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hasard

  • DESTINS DE FEMMES

    au Costa Rica

    Au Costa Rica, au pied du volcan Arenal, qui tarde ce soir a cracher sa soupe , un clavier qwerty, en pleine jungle tropicale, pour taquiner la muse et attendre la fete du Feu...apres mon long voyage a travers trois continents d un trait et une journee a Santo Domigo, capitale de la Republique dominicaine!

     

    Mes deux rencontres de la journee meritent a elles seules tout un roman de 320 pages!

    La premiere est Allemande aux yeux emeraude et au coprs elance et muscle

    . Helga a 34 ans, saine de corps et d esprit elle decide de lacher son metier de chef Project a Munich dans une grande firme d automobiles et d aller vers son destin: " J ai gagne assez d argent pour faire une pause de dix ans. Avec ma planche a voile je viens surfer un mois au Costa Rica et je vais essayer mon immigration en Nouvelle Zelande ou le surf est Roi!"

     

    La seconde n a que 24 ans sur papier. Peut etre deux vies en realite, ou toute une vie deja-

    Consuelo, charmante petite blonde aux yeux lagon et au sourire genereux vit au Costa Rica, avec voiture, enfant, homme et chalet---depuis 8 jours et glisse dans la vie comme un marsoin sur rail

    A 15 ans elle quitte sa famille bourgeoise romaine et part a Tarrifa, en Espagne, face au Maroc.

    Les cours d espagnol sont egrenes de joints nocturnes et une premire glissade dans ce monde fumeux!

    Un jeune Algero-portugo-francais ,mecano de metier la charme et l embarque dans son bus bleu.

    Trois ans de vie a deux dans un bus en Espagne et en France. Luigi, naitra le jour de son 18e anniversaire, Un camion consomme beaucoup de mazout et il faudra durant des annes savoir " se servir de nuit"dans les citernes de kiosques a essence et le jour essayer de dealer----

    Ainsi va la vie jusqu au 1er anniversaire de Luigi.. Adieu les bus, les Roms, les Dealers, le farniente et le Mec qui ne voulait pas de ce fils

    Aujourd hui Consuelo est en couple avec Giacomo, un jeune champion italien de plongee profonde, et s adonne avec lui a sa nouvelle passion marine dans les mers lointaines du monde, avec son bebe age de 5 ans dans les bras!

    Un premier tournant de vie qui chasse une page qui glissait vers le desastre et qui ouvre peut etre une porte de soleil et de bonheur ...si attendu et merite!

    NB LIRE SUITE DU REPORTAGE SUR LA PAGE FACEBOOK de Rached Trimeche  sous STATUT:

    http://www.facebook.com/trimeche?v=wall&story_fbid=157877664222669&ref=mf

  • SACREE PARTIE DE BELOTE (4)

    DESTIN EPISTOLAIRE

     

     La pièce est assez sombre et la fumée dense ! Les fumeurs sont coriaces et leurs taux d’adrénaline grimpent au ciel sur les pas de sieur Belot! C’est la finale d’un long tournoi de belote. Il est minuit ! Déjà !

    Le premier joueur annonce un carré ! Le second surenchérit par un autre carré ! Le troisième annonce une tierce (pour sauver l’honneur) tandis que le 4e annonce « Cinquante » !

     

     

    Une page de vie ! Une soirée amicale à Tunis ! Un tournoi hebdomadaire de belotte !

    Les quatre annonceurs optimistes pensent que les trois autres bluffent et qu’ils vont gagner !

    Maître Sauveur Bessis (qui traduisit le premier en Tunisie, en 1956, des textes juridiques du français à l’arabe), Marcel Moatti (ami d’enfance de la famille), Dr  Claude Uzan (Rue d’Espagne) et mon père !

    Destinée : Les annonces sont dévoilées ! Papa était sur de gagner avec 4 dames (qui lui portent souvent chance) et c’est le Dr Uzan qui rafle la mise avec 4 As !

    Un apéro et une discussion très amicale suivront ! Le Dr Uzan demande à mon père :

    -          Qu’est donc devenu ton fou de fils qui a déjà achevé ses études pharmacie en Suisse l’an passé ?

