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Rached El Greco - Page 30

  • TÉMOIGNAGE SUR LA DRAMATIQUE SITUATION EN LIBYE

    Haro sur la Libye !

    Tunis by night. (16 Nov.2011).Cela fait des lustres que nous n’eûmes fait de promenade nocturne au cœur de Tunis pour retrouver... un bon vieux resto des années 90, connu  pour son piano et ses plats italiens…

    Soudain, un insolite manège se dévoile sur le trottoir de cette si belle avenue Bourguiba, face à l’hôtel « International Tunisia ».

    Imaginez 15 ou 20 jeunes messieurs essayant d’apprendre à marcher sur une béquille et d’autres apprenants à conduire une chaise pour handicapés. Nous sommes face aux blessés de guerre de Libye qui viennent trouver en Tunisie, médication, toit et fourchette et qui firent de cet hôtel le QG de leur réadaptation !

    kadhafi.jpg

    C’est un autre jeune Libyen qui nous attire. Blotti sagement contre un mur et assis sur une marche. Je m’assois à ses côtés et retrouve un compère voyageur aux cheveux tressés à la rasta d’Ethiopie.

     Que fait donc ce Libyen de 26 ans, brun aux yeux verts et au traits fins, caché sous son bonnet de laine et regardant lascivement les autres ?

    Son discours est touchant et pénétrant. Il est difficile de retenir ses larmes et de crier : M. …Il répond à toutes nos questions :

     -        « Que fais-tu donc à Tunis ? Tu n’es pas blessé et ton pays est libéré ! »    

    -        «  Libéré ? Laissez-moi rigoler ! J’ai fui ce pays des horreurs il y a huit ans, pour une simple raison. En dernière année de lycée secondaire, où j’étais brillant, j’ai un jour remis au prof une « étude de nos énergies naturelles en Libye ». Etude faite tout seul pendant six mois. Le lendemain, je suis convoqué par la police secrète et me vois attribué le titre peu glorieux d’espion. Le surlendemain matin, j’avais compris le début du calvaire et j’ai voyagé de nuit vers la Tunisie pour acheter un billet sur la Malaisie, où je vis comme Guide touristique depuis 8 ans. »

    -«  Tu n’es plus jamais revenu au pays ? »

     -        « Pour les fêtes de l’Aïd et suite aux événements je suis venu embrasser ma mère et suis reparti « furieux et triste », pour refaire mon passeport à Tunis et rentrer demain à Kuala Lumpur. »

     -«  Mais l’Otan aurait dit-on libéré ton pays ? »

     -        «  Arrêtez de parlez comme eux je vous en conjure ! Cameron et Sarko sont nos fossoyeurs, nos voleurs et les Grands profiteurs de notre drame. Dès qu’ils ont trouvé une fenêtre de pénétration dans un des plus riches pays du monde (eux qui sont en crise économique) ils ont plongé tête basse sur la guerre se parant des habits de la paix, genre -Paix en Galilée- quand Israël projette une attaque sur Gaza. »

     -        « Le sinistre sioniste français BHL fut leur catalyseur et ils saisirent cette inestimable chance de pouvoir un jour nous présenter (en fin octobre 2011) une facture d’armes à payer équivalente à 50 années de production pétrolière… »

    -        « Mais ils avaient une couverture de l’Otan, donc légale ? »

     -        - « C’est là où le bât blesse. L’arnaque du siècle. La GB et la France sous couverture d’Obama et de l’Otan ont fait d’une pierre 3 coups :

     1/ Se débarrasser gratuitement de toutes leurs bombes désuètes, qui auraient couté plus cher à désintégrer et à enfuir.

