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Rached El Greco - Page 32

  • Un départ sur les chapeaux de roues

    Merci à la BNA. Dans cette vie trépidante à 1000 à l’heure il suffit d’un grain de poussière pour bloquer la machine et souvent d’une seule goutte d’huile pour la remettre en marche !

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    Une sacrée journée de grands départs ou le narrateur s’occupe comme toujours des autres. D’abord. De lui, ensuite !


    La veille, à ma banque BNA, je voulais changer mes petits sous pour voyager et à la caisse la préposée n’avait que des billets de 500€ ! Dans la contrée lointaine où je dois aller on vous flingue pour moins que cela, donc il me fallait des petites coupures ! 12h30, heure de fermeture. Je laisse tous mes papiers et sous à la banque en leur disant que je repasserai demain matin prendre des petites coupures d’euros qu’ils recevront en matinée…


    C’est le départ de mon fils Zi,

    jeune confrère et ami, pour une grande expédition africaine en Sénégambie ce soir et la journée commence mal avec un chapelet d’incidents qui bousculent tout un programme, le jour même de notre fermeture annuelle d’officine, pour un congé si attendu !


    1/ Zi ne va pas bien ! Ses 3 vaccins de l’Institut Pasteur Tunis (Fièvre jaune, Méningite et cp pour Palu) le rendent MA LA DE ! Le beau jeune homme a un estomac qui ne supporte pas toutes ces médications et le moral est sapé la veille du grand départ africain !...


    2/ Un téléphone à 10h, du péage de l’autoroute Hammamet-Tunis. Zi est choppé avec un excédent de vitesse : 70 Km/h au lieu de 50 et retrait de permis sur le champ ! Oh ! Rage…. Il perd le moral et râle contre ce rendez-vous à la Cnam de Ben Arous, de 10h30, où il va contraint et forcé et surtout pressé avant son avion! Bref, il fallait lui redonner le moral et…. La magie du téléphone au préposé fit de la punition une clémence et un retour de papiers…pour faire plaisir au père désolé


    3/ Arrivée à la Cnam (sur rendez-vous) le jeune apothicaire est remballé par un jeune aux cheveux gominés qui prétexte trop de travail à Ramadhan et qu’il ne peut accepter son bordereau d’ordonnances médicales du mois d’août…. Tout cela prononce le mal-être de notre Voyageur


    4/ Arrivé enfin à la maison, à el Menzah, Zi découvre qu’il faut vite se procurer une assurance voyage ! Au bout d’une heure je réussis à être au siège Astrée de l’avenue Khereddine Pacha avec un contrat d’assurance groupe 3 Afrique pour Zi !


    Il est 14h je suis de retour à Ben Arous et au boulot ! Caramba ! Carambita, Carambolla !

    Je cours, je surfe, je vole, je plane…vers la banque voisine BNA, pour chercher mes sous et mes documents à quelques petites heures de notre fermeture annuelle….


    Nada ! Niet ! Nichts !


    Je vois bien de la lumière à l’intérieur de la banque mais personne ne répond et je rentre tête basse au bureau maudissant cette journée qui va foutre en l’air mon escale familiale de 3 jours à Hammamet, avant mon départ solo vers d’autres bohèmes et cieux hasardeux du monde 


    Que faire ? Que faire ?


    Le téléphone pardi ! Au 15e téléphone je trouve un second de la banque (qui vient de changer ses cadres) qui accepte de m’écouter et qui me dit ceci:


    - « Je sais doc que vous avez une incurable maladie, la REISEFIEBER ou fièvre des voyages, donc je vais vous aider à récupérer ce soir même vos papiers et vos sous restés chez nous pour pourvoir attraper votre avion »


    Quadrature du cercle.

    L’agence ne peut ouvrir et les sous remis que par deux clefs différentes de deux personnes. La caissière et le chef d’agence. Au téléphone, tout cela devient très délicat, à une heure de la rupture du jeûne. Comment sortir une mère de famille de sa cuisine et un directeur et un sous directeur dans trois différentes régions du Sud Tunis ?