    -          Il a décidé de s’improviser correspondant du Figaro de Paris et  de la Feuille d’Avis de Lausanne en s’installant à Bora Bora, au large de Tahiti et en couvrant au fait, trois îles du Pacifique : l’Australie, la Nouvelle Zélande et Tahiti. Il est fou !

    -          Plus de onze ans d’études ( deux études)  pour abandonner ce garçon dans les îles ? Faudrait trouver un moyen de le ramener au bercail mon ami !

    Fumant son petit cigare et cajolant son petit scotch, égrené de pistaches croustillante, Marcel Moatti dit alors à mon père, sur un ton monocorde et fluet :

     

    -          Aziz, comme le monde est bizarre ! Ton fils ne se décide pas à rentrer au pays et le Dr Uzan et son épouse veulent quitter définitivement la Tunisie , pour s’installer à Paris ! Je sens qu’il y a une providence, un destin entre ces deux chemins contraires

    -          Oui, Marcel, on reparlera demain à l’usine ! ( la SAF , savonnerie de Mégrine)

    Destinée bis : Quinze jours plus tard, je reçois une énième lettre de mon père à Sydney, chez une amie médecin, que je rencontre une à deux fois par mois, selon mes déplacements et qui a la gentillesse de canaliser mon courrier !

    Cette lettre était comme les précédentes ! Une montagne d’amour, d’Amour et encore d’Amour ! Juste un certain reproche qui n’en est pas un… « Penses un jour à revenir chez nous, tu nous manque. Ton père qui t’aime ! »

    Je lis toujours ce passage avec rapidité pour ne pas fondre en larmes et me torturer encore plus !

    Mais cette lettre avait un plus ! Un Nota Bene !

    NB. « Je t’ai acheté une pharmacie à Ben Arous ! La vieille pharmacie du Dr Rivca Scialom (juive Russe) épouse du Dr Claude Uzan ! »

    PS. 48 heures après réception de cette lettre je me suis décidé à rentrer enfin en Tunisie !

     

           Puisse un jour mon Père, mon Dieu sur Terre, le Premier de mes amis, écouter de loin mon murmure de    gratitude, d'Amour et de fidèleté à toutes ses valeurs humaines! Je t'aime Papa! Je t'aime!

                                  (Suite : Destin militaire forcé)

  • Destin de voyageur ( 1)

    Go Go Go!

    Tantôt garce, tantôt maîtresse, tantôt reine et souvent souveraine, la Destinée , notre destinée,  guide notre vie comme bon lui semble ! Pas tout à fait !

    Souvent, à la croisée des chemins, entre deux feux, deux routes et deux voies, s’improvise en un très court laps de temps, un troisième chemin ! Notre chemin !

    J’étais un peu plus haut que quatre pommes. Du haut de mes 22 ans, collé au hublot de mon petit avion, je découvrais une terre familière mais qui me semblait étrangère par rapport aux vertes campagnes et collines que je venais de quitter, après neuf semestres d’études à Cologne!

    Mélancolique et heureux. Triste et confiant. Je ne savais ni me comprendre ni me rassurer ! Pourtant, je devais être l’homme le plus heureux du monde ! Mon père, cet homme à qui je dois tant et tout, a accepté tous mes caprices et financé sans rechigner des études qui lui paraissaient rébarbatives !

    Plus l’avion approchait de Tunis, plus mon angoisse grandissait ! C’est que Petit Voyageur que je suis, je ne pouvais me résoudre à entrer si vite dans la vie active et endosser mon habit d’Adulte ! Comment oublier et faire déjà une croix sur mes 44 000 kilomètres d’autostop en Amérique latine l’été passé et mon autre premier long stop à 15 ans et demi à peine: Marseille/ Kiruna( au nord de la Suède ) et retour, et accepter si vite de devenir aujourd’hui Adulte ?  

    Dans mon fort intérieur j’avais préparé un plan de bataille que j’allais présenter ce soir même à mon père ! Mon maître ! Mon ami ! Mon Dieu sur Terre !

