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My Point of View - Page 36

  • HISTOIRE DE CIVISME

    Ambassadeur à Genève

     

      Que peut faire un simple citoyen derrière un gros camion qui marque son passage, tel le petit Poucet, par de petites pierres blanches ? Des pierres qui s’échappent de son chargement et qui seront peut-être la cause d’un accident mortel de trop !

     

    Que peut faire un citoyen, dans certaines contrées du monde face à des milliers de lampions de Noël accrochés aux arbres qui longent les routes ? Des lampions qui ne sont autres que de vulgaires et nuisibles sacs en plastique.

     

    Que peut faire un citoyen, face à la découverte subite d’un fleuve en crue. Un fleuve qui n’est autre qu’une horrible et dévastatrice fuite d’eau en pleine avenue ?

     

    Que peut faire un citoyen face au jeune chauffard qui décide envers et contre tous de griller un feu rouge ?

     

    Ces quatre situations parmi tant d’autres que j’ai souvent, hélas, eu l’occasion de rencontrer, peuvent trouver rapidement solution par l’acte citoyen. Ne sommes nous pas tous actionnaires, à action unique, d’une société appelée Etat ? Nous y reviendrons…

     

    Pour rester dans le voyage, voici deux petites anecdotes du pays de ma tendre enfance, pays de mes études où le civisme se conjugue presque avec l’air que l’on respire, l’eau que l’on boit et le devoir qui nous habille. La Suisse.

    C’était à New Delhi, en 1983. La deuxième journée de la Conférence des Non alignés prit fin très tard ce soir. Nous ne sommes plus que deux personnes à lézarder au fond d’un salon d’hôtel, vieil Empire britannique, inconfortable, désuet mais étrangement agréable.

    Il avait soixante ans, peut être même soixante dix. Des cheveux blancs en cascade, des lunettes d’écailles, un port altier, un profil crétois et un verbe généreux. Disert et érudit, Si Taieb Slim, honorable diplomate tunisien tenait le crachoir jusqu’aux matines sonnantes. Mes yeux se refermaient presque, quand sa dernière histoire sur mon pays d’adoption, la Suisse , me réveilla :

    « J’étais invité à un dîner privé, à Genève, chez un couple d’amis Suisses à 19h30. A 19h29, j’essayais de garer ma longue limousine américaine face au domicile de mes hôtes. Je me suis mal pris. Mal m’en prit. Légèrement énervé par ce contre temps, je ne fis guère attention à la maladroite position de ma voiture. Hélas, d’une part, mon pare choc arrière frôlait l’avant de la voiture qui était derrière et d’autre part mon pneu avant gauche mordait généreusement sur le trottoir gauche en jouant même à saute mouton. »

    19h31. La maîtresse de Céans m’ouvrit sa porte, accepta ma minute de retard et me souhaita une cordiale bienvenue.

    19h34. Deux coups lents et un bref. Deux longs coups de sonnettes suivis d’un plus léger. La même maîtresse de maison, envahie par une légère buée rougeâtre, arrange son chignon, vérifie les plis de sa jupe noire et s’avance stoïquement devant la porte qui n’attendait pourtant plus personne.

    - Oui ! Oui Messieurs, nous recevons bien, ce soir, Monsieur l’Ambassadeur de Tunisie auprès de l’ONU. Oui, monsieur le gendarme, je vais lui demander de venir vous voir.

    L’hôtesse s’empresse d’appeler l’ambassadeur qui est courtoisement salué par le gendarme

    -          Monsieur l’Ambassadeur, excusez nous de vous déranger, mais pouvez vous nous suivre quelques minutes ?     

    Gentleman né, diplomate certes, Si Taieb bredouilla avec un sourire forcé : 

    -          Mais bien sûr Messieurs ! Puis-je savoir seulement pourquoi ? 

    -          Monsieur l’Ambassadeur, votre voiture bien que portant des plaques diplomatiques est hélas doublement mal parquée. Nous vous prions de bien vouloir la changer de place.

    -          M. l’agent, une seule question : il n’est que 19h34 et je ne suis dans cette maison que depuis trois petites minutes. Comment a  fait la police suisse pour être informée si vite  de ce délit ?

    -          Monsieur l’Ambassadeur, vous êtes en Suisse. Ici, chaque Suisse est propriétaire de la Suisse. Près de huit millions de Suisses veillent au grain. Vos voisins d’en face vous ont vu, depuis leur balcon, mal stationner et ont accompli leur devoir de citoyens en alertant la police…  

    A bon entendeur salut ! Cette anecdote de Si Taieb Slim m’a suivie comme une ombre et m’a donné l’envie et la chance de servir, à mon tour, mon pays par de simples petits actes civiques à la portée de tout à chacun. On y reviendra…

    (à suivre)

  • UNE ANNEE DE ROUTE

    365 jours ensemble

     

    Un arbre sans feuilles est un arbre sans fruits dit un proverbe africain! Les lecteurs sont les véritables feuilles d’un Blog qui portera fruits ! Déjà, 365 jours…ensemble ! Quelle moisson !

