         Ne me dites pas que vous êtes R.T ? Celui de Facebook ?

    Et hop nous voilà invités à la rue voisine, chez son ami, dans une charmante pâtisserie claire et pimpante…, avec une salle d’eau cette fois.

    Le monde est si petit !

    Le jeune en week-end au village paternel regagnera ce soir Tunis pour retrouver le sérieux de son boulot : inspecteur des fiances… et, Merci Facebook !

  • Villa Amalia à Hammamet?

    Voyageurs sans bagages

     

    « Villa Amalia ». Une jeune belle dame dans le rôle cinématographique d’une femme pianiste, Isabelle Huppert (présidente du Festival de Cannes 2009) surprend son compagnon, Thomas, dans les bras d’une autre. Le même soir, dans la rue, elle retrouve par hasard un ami de longue date, Georges. Cette double surprise va faire basculer sa vie. Elle prépare très rapidement son départ vers une destination inconnue. Elle décide de fuir le compagnon infidèle et commence par vendre tout ce qu’elle a. Maison, actions, voiture et bijoux s’envolent rapidement. Elle fait le vide. Elle n’a plus rien. Si une envie. Une forte envie.

    Elle décide de partir à Capri et de vivre une autre vie. Sans souvenirs ni bagages. Voyageuse libre elle enfourche le destin et se laisse caresser par les vagues du hasard, poussée par les alizés de l’aventure.

    La vie serait-elle une prison d’objets qui s’entassent ou une liberté d’action dans les sentiers de la planète ? Le bonheur serait-il de capitaliser des biens éphémères ou de semer et cueillir amour et joie de vivre entre berges conviviales, vallées perdues, montagnes ardues, prés bucoliques et rivages azurés ?

     

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    A l’instar du voyageur elle a compris, très tôt, que le destin de l’homme  est lié à sa nouvelle philosophie de la vie : le voyage comme raison d’être. Compte tenu de son destin particulier, le voyageur saura quitter l’éphémère pour aspirer au spirituel, au culturel et à l’imaginaire !

    Autre image. Autre monde. Autre planète. Assis en tailleur, sur un très vieux tapis rouge, je suis coincé entre un jeune Bouddhiste en robe orange et au crâne rasé, tenant une longue trompette de deux mètres de long et un second bonze plus âgé, tenant religieusement en main un manuscrit de centaines de pages non cousues ni reliées. Le cadre est magique et l’instant divin. Au cœur de Bodhnath, à Kathmandu, dans une école bouddhiste au cœur de la plus grande stupa du Népal…

     

    Une musique sereine, apaisante et envoûtante accompagne un chœur de trente jeunes bouddhistes assis en trois rangées autour d’une allée centrale d’une salle de prière. Je me mets à répéter des mots que je ne comprends pas et me sens déjà emporté vers d’autres cieux et nuages blancs.

    Soudain un flash. Une image. Une odeur. Un son. C’était la fin de la guerre du Vietnam et je déambulais mes 18 ans dans un Royaume du bout du monde. Au Laos. A Vientiane, je me revois assis en tailleur avec d’autres bonzes ou prêtres habillés de robes orange safran, belle couleur ambrée due à une cuisson enrichie de coriandre et d’écorces d’oranges.

    Mais ici, point de lecture de versets divins. Ici, on fume la pipe. Sans le vouloir je venais de passer une incroyable heure dans une Fumerie publique d’opium ! Dans ma course effrénée de voyageur je n’ai  dû réaliser cela que de nombreuses années plus tard…

    Le destin pour le voyageur est souvent le fait d’attraper au vol une idée, un mot, une suggestion, un pressentiment, ou un vol d’avion pardi ! Le destin commence alors à se forger et les chemins à s’ouvrir ! Isabelle Huppert, notre héroïne de « Villa Amalia » n’a-t-elle pas rattrapée le destin du voyageur en suivant son bonhomme de petit chemin en allant à la découverte du monde et se séparant de ses innombrables attaches pesantes et assommantes ?

    Ouvert à toutes les données et possibilités le Grand Voyageur fera du voyage un métier. Un sacerdoce. Une croix. Un havre de paix à la richesse inépuisable !

     

    Rien n’est réellement nécessaire pour voyager, ni trop de temps, ni trop d’argent. Internet et l’expérience ouvrent des voix royales dans la jungle du si vaste monde et nous offrent des milliers de curiosités à découvrir et à savourer

    Le seul et unique frein du voyageur, aujourd’hui en 2009, est à mon avis ce bout de papier qui divise le monde. Qui creuse encore plus les fossés abyssaux entre pays et civilisations. Près de 90% des citoyens du monde ne peuvent se déplacer facilement et ne peuvent visiter librement, sans « passe-frontière », qu’une dizaine de pays des 246 de la liste du CIGV.

     

    Passé cet écueil, c’est sans bagages que l’on effectue les plus beaux voyages. On saura alterner buffets de gare, « maisons et châteaux », gîtes ruraux, hôtels Formule Un, chambres d’hôtes, palaces huppés ou « Leading hôtels ». Là n’est pas le plus important.