    Finalement, c’est l’aimable adjoint qui s’improvise chauffeur pour aller chercher le directeur et la caissière dans leurs maisons respectives, ouvrir l’agence BNA et me remettre en main propre mes sous et mes papiers de voyage !


    La larme à l’œil, je ne suis que gratitude envers tant de gentillesse et d’amabilité envers ces banquiers qui sont du reste mes patients. Merci !


    Puisse Zi profiter de son expédition africaine pour revenir (de son 43e pays visité) comme à son habitude plein d’usage et de raison, pour prendre à pleines mains sa future profession dans une Tunisie qu’il retrouve après plusieurs années d’absence, dans un état certes légèrement délabrée et fiévreuse ! Mais aussi sa chance que de participer à ce formidable élan de jeunesse pour construire avec tout le monde une Tunisie nouvelle
    Voyager c’est vivre un peu et voyager reste à mon humble avis la plus belle et plus grande école de la vie !


    Soudain, ce soir sur mon transat lové dans ce jardin tropical face à la Grande Bleue, à Hammamet, un assourdissant vacarme du silence me plonge dans mon Afrique profonde, vers ces trois contrées que je vais essayer de découvrir et je hume la brousse et me laisse caresser par la savane.


    Soudain mon verre se remplit d’une grosse boule blanche. Voilà qu’elle quitte mon verre pour pointer à mon nez, me narguer et se percher sur cette liane ! Elle est blanche, ronde, tendre et si mystérieuse….elle saute sur mes épaules, repasse sur mon nez et se love discrètement dans mon verre en me racontant sa saga Africa…La lune.
    Gracias à la Luna et Vaya con dios

  • Les gens du voyage …

    ASTROLABE et Vous 

    ‎"C'est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, et c'est notre regard aussi qui peut les libérer". Amin Maalouf (Les identités meurtrières)                                                                                         astrolabe,voyage,editorial,pais,terre promise

     Depuis plus de 25 ans Astrolabe a suivi une ligne éditoriale fidèle à sa devise de Paix, à son Credo de Tolérance et à sa raison profonde : la Culture, qui mieux que tout autre outil ou discours peut rapprocher (ou hélas éloigner) les hommes !

    Astrolabe a essayé dans sa large partie culturelle de vous présenter des penseurs de plusieurs écoles, des philosophes de tous bords, des religions différentes et des recherches scientifiques, médicales, physiques ou géographiques. Avec le seul but d’essayer de comprendre l’Autre et de s’enrichir de nos différences !

    Astrolabe a osé parler des tabous, des guerres, des défendus, des grands de ce monde, des renégats, des Laissés pour compte et de tout ce qui est humain !

    N’est-ce pas là le sens premier du voyage :

    aller, partir, explorer, apprendre, accepter et s’enrichir de cette merveilleuse école de la vie ?

    Une occasion enfin pour remercier les centaines de personnes qui ont collaboré à la rédaction d’Astrolabe. Un vrai magazine avec des faux moyens. Un miracle réitéré depuis de longues années, grâce à votre soutien et à votre/notre amour à cette revue cultuelle diffusée dans 189 pays. A vous tous Rédacteurs et Lecteurs : merci !

    Dans le monde du Voyage, plusieurs ouvrages viennent de sortir cette été, en France, en Roumanie et en Espagne, sur les Gens du voyages ; les Roms, ou Gitans, Tsiganes, Bohémiens, Manouches ou encore Romanichels !

     

    Terre promise

    Après la tragédie du peuple juif, errant durant des siècles, et qui a enfin trouvé « Terre promise », les Roms restent à ce jour un des peuples les plus en détresse dans ce bas monde.

    C’est l’IRU (Union Romani Internationale) qui adopta, en 1971 à Londres,  cet endonyme «  Rom » pour désigner ces gens d’origine indienne qui forment actuellement la minorité la plus importante du monde ! 12 millions de Roms vivent en Europe comme des étrangers SDF et passent de cabane à frontière et d’exil à déportation, sur un total de 80 millions de Roms dans le monde !

