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destinée

  • Certains se sont inventé des Dieux...

    D'aucuns forgeront leur anti-destin

    par la Culture... 

    Certains se sont inventé des Dieux pour sauvegarder leur  vie... D'autres forgeront leur anti-destin par la Culture.  

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     « Whitney Houston, partie sans dire Adieu !»

    Le Dernier Voyage de trois grandes stars, parties ces mois derniers,  nous émeut, nous chagrine et nous pousse en même temps à réfléchir sur cette finalité de la vie, qui se résume à un simple et court voyage !

    L’homme, cet accident de la nature, n’acquiert gloire et vie que par le cheminement spécifique de sa propre vie. Que restera-t-il de son ombre et souvenir après son dernier voyage ?

    Pourquoi est-ce que certaines âmes perdurent dans les mémoires de plusieurs générations, tandis que d’autres enrichiront  la simple et modeste tombe du soldat inconnu ?

    Amy Winehouse. La première, est anglaise.  Talentueuse jazzwoman.  La jeune chanteuse est décédée, à 27 ans, suite à un sevrage d'alcool qu'elle n'aurait pas supporté.

    Cesaria Evora. La seconde, est capverdienne.  Refusant tout égard à son propre corps, elle continuait à croquer la pomme des deux bouts et partira en paix…avant l’heure !

    Whitney Houston. La troisième, est américaine. Disparue il y a quelques semaines à peine, à Beverly Hills, des suites d’une vie chaotique et tumultueuse.

     Le souvenir de ces trois artistes restera ancré en nous

    Tout comme le jeune Michael Jackson parti dans une tempête inattendue et tout comme Brel, Brassens, Elvis, Jimmy Hendrix ou Nina Simone par exemple !

    Tous nous ont légués un bel héritage. Leurs dons devenus œuvres immortelles  berceront  la suite de notre propre voyage. "La vie pour l'art  et l'art pour la vie " G.S.

       La seule valeur humaine est certes l’esprit. Ce cerveau magique dont on ne connait peut-être  qu’une parcelle  et dont on ne fait travailler qu’une infime partie, n’aura toujours pas révélé ses secrets. D’aucuns, ont ainsi pris le chemin de la gloire sans trop le vouloir en choisissant la voie  de la recherche et de celle de la science. Le chercheur  léguera  par exemple son nom à un Institut (Pasteur), l’explorateur à un Détroit (Magellan), le mathématicien à un Postulat (Euclide), un scientifique aux ondes variées, bardé de 14 doctorats, laissera son nom à la densité du Flux magnétique (Tesla). Un Suédois  marchand de canons et de dynamite mutera son nom en célèbre Prix (Nobel). La lumière endossera le nom de celui qui expliqua sa Courbe (Kelvin), ou encore le voyageur qui planta au jardin Pamplemousse à l’Île Maurice, une plante qu’il rapporta d’Asie et qui portera son nom (Poivre). Et des milliers d’autres illustres personnages de la science, de la culture et des idées en firent de même !

     C’est peut-être la culture ce qui rapproche le plus les hommes les uns des autres.

    L’art,  a en plus, cet agréable avantage de nous faire rêver et vibrer, tous de la même façon.

    Comment être sourd à la voix de ces trois dames qui nous ont quittées, ou face à un Rembrandt, à un Picasso ou à un Leonardo Da Vinci ?

    ‎" Les artistes ont la faculté de transcender et de sublimer la matière et chahutent nos sens pour provoquer l'amour qui est en nous et ceux qui ont atteint le sommet de leur art, auront gagné l'éternité. " SDF

     Par leurs œuvres les hommes perdurent. Par leurs œuvres ces hommes deviennent éternels.  De la mort  ils n’ont plus de soucis.

     Finalement,  peu de choses donnent un sens à la vie. Notre grand père Ramidus a certes 4,1 millions d’années et notre charmante grand-mère Lucie (que j’ai eu l’honneur de saluer à Addis Abeba) n’a que 3,5 millions d’années…dans un monde qui n’a pris corps et forme que depuis 4 milliards d’années et dont  l’humain ne serait que le dernier chainon de son évolution.