    Dans ce monde d’errance éternelle, l’amour filial sera la clef de sésame et le breuvage dopant qui nous permet de repartir à l’assaut de l’aventure. Encore et encore. Tant que Dieu nous prête vie !

     

    Au risque  de déplaire, les Voyageurs, tout comme Georges Brassens, savent bien que : « Non les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre qu’eux »

     

     Mais ils sautent gaiement le rubicond pour s’envoler vers l’aventure. L’aventure est autre et se veut être un autre bagage. Celui d’affronter l’école de la vie, le monde, pour se faire un bagage et pour essayer de pénétrer et d’acquérir des bribes de culture de l’Autre. Cet Autre, notre maître nouveau sera notre ami et notre nouvelle encyclopédie.

     

    Ces milliers de personnes croisées, ces centaines de foyers visités et ces dizaines de civilisations rencontrées ne sont-ils pas un don du ciel ? Une encyclopédie à ciel ouvert !

    On y rencontre le paysan qui nous apprend la grandeur de l’âme et la richesse du cœur. On croise les brigands qui nous poussent à penser que souvent l’homme n’est ni ange ni démon.

    Comment oublier aux Comores ma longue interview de Bob Denard le roi des mercenaires, ou celles des terribles  narcotrafiquants lieutenants de Pablo Escobar, du cartel de Medellin, en Colombie, des passeurs de diamants à Brasilia ou encore des trafiquants d’opium au Swaziland par exemple. Toutes ces aventures forment l’homme et le rendent encore plus ouvert et averti. Des pages enfouies dans ma plus profonde mémoire.

    On rencontre également sur les chemins du monde, des sages, des bouddhistes, des shintoïstes, des orthodoxes, des soufistes et d’autres encore qui de la patience nous content la difficulté et vertu et de l’amitié les secrets.

     

    D’autres enfin, nous apprendront la compassion. Ils sont déjà à un niveau supérieur de l’humanisme, ils ont appris à accepter l’autre tel qu’il est, à l’image des pieux, des grands, des sages, de Mère Térésa ou de Nan par exemple.

     

    Ces « Gens la », comme le dit si bien Brel, sont des voyageurs sans bagages, détachés du matériel et en route vers le détachement et le nirvana. Leur bote secrète est noble et se résume à une phrase : « Seul l’Amour vaincra !».

    C’est vrai que pardonner n’est pas toujours facile et oublier encore moins. C’est vrai que l’exemple de Talion est à bannir et celui de Saint-Just à suivre. C’est vrai également que donner son amour, sa compassion et son amitié est déjà le plus gros cadeau que l’on puisse se faire. Un bien être incroyable et une jouissance infinie.

     

    Le voyageur sans bagages saura se détacher de la chose pour s’ouvrir à autrui et voler avec vous un instant, un moment de bonheur. Un partage à nul autre pareil !

    C’est ce qui nous attend le 4 juin 2009 à Hammamet. Un happening, un congrès, une rencontre de 32 pays, où le seul mot d’ordre se veut : joie de vivre, partage et amitié !

    Les azurs de la ville épouseront pour vous les contours dorés des sables fins, la grâce du blanc jasmin, le parfum de la verte menthe, les fruits juteux, le poisson si frais et surtout cette ambiance à nulle autre pareille, dite celle « des soirées de Hammamet » . Là, commence un inlassable nouveau voyage, où la lune fière de sa rondeur, nargue les ours, les étoiles et les nuages.

    Soudain, elle saute, elle tressaute, se cache, se dévoile, se joue de vous et va même se mêler aux pignons blancs flottants dans votre verre de thé à la menthe. Elle vous a déjà dans ses bras, si généreux et lunatiques à la fois. Ses effets soporifiques et câlins vous caressent, vous bercent et vous invitent à un autre voyage. Pleine lune à Hammamet.

    Bon vent ! Bonne mer ! Bon congrès CIGV !

    Rached Trimèche

  • L'avion de Stockholm ! (3)

    AEROPORT FANTÔME

    Notre avion de Stockholm atterrit à 22 heures dans un curieux aéroport. Tout est noir. Cela me rappelle les petits aéroports de poche que j’ai découverts il y a vingt ans dans l’Afrique profonde.

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    Une vingtaine de passagers débarquent sur un tarmac désertique longeant une dizaine d’immeubles qui n’avaient rien à faire dans un aéroport. Y a-t-il erreur d’aéroport ou un curieux détournement anonyme ? 600 mètres à pied pour arriver enfin à un hangar de tôle ondulée faisant office de douane et de police. Une queue taciturne se forme devant un policier en uniforme vert. Cet officier que le sourire n’a jamais effleuré laisse distraitement tomber son stylo à bille pour dévorer des yeux une plantureuse blonde au frêle chemisier écru. Comment fait-elle pour supporter un léger 4°C avec cette tenue ?

    Soudain, une lumière au bout du tunnel

    Notre ami architecte nous accueille avec un large sourire. Je ne peux oublier cette première impression d’une ville nocturne où se mêlent quiétude, angoisse, incertitude, incompréhension et une certaine tristesse propre à l’ancien bloc communiste. À minuit, avant même d’aller à l’hôtel, un tour en ville à pied s’impose. De vieilles Opel et Lada côtoient de surprenantes Mercedes classe S et les derniers modèles d’Alpha Roméo. À chaque sueur de front sa voiture gagnée !