    Il s’agit des Kshattriyas qui, venus du nord de l’Inde, sont arrivés en Grèce au IXe siècle. Puis, au XIIIe siècle, les Rajputs les ont rejoints. 

    Ensemble, ils ont formé la Romani Cel – le peuple tsigane – d'où leur surnom de «Romanichels», mais ils se nomment eux-mêmes Romané Chavé, c'est-à-dire «fils de Ram» (héros de l'épopée indienne Ramanaya). 

    Légendes de ce peuple joyeux et souvent artiste 

    Bien que la langue des Tsiganes puise son origine dans le sanskrit elle s'est fragmentée en de multiples variétés dialectales enrichies de termes persans, arméniens, grecs, slaves ou roumains; depuis quelques décennies, des racines anglo-saxonnes ont imprégné le vocabulaire moderne, technique et scientifique.  Les variétés tsiganes de l'Europe de l'Est ont conservé la grammaire indienne ainsi qu'un bon fonds lexical d'origine sanskrite. Cependant, les variétés tsiganes de l'Ouest se sont créolisés pour devenir l'anglo-romani (anglicisé), le manouche (germanisé), le sinto italien, le calo (tsigane hispanisé), etc.

    Bien que la transmission soit non écrite, de nombreuses légendes circulent sur l'origine des Roms. Liées à l'imagination, elles font partie de leurs traditions. Les « hypothèses » qui en ont fait les descendants de Caïn côtoient celles qui les affilient à Cham, fils de Noé. D'autres les font descendre de mages de Chaldée, des Atlantes, de Syrie, d'une des tribus perdues d'Israël, des Égyptiens de l’époque pharaonique, ou encore d’anciennes tribus celtes du temps des druides. La fascination exercée par de tels mythes a encouragé ces nomades, vivant souvent de leurs talents, à se donner eux-mêmes les origines les plus mystérieuses. Les Roms descendent ainsi de la divinité hindoue Rāma, ou encore de Rāmachandra, avatar de Vishnou. Hérodote mentionne une tribu du nom de Sigynnes qui voyageait à travers l'Europe.

    Dès 1666, Louis XIV décrète

    que tous les Bohémiens de sexe masculin doivent être arrêtés et envoyés aux galères sans procès. Par la suite, il ordonne que tous les Bohémiens mâles soient condamnés aux galères à perpétuité, leurs femmes rasées, et leurs enfants enfermés dans des hospices.

    L'immigration rom aux États-Unis commence avec la colonisation des Espagnols et les Roms étaient embarqués dans les galères comme esclaves.

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, déportés à Auschwitz, à Jasenovac, à Buchenwald, 80 000 Tsiganes d'Europe sont morts des suites des persécutions nazies. Le terme tsigane le plus courant pour désigner ce génocide est Porrajmos, qui signifie littéralement « dévoration ».

    Après ce long génocide Beaucoup de Roms continuent, aujourd’hui,  à vivre selon leur mode de vie nomade, en voyageant en roulottes ou en caravanes, mais vivent souvent en communautés marginales au taux de chômage élevé !

    En France on les appelle aussi « Gens du voyage » 

    pour désigner une catégorie spécifique de Roms présente sur le territoire français, soit la moitié des 400 000 Roms, les Tsiganes de France. Si le rejet des Rom a fait la Une des journaux l’an passé en France et en Italie, c’est encore plus grave en Roumanie où ils sont plus pauvres et plus nombreux. En Roumanie, le 3 juin 2003, trois Roms ont été assassinés par une foule déchaînée ; en 2001, en Slovaquie, des maisons construites par les Roms ont été détruites. Le ministre des Affaires étrangères roumain Adrian Cioroianu,  a proposé à la fin de l’année 2007 de faire acheter par l’État roumain un terrain dans le désert en Égypte afin de placer dans des « bataillons disciplinaires » ceux qui commettent des infractions. Le groupe d’extrême droite « Identité, tradition, souveraineté », dirigé par Bruno Gollnish au Parlement européen, a cessé d’exister en fin 2007 à la suite des déclarations de la néo-fasciste italienne Alessandra Mussolini sur ce sujet, tandis que le ministre de l’Intérieur italien Giuliano Amato parlait de « Chasse aux délinquants Roumains ».