     Depuis la nuit des temps tous ces humains étaient habités par la peur ou par l’angoisse de la Grande faucheuse. La mort est à conjuguer avec la vie.

     Pour garder et préserver la vie, l’homme s’est inventé des Dieux et des  Croyances

     Ces nouvelles divinités éviteront à l’homme, le suicide ou la fuite dans la luxure la plus perverse. Le pharaon préparera son long voyage dans une pyramide et le bouddhiste, par exemple, au pied d’un arbre centenaire. Assurés d’une survie ou d’une  vie ultérieure ces humains ont alors le courage d’effectuer le voyage d’une vie entre monts et vallées, affrontant diables et embuscades pour assurer à leurs familles toits et fourchettes.

     Une autre catégorie d’hommes va plus loin. La pensée sera leur raison d’être

     C’est en cherchant, en exploitant et en créant qu’ils acquièrent sans trop le vouloir, une immortalité.

    Les œuvres de Goethe, de Nietzche, de Freud, de Shakespeare, de Bach ou de Matisse  par exemple seront à jamais offertes à l’humanité. Pour l’éternité !

     Reste l’amour… 

     A mes yeux de voyageur, l’amour est peut-être la première des vertus et la seule raison qui nous permet de continuer le Voyage de la vie. La politique, l’argent, la gloire, les voyages, les biens ou le luxe, par exemple,  ne sont rien s’ils sont dénués d’amour. Aimer, c’est d’abord donner, ensuite donner et enfin donner. La chance que nous avons de donner est incroyablement valeureuse.

    Souvent, comme en Australie, l’Amour quitte son Cupidon, son Aphrodite ou son Eros pour jouer au boomerang et vous combler.

    Il ne reste au final que l'amour ... Parce que, conquistadores fiévreux, il restera le feu follet qui nous embarque dans le plus improbable et audacieux des voyages.

    Le voyage ... ne serait-il pas lui l'anti - destin? Yes, seul l’amour vaincra !

     

    Rached Trimèche 

    http://www.cigv-online.com

  • Villa Amalia à Hammamet?

    Voyageurs sans bagages

     

    « Villa Amalia ». Une jeune belle dame dans le rôle cinématographique d’une femme pianiste, Isabelle Huppert (présidente du Festival de Cannes 2009) surprend son compagnon, Thomas, dans les bras d’une autre. Le même soir, dans la rue, elle retrouve par hasard un ami de longue date, Georges. Cette double surprise va faire basculer sa vie. Elle prépare très rapidement son départ vers une destination inconnue. Elle décide de fuir le compagnon infidèle et commence par vendre tout ce qu’elle a. Maison, actions, voiture et bijoux s’envolent rapidement. Elle fait le vide. Elle n’a plus rien. Si une envie. Une forte envie.

    Elle décide de partir à Capri et de vivre une autre vie. Sans souvenirs ni bagages. Voyageuse libre elle enfourche le destin et se laisse caresser par les vagues du hasard, poussée par les alizés de l’aventure.

    La vie serait-elle une prison d’objets qui s’entassent ou une liberté d’action dans les sentiers de la planète ? Le bonheur serait-il de capitaliser des biens éphémères ou de semer et cueillir amour et joie de vivre entre berges conviviales, vallées perdues, montagnes ardues, prés bucoliques et rivages azurés ?

     

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    A l’instar du voyageur elle a compris, très tôt, que le destin de l’homme  est lié à sa nouvelle philosophie de la vie : le voyage comme raison d’être. Compte tenu de son destin particulier, le voyageur saura quitter l’éphémère pour aspirer au spirituel, au culturel et à l’imaginaire !

    Autre image. Autre monde. Autre planète. Assis en tailleur, sur un très vieux tapis rouge, je suis coincé entre un jeune Bouddhiste en robe orange et au crâne rasé, tenant une longue trompette de deux mètres de long et un second bonze plus âgé, tenant religieusement en main un manuscrit de centaines de pages non cousues ni reliées. Le cadre est magique et l’instant divin. Au cœur de Bodhnath, à Kathmandu, dans une école bouddhiste au cœur de la plus grande stupa du Népal…

     

    Une musique sereine, apaisante et envoûtante accompagne un chœur de trente jeunes bouddhistes assis en trois rangées autour d’une allée centrale d’une salle de prière. Je me mets à répéter des mots que je ne comprends pas et me sens déjà emporté vers d’autres cieux et nuages blancs.