    Majestueuses et différentes, ces maisons égrènent l’histoire du pays.

     Chacune arbore à sa façade quatre ou six siècles d’âge. Chacune conserve un parfait toit de tuiles rouges ou vertes et porte souvent une inscription gothique qui rappelle que Tallinn a été une des villes commerciales de l’Empire prussien. Ces ville de Hansa, dont Hambourg était le porte-étendard, furent la « route de la soie » de l’Empire. Hansa donna en outre son nom à la compagnie aérienne allemande Lufthansa. La banque, le restaurant et la boutique de jade emprunteront de même le mot « hansa » pour compléter leur enseigne et devenir par exemple « Hansabank ».

    Taani Linn ou la ville danoise

    Tacite, historien latin du Ier siècle ap. J.-C., parlait d’une peuplade sans doute disparue, les Estes ou Aestii. Sur une superficie de 45 227 km2 (environ la Suisse ) vivent 1,5 millions d’habitants. Tallinn, la capitale, arrive péniblement à 450 000 habitants. 1 520 îles et îlots parsèment les rivages de l’Estonie dans la mer Baltique. Saaremaa, la plus grande de ces îles, est le lieu privilégié des vacanciers estoniens. Pour les amoureux de la nature, ce petit pays, dont la température moyenne annuelle est de 5°C, offre 1 512 lacs dont ceux de Pepsi et Vortsjärv. Sur 3 794 kilomètres de côtes, chaque Estonien se sentira encore plus proche de la Finlande voisine, le pays de ses ancêtres Finno-ougriens venus de l’Oural, près de la Sibérie. Des ferry-boats de toutes sortes relient en deux heures Helsinki à Tallinn, distantes l’une de l’autres d’environ 85 kilomètres. Face à la mer Baltique, l’Estonie a une frontière russe à l’est et une lettone au sud. Depuis 1989, le russe cède le pas à l’estonien qui devient langue officielle, et la religion est dite de tradition luthérienne.

    Les Allemands et les Danois christianisent l’Estonie en l’an 1200

    Les seconds prennent la capitale du pays qu’ils rebaptisent, en 1219, Taani Linn ou « ville danoise ». Un siècle plus tard, les Danois vendront le nord de l’Estonie à l’ordre teutonique de Livonie. C’est la naissance des « Barons baltes », ces aristocrates chevaliers germanophones convertis au luthérianisme. La Suède arrive au XVIIe siècle et fait de ce pays une province où le roi Gustave II Adolphe fonde, en 1632, l’Université de Tartue. En 1709, Poltava d’Ukraine chasse les Suédois et s’installe en Estonie qui deviendra province russe. Peu à peu, le servage s’installe. Les serfs sont de langue estonienne et la noblesse reste de culture germanique jusqu’en 1855, début du réveil national.

    Quelque soixante ans plus tard, l’Estonie acquiert son autonomie et devient un état indépendant en 1918, à l’heure où la Russie cède à l’Allemagne les trois pays baltes.

    Mais le corps allemand sera battu et l’Estonie placée dans la zone d’influence soviétique qui durera cinquante ans, soit jusqu’au 3 mars 1991, date de naissance de la nouvelle République d’Estonie qui adhérera à l’ONU six mois plus tard.

    @suivre : @travers le Sussi Jaani

  • Mystères de la mémoire en vavangue

    Mes phobies voyageuses

    Dans ma vie de voyageur, j’ai affronté le diable, les saints, les monstres imaginaires, les vrais guerres, les révolutions et même souvent le vol de mon petit pécule voyageur …

    Tout cela fait partie de l’aventure recherchée à travers le chas de l’aiguille. Tout cela est source de précieuse adrénaline et d’aventurettes inouïes...

    Avec le temps, le voyageur nez au vent, oreilles aux aguets et pupilles dilatées, apprend à aiguiser sa plus belle arme : L’instinct. Cet instinct, doublé de  vitesse à penser  sera ma plus belle carapace contre les intrus, les inattendus, et les dangers de toutes sortes. Le tout se résume à trouver parade aux dangers, à l’instant T. Cela a merveilleusement bien marché une vie durant. A travers 186 pays du monde.

    Reste, hélas, l’impondérable, l’inattendu et  l’imparable. Le détail qui tue.

    C’est ainsi que naquirent en moi trois phobies insoupçonnables et insoupçonnées. Pire encore. Freud sera bien malin de m’expliquer la naissance tardive de la découverte même de ces phobies en moi, plusieurs années après l’effet déclencheur. La mémoire, étant peut être le plus grand mystère de la science et de l’humanité,  capte une image, l’enregistre d’une façon indélébile et peut la ressortir, intacte, de son coffret, dix ou vingt ans plus tard, pour la projeter et l’analyser.

    Attachez vos ceintures, allons à la recherche de trois phobies voyageuses insolites et pourtant si ordinaires.

    @ suivre : Cavalcades sur une Jupe