    200 877 pages visitées par des curieux de 122 pays, en 12 mois ! Une prodigieuse moisson avec une infinité d’amis nouveaux ou retrouvés que je viens ici remercier !

    Les caprices du hasard et la fidèle et amicale collaboration de mes deux garçons Alex et Nan ont fait de ce Blog créé par hasard, une sorte de toile qu’on achète et qu’on installe chez soi sans savoir vraiment ce que l’on va y peindre. Je n’imaginais pas qu’un jour des inconnus viendraient m’y rejoindre et partager selon, des idées, des questions, des points communs ou opposés, bouts de chemin, découvertes ou amitiés vraies


    Sans verser dans la blogomanie du gourou de la blogosphère française Loïc Lemeur, Le Blog reste, à mon avis, une extraordinaire ouverture vers le monde, un lieu de partage et d’évasion ! Un blog doit rester ce qu’il est, c’est à dire une partie de soi que l’on met librement et sans contre partie à la disposition du monde. Un véritable Zokalo mexicain, une agora, un véritable lieu de partage !

    50 millions de Blogueurs dans le monde partagent aujourd’hui cette merveilleuse aventure technologique !

    La contraction de « web log » ou carnet de bord Web,  a enfanté ce mot magique « Blog » et offert ainsi tant de bonheur aux internautes du monde.


    Véritable thérapie pour certains (défoulement, mise à nue, divulgations), compagnon de solitude pour d’autres, simple loisir ou soutien quotidien, un Blog naît et meurt avec des pages qui se tournent et des vies qui évoluent.

    Finalement bloguer c’est continuer à voyager ! C’est faire découvrir un bout de monde et son propre monde aux autres !

    C’est surtout l’amitié de milliers de visiteurs qui vous offrent un brin de muguet, un nuage de myosotis ou un sourire de coquelicot ….

    Merci de votre fidélité, de ce compagnonnage, de ces  bouts de route  ensemble, de cette complicité virtuelle tout en étant réelle !

    Vous, mes chers compagnons de route avec qui j’entame une année nouvelle, pour continuer à découvrir le monde ensemble, à travers mes reportages, impressions et aventures autour du monde, je souhaiterais vous poser une seule question :

    «  Pour vous, c’est quoi bloguer ? »

    Rached El Greco

  • COLLABORATRICE DE PLUME

    Ni secrétaire Ni nègre

     

    Haute culture

    Goût du voyage et de l’insolite

    Passion de la plume

    Une personne qui peut m’aider à débroussailler de longs feuillets pour meubler et composer deux ouvrages en cours !

    Un clavier de piano à quatre mains ? Une sonate voyageuse ?

    Quelques jours ou après-midi par semaine, pour un voyage dans le monde de l’Aventure, de l’exploration et de la passion !

    E-mail de réponse : cigv-hq@planet.tn

  • Lettre à ma mère

    SOUVENIRS, REGARDS, VIE…

    J’achève ce soir la 132e page de mon livre

    «  Maman, Mutti, Aroussa » !

     

    Ton départ du 23 juin 2006 est marqué en rouge sang, gravé dans mes tripes et les tréfonds de mon cerveau ! Je ne comprends toujours rien, ne réalise rien et n’accepte rien !

    Je t’écris ces quelques mots en préambule à ce livre qui partira lundi chez l'éditeur:

    Que dire, sinon je t’aime

    Que dire d’autre, sinon je t’aime

    Que te redire Mutti, sinon je t’aime

    Que n’ai-je entendu durant toute une vie

    Que « je t’aime mon fils »

    Le seul verbe que nous avons décliné en commun à longueur de vie

    C’est aimer et encore aimer! Aimer à en perdre la raison et à  ne vouloir surtout pas la retrouver ! Aimer jusqu’à la folie, jusqu’à la vie, jusqu’au sens de la vie !

     

    Tu es pour moi, et tu le sais, mon plus grand amour avec Papa

    Tout le reste n’est que baliverne et fioriture.

    Seul l’Amour vaincra !

    Si les anges pouvaient parler ils te diront que tu es l’expression même de l’AMOUR !

    A leur image tu as offert à tes enfants, à ta famille, à tes nièces et neveux, à tes voisins, à tes amis, aux amis d’amis, aux malades, aux vivants, aux morts, aux estropiés, aux culs-de-jatte et même aux méchants, la seule richesse que tu possèdes : l’AMOUR. Tu avais l’art de savoir donner et encore donner !

