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Voyage - Page 4

  • Une si ensorcellante Carthaginoise =)

    LE VOYAGE DE DIDON 

      Grande Voyageuse devant l’Eternel elle demeure pleine de mystères ! On la croyait brune, très brune. Elle est bien blanche. On la croyait porter des cheveux courts. Elle les porte bien longs et en douces tresses brunes. On la croyait maigrichonne. Elle est d’allure sportive, musclée et dotée d’un regard aussi langoureux qu’assassin…2823 années se sont déjà écoulées et la légende de Didon est toujours aussi poignante et aussi mystérieuse. La dame de Tyr parcourt, avec ce Blog voyageur, un autre voyage. Une page de vie.

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    A Tyr, Pygmalion succède à son père Mutto Roi de Phénicie. Il monte sur le trône du père et pour éloigner sa princesse de sœur Elyssa et avoir le pouvoir absolu, il assassinera son mari Sicharbas.

    Adulée, courtisée et aimée Elyssa assiste horrifiée à la mort de son époux et à la prise du trône paternel  par son frère. Une nuit blanche, sous le ciel libanais éclairé d’une pleine lune pousse Elyssa et sa sœur Anna à prendre une rapide décision ! Toute de noir vêtue elle défait sa lourde tresse, avale d’un trait un jus amer et tonifiant et se déploie langoureusement devant sa glace. Effrayée par la dureté de son propre regard elle est réconfortée dans sa décision. Le calme de sa sœur et de ses six servantes sont un geste d’acquiescement au silencieux et assourdissant programme ! Personne n’en parle. Tout le monde devine le dessein de la Princesse déesse !

    Plus de trente hommes sont déjà au port de Tyr. Le ciel est déjà zébré d’une première rayure jaune.

    L’astre solaire pousse les flots sans peine et pointe à l’horizon

    Tout va vite. Très vite ! Elyssa est à bord du bateau avec toute sa petite cour. Anne la sœur fidèle ne peut retenir un flot de larmes face à l’image du père-roi Mutto et du frère sanguinaire Pygmalion. Le devoir du sang et l’honneur de la famille la poussent à épouser sans réfléchir le dessein d’Elyssa. L’exode. Le long Voyage !

    Au mois d’avril, la grande Bleue, cette « Mare Nostrum » dite Mer Méditerranée fait également honneur à la belle Elyssa et maîtrise l’ardeur de ses vagues. L’embarcation prend le large, sans tangage ni roulis. 24 heures de paix et de sérénité passent bien vite. Seul le bruit du silence égrené par le clapotis des vagues et le grincement des rames meublent l’horizon…les jours passent aussi vite que les nuits et la tête d’Elyssa échafaude plan sur plan.

    Soudain, l’amiral de fortune crie haut et fort: «  barre à gauche !» et fonce sur une terre grise et verte à la fois.

     Quid de cette terre ?    

                      (à suivre)

  • Mystères de la mémoire en vavangue

    Mes phobies voyageuses

    Dans ma vie de voyageur, j’ai affronté le diable, les saints, les monstres imaginaires, les vrais guerres, les révolutions et même souvent le vol de mon petit pécule voyageur …

    Tout cela fait partie de l’aventure recherchée à travers le chas de l’aiguille. Tout cela est source de précieuse adrénaline et d’aventurettes inouïes...

    Avec le temps, le voyageur nez au vent, oreilles aux aguets et pupilles dilatées, apprend à aiguiser sa plus belle arme : L’instinct. Cet instinct, doublé de  vitesse à penser  sera ma plus belle carapace contre les intrus, les inattendus, et les dangers de toutes sortes. Le tout se résume à trouver parade aux dangers, à l’instant T. Cela a merveilleusement bien marché une vie durant. A travers 186 pays du monde.

    Reste, hélas, l’impondérable, l’inattendu et  l’imparable. Le détail qui tue.

    C’est ainsi que naquirent en moi trois phobies insoupçonnables et insoupçonnées. Pire encore. Freud sera bien malin de m’expliquer la naissance tardive de la découverte même de ces phobies en moi, plusieurs années après l’effet déclencheur. La mémoire, étant peut être le plus grand mystère de la science et de l’humanité,  capte une image, l’enregistre d’une façon indélébile et peut la ressortir, intacte, de son coffret, dix ou vingt ans plus tard, pour la projeter et l’analyser.

    Attachez vos ceintures, allons à la recherche de trois phobies voyageuses insolites et pourtant si ordinaires.

    @ suivre : Cavalcades sur une Jupe

  • Les garçons en Alaska (3)

    Sur les routes du monde

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    (Suite 3: Instinct de père). Dans le monde du voyage c’est différent. Il existe comme un pacte non écrit entre les voyageurs ! Chacun essaye de faire plaisir à l`autre, lui faire partager ses passions et ses visions et profiter de l`instant d’aventure avec cette énorme joie de pouvoir découvrir ensemble : l`Autre, le monde, la vie et tout cela à un rythme souvent infernal et si délicieux.