    Soudain un flash. Une image. Une odeur. Un son. C’était la fin de la guerre du Vietnam et je déambulais mes 18 ans dans un Royaume du bout du monde. Au Laos. A Vientiane, je me revois assis en tailleur avec d’autres bonzes ou prêtres habillés de robes orange safran, belle couleur ambrée due à une cuisson enrichie de coriandre et d’écorces d’oranges.

    Mais ici, point de lecture de versets divins. Ici, on fume la pipe. Sans le vouloir je venais de passer une incroyable heure dans une Fumerie publique d’opium ! Dans ma course effrénée de voyageur je n’ai  dû réaliser cela que de nombreuses années plus tard…

    Le destin pour le voyageur est souvent le fait d’attraper au vol une idée, un mot, une suggestion, un pressentiment, ou un vol d’avion pardi ! Le destin commence alors à se forger et les chemins à s’ouvrir ! Isabelle Huppert, notre héroïne de « Villa Amalia » n’a-t-elle pas rattrapée le destin du voyageur en suivant son bonhomme de petit chemin en allant à la découverte du monde et se séparant de ses innombrables attaches pesantes et assommantes ?

    Ouvert à toutes les données et possibilités le Grand Voyageur fera du voyage un métier. Un sacerdoce. Une croix. Un havre de paix à la richesse inépuisable !

     

    Rien n’est réellement nécessaire pour voyager, ni trop de temps, ni trop d’argent. Internet et l’expérience ouvrent des voix royales dans la jungle du si vaste monde et nous offrent des milliers de curiosités à découvrir et à savourer

    Le seul et unique frein du voyageur, aujourd’hui en 2009, est à mon avis ce bout de papier qui divise le monde. Qui creuse encore plus les fossés abyssaux entre pays et civilisations. Près de 90% des citoyens du monde ne peuvent se déplacer facilement et ne peuvent visiter librement, sans « passe-frontière », qu’une dizaine de pays des 246 de la liste du CIGV.

     

    Passé cet écueil, c’est sans bagages que l’on effectue les plus beaux voyages. On saura alterner buffets de gare, « maisons et châteaux », gîtes ruraux, hôtels Formule Un, chambres d’hôtes, palaces huppés ou « Leading hôtels ». Là n’est pas le plus important.

    Dans ce monde d’errance éternelle, l’amour filial sera la clef de sésame et le breuvage dopant qui nous permet de repartir à l’assaut de l’aventure. Encore et encore. Tant que Dieu nous prête vie !

     

    Au risque  de déplaire, les Voyageurs, tout comme Georges Brassens, savent bien que : « Non les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre qu’eux »

     

     Mais ils sautent gaiement le rubicond pour s’envoler vers l’aventure. L’aventure est autre et se veut être un autre bagage. Celui d’affronter l’école de la vie, le monde, pour se faire un bagage et pour essayer de pénétrer et d’acquérir des bribes de culture de l’Autre. Cet Autre, notre maître nouveau sera notre ami et notre nouvelle encyclopédie.

     

    Ces milliers de personnes croisées, ces centaines de foyers visités et ces dizaines de civilisations rencontrées ne sont-ils pas un don du ciel ? Une encyclopédie à ciel ouvert !

    On y rencontre le paysan qui nous apprend la grandeur de l’âme et la richesse du cœur. On croise les brigands qui nous poussent à penser que souvent l’homme n’est ni ange ni démon.

    Comment oublier aux Comores ma longue interview de Bob Denard le roi des mercenaires, ou celles des terribles  narcotrafiquants lieutenants de Pablo Escobar, du cartel de Medellin, en Colombie, des passeurs de diamants à Brasilia ou encore des trafiquants d’opium au Swaziland par exemple. Toutes ces aventures forment l’homme et le rendent encore plus ouvert et averti. Des pages enfouies dans ma plus profonde mémoire.