    En 2009, la France a expulsé 10 000 Roms originaires de Roumanie ou de Bulgarie. Le 9 septembre 2010, le Parlement européen a réclamé la suspension de ces retours forcés, contraires au droit communautaire.

    L'Espagne est le pays de l'Europe de l'ouest qui accueille la plus grosse communauté de Roms. C'est aussi l'un des rares à lui avoir donné le statut de minorité nationale. Le gouvernement a adopté en  2010 un plan d'action pour le développement de la population gitane.

    De tout temps on les a accusés de tous les maux, voleurs, violents, violeurs et de sales  marginaux.

    Pourtant, en Espagne, ils ont influencé le flamenco et ils sont devenus les protagonistes de ce genre. ... ont généré des familles du cirque célèbres, comme les Bouglione ou les Zavatta…

    Puissent les Roms et d’autres peuples encore privés de patrie et d’Etat, tels que les Palestiniens, les Kurdes d’Irak, les Talyshes d’Azerbaïdjan et tant d’autres encore, fuir les génocides et trouver à leur tour une « Terre promise » pour conjuguer la Paix et savourer enfin la tranquillité et peut-être même…la vie !

     

    Rached Trimèche

     

  • Guerre de bouteilles à Nabeul =)

    Un si beau jardin à Mrazgua

    Une incroyable aventure dominicale, à Nabeul, ce dimanche de Ramadhan, alors que le soleil ne flirte avec le firmament avant de sombrer comme une magique boule de feu, dans notre « Mare Nostrum », notre si belle Mer Méditerranée !

    vacances à Hammamet.jpg

    Lancée, en janvier 2010, notre campagne KIWANIS pour le recyclage de 50 millions de bouteilles en plastique jetées, chaque année, sur les trottoirs et plages de Tunisie, commence à s’apparenter de plus en plus, depuis « La Révolution », à un combat de Donquichotte contre ses moulins à vent…

    Ce dimanche, je repasse à El Mrazgua, à la sortie de Nabeul vers Hammamet, devant notre si joli KIWANIS COLLECTOR vert qui abrite  1000 bouteilles en plastique.  A ma honte, la porte de cette cage est à nouveau sans cadenas (volé à nouveau) et le fond plein de tout ce que peut contenir une poubelle !

    Armé de quatre sacs en plastique, je vide patiemment TOUS ces détritus et achète un nouveau cadenas ! Entretemps, je m’arrête à une dizaine d’endroits pour récolter dans la malle de ma grosse voiture bleue quelque 120 bouteilles jetées sur le sol de Nabeul…

    Arrivé à nouveau face au Kiwanis Collector je me dis qu’il faudrait impliquer les trois voisins d’en face et demander leur aide pour « avoir un œil sur ce Collector piraté et visité…»

    Waww ! Quel voyage ! Trois maisons. Trois mondes.

    La première Villa de Maître ne répond qu’à mon 20e coup de sonnette !

    Il sort de son garage au volant d’une triste Peugeot grise et me nargue du haut de son mètre 65 et 90 Kg !

    -        «  Quoi, vous voulez que je surveille votre cage ? Mais vous êtes qui vous, pour me demander chose pareille ? Sachez que mon père est pharmacien et mon frère médecin à Nabeul ! Donc, nous occuper de bouteilles en plastique… c’est… Mais, je vais penser à vous aider peut-être. »

    La deuxième villa : Une dame aussi belle que charmante me nargue du haut de son 1m77 et 62 Kg pour me dire à 30 minutes de la rupture du jeûne :  

    -«  Mais vous n’avez que cela à faire ? Demander aux gens en vacances à Nabeul de s’occuper de VOTRE écologie et de vos bouteilles à recycler ?»