     

    2/ Ils refont marcher, le nerf de la guerre, l’argent pour leurs usines d’armement, car il faut renouveler les stocks et un seul missile coûte souvent le prix de 1000 voitures

     3/ En arrivant en Libye ils délogent nos habituels fournisseurs d’armement russes et chinois et prennent les nouveaux contrats et nos ressources »

     

    -        -«  Mais que fera le Gouvernement libyen nouveau ? »

     

    -«  Vous rêvez Monsieur ! Point d’Etat ni de gouvernement en Libye. Notre premier problème est comment faire pour retrouver plus de 10 millions d’armes en liberté. Cameron et Sarko ont parachuté des centaines  de milliers d’armes françaises, israéliennes, anglaises et américaines aux civils embrigadés dans l’anti-gadaffisme. Aujourd’hui, avec en plus le stock d’armes de Gadafi, la Libye a un armement qui serait celui de six pays ! C’est gigantesque. En plus, aucun des 3 pays à dite révolution n’ont encore ni Etat, ni structure : toutes ces armes seront plus facilement vendues chez eux et aussi facilement dans tous les pays du Sahel et même d’Asie. La poudrière sera multipliée par cinquante ! »

     

                   -« Que font aujourd’hui les civils Libyens après la mort de Gadafi ? »

                    -«  Ils ont une nouvelle occupation digne d’un jeu vidéo. Ils s’entretuent pour un oui, pour un non, à chaque rue. Les armes parachutées par l’Otan sont de partout et chez des gens de peu de culture et de civisme ! D’autres s’enfuient par la Tunisie. Hier à Ben Gerdane, j’ai croisé un quadra Libyen qui sortait discrètement, de sa veste noire, une grosse liasse de billets de banques (un paquet) qu’il garde sur lui, près de 500 000 dollars US. Imaginez le reste !! Nous aurions pu seuls, soit éliminer le monstre Gadafi, soit  agir par le biais de son fils aîné pour assouplir son régime et même le réformer…. Mais c’était compter sans les rapaces Anglais et Français poussés par les USA qui ne nous laissèrent pas le temps en créant des milices et en les armant jusqu’aux dents ! »

     

                   -«  Sarko et Cameron, ces politiques (pas les peuples) français et anglais sont de véritables criminels de guerre qui veulent sauver leur récession économique par notre sous- sol qui regorge de gaz, de pétrole, d’eau et d’or ! Ils gagnent aujourd’hui, mais pas demain. Nous savons tous que ce n’est pas pour nos beaux yeux qu’ils sont venus et des puissances étrangères ont poussé des résistants libyens à leur demander secours et tout le reste n’est que fignolage politique qui fit 10 000 morts, un pays en ruine et une rente en diamants bruts aux guerriers de l’Otan ! Pauvres de nous et honte aux guerriers du Nord qui n’ont de foi qu’au dollar US et d’amour qu’eux mêmes. La colonisation de nos pays continue ou se renouvelle. Autrement. Cameron et Sarko, haro sur la Libye !»

     

                   -«  Comment vois-tu la Tunisie, 9 mois après sa Révolte-Révolution ? »

                    -«  Quant à vous en Tunisie, je ne pense pas que ce peuple, libre, instruit et cultivé acceptera le diktat des barbus, mais votre problème est immense : Trouver rapidement à recycler au moins le 1/3 de vos 700 000 chômeurs déclarés et arrêter cette flambée des prix de produits simples. Le peuple finira sinon par redemander du Ben Ali, des prix doux et de la tranquillité. Votre tache n’est pas simple, amis tunisiens ! »

     Son fin visage est triste. Sons discours est cohérent et sa culture est immense. Je ne peux qu’avoir une longue chaude larme pour nos voisins libyens et une honte pour ces Suiveurs de BHL and Co !

     

    Dieu reconnaîtra les siens.

    Advienne que pourra !

  • Ni hôtel, ni passeport, ni visa : Vaya con Dios !

    FORCER L’AEROPORT  DE BANGUI ? 

     (Suite 1). Une fois à bord du vol Royal Air Maroc Casa/Bangui, au lieu d’être enfin heureux et rassuré d’être à deux doigts du but espéré, départ vers les Gorilles à dos argenté de la Centrafrique, ma mémoire, cette coquine, me joue de vilains tours de yoyo !

     

    bangui aéroprt  SOLDATS EN MARCHE !!.jpg

    C’était il y a douze ans à la frontière terrestre entre le Benin et le Togo, à midi sous 40°C à… l’ombre. Un douanier au regard vitreux décide de me refouler et prétend ne pas pouvoir me délivrer de visa d’entrée à la frontière. Retour à la ville et faute d’Ambassade du Togo c’est l’ambassade du  « ColonisateurEternelCommun : la France » qui me donna un laisser passer pour entrer au Togo. Deux jours de course folle…

    Pour retrouver ma bonne humeur, en plein vol RAM,  je repensais à ma chambre 136 quittée à l’aube ce matin, à l’hôtel Manzah à Tanger…. La suite même de Sir Churchill …. Une page d’histoire on life

    Et une sacrée soirée avec une voisine en fête qui me kidnappa sur sa terrasse…Sacrée soirée …avec une dizaine de joyeux lurons du Maroc.