    Mon plan se résumait à trois mots : armé d’un diplôme allemand en « Volkswirtschatslehre und Politischwissenschaft» (genre Sciences Po) de l’Université de Cologne, j’avais pris cheville et lié amitié avec trois quotidiens, à Tunis, en France et en Suisse ! Parlant déjà neuf langues, j’ai pu vadrouiller dans plus d’un coin risqué et interdit de la planète et ces journaux achetaient la pige « du fou qui vient de loin » ! J’avais souvent la Une et toujours la page magazine pour un Grand Reportage ! Bref, je me voyais déjà reporter accompli et oubliais sûrement la célèbre chanson de Jean Gabin (je sais, je sais, je sais) ! Donc, Tunis n’allait être qu’une escale et le monde m’attendait… pensais-je à voix si basse que le hurlement du silence vibra l’avion !

    Il est là, ce petit aéroport de poche de « Tunis El Aouina ». Ce n’est plus le majestueux aéroport de Frankfurt mais un sympathique et familial aérogare qui permet aux passagers de quitter directement la machine sur le tarmac et d’y retrouver déjà de la famille ! C’était il y a 1000 ans ?

    Une fois les formalités de douane et de police passées, mon père ayant sûrement déjà tout lu dans mon regard, lui qui me connaissait  mille fois mieux que moi-même, me prit de côté et sorti de sa poche intérieure de veston une curieuse enveloppe !

    Mon Dieu ! Pourquoi cette urgence ? Pourquoi cette lettre ? Il n’y a pas le feu au lac ! On n’est même pas encore rentré au 41 de  la Rue Essadikia. Pourquoi cette enveloppe ?  

    Le voyageur apprend sans le vouloir et sans le savoir l’instinct de survie ! Tout se joue en quelques secondes et de la rapidité de notre réaction dépendra notre survie !

    Très vite, je revois mes petits malheurs et bobos voyageurs : ce fou de Strasbourg à l’oreille coupée et saignante  qui me prit en stop, tout comme ce drogué de Sydney au calibre 44 posé sur les genoux, ou encore ce drogué de Miami qui m’accompagnant à l’aéroport me gratifia d’une lame effilée qui arrêta sa course par une fausse excuse ou Spam (qui alors n’existait pas encore) et tant d’autres « aventurettes »  qui épiçaient et donnaient un sens à ma vie de voyageur !

    Mais, là, c’est Papa ! C’est mon père ! Pourquoi est-ce que je ressens ce même malaise de survie face à l’être que j’aime le plus au monde et auquel j’écris ou je te téléphone tous les jours que Dieu fait ! Depuis 9 semestres. Déjà !

    Mon instinct ne se trompait pas !

    Papa, qui était sobre dans le verbe et le geste, posa sa main gauche sur mon épaule droite et me tendit religieusement l’enveloppe blanche de l’autre main ! La sueur perlait de mon front et inondait mon cœur d’angoisse ! J’étais déjà mort et enterré et cachais ma panique instinctive !

    Les secondes passent et se conjuguent en longues heures d’attente. En siècles !

    Sans piper mot, je prend l’enveloppe, l’ouvre précipitamment et en sort un curieux billet d’avion arborant  ce vol mythique devenu mystique : SR 242, le vol 242 de la défunte Swissair qui relie Tunis à Genève!

    Ma bouche est sèche ! Mon gosier est sec ! Mon regard est embrouillé !  

    Si mon père décide de me remettre ce billet d’avion, là dans l’aéroport même, vingt minutes à peine après mon retour au bercail, c’est qu’il y a urgence quelque part !

    Je repensais au 2e billet d’avion que me refilait mon père à chaque départ en me disant : « si t’avais un soir une rage de dent… » ! Mais là, je ne partais pas je rentrais !

    -         Papa, pourquoi ?

    -         Mon fils, écoutes-moi bien, tant qu’on est encore un peu loin de ta Maman et de tes jeunes frères…

    Sa réponse, là de suite, dans cet aéroport, non seulement balisa le chemin de ma nouvelle vie mais changea mon destin !  

                              ( @suivre : Destin 2)