    - « Mais Madame, c’est une campagne nationale, avec des centaines de Kiwanis Collectors à travers la Tunisie ! Nous installons ces « cages métalliques » et des jeunes prendront GRATUITEMENT toutes nos bouteilles, pour les revendre à l’Anged du Ministère de l’Environnement, à 16 millimes pièce et avoir ainsi un certain revenu ! »

    -«  Monsieur, vous gagnez quoi vous dans cette histoire ? Qui vous a prêté cette grosse limousine allemande ? Expliquez-moi tout ! »

    - «  Madame, je ne suis que le chauffeur d’un Patron FOU ! Il croit au recyclage du plastique, car dans 10 ans on aura 5 milliards de bouteilles jetées sur la bonne terre tunisienne, avec un petit délai de 450 ans pour se désintégrer ! Adieu tomates, poivrons et olives »

    -«  Oui, votre patron écologiste est FOU ! Il faudra juste attendre un nouveau Gouvernement  et l’Etat s’occupera, comme en Norvège,  de nous, avec 4 poubelles devant chaque maison ! »

     

    La troisième maison est toute de blanc vêtue

    et bardée d’une belle plaque bleue en céramique arborant un prénom magique BRUNO ! Seigneur, aurais-je la force de sonner à une 3e porte après ces deux refus et dialogues de sourds avec des gens qui ne daignent pas « parler ou dialoguer avec un écolo de dimanche » ?

    A la guerre comme à la guerre ! Je sonne.  1, 2, 3 et 4 minutes passent et je n’arrête pas de tambouriner à la lourde porte !

    Soudain des voix. Non humaines ! Le son, le cri, la voix de deux gros chiens ! RIP Tigra (notre Rottweiler) et j’ai encore plus envie de sonner à cette mystérieuse porte blanche bardée de beaux clous noirs.

    Soudain, la porte s’entrouvre puis  s’ouvre ! Une nymphette se glisse à l’extérieur et du haut de son 1m55 me toise en souriant !

    -        «  Je souhaite parler à la maitresse de Maison ou au propriétaire SVP ! »

    -        Une seconde nymphette, stylée, jupette brune et chemisier noisette me sourit et me dit :

    -         «  oui, que puis-je pour vous ? »

    -        «  Mademoiselle, puis-je parler à …. Monsieur Bruno, dont le nom est sur la, porte ? »

    -        Sésame ouvre-toi ! Les yeux s’écarquillent et la porte se referme d’un coup.

    J’attends deux longues minutes et reviens tristement vers mon Kiwanis Collector pour commencer à glisser, une par une, la centaine de bouteilles que j’ai dans mon coffre !

    Absorbé par mon travail « d’éboueur de dimanche » je ne vois pas la Brunette en chemisier Noisette transparent qui se dresse face à moi et me tire légèrement par la manche en me disant :

    -«  Qui dois-je annoncer à Monsieur Bruno SVP ? »

    Cette fois ci, ras le bol des éboueurs et des chauffeurs en permission ! Je lui lance :

    « Dites que le Dottore souhaite le voir maintenant ! »

    30 secondes plus tard, c’est une 3e soubrette qui arrive, plus élégante encore et qui me dit dans un français châtié :

    -«  Monsieur Bruno vous prie de le rejoindre au bord de sa piscine ! »

    Wawww ! Miraculu, miraculus ! J’oublie ma tristesse mes P. de bouteilles, ma longue bataille écolo, mes cages métalliques saccagées et ces voisins si peu coopératifs, à la vue de …. Ce jardin !