    Le chef c’est toujours l’enfant que je présente aux autres comme «  He is my Boss ». Tout cela a toujours très bien marché à travers des dizaines et des dizaines de pays nouveaux, des dizaines de Stops, des centaines d’avions et de bus à travers la planète. Le menu quotidien est si riche et diversifié : Cueillir à la louche la Culture du monde et s`en abreuver. Sans modération. Avec à la clef mille et une aventures.

    Tout cela se passe sans accros. On trouve toujours un compromis à tout et l`amour mutuel nous sort de toutes les impasses. Depuis de très longues années j’essaye de voyager avec un seul garçon à la fois et quelques mois plus tard avec le second etc.

    Tout marche à merveille, si l’instinct protecteur du père (abreuvé par exemple à la Citadine de Marseille) ne s’en mêlait sans crier garde…

    Des fois, c’est vrai, d’une façon un peu trop brusque voire inattendue pour l’enfant !

     EN ALASKA

    On venait de rentrer d`un des plus incroyables et beaux coins du monde : une croisière en bateau polaire vers « les 24 glaciers », au nord de l’Alaska. Au bout du monde !

    Notre chambre d’hôtel est la bienvenue et un copieux dîner exotique accompagné d’un bon rouge nordique fera de ce moment un agréable instant de Voyageurs heureux !

    Il est nuit certes mais il ne fait pas nuit… Les rideaux bien que tirés à fond laissent passer une insipide raie de lumière. Le sommeil nous gagne et Morphée nous emporte dans ces bras généreux. La journée fut belle, longue, rude, dure et surtout si riche en découvertes nordiques dans nos glaciers polaires.

    Vers deux heures du matin un je ne sais quoi me réveille ! Mon fils est absent. Son lit est vide.

    Commence une interminable recherche dans la ville de Jumeau ! Niet ! Rien ! Nada ! Soudain au détour d’une rue je tombe sur l’artiste qui était sagement attablé dans un bar !

    Ma réaction fut démesurée et je le regrette aujourd’hui !

    Pourquoi ai-je donc eu si peur ? Je ne sais !

    Peut-être même que je souhaitais que mon Compagnon de voyage me tienne au courant de son inoffensive escapade ?

    Peut-être qu’en fin de périple (on rentrait de Hawaii la belle) mon compagnon sentant la fin de la cavalcade voulait se payer un simple petit saut d’aventures à deux heures du matin ?

    Peut-être, tout simplement, qu’il a eu une insomnie et qu’il en a profité pour aller déambuler en ville ?

    Ah ces pères-voyageurs si attachés à leurs compagnons de route !

    @suivre

    (4) Les garçons en Corée du Sud

     (5) Les garçons à l'île Rodrigues

    (6) Papa POURQUOI n'es-tu pas milliardaire ?

  • Voyage vers les autres, voyage vers l’Autre

    La mémoire du Voyageur

    N’était-ce et ne fût-ce la magie de la mémoire, le voyage de la vie serait dénué de tout fondement. Le Voyageur qui écume les océans, traverse les plaines et arpente les forêts, n’est doté que d’une seule arme : les trésors de sa mémoire, qui s’étalent de l’apprentissage des langues étrangères à la connaissance de la culture de l’Autre.

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     C’est une phrase du Cigéviste et Prix Nobel de Physique, le professeur Pierre-Gilles de Genne, lors d’une conférence à l’Université de Tunis l'an  passé, qui déclencha en moi cette envie de sonder un peu plus la mémoire du Voyageur. Au professeur de dire : « Un être humain normal a en mémoire 100 000 mots s’il ne parle qu’une seule langue. Par contre, celui qui en parle neuf par exemple et qui, de surcroît, est voyageur, a une réserve d’un million de mots en mémoire et non pas uniquement 900 000… ».

    Je revois soudain notre petit avion bimoteur atterrissant sur un minuscule rocher de l’archipel Juan Fernandez à l’île de Pâques. Ma mémoire visualise une centaine de fleurs de pavot dansant au gré du vent et narguant notre petit avion.

    Le pavot n’est pas un pavot mais une fleur similaire dite amabolla d’un rouge aussi vif que celui d’un coquelicot : ma mémoire l’a habillée de deux robes différentes. La première était celle d’une odeur âcre et persistante et d’une couleur sombre et sinistre : un fumoir d’opium à Luang Prabang, au Laos, en 1973. La seconde image, simultanée et immédiate, est celle d’un champ de tulipes au port altier, aussi aguichantes que ces pavots dansants, avec le même bruit du vent et la même danse qu’au village miniaturisé de Madurodum, en Hollande, en 1969. Quelle est donc cette machine qui, en quelques secondes, lors du fracassant atterrissage d’un petit avion au bout du monde, retrouve avec netteté et force couleurs, sons et odeurs des clichés demeurés intacts après plus de 30 ans ? La Mémoire !

