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Voyage - Page 21

  • Colonie anglaise: Gibraltar

    ROCHER ANGLAIS

    Au nez de l’Espagne


    Poursuivons notre périple. J’allais quitter le casino de Gibraltar ne pouvant plus tenir mes paupières droites après un long voyage, pour arriver à ce coin perdu et enclavé du sud de l’Europe. L’homme à la lourde moustache est par contre bien réveillé et éveillé et insiste à me payer une bière anglaise pour parler de son petit paradis, Gibraltar !

    John Davidson m’invite à partager sa table au fond du petit restaurant du casino. Choqué – shocked !- par ma question sur cette colonie anglaise, le voilà qui s’étend par un savoureux discours sur les bienfaits de la Grande Bretagne dans le monde et sur sa maîtrise des mers, qui ne lui laisse aujourd’hui que quinze petites colonies, et surtout un Commonwealth de quarante-six états.
    Invité par son ami Herman Heyman, directeur du Casino de Gibraltar, John est venu passer le week-end dans ce minuscule pays relié au reste du monde par un unique couloir aérien, celui de Londres-Gibraltar, à l’instar de Berlin enclavé dans la République Démocratique Allemande...

    Vieille colonie anglaise

    John, vieux professeur d’histoire à Manchester, se fait un plaisir de me citer le nom des quinze dernières colonies de l’ancien Empire britannique. Aux Caraïbes, on retrouve les minuscules états insulaires d’Anguilla, des îles Vierges Britanniques, des îles Cayman, de Montserrat, des Turck and Caïcos, et, plus au nord, les Bermudes. Dans le Pacifique Sud, l’Angleterre est encore présente à Pitcairn et South Georgia avec les îles Sandwich. Au large de l’Afrique de l’ouest, l’île de Ste Hélène et, plus loin encore, Ascension et Tristan da Cunha sont encore britanniques. L’Océan Indien garde également des îlots britanniques, tout comme le froid Antarctique. Viennent enfin les Falkland (Malouines), fierté de Madame Margaret Thatcher, Hong Kong, dont le bail s’achèvera dans dix ans (en 1997), et enfin ce petit état, Gibraltar, qui appartient à la Grande Bretagne et qui a un genre de gouvernement local auprès d’un Gouverneur qui représente la Reine Elisabeth. Il est bientôt minuit, mes yeux se ferment déjà. Nous reviendrons demain à Gibraltar. Il me faut repasser la frontière...

    Ce matin, la Winston Churchill Avenue accueille des dizaines de voitures espagnoles qui viennent de franchir le poste frontière pour passer probablement la journée à Gibraltar. Un couloir parallèle reçoit les touristes piétons parmi lesquels je me faufile.
    La file de voitures, immatriculées « GB-Z » (Zone de Gibraltar) envahit plus loin le Queens Way qui borde la péninsule gibraltarienne. À gauche, un aéroport de poche prétend avoir la plus courte piste d’atterrissage d’Europe. À droite, le port de Gibraltar (prononcer GIBROLTOR) accueille des bâtiments anglais de commerce et de la Royal Navy. Ce port aura vécu toute l’histoire du pays. Il est toujours le centre névralgique et fait travailler la majorité de la main-d’œuvre gibraltarienne.

    Rocher stratégique

    Où sommes-nous donc sur cet insolite roche ? À quinze kilomètres de Tanger, Gibraltar est sur la rive opposée du détroit du même nom. Sur un territoire de 5,8 kilomètres carrés, soit environ le cinquantième de la superficie de l’île de Malte ou de la principauté d’Andorre, vivent quelque 32 000 citoyens britanniques. Ces citoyens sont surtout d’origine espagnole, britannique, génoise, portugaise et maltaise.
    En l’an 711, Tarak Ibn Zied, venant du Maroc, débarque
    sur ce rocher pour commencer l’invasion maure en Espagne. En plus de sept cent ans d’occupation, ce rocher devint le bastion et le fer de lance des Maures.
    Le château fort arabe est encore très bien conservé. Il s’agissait, à l’époque, de bien défendre la ville pour pouvoir plus tard conquérir l’Espagne. En 1309, les Espagnols attaquèrent Gibraltar pour s’y installer pendant vingt-quatre ans. Les Arabes délogent ensuite les Espagnols et s’établissent cette fois, en 1333, pour cent vingt-neuf ans. C’est l’époque contemporaine de l’Alhambra de Grenade.
    À l’arrivée des pirates turcs en 1540, les habitants se réfugient tous au château maure de Gibraltar qui abordera plus tard, en 1704, le drapeau anglais avec la conquête de l’amiral Rooke.