    Les personnes qui étaient à ton service  ont trouvés en toi un monument d’Amour, un réconfort, une amie, appelée « LELLA HABIBA ». TU es Lella à plus d’un titre ! Tu es « Lellat ellalat », LA « Reine des reines ».

    Ma princesse des cœurs ! Notre reine à tous !

    Tu ne savais que donner !

    Donner ta plus agréable richesse :

    Ton rire inimitable

    Ta sympathie innée

    Ta compagnie si  recherchée

    Mémoire…

    Ces derniers jours tu me ressassais sur ton petit banc, des souvenirs d’enfance :

    Ton Papa (Gouverneur) qui te cajolait au point que tu avais à toi seule une belle voiture noire 6 cylindres de Citroën…et même, l’hiver en montagne, une jeune  fille de compagnie, …qui te tournait les pages de ton livre ! Tu avais 12 ans et tu étais frileuse et …gâtée tu cachais tes mains dans une moufle de fourrure… Bébé gâté !

    Tu évoquais le Général Rommel en pleine guerre 39/44 qui est venu manger chez toi une Brik à l’oeuf et un couscous au poisson ! Il était émerveillé et surpris qu’une Tunisienne parle un si bon français, décline Molière et Voltaire et qui aimait de surcroît son pays, l’Allemagne… Tu évoquais avec un air coquin cette fois, cet élégant monsieur, mari de Brigitte Bardot, le beau Jacques Charrier qui laissa Bourguiba à Skanés pour passer 2 ou 3 jours chez toi ! Conquis par ta « joie de vivre ». Tu étais fière de repenser à tes deux jeunes amies allemandes, Top Models à Düsseldorf et animatrices de télévision: Ingrid et Evelyn Büttow...que mon fils Nan rencontrera à Munich, 40 ans plus tard...par ta bénédiction...et qui seront à Hammamet pour le 31 décembre 2006! Ils ont loué une suite royale pour 15 jours...dans un centre de thalasso...! C'est encore toi maman!

    Comment oublier ce pèlerinage à la Mecque, où tu fus heureuse 15 jours durant ! Grâce à toi et à notre ami accompagnateur Si Béchir Ben Jemaa et Lella Fatma, j’ai découvert cette grande et noble religion, l’islam !

    Tu évoquais tes connaissances et amis de voyages (que de découvertes maman !) : La Shmita de Köln (en 1965) qui t’as reçue comme une reine ! Job Knap qui t’as reçu seule, de nuit, à l’aéroport d’Amsterdam (en 1969) et qui t’as fait visiter même les jolies filles en vitrine sur le Prinzenkracht ou quai royal…et tu avais peur pour elles…pas très habillées malgré le froid…disais tu.

    Tu évoquais tes longs séjours chez moi à Cologne puis  à Lausanne et à au chalet de Gstaad et de Crans Montana, ou un week-end est souvent converti en 60 jours…de bonheur commun !

    Tu avais l’art de faire des amis autour de toi !

    Je te laissais seule dans ma maison d’étudiants pour aller à mes cours et je te retrouvais dans la cuisine de l’étage avec une dizaine de (jolies) filles étudiantes conquises par ton charme savourant ton délicieux gâteau au chocolat!

    Puis Evian ! Papa ! Ces jours heureux et bénis, durant près de 20 ans, au bord du Lac Léman et face à Lausanne. LE paradis. Le tout Evian n’avait qu’une princesse : TOI !

    Ta joie suprême à Evian était aussi de recevoir tes 3 garçons et tes petits enfants de Tunis ! Que des merveilles ! Du bonheur ! De l'Amour! De la vie!

    Ces derniers jours Mutti, dans un autre chapitre tu évoquais l’enfant que j’étais :

    Tu me répétais tout ce que je t’ai fait endurer comme nourrisson ! Cela commence par le bruit de ta bague qui touche « par malheur » mon lit métallique, quand tu déposes, endormi, le bébé de 3 mois ! Ce petit frottement de bague te bousillait la journée, car bébé nerveux était bien réveillé et dur dur à se rendormir !

    Bébé aura bientôt 4 ans et ira chez les sœurs ! Il apprendra ainsi à cet âge à lire et à écrire et même à connaître un brin de catéchisme…et plusieurs chansons !

     Si Mohamed, ton étudiant sorbonnard protégé, deviendra par ta magie mon répétiteur et me fera lire et apprendre à 6 ans de longues strophes de Molière et de Victor Hugo et me donnera surtout le goût de la plume ! Mon seul métier en vérité…

    Maman, comment oublier ma première Boum, ou surprise partie, à Hammam-lif, alors que nous habitions au Palais Beylