La dame au soyeux fourreau blanc
Entre illusion...et piège à rat
Overdose de la Révolution et dégoût de la saga DSK ! Tunis croule sous le stress et l’inquiétude et …moi Z’aussi. Je l’avoue !
Retour au clavier pour narrer une mésaventure vécue en ce début de mois, pour changer de lieux et d'atmosphère. Retour à mon petit monde de Voyage où chaque incident de la vie en rappelle mille autres, dans une petite mémoire se voulant Gardienne de la saga d'une vie trépidente aux quatre coins du monde, à la recherche de l'Autre. Cet Autre qui par ses différences sera notre véritable richesse . Quoi de plus riche que l'humain et quoi de plus mystérieux ?
Une histoire d'autostoppeuse, à l’heure où DSK fait honte à l’humanité et où la Justice américaine quoique « un peu exagérée dans sa façon d’agir » reste un exemple de probité et d’équité mondiale !
Une page de vie entre "Illusion et Piège à rats "
Mon histoire vécue est certes très loin des frasques de DSK et des Sit-in de Tunis ! Une simple histoire de la vie qui me parachuta, en quelques minutes, à San Francisco la belle ville de mes 19 ans …
C’était un chaud après midi. L’heure de la sieste ou de la somnolence.
Je déambulais de ruelle en ruelle. Soudain se dresse une porte rouge framboise face à moi ! Elle n’est ni ouverte ni fermée…je pousse légèrement le lourd battant et tombe dans un monde irréel. Imaginez-vous une dizaine de nymphettes légèrement vêtues qui se prélassent sur des sofas rouges au son d’une musique langoureuse. Une minute, 60 secondes,… ou une année entière de « voyeurisme inattendu et gratuit » et je referme la porte pour partir ! J’avais… 19 ans !
Waw ! Elle me saute dessus et m’ordonne de lui payer X dollars et face à mon refus elle arrache mes petites lunettes du nez et les jette au sol pour commencer à les piétiner avec ses jolis talons noirs…. Je ne sais plus comment je l’ai fait rire et ai vite rattrapé mes lunettes en prenant la poudre d’escampette, pensant à mon avion de 6 heures du matin qui m’emmènera, demain, à FAAA l’aéroport de Papeete à Tahiti, vers une autre planète et un long reportage pour le Figaro de Paris !
Curieusement, et 1000 ans après, cette image me revient ce soir en tête : mes lunettes chez la belle dame...
L’histoire est prosaïque. Je suis sur la route qui mène de l’hôtel The Residence à Gammarth pour aller (par le chemin des écoliers) à Sidi Bousaïd, interviewer Fadoua, la sœur du jeune informaticien que Ben Ali a jeté, un matin sous un train à Rades, il y a déjà 20 ans : Marouane Ben Zeyneb avait pénétré le système informatique du palais présidentiel de Ben Ali et y avait trouvé une liste des agents des services secrets israéliens, accrédités à Tunis pour surveiller des responsables de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).!!!
Soudain, surgie de nulle par elle est là ! Face à ma grosse voiture bleue en pleine autoroute, à un croisement au niveau de "Besma"…. Elle affronte la circulation et le conducteur rêveur. Je freine sec pour ne pas la tuer et découvre une très belle nymphe de 22 ans, parisienne crachée vêtue chic avec en plus un châle tricolore sur une épaule…et tenant à la main droite une canette métallique.
Je m’arrête. Elle vient vers ma fenêtre et me demande dans un français châtié, si elle pouvait monter avec moi si cela ne dérangeait pas trop mon…programme. J’ai pensée à une touriste perdue dans une Tunisie révolutionnaire et me fis un devoir d’aller la déposer à son hôtel. Golden Tulip peut-être ?
Elle s’installe habilement dans ma voiture, sur le siège avant droit et croise et décroise ses jolies jambes à la Sharon Stone tout en secouant habillement sa belle crinière fausse blonde… A se croire à Cannes !
Soudain une vérité éclate. La canette n’est pas un Coca mais une bière Celtia ! Mince de Mince de Mince, je suis donc tombé sur une « Prost » comme dit Nan ! Que faire pour m’en défaire de suite ?
Elle lit mon désarroi et essaye de m’amadouer dans un anglais oxfordien…. Je ne peux la brusquer. Je m’arrête en contre allée et lui propose de la raccompagner chez elle si elle le souhaitait. Sans plus. Sa main curieuse et « froide » essaye de trouver les arcanes d’une faiblesse . Mais tout mon être se ferme et je reste calme face à cette déesse maudite et non voulue ! Ma petite tête est en feu et je me demande « pourquoi est-ce qu’une si belle et instruite jeune dame se saoule-t-elle en pleine rue et racole des passants ? »
Déjà 5 longues minutes de passées. Face à mon refus réitéré elle tente sa dernière carte. Elle déclare tout simplement :
-Tu as trois choix jeune homme :
- 1/ M’emmener boire une bonne vodka sec à la Marsa et je suis à toi.
- 2/ Tu m’emmènes chez toi et je suis à toi.
- 3/ On le fait ici… et je suis à toi !
Waw. Dure, dure la vie d’artiste dirait El Greco ! Je pensais à l’adage « la plus grande offense que l’on puisse faire à une femme, c’est de refuser ce qu’elle nous offre » et tente le tout pour le tout !
C'est vrai que la chaire est faible
C'est vrai que l'homme est faible devant La Femme
C'est vrai que la Femme peut faire ce qu'elle veut (ou presque) d'un homme
Mais il est tout autant et aussi vrai, qu'une certaine dignité n'est peut-être pas à brader!
Reste pour s'aider à ne pas "plonger", la méthode de mon confrère Emile Coué par exemple... en regardant voler au loin, vers la côte de Carthage, des VIH et des MST qui vous gâcheront la vie. A jamais.
Tout cela dura quelques secondes. Un siècle...
J’ouvre toute grande sa portière avant et lui demande de quitter gentiment de ma voiture.
Oh ! Rage oh ! Désespoir. C’est le Noir, c’est l’éclair, c’est la surprise. Sa belle jambe droite glisse hors du véhicule et…. Je repense à mon histoire de San Francisco…
Sans même le réaliser, je suis à la recherche de mes lunettes que je ne trouve point. Elle fut rapide la dame !
Sa gifle fut si forte que mes lunettes valsèrent vers le siège arrière…et elle disparut dans la nature dans son fourreau blanc….
Ainsi va le monde ! Ainsi va la vie !
Illusions... et pièges à rat