    Chez Monsieur le Maire

    Légèrement trapu, le visage très souriant et l’œil pétillant, Sir William Serfaty me reçoit dans son bureau de la Red House sur la Main Street.
    Le septuagénaire Maire de Gibraltar et ancien Ministre du Tourisme (poste clé du pays) nous retrace avec émotion l’origine tunisienne de ses grands parents. Sur son bureau, son portrait est représenté avec fierté en compagnie de sa Très gracieuse Majesté la Reine et, orgueilleusement, avec le Maire de Londres... son respecté collègue.
    Coordinateur du Club International des Grands Voyageurs (CIGV), malgré son âge avancé, M. Serfaty trouve encore le temps de gérer sa commune et même la Red House, cette grande surface de quatre étages.
    Monsieur le Maire préside aux destinées d’une cité heureuse qui vit dans la discipline et avec cette courtoisie purement britannique.

    Sir Serfaty partage son pouvoir avec le Gouverneur Militaire, Sir Peter Terri, représentant de la Couronne Britannique. Pour ne pas compliquer la situation de ce micro-pays, on y trouve encore un Gouvernement local composé de quatre ministres dirigés par un Chef de Gouvernement, Sir Joshua A. Hassan.
    Mais c’est, bien sûr, le Gouverneur qui a la responsabilité de la Défense Nationale, des Affaires Etrangères et de la Sécurité Intérieure. Tout en laissant la démocratie britannique compter, à Gibraltar, quinze députés (Speakers) à l’Assemblée Nationale du pays.
    Devant mon étonnement face à cette large organisation politique, Monsieur le Maire me confirme toute l’importance stratégique du rocher de Gibraltar qui contrôle l’accès à
    la Méditerranée.
    Je repense, quant à moi, à ce que me disait Juan Portillo, jeune médecin espagnol rencontré ce matin, qui axe l’emprise stratégique de la porte de la Méditerranée aux deux enclaves face à Gibraltar, les villes satellites espagnoles de Ceuta et Mellila enclavées au Maroc. L’Espagne deviendrait alors le seul facteur d’équilibre. Ce rocher a déjà décidé en 1967, par un référendum accepté à 96%, que les Gibraltariens souhaitaient rester soudés à la Grande Bretagne. Quarante-quatre habitants seulement ont demandé la souveraineté voisine espagnole sur ce rocher. Deux ans plus tard, le géant voisin, par la vois du Senor Caudillo, le Général Franco Bahamonde, décide la fermeture complète du seul accès terrestre de Gibraltar, La Linea, coupant également les lignes téléphoniques et télégraphiques. Seul un ferry-boat en service avec Tanger et un aéroport relié uniquement à Londres pouvaient alors sortir ce rocher de son isolement. Ce n’est qu’en avril 1980 que Gibraltar rouvre ses frontières au monde.

    La petite avenue bordée de palmiers, entre La Linea et Gibraltar retrouve toute son animation. Cinq ans plus tard, les gouvernements anglais et espagnol accordent enfin une liberté de mouvement au peuple de Gibraltar et d’Espagne, ainsi que pour les véhicules et les marchandises, renforçant ainsi une importante coopération culturelle et économique.

    Il est temps d'aller vers la ville-pays et de sonder ses entrailles...

    Le voyage commence à peine!

  • Le Bobby de GIBRALTAR

    L E ROCHER  

    aux singes sans queue


    Gibraltar. (Décembre 1986). Un rocher, isolé à la pointe méridionale de l’ouest de l’Europe, nargue la Méditerranée et ses milliers de navires qui franchissent le détroit de Gibraltar, au large de Tanger, pour passer dans l’Océan Atlantique. Durant plus de sept cent ans, les Arabes ont occupé Gibraltar. Gibraltar doit son nom à Tarak Ibn Zied, le chef maure promoteur de l’invasion de l’Espagne. Tarak Ibn Zied donna rapidement le début de son nom au rocher ou « jebel », pour former le nom Jebel Tarak, transformé plus tard par les Espagnols en Gibraltar. Aujourd’hui, 32 000 personnes vivent sur ce rocher, en dehors du temps, jouissant d’un passeport britannique et d’une frontière enfin rouverte avec l’Espagne.