    Imaginez, une résurrection, avec un éveil à la Vallée de Mai à l’île de Praslin, aux Seychelles ! Un jardin de 4 000 m2 qui va de la route à la mer, lovant 420 superbes palmiers, des cactus de Lanzarotte et de Guadeloupe, des Yucas Dracena du Mexique, des Lauriers de Croatie, des lianes du Venezuela et tant de flore exotique que l’on se dit tout simplement : CARAMBA !

    Il est là ! Torse nu et épaisse lunettes noires ! Une bonne soixantaine et un verbe sûr, gai et convivial ! Ses amis quittent leurs transat, saluent respectueusement le Dottore et s’éclipsent ! Son épouse à la Particule de Marquise certaine, me tend la main pour un baiser courtois et seigneurial…

    En dix secondes Senior Bruno a jugé la situation me fixe, me scrute, me scanne, me transperce et lâche sa sentence :

     -« C’est Ramadan c’est vrai…mais pas pour nous deux je pense…puis-je vous inviter à déguster avec moi, un petit Blanc pays et des noix de Cajou qui viennent directement de la Guinée Bissau ? »

    20 minutes peut-être ! 20 ans sûrement ! Un voyage dans le temps et tant de choses échangées avec ce grand banquier privé et Industriel italien en vacances en  Tunisie. Pays  qu’i l a choisi, depuis 40 ans, au mois d’août, tout  en gardant s les six membres de son personnel à sa disposition 12 mois sur 12 ! Au cas ou… une envie de rêve sur plage pour fuir Turin ou New York ou Paris !

    A la fin de ce fabuleux et rapide voyage dans le temps, Bruno s’excuse face à ses invités pour m’accompagner à ma voiture et à passer 10 minutes avec moi à enfiler une par une les 120 bouteilles en plastique de ma malle arrière dans cette belle cage verte, avec la promesse d’y veiller personnellement !

    La vie est un Voyage ! Le tout est d’en bousculer certaines étapes et d’en faire de riches escales de notre périple !

    Gracias a la vida !

    http://www.cigv.com

     

  • ARNAQUE à Genève :(

    Baisser sa garde peut être fatal !

    Emporté par les alizés de la vie, fouetté par les brises du hasard et caressé par les vents du Sud, le Voyageur a toujours une étoile qui luit:) 

    Une petite étoile, d’une lointaine galaxie qui se veut protectrice et presque divine !

    Vaya con Dios!  (R. E.

    suisse, arnaque, argent, mafia, jeux

    Dire que j’ai eu la chance de braver monts, collines, montagnes, volcans, marécages, îles lointaines, pays en guerre, pays clos, pays en dictature aveugle et surtout connu de près tant de mercenaires (Bob Denard par exempleaux Comores), tant de gros et petits voyous, tant de trafiquants de toutes sortes, tant d’aveugles policiers ripoux, tant de gens dit « Lie populaire » et surtout couvert  4 guerres dans 3 continents….

     

    Maman, sur une carte murale, posait ses petits clous colorés pour suivre à 5000 ou 15 000 kilomètres les péripéties de son « fou voyageur » pris chez les coupeurs de têtes, Jivaros, de l’Equateur ou en prison en Bolivie, avec l’ensemble de la presse étrangère, lors du 146e Coup d’Etat du pays…

     

    De partout et toujours, du sombre Vietnam en guerre au Laos déchiqueté  par deux frères ennemis (mes amis, Souvanaphuma et Suvanauphang (entre Luang Prapang et Vientiane) jusqu’à l’avion de l’Espérance  ESS, pris en otage au Nigéria où j’ai eu le privilège de servir d’intermédiaire entre nous (supporters et joueurs) pris en otage par de sombres  autorités portuaires qui voulaient à chaque minute une nouvelle taxe pour « lâcher l’avion privé » sur Tunis.

     

    Toujours cette petite étoile du Voyageur brilla et fit de sorte qu’aucun incident grave ou réel n’arriva !

