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Alex

  • Adios Hawaii...(3)

    Crépuscule polynésien

     

    Iles Sandwich. Le 8e jour est déjà là ! Une nostalgie avant l'heure s'installe, nous inonde et nous étouffe déjà ! Une belle porte de sortie à l'horizon. Continuer le voyage par la plus belle des attractions de Hawaii.

    C'est en quelque sorte un Disney Land ou Disney World voyageur que notre visite d'une journée au Polynesian Cultural Center. Imaginez à l'autre bout de l'île, à plus d'une heure de route, un village polynésien. Imaginez plus de 150 bus quotidiens qui déversent leurs touristes. Imaginez le méga-restaurant qui recevra des milliers de visiteurs à 17 heures et l'amphithéâtre qui les attendra pour le "Grand final" à 20 h ! Le tout est un parc de centaines d'hectares parsemés de lacs et de rivières avec une flotte surprenante et envahissante.

     

    Les banians, les flamboyants, les bananiers et les arbres du voyageur croisent les innombrables cocotiers et les palmiers pyramidaux.

     

    Ce monde magique a sa chapelle, celle des Mormons qui font de ce commerce une gigantesque entrée d'argent sous le couvert d'une association philanthropique. No comment ! Le spectacle en vaut largement la peine. Sept pays de la Polynésie nous inviteront tour à tour à découvrir leur musique, leur art, leur cuisine et leurs coutumes. Grandeur nature, Tonga, Tahiti, Samoa, la Nouvelle-Zélande , Fidji, Hawaii et les Marquises nous charmeront sur place. Une promenade d'une heure en gondole polynésienne bouclera ce voyage en Océanie par d'autres musiques et découvertes.

    Le soir, c'est l'apothéose. 5 000 paires d'yeux ont pour point de mire une scène gigantesque. Un plateau transformé en forêt vierge, avec cascades et ruisseaux. Tour à tour, les pays de Polynésie se prêteront à un jeu de son et lumière pour nous draper de rêve et nous oindre d'illusion ! La pupille dilatée, le nez au vent et l'oreille aux aguets, on reste subjugué ! Deux heures qui en paraissent dix mais qui en fait défilent trop vite, seront le premier adieu à Hawaii !

     


    La dernière nuit sera blanche de par la pleine lune et les moult attractions ! C'est le Hilton qui nous reçoit !

    Ce n'est ni le luxueux Noga Hilton de Genève ni l'insolite et superbe Hilton de Séoul. Imaginez un petit village dit hôtel, avec ses salles de spectacle, d'exposition, ses cafés, ses restaurants, son supermarché ABC qui compte 114 points de vente à Hawaii et enfin et surtout ses innombrables boutiques de luxe ! Protégés par la loi américaine, les enfants sont ici des seigneurs: plage, surf et interdiction de cigarette et d'alcool avant l'âge de 20 ans !

    Ce vendredi soir est Le soir du Hilton. 7 500 personnes payeront chacun 10 dollars symboliques pour assister à une évasion sans pareille. Assis en demi-lune face à une gigantesque piscine bordée d'une colline de végétation tropicale qui jouxte le bord de mer, les visiteurs accueillent avec le coucher de soleil un véritable son et lumière reprenant les danses et les chants de la Polynésie entière.

    Un énorme feu d'artifice sera la cerise sur le gâteau
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    Mais voilà que la lune se met à danser, le ciel à se plisser et les cocotiers à valser. Une valse à deux temps, à trois temps, à quatre temps. Mes tempes explosent de joie et de bonheur.

    Avec Alex, mon fils et compagnon de route, je reprends le premier pas de valse de ces doux nuages et nous remercions le seigneur d'avoir connu -un jour - Waikiki !

  • Il est minuit. Un homme s’avance… (5)

    BISSAU BY NIGHT

     

    Il est minuit. L’heure du crime. Un homme s’avance un couteau à la main… pour… étendre du beurre sur un morceau de pain.

    Mais en Guinée Bissau, parler de beurre et de pain est déjà un luxe. A minuit, on parle plutôt de sécurité. A minuit, Alex et moi-même décidâmes d’un commun accord de regagner nos pénates !

    Une heure du matin. Un léger bruit suivi du choc d’une chaise qui tombe et me voilà attrapant sous le faisceau de lumière qui jaillit de ma torche, le fauteur de troubles. L’intrus. Celui qui osa pénétrer dans notre chambre. Sortant d’un sommeil profond et d’une fatigue certaine après une première tumultueuse journée à Bissau, mes paupières se font lourdes et ma cornée peu transparente.

    Le fantôme qui vacille sous ma torche électrique est très curieux. Il ne sort pas des châteaux hantés de l’Ecosse profonde, ni du désert du Néguev, ni de la tumultueuse Amazonie. Chemise blanche impeccable, pantalon crème fraîchement repassé et chaussures vernies, le gentleman cambrioleur a en plus un sourire narquois.

    Il eusse fallusse que je le susse (du verbe savoir) que ce jeune homme n’était autre qu’Alex mon compagnon de route.

    Narguant le couvre feu, les centaines de kalachnikov qui se baladent dans la ville, les milliers de pistolets vendus sous le bras, les guet-apens pour cinq maudits dollars, Alex décide de vivre son Bissau by night. J’ai dû dire et répéter qu’il fallait faire attention et éviter les rues sombres. J’ai passé les deux plus longues heures de ma vie qui me rappelèrent un autre calvaire de cent minutes avec un autre compagnon de voyage.

     C’était il y a quatre ans à Séoul. Nous rentrions de Chengdu, la capitale de la province du Sichuan en Chine. Dans cette mégalopole de près de 12 millions d’habitants à plus de 12 heures de train de Pékin, nous avons assistés pendant une semaine à une longue et incroyable procession bouddhiste ! Un régal de l’âme et du cœur !

    Une escale coréenne pour oublier la fatigue et découvrir plus tard la jeune héritière de la maison Samsung, dont la maman voudra…embarquer Nan ! Tout un poème !

    Notre nouvel hôtel de Séoul tombe à pic pour réparer les affres et fatigues de notre pèlerinage, dans des conditions rudimentaires et ecclésiastiquement bouddhistes !

    On avait par le pur hasard des voyages la plus belle suite de l’executive floor du Hilton Séoul à un prix défiant toute concurrence. Nan, mon fils et mon Body guard, perché sur son mètre quatre vingt quatorze, une casquette vissée sur la tête, décida à une heure du matin de rejoindre le quartier des GI américains dans les chaudes rues de Séoul.

    Rien n’y fit. Aussi obstiné que son aîné, il me quitta pour aller vivre deux heures de folie et d’aventure qu’il gardera dans ses souvenirs profonds…

    A demain au sein d’un gouffre humain…

                                                                (@ suivre)