    Perchés sur la cime d’un vieux rocher qui contrôle le détroit de Gibraltar, de charmants petits singes, appelés « Barbary Apes », y vivent en liberté. Ces singes sont arrivés en même temps que Tarak Ibn Zied et sont restés, depuis, le symbole de ce micro-pays. Pays à l’orée de l’Espagne et dépendant entièrement de la Grande Bretagne. Pour combien de temps encore ?

    Une heure et demie d’avion de Barcelone à Malaga. Un taxi collectif ultra rapide nous mène à la ville voisine de Torremolinos, et là, l’achat d’un billet de bus nocturne pour découvrir les quatre heures et demie de route qui nous séparent de La Linea. Bien installé au fond du bus, l’objectif de la ville européenne la plus au sud du continent devient réalité. La Linea sera le bout de cette course folle pour aller ensuite à Gibraltar. Petit à petit, le paysage se transforme au passage de Marbella et de ses somptueuses demeures des Mille et Une Nuits, toutes illuminées.
    Une pensée pieuse pour tous ces milliardaires du monde qui élisent domicile ici, depuis Kassoghi, le puissant homme d’affaires, au grand acteur américain Sean Connery au repos, en passant par certains princes et retraités aux épais chéquiers, en quête de soleil sur la Costa del Sol.
    La nuit tombe complètement et les paysages deviennent de plus en plus exotiques avec des palmiers, des agaves, des hibiscus et des bougainvilliers qui bordent notre chemin vers La Linea. Vingt-deux heures, nous voici arrivés.
    Le premier hôtel, qui est juste une louche pension au-dessus du bistrot du coin, nous accueille. Les yeux hagards, une barbe envahissante, les cheveux ébouriffés, enveloppés de larges trench-coats, les jeunes consommateurs, frontaliers anglo-espagnols, ne se privent guère des grandes bouteilles de bières pour combattre le froid extérieur et l’oisiveté du village...
    Le nouvel arrivé, porteur d’une valise bleu et encore cravaté par-dessus le marché, ne plaît guère à l’assistance... Rapide, le tenancier du café me fait grimper les trois étages de l’établissement dans une obscurité presque absolue. À peine ai-je posé ma valise sur un coin du lit – faute d’autre place – que je claque la porte et quitte cette mansarde pour aller m’enquérir de Gibraltar, but de notre voyage.

    La frontière

    « Mais Monsieur, c’est là, devant vous, oui, c’est bien Gibraltar... » . Je le remerciai d’un rapide « Muchisimas Gracias » et restai néanmoins sur ma faim, ne voyant ni Gibraltar, ni mirage du soir. Ce n’est même pas un tour de myopie, mais je ne vois à travers mes lunettes qu’une longue avenue bordée de palmiers, qui commence à vingt mètres de notre hôtel-pension pour finir deux cent mètres plus loin dans une nouvelle obscurité. Seul dans ce désert nocturne et malgré l’avis d’autres passants, je m’aventure dans cette longue avenue, en prenant soin de bien marcher au centre afin d’éviter les mauvaises surprises du soir...
    Au bout de cinq minutes, un Bobby, policier britannique, parachuté de je ne sais où, m’arrête avec un ancestral et ô combien poli « Your passport, Sir ».

    Ça y est ! C’est enfin Gibraltar. Nous sommes bien à la « frontière ». L’officier britannique, d’un flegme bien connu, remplit soigneusement la fiche de renseignements du visiteur de 22h 22...
    Une fois dans le « pays », il ne reste qu’à visiter, comme tous les autochtones, le casino. Imaginez un antre du siècle passé, au plafond haut et doré, aux boiseries craquantes et aux couleurs fanées. Je retrouverai le vieux Wellington de Nouvelle Zélande, visité il y a plus de 15 ans, ou encore certains édifices de Sydney aux couleurs vieille Angleterre. Dans la première salle, des dames septuagénaires aux lunettes rivées sur le nez, cochent soigneusement les cases de leur bingo. Ce soir, la mise est de mille livres sterling.

    Dans une autre salle, ce sont les habituels jack pot, la roulette russe et les tapis verts qui attendent certains joueurs...