     

    Voyager est un métier. Ecumer 193 pays dans 52 en autostop vous forge (théoriquement) un homme ! Le voyageur devient étranger à lui-même, le nez au vent, la pupille dilatée et l’oreille aux aguets ! Son arme, sa seule arme dans ce vaste monde est double : son sourire et sa vitesse de cogitation ou d’analyse de la situation… Le tout est de réagir avant l’Autre… et de parer ainsi tout feu et toute salve ! Les secondes d’avances prises sur l’adversaire ou simplement l’Autre sont la meilleure des assurances vie…

     

    Mais, la faille arriva au lieu le plus inattendu du monde. Au pays dit le plus sûr et serein de la planète ! 


      

    Est-ce la grosse fatigue « past-révolution » ou bêtement le fait de « baisser sa garde » ?

     

    Je rentre d’un doux havre de paix, du pays de mes huit longues (ou courtes) années d’études, de cette île au cœur d’une Europe unie, de cette îlot souverain et jaloux de son exception et de sa richesse. La Suisse.

     

    Sur le quai du Mont Blanc et au coin du For Seasons Hôtel des Bergues à Genève, où nous attendent des amis pour un apéro de fin de journée, le trottoir se remplit soudain de monde.

     

    Insolite spectacle. Un jeune quadra trapu et musclé, en tee short blanc,  accroupi par terre face à un mouchoir vert déployé, sur lequel trônent trois petites boites blanches de 7cm de côté. Curieux de nature je m’approche et découvre la voix nasillarde et roumaine du jeune trapu qui crie « ici casino, ici on gagne ! ». Il demande 100€ à un monsieur et lui demande de lui dire où se cache la perle blanche qu’il vient de mettre dans une des trois boites ! Il brasse ses boites et au passant de deviner….Un spectacle que j’ai dû croiser cent fois entre Kichinau en Moldavie, à Sao Paulo au Brésil, à Kinshasa  en RDC, à Cali en Colombie ou même à Napoli tout simplement, sans jamais m’y attarder plus que 20 secondes…

     

    Ici, je m’attarde à voir de prêt le spectacle. Trois hommes jouent devant moi en 60 secondes et deux gagnent ! Me voyant souriant et le regardant, le Roumain prestidigitateur me tend deux billets de 100€ et me dit :

     

    «  regardes bien, prends ces deux billets et si tu me dit , dans quelle boite est la perle blanche, ces euros sont à toi ! »

     

    Interloqué, je venais au faite de bien vérifier que la perle était sous la boite Nr 01 et coninais à sourire en découvrant que les 200€ étaient déjà dans ma main ! Profitant de « ma béatitude infantile » il me dit tout de go :

     

    -          « Show you monay, montre-moi seulement TON argent ! »

     

    Soudain deux puis tropis jeunes me tirent par la manche et me disent : » « vite, vite, vite donne luis l’arengnt, tu as de la chance , c’est pour toi un jack pot ! tu vas gagner ces 200€ en une seconde !

     

    En semi-défense, sans trop y penser et loin d’être sur mes gardes, j’ouvre mon porte monnaie

     

    et lui montre un billet de 50€, sagement plié en deux…. Il avance sa main, farfouille et sous mes yeux extirpe 4 blillets de 50€ de mon porte monaie…et le voici avec 400€ en mai me demandant de lui montrer la boite pleine…mais …en les bougeant une nouvelle fois.

     

    J’hésite. Je ne réalise toujours pas et rien. Voilà que trois hommes me tirent par la veste et me disent mais TU dois maintenant jouer et vite et prendre tes 400€. Vite ! Vite ! Viiiiite !

     

    Mon accompagnatrice est happée par un 5e sbire pour l’éloigner de l’arène… Déjà plus de 30 secondes écoulées et leur pression commune face à ce si bel hôtel de rêve de Genève…me laisse montrer du doigt…la boite vide !

     

    Tout s’arrête ! Le trottoir se vide ! Le roumain met en poche son tapis de fortune, ses 3 boites et mes 200€ !

     

    Waw ! Je réalise ! et j’ai HONTE tout simplement. Honte du petit voyageur que je suis. Honte de me « faire entuber de la sorte », honte de m’être conduit comme un novice chez le curé du village. Honte tout simplement.