    On rencontre également sur les chemins du monde, des sages, des bouddhistes, des shintoïstes, des orthodoxes, des soufistes et d’autres encore qui de la patience nous content la difficulté et vertu et de l’amitié les secrets.

     

    D’autres enfin, nous apprendront la compassion. Ils sont déjà à un niveau supérieur de l’humanisme, ils ont appris à accepter l’autre tel qu’il est, à l’image des pieux, des grands, des sages, de Mère Térésa ou de Nan par exemple.

     

    Ces « Gens la », comme le dit si bien Brel, sont des voyageurs sans bagages, détachés du matériel et en route vers le détachement et le nirvana. Leur bote secrète est noble et se résume à une phrase : « Seul l’Amour vaincra !».

    C’est vrai que pardonner n’est pas toujours facile et oublier encore moins. C’est vrai que l’exemple de Talion est à bannir et celui de Saint-Just à suivre. C’est vrai également que donner son amour, sa compassion et son amitié est déjà le plus gros cadeau que l’on puisse se faire. Un bien être incroyable et une jouissance infinie.

     

    Le voyageur sans bagages saura se détacher de la chose pour s’ouvrir à autrui et voler avec vous un instant, un moment de bonheur. Un partage à nul autre pareil !

    C’est ce qui nous attend le 4 juin 2009 à Hammamet. Un happening, un congrès, une rencontre de 32 pays, où le seul mot d’ordre se veut : joie de vivre, partage et amitié !

    Les azurs de la ville épouseront pour vous les contours dorés des sables fins, la grâce du blanc jasmin, le parfum de la verte menthe, les fruits juteux, le poisson si frais et surtout cette ambiance à nulle autre pareille, dite celle « des soirées de Hammamet » . Là, commence un inlassable nouveau voyage, où la lune fière de sa rondeur, nargue les ours, les étoiles et les nuages.

    Soudain, elle saute, elle tressaute, se cache, se dévoile, se joue de vous et va même se mêler aux pignons blancs flottants dans votre verre de thé à la menthe. Elle vous a déjà dans ses bras, si généreux et lunatiques à la fois. Ses effets soporifiques et câlins vous caressent, vous bercent et vous invitent à un autre voyage. Pleine lune à Hammamet.

    Bon vent ! Bonne mer ! Bon congrès CIGV !

    Rached Trimèche

  • Destin de voyageur ( 1)

    Go Go Go!

    Tantôt garce, tantôt maîtresse, tantôt reine et souvent souveraine, la Destinée , notre destinée,  guide notre vie comme bon lui semble ! Pas tout à fait !

    Souvent, à la croisée des chemins, entre deux feux, deux routes et deux voies, s’improvise en un très court laps de temps, un troisième chemin ! Notre chemin !

    J’étais un peu plus haut que quatre pommes. Du haut de mes 22 ans, collé au hublot de mon petit avion, je découvrais une terre familière mais qui me semblait étrangère par rapport aux vertes campagnes et collines que je venais de quitter, après neuf semestres d’études à Cologne!

    Mélancolique et heureux. Triste et confiant. Je ne savais ni me comprendre ni me rassurer ! Pourtant, je devais être l’homme le plus heureux du monde ! Mon père, cet homme à qui je dois tant et tout, a accepté tous mes caprices et financé sans rechigner des études qui lui paraissaient rébarbatives !

    Plus l’avion approchait de Tunis, plus mon angoisse grandissait ! C’est que Petit Voyageur que je suis, je ne pouvais me résoudre à entrer si vite dans la vie active et endosser mon habit d’Adulte ! Comment oublier et faire déjà une croix sur mes 44 000 kilomètres d’autostop en Amérique latine l’été passé et mon autre premier long stop à 15 ans et demi à peine: Marseille/ Kiruna( au nord de la Suède ) et retour, et accepter si vite de devenir aujourd’hui Adulte ?  

    Dans mon fort intérieur j’avais préparé un plan de bataille que j’allais présenter ce soir même à mon père ! Mon maître ! Mon ami ! Mon Dieu sur Terre !