    J’allais, au bout de cinq minutes, quitter cet endroit bien étrange pour moi et guère attirant, quand me voilà apostrophé par un colosse sexagénaire à la lourde moustache blonde qui me demande pourquoi je quitte déjà ces lieux...

    Le voyage va commencer!

    à suivre...

  • Comment voyager en 2009?

    Voyager

    dans l’espace

    Voyager sans risques, sans un certain brin de folie, sans humour et sans fantaisie est-il encore voyager? Comment réaliser ce rêve demain ?

    En 2009, un petit avion aux drôles d’ailes pliées et un intérieur minimaliste pour laisser les voyageurs se concentrer sur la planète bleue : Richard Branson a dévoilé, en septembre 2006, à New York une partie de son engin spatial, destiné à ouvrir le voyage dans l’espace au plus grand nombre. Maîtres mots du projet : sûr, écologique, accessible, a insisté le milliardaire britannique, en dévoilant sur fond de musique planante et de jeux de lumière une immense maquette de ce que sera l’intérieur de «SpaceShip Two», l’appareil de Virgin Galactic en cours de construction dans le désert Mojave (ouest des Etats-Unis).

    Aventurier touche-à-tout, Branson rêve que des millions de gens puissent visiter l’espace, promet d’en démocratiser l’accès, imagine déjà des bases de lancement en Australie, en Suède, en Grande-Bretagne. «Notre but est de construire le premier système de lancement spatial au monde sans dommage pour l’environnement et de prouver la viabilité commerciale d’un système sûr qui à la fin pourra transporter équipement, science et personnes». Et «nous espérons que des millions de gens iront dans l’espace», a-t-il dit lors d’une conférence de presse en présence de Buzz Aldrin, l’astronaute qui marcha sur la lune. Virgin Galactic, qui veut dans l’immédiat construire cinq vaisseaux, prévoit son premier vol début 2009. L’engin sera un petit appareil décollant depuis le dos d’un autre avion et transportant six passagers et deux pilotes à 120 km au-dessus de la Terre, pour un quart d’heure en apesanteur. Conçu par Burt Rutan, il sera une version améliorée du vaisseau de l’Américain, Spaceship One, premier engin civil à avoir effectué des vols suborbitaux en 2004. L’intérieur sera blanc et minimaliste, avec des sièges devenant couchettes pour un retour dans l’atmosphère moins rude et des hublots ronds posés partout, du sol au plafond. «C’est un projet magnifique car il s’inscrit dans l’histoire de l’Humanité, du rêve d’Icare aux premiers vols», a expliqué le designer, qui imagine un projet le plus épuré possible «afin d’être le plus proche du rêve».

    Sur les traces de l’Iranienne Anousheh Ansari le Voyageur de l’an 2009 goûtera à l’ivresse de l’Espagne et comme une autre Iranienne lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2005, Shirine Ebadi, il criera la Paix, il clamera le Tolérance et il chantera l’Amour. Des valeurs universelles qui donnent à l’homme de la grandeur et…de l’humanisme !

    Le Grand voyageur, adepte d’Icare et prisonnier de ses innombrables fantasmes sera fidèle au rendez vous spatial, pour une nouvelle aventure humaine.  Sans autre pareille !

  • Les Seychelles

    Seychelles, j’en ai rêvé…

    Ce n’est pas un conte de St-Exupéry, où le tendre enfant répète sa rituelle demande « Dessine-moi un mouton ». Cela en avait pourtant tout l’air... Elle débarque dans mon bureau en ce mois ensoleillé, guitare à la main et, du haut de ses 24 ans, se proclame consoeur pharmacienne, puis aussitôt me pose la question qui lui brûle les lèvres: « Est-ce que les Seychelles existent ? Et comment y aller ? ».

    Depuis l’âge de 14 ans, elle rêvait de cette destination que personne ou presque ne connaissait…Il y va des pays et des femmes comme des rêves fugaces : on rêve de Cindy Crawford ou encore des Seychelles…