     

    Je fais 100 mètres et m’assois par terre sur une marche de maison. Cinq longues minutes à réfléchir et à me dire : «  Merde, faut simplement oublier et aller faire la bringue avec nos amis du For Seasons ». Non, ça ne passe pas. Je suis Voyageur et cette bêtise n’est pas mienne, moi qui ai visité une centaine de casinos du monde sans jouer un seul kopek, par principe !

     

    Comment retrouver ma bonne humeur et effacer cet incident de ma mémoire ? Honnetement je me sens cocufié à l’âme et furieux contre ma désinvolture. Il faut trouver une solution, non pour récupérer ces 200 euros, mais pour sauver l'honneur du voyageur-qui-baissa-sa-garde ... Comment ?

     

    -          A la 6e minute. Nous revenons vers le haut de la rue en bord du Lac Léman. Là, je découvre, l’un des cinq acolytes. Je bondis vers lui…

    -           

    -          «  Vous n’avez pas voulu m’écouter, il ne fallait pas jouer avec ces Albanais, Bosniaques et Roumains. Maintenant il ne faut surtout pas aller à la police, car vous aurez une double amende de jouer au casino dans la rue. »

    Face à ce discours mensonger je déploie ses armes à lui et ses compères. La vitesse d’action et lui dit :

     

                1/ Tu as eu combien d’euros des 500€ (et non 200) que je lui ai donné ?

                2/ Tu vois ce téléphone, toutes vos photos sont enregsitrées !

                3/ La police vous tous sur un fichier et si je dépose plainte, vous êtes cuits !

     

    Devant cette avalanche de nouvelles innatendues, celui qui voulait jouer au Samaritain, nous demande 2 minutes, pour demander « au Roumain » de restituer la moitié de la somme et… il se précipite vers l’autre chaussée. Je le poursuit. Il rentre dans un jardin abondonné et triste. Je le suis. Il me voit prend son téléphone et hurle… avec l’air de prendre Jupiter et Lucifer à témoin… je le suis. Il disparait.

     

    Soudain parait un policier sur sa moto. Je me plante denat sa BMW, l’arrête et lui dit tout de go :

     

                -« je viens de faire une petite bêtise »…lui raconte la chose…et lui demande conseil

                -«  Allez à la deuxième rue à gauche porter plainte et verifier tous les catalogues…."

     

    7e minute. Je reviens vers ma compagne de voyage et m’appercois que le trapu-bandit-roumain est à 3 metres de l’atteindre tout en étant suivi par celui qui avait promis de lui demander de restituer 100€

     

    8e minute. Le premier tend 100€ à ma compagne avec un geste magnanime de grand seigneur qui partgae la perte de l’ami…

     

    - " Non Monsieur, vous n’avez aucun choix, vos photos sont dans mon téléphone (faux, certes) et je vais aller à la police pour la reconnaissance des photos…je crois même que la votre porte le numéro 34."

     

    Je le vois blemir et flechir…il me tend 50 autres euros et me demande garder les 50 restant pour se payer une bonne bière….

     

    Plus tard, à la fête de triathlon de Genève , deux jeune policiers (fille et garçon) m’avouent que cette arnaque coutumière à Genève est liée à la loi des jeux et donc NON criminelle…

     

    Le soir à l’hôtel, je découvre une large affiche prévenant les touristes de Genève, avec photos à l’appui contre ces « bandits sur trottoirs » avec ce commentaire « Vous ne reverrez jamais votre argent…»

    Actuellement les autorités proposent des flyers indiquant les dangers du bonneteau (vous ne gagnez jamais!), ce moyen entrepris reste bien trop faible face à l'ampleur du p...hénomène. 

     

    Comme quoi dans la vie, baisser sa garde quelques secondes peut vous coûter des remords beaucoup plus chers que des euros…à Genève !

     

    Vaya con dios