    Cela fait quatre heures que notre avion fonce sur Bangui et que ces joyeux journalistes marocains font la fête Verre Sur Verre…. Dans deux jours leur équipe nationale sera en Centrafrique  pour jouer aux 1/8 de finales de la CAF. Le pays les attend de pied ferme et cela sera en Centrafrique l’événement du siècle.

    Que faire pour mon visa d’entrée, dans un pays policier, pauvre, fermé et entièrement sous la loi du Seigneur Président, du CFA et de la France ?

    Je fais rire l’hôtesse et lui demande de passer en première histoire de tester les beaux sièges royaux de la RAM. Aussitôt dit aussitôt fait. Voilà que juste face à moi un sexagénaire au port altier semble attirer l’intérêt de toute la cabine. En deux minutes nous sommes amis. Il comprend mon angoisse et me dit :

    «  Vous avez de la chance, je suis l’ancien Ministre de l’Intérieur du pays et l’actuel ambassadeur centrafricain au Maroc, donc descendez directement avec moi, le Protocole m’attend avec une voiture particulière ! »

    Waw ! Donc Bouddha existe. L’avion atterrit, la voiture arrive et SE, son attaché de presse et le Voyageur montent à bord… pour descendre au salon d’honneur de la République.

    Imaginez une vaste pièce de 15m sur 3 avec deux beaux téléviseurs et quatre fauteuils en velours jaune-orange. Au fond dix policiers entourent un curieux box. C’est le scanner des passagers partants, dont une bonne dizaine est au salon d’Honneur. Le temps est long. Déjà une heure de passée. Le salon se vide et voilà que mon ambassadeur disparu…revient comme par enchantement pour me dire : «  Vous m’avez caché que vous aviez à Tunis un ami centrafricain…. Je vous laisse avec lui. Bonne chance ! »

    Mince pour ne pas dire merde ! Me voilà largué à l’aéroport du bout du monde où le tarmac n’a que notre seul et unique avion comme hôte du soir ! Je n’ai rien compris au verbiage de l’ambassadeur, récupère mon seul bagage à main (et seul bagage voyageur) et me prépare à rentrer manu militari au Maroc… Sans accès à aucune doléance, ni Appel devant haute cour.

    Soudain une accalmie dans la tempête. Une voix suave, amicale et chaude :

    «  Docteur Trimèche, vous ne me reconnaissez donc pas ? Moi, je croyais que vous blaguiez quand vous m’avez dit l’an passé que vous vouliez venir dans mon pays… » 

    « De bleu de Bleu » dirait le Suisse. Mais c’est mon ami de la Bad l’ambassadeur Willybiro ! Incroyable.  Et le voilà qui me rassure :

    «  Son Excellence avec qui vous êtes venu vous confie à moi. Par pur hasard, je suis ici, pour le départ de mon fils vers les USA via Casa, donc on attend le décollage de son avion, vers 1h du matin et je vous accompagne à votre hôtel de Bangui, que vous dites avoir réservé par notre amie Madame Ko. »

    -        «  Mais qui fera mon visa ? Comment faire pour entrer légalement au pays ? »

    -        « Pas de problème, je vais remettre votre passeport à cet officier de police en civil qui vous établira sur le champ un visa diplomatique gratuit ! »

    Une heure plus tard, le filiforme officier de police au regard perdu et au costume délavé me donne un reçu jaune et me dit :

    -        «  Vous pouvez rentrer avec ce laisser passer. Je n’ai pas trouvé le cachet de visa Patron ! Présentez vous demain à la police des frontières pour récupérer en ville votre passeport avec visa ! »

    Donc c’est fichu. En bon langage africain cela veut dire qu’il faudra braquer la Banque de Londres pour récupérer mon passeport ou tomber sur un diamant de Bokassa qui n’aurait pas encore été offert au président Giscard d’Estaing !