    « Zarine » ou l’Île dorée est le nom persan révélé en 1462 dans la littérature arabe du voyageur Ibn Majad, relayé plus tard par Ibn Battuta. Vasco de Gama, le Portugais, l’aurait également découverte en 1502. Les 7 îles Zarines de Suleyman El Mahri deviennent au cours des ans les « Sete irmas » ou « Sept sœurs ». Anglais et Français se bousculent au portillon du paradis des Seychelles. Finalement, c’est Mahé de la Bourdonnais, Gouverneur Général de l’Isle de France (Île Maurice), qui, au XVIIIè siècle, relance les expéditions aux Seychelles pour en faire une base navale et récolter un bois précieux : le takamaka. C’est ainsi qu’un archipel de 115 îles, flottant au cœur de l’Océan Indien, qui, au niveau de l’Équateur, garde intacte une végétation luxuriante et époustouflante, qui fait pousser le célèbre « coco de mer » dit "coco-fesses" (de par sa forme suggestive) et le précieux et solide takamaka, sort de son isolement en 1768, par une colonisation humaine de 28 « volontaires–désignés » (15 Blancs, 7 esclaves, 5 Indiens et une Négresse). Les 28 pères de l’île introduisent aux Seychelles la culture de la cannelle, du girofle et de la muscade, tout en massacrant, hélas, des tortues centenaires et des bois précieux.

    Certes l’accès à notre archipel est à la fois ouvert et fermé.

    Si la France reçoit en effet plus de 76 millions de touristes et la Tunisie 6 millions par an, les Seychelles, elles, n’en reçoivent que 120 000, soit les 1/50è de la Tunisie. Et pourtant elles font tourner la tête à plus d’un… Il est vrai que c’est loin et que c’est cher. Il est vrai aussi que c’est accessible et abordable. C’est que l’écologie a décidé de sauvegarder ce joyau de la planète, dont 45% sont un patrimoine de l’humanité, donc protégés. Évitant les hordes de touristes, le pays a opté pour un tourisme de qualité. Le Voyageur se découvrira ainsi aux Seychelles « Protecteur de la nature » et savourera chaque mètre carré d’une incroyable forêt et d’un idyllique lagon.

    Aujourd’hui, l’industrie touristique est devenue la première industrie du monde, en brassant un chiffre d’affaires de près de 600 milliards de dollars, engendrés par quelque 700 millions de touristes, - soit presque les 1/10è de la population mondiale -, avec comme premières destinations la France (76 millions), l’Espagne (53), les U.S.A. (41), l’Italie (39) et la Chine (35). Mais aujourd’hui, le touriste devient peu à peu voyageur et réalise de plus en plus que le rétrécissement de la couche d’ozone, la pollution des mers, l’avancée des déserts et le gaspillage de l’eau par exemple, peuvent détruire à jamais les Seychelles et tous les paradis dont peut rêver un Voyageur. Et ils sont nombreux... Que dire des envoûtantes Maldives, du charmant St Barth, des exceptionnelles îles de Rapa Nui ou de Robinson Crusoë, des vallées du Rwanda, de la Sierra du Chili, des calottes glacières de la Patagonie, du charme désuet de Chisinau en Moldavie, de Paphos à Chypre, de Petra en Jordanie, de Guernesey au large de Jersey, de Mariehamn à Åland, de Surfes Paradies au Queensland d’Australie ou de l’île de Roatan au large du Honduras, sans parler des 21 glaciers du nord de l’Alaska ? Pour que ces endroits et mille autres encore puissent préserver leur beauté et continuer à nous subjuguer, il faudrait plus que jamais qu’une évolution se fasse. Au départ, le visiteur est devenu touriste, puis voyageur et enfin explorateur. Dans sa mutation vers le rêve, il devra plus que jamais veiller à l’environnement, à la protection de la nature et combattre fermement tout sabotage, tout déboisement, toute pêche effrénée et toute exploitation de la nature au seul profit d’une recette financière. Puisse la force du Roi dollar, épaulé par les valeureux euros, yens et yuans, appliquer les accords de Kyoto, arrêter le raclage des fonds marins et faire de la planète Terre, à l’instar des Seychelles, un patrimoine de l’Humanité. Un patrimoine qui pousserait tout Petit Prince à demander : « Dessine-moi un pays ».

    Comme l'a déjà fait remarquer Kofi Annan à la conférence de Séoul sur l’environnement :

    « les objectifs de la réduction de la pauvreté et de la durabilité environnementale ne se repoussent pas mutuellement, mais peuvent et doivent être poursuivis en tandem. Il faut continuer la croissance économique tout en assurant la durabilité environnementale ».

    Puisse la déclaration de Rio de 1992 sur l’environnement se propager et porter l’écologie au rang de préoccupation internationale majeure.