    Mon plan se résumait à trois mots : armé d’un diplôme allemand en « Volkswirtschatslehre und Politischwissenschaft» (genre Sciences Po) de l’Université de Cologne, j’avais pris cheville et lié amitié avec trois quotidiens, à Tunis, en France et en Suisse ! Parlant déjà neuf langues, j’ai pu vadrouiller dans plus d’un coin risqué et interdit de la planète et ces journaux achetaient la pige « du fou qui vient de loin » ! J’avais souvent la Une et toujours la page magazine pour un Grand Reportage ! Bref, je me voyais déjà reporter accompli et oubliais sûrement la célèbre chanson de Jean Gabin (je sais, je sais, je sais) ! Donc, Tunis n’allait être qu’une escale et le monde m’attendait… pensais-je à voix si basse que le hurlement du silence vibra l’avion !

    Il est là, ce petit aéroport de poche de « Tunis El Aouina ». Ce n’est plus le majestueux aéroport de Frankfurt mais un sympathique et familial aérogare qui permet aux passagers de quitter directement la machine sur le tarmac et d’y retrouver déjà de la famille ! C’était il y a 1000 ans ?

    Une fois les formalités de douane et de police passées, mon père ayant sûrement déjà tout lu dans mon regard, lui qui me connaissait  mille fois mieux que moi-même, me prit de côté et sorti de sa poche intérieure de veston une curieuse enveloppe !

    Mon Dieu ! Pourquoi cette urgence ? Pourquoi cette lettre ? Il n’y a pas le feu au lac ! On n’est même pas encore rentré au 41 de  la Rue Essadikia. Pourquoi cette enveloppe ?  

    Le voyageur apprend sans le vouloir et sans le savoir l’instinct de survie ! Tout se joue en quelques secondes et de la rapidité de notre réaction dépendra notre survie !

    Très vite, je revois mes petits malheurs et bobos voyageurs : ce fou de Strasbourg à l’oreille coupée et saignante  qui me prit en stop, tout comme ce drogué de Sydney au calibre 44 posé sur les genoux, ou encore ce drogué de Miami qui m’accompagnant à l’aéroport me gratifia d’une lame effilée qui arrêta sa course par une fausse excuse ou Spam (qui alors n’existait pas encore) et tant d’autres « aventurettes »  qui épiçaient et donnaient un sens à ma vie de voyageur !

    Mais, là, c’est Papa ! C’est mon père ! Pourquoi est-ce que je ressens ce même malaise de survie face à l’être que j’aime le plus au monde et auquel j’écris ou je te téléphone tous les jours que Dieu fait ! Depuis 9 semestres. Déjà !

    Mon instinct ne se trompait pas !

    Papa, qui était sobre dans le verbe et le geste, posa sa main gauche sur mon épaule droite et me tendit religieusement l’enveloppe blanche de l’autre main ! La sueur perlait de mon front et inondait mon cœur d’angoisse ! J’étais déjà mort et enterré et cachais ma panique instinctive !

    Les secondes passent et se conjuguent en longues heures d’attente. En siècles !

    Sans piper mot, je prend l’enveloppe, l’ouvre précipitamment et en sort un curieux billet d’avion arborant  ce vol mythique devenu mystique : SR 242, le vol 242 de la défunte Swissair qui relie Tunis à Genève!

    Ma bouche est sèche ! Mon gosier est sec ! Mon regard est embrouillé !  

    Si mon père décide de me remettre ce billet d’avion, là dans l’aéroport même, vingt minutes à peine après mon retour au bercail, c’est qu’il y a urgence quelque part !

    Je repensais au 2e billet d’avion que me refilait mon père à chaque départ en me disant : « si t’avais un soir une rage de dent… » ! Mais là, je ne partais pas je rentrais !

    -         Papa, pourquoi ?

    -         Mon fils, écoutes-moi bien, tant qu’on est encore un peu loin de ta Maman et de tes jeunes frères…

    Sa réponse, là de suite, dans cet aéroport, non seulement balisa le chemin de ma nouvelle vie mais changea mon destin !  

                              ( @suivre : Destin 2)