    L’aventure ne fait que commencer. A 3h du matin, on est face à l’hôtel du Centre déjà pris d’assaut par deux journalistes marocains qui répètent sans vergogne, on a pris tout l’hôtel depuis 10 jours et on a même acheté des matelas neufs pour toutes les chambres. Notre équipe nationale arrivera dans 48 heures. J’ai beau présenter ma réservation écrite…l’ambassadeur en désespoir de cause téléphone à Madame Ko (et quel réveil !!) pour se plaindre et demander de l’aide…au Voyageur sans passeport et sans visa.

    Il est 3h30 du matin : ni hôtel, ni passeport, ni visa : Vaya con Dios !

    @ suivre (2)

  • VERS LE PAYS DE BOKASSA :)

    Un visa pour la Centrafrique ?

     La croix du voyageur, n’est ni le taux du dollar, ni la disponibilité ou prix d’un vol ou d’un hôtel, ni encore le choix d’une exotique  collation au bout du monde, mais bel et bien « le visa » pour aller vers ce bout du monde !

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    Qu’il est loin ce temps où j’ai dévalé la Cordillère des Andes pouce au vent en passant par l’immense Amazonie et Terra del Fuogo pour retrouver le  Mexique de mes 20 ans. 24 pays visités en autostop avec un maximum de 3 visas. En 2011, pour refaire ces 24 pays d’Amérique latine on a besoin de 22 visas ! Mais, si en citoyen non espace Schengen ou USA/Canada, vous souhaitez visiter un DOM français, la Martinique par exemple, vous devez vous armer de patience et prier le Père Noël pour vous accorder d’abord un visa Schengen (loin d’être évident…) et ensuite un second visa dit DOM/TOM

    Bref, en ce mois de septembre 2011 c’est les pygmées d’Afrique centrale et les gorilles au dos argentés qui me tentent. Des semaines pour trouver les vols adéquats les plus « cools », via le Maroc et un départ sans visa réel ….

    C’était à Gammarth, à une réception d’Ambassade. On me présente un Monsieur de la Bad champagne en main, face à la baie de Carthage. Quand j’appris qu’il venait de la Centrafrique, j’ai failli avaler mon verre…. Un pays que j’essaye de visiter en vain. Très enclavé, éloigné et visa disponible seulement sur Paris par exemple, avec 3 jours d’attente…si j’allais voir le frère de Grégoire Willybiro, le Monsieur de la Bad Bank !

    Les programmes se suivent et ne se ressemblent pas. Un mois plus tard, en 2010,  je pars au Costa Rica… Ce n’est que reporté et nous voilà déjà en septembre 2011 avec l’irrésistible envie d’aller au pays du dit anthropophage Bokassa et des Pygmées de la forêt équatoriale… Dans ma petite mémoire je retrouvais deux noms, celui Madame Ka (Ollé !) et de l’Ambassadeur Willybiro de Paris.

    L’ambassadeur n’est plus en poste et 15 jours de téléphone de Tunis butent face au « 00236 » indicatif de la Centrafrique. Double échec. Comme plusieurs pays aux généreuses lignes roses, ce pays est « fermé » par Tunisie Telecom, pour « veiller à la moralité des enfants » qui auraient ruinés leur père en téléphonant  si loin sans le savoir. L’astuce est simple : le téléphone cellulaire pour appeler Madame Ko!

    Finalement, j’avais juste une réservation verbale au Central Hôtel de Bangui par Madame Ko et aucun visa, ni trace de l’ombre d’un visa. A la guerre comme à la guerre je prends le risque d’aller vers ce pays fermé au tourisme et peut-être au monde, au risque de me faire refouler….malgré tous mes papiers !

    C’est l’heure. Je passe sans encombre le premier SAS de Royal Air Maroc à Casa qui ne demande pas à voir mon visa pour la République centrafricaine…

    Commence le suspens. Comme le Voyage. Commence alors l’aventure

     

    @suivre

  • Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !

    N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? 

    Voyageur à tous vents, reporter depuis la nuit des temps, je ne pouvais ce vendredi soir laisser passer une telle occasion, d’aller voire « la Bête dans son antre », derrière mon officine, au stade de Ben Arous…. 