     Quid de cette mémoire ?

    Notre esprit est fait d’émotions pour aimer et apprécier, d’intelligence pour comprendre et enfin de mémoire pour agir. Cette mémoire permet d’acquérir l’information, de la conserver et de la restituer.

    Tel un muscle, la mémoire se fortifie à l’emploi. Pour éveiller les sens, il faut aiguiser l’intérêt qui permet ainsi à la mémoire de se développer. Pour son bon fonctionnement, elle exige également forme et santé. Le sujet non fatigué qui boit les paroles de l’autre ou avale la page d’un livre gravera facilement le message dans sa mémoire.

    Face à l’énigme de la mémoire, St Augustin disait déjà au Ve siècle : « L’esprit de l’homme est trop petit pour se comprendre lui-même ».

    Comment fait donc notre mystérieux cerveau pour comprendre et restituer ?

     Nous disposons de près de 50 milliards de neurones dans notre cerveau. Des milliers de milliards de synapses, ou points de rencontre, permettent aux neurones de communiquer. Leur fonction est donc de recevoir, de conserver et enfin de transmettre les informations reçues au moment voulu.

    Pour garder cette machine en marche, il faut l’utiliser à fond. Et toujours. La mémoire ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.

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    Les champs d’activité de la mémoire sont innombrables. Apprendre les langues étrangères dope notre mémoire d’une façon fantastique.
    D’autant plus que le Voyageur, par cette langue nouvelle, pénètrera le giron, la culture et la pensée de l’Autre. Le Voyageur polyglotte est ainsi beaucoup plus riche. Pendant le voyage, les innombrables flash-back poussent nos neurones à une véritable danse du feu. En quelques secondes et par analogie, on délaisse le monstre du Loch Ness en Ecosse, pour rechercher la grenouille sacrée orangée et noire d’Atelopus, au lac Titicaca, en passant par l’incroyable et vieux dinosaure des mers encore vivant, le coelacanthe des îles Comores. Mémoire quand tu nous tiens...

    Le voyage permet donc la rencontre avec les autres et avec l’Autre, il est ainsi un détenteur fascinant de l’altérité, qui est une valeur en soi.

    L’écriture du voyage, basée sur la mémoire, servira alors à prolonger le voyage. Cette écriture devient un acte mémoriel, avec une grande variété spatiale, temporelle et linguistique.

    Innovant l’enseignement, les Anglais interpellent la mémoire et lancent aujourd’hui sur le Web, une méthode ludique et interactive pour apprendre l’anglais : « Tell me more kids » se fonde sur la technologie de la reconnaissance vocale du professeur Phileas et du perroquet Kaliko. Les jeux, le karaoké et les dessins animés en feront de même pour stimuler la mémoire.

    Dans la vie pratique, La mémoire accessoire sera de plus en plus présente, sous forme d’ordinateur, de super téléphone portable, d’un MP3, d’un iPod, d’un GPS ou d’un précieux organiser.

     La « Mémoire générationnelle » qui transmet la culture, l’identité et l’art des aïeux est différente de la « Mémoire historique » qui relate les grands événements et qui se veut aussi une morale. Les Allemands n’ont-ils pas mis au point une nouvelle approche dite « Gegen das Vergessen » ou « Contre l’oubli » afin que la mémoire collective allemande comprenne ses maux, panse ses plaies et se réconcilie avec son Histoire ? Un devoir de mémoire nous permettra de renouer avec un passé aussi tumultueux soit-il pour en extraire les germes d’un futur plus serein sur le chemin de la Paix !

    Le « Respect du passé », nous permet également de rendre hommage à nos aînés, à nos héros et à nos pères. Rendre à César ce qui est à César. La mémoire sera ainsi un gage d’éternité tel que le décrit si bien Vladimir Yankelevich “ Celui qui a été ne peut plus désormais ne pas avoir été : désormais ce fait mystérieux et profondément obscur d’avoir été est son viatique pour l’éternité ».

    Reste tout un champ de mystérieuses mémoires, inexplicables et encore inexplorées, telles la transmission de pensée, la télépathie ou encore la mémoire intra-utérine. Le père de la psychanalyse moderne Sigmund Freud n’a-t-il pas découvert une autre face de la mémoire le « Unterbewusstsein » ou « l’inconscient ».

     Il faut peut-être savoir attacher du prix à l’inutile et utiliser parfois la mémoire qui imagine plutôt que celle qui répète ! Il faut vouloir rêver, le voyageur en est peut-être capable !

    Le voyage est encore long ! La génétique enfin, nous permettra un jour, de sauvegarder notre mémoire, basée sur un « capital neurones » non renouvelable !

    Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage et qui a doté sa mémoire de la culture des autres afin de mieux comprendre et aimer cet Autre.

    Bon vent, bon voyage chers lecteurs de ce Blog :-)