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    Une foule de près de 10 000 personnes, barbus en majorités et femmes voilées à 80% et des vigiles par centaines…Avec mon Bouddha en collier et mes cheveux aux vents, ma gueule de Meteque, de Voyageur errant et de Pâtre grec, j’eu rapidement droit à passer rapidement plus de 20 barrages en quelques minutes pour être avec la presse internationale et la représentante de Madame Carter, de l’UE etc. à 3 mètres du principal micro des orateurs !

    Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! 

    Et ne suis-je blanchi dans les travaux de Paix 
    Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers

     Je me revois au cœur de lointains pays, où je me suis infiltré dans des guérillas, tels que la Bolivie où je fus prisonnier (pendant 26 heures), le Nicaragua, le Rwanda, le Kosovo, l’Albanie, La Bellarus encore rouge, le cœur des bas fonds du royaume du Lesotho, la forêt des pygmées de la Centrafrique où l’anthropophagie de Bokassa est légendaire (j’en reviens)  et tant d’autres aventures au service de ma petite plume, à travers 194 pays. Mon seul métier.

     Ayant fait mes premières études en Allemagne, je me suis longtemps penché sur le Mouvement et la manipulation des foules qui ont fait d’un petit Autrichien, un citoyen allemand à l’age de 30 ans et le père de 20 millions de morts lors de cette seconde guerre mondiale.

     Et dans toutes mes pérégrinations je me disais que tous ces pays sont loin de la Tunisie du jasmin et du thé au pignon, où il fait si bon vivre… Je me trompais. Lourdement. Dimanche dernier de garde, j’ai eu un double choc à 30 minutes d’intervalles, dans mon officine :

     

    -        Elle, belle jeune dame universitaire de 33 ans toute de rose vêtue, au port altier et au verbe châtié ! Elle ne jure que par Ennahdha. Sa sœur est au bureau exécutif et son père fut en prison sous Ben Ali !

    -        Lui, jeune quadra et avocat notoire est encore plus virulent et affirme haut et fort et en public : «  Nous sommes la Tunisie, nous allons remporter les elections à 100% (dixit) vous, les autres vous ne représentez que 0,1% du pays ! Cachez vous ! Honte à vous ! »

    Je n’en ai pas dormi cette  nuit….

     

    Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! 

    Précipice élevé d'où tombe mon honneur ! 
    Faut-il de votre éclat voir triompher « La bête », 
    Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ? 

    Revenons au stade de Ben Arous.

    La première oratrice est une pharmacienne en veste pantalon noir pour prêcher un islamisme dit ouvert, rabâche et rabâche que « Nahdha hia el kol »

    Le second est un grand philosophe et professeur d’université mué ou travesti en Agent de propagande de ce mouvement. Avec force et conviction, avec un verbe haut et percutant

    La foule exulte. La foule délire et lance «  Echaab Yourid Roujou enahdha » et des « alah ou akbar » à foison.

    Suivent les responsables des sections voisines de Tunis, Manouba puis Ben Arous ! DIEU semble parler par leur bouche ! Ils SONT la vérité ! Ils SONT la justice ! Ils SONT l’évangile et la torah. Le peuple presque en transe, en mydriase complète jouit sur place de sa fierté d’être dans le giron du suprême !

    Arrive enfin, le septuagénaire fils de Ben Arous, le père de ce mouvement, qui veut prendre de la hauteur et semble couver la foule du haut de ses stratus et cubitus, face aux Takbir et aux Allah ou Akbar

    Cela fait 120 minutes que je pleure…sans pouvoir freiner mes chaudes larmes (les autres en me voyant me disent : merci…d’amer leur mouvement) et en réalisant, plus que jamais, une chose si dure, si pénible, si affreuse et si injuste : Ils sont d’un autre monde et nous sommes deux Tunisie !

    Voir ces gens chanter notre « Houma el Houma »…. Au nom d’une Religion qui veut s’emparer du pouvoir, de la République, de notre âme, de nos enfants et de nos esprits me pousse à répéter :

    Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! 
    N'ai-je donc tant vécu que pour voir cette infamie ? 

    Va, quitte désormais le dernier de ces humains, 
    Passe, pour me venger, en de meilleurs mains.
     


    Et votons utiles en faveur de brillants Défenseurs de NOTRE Constitution !

    Demain, sera-t-il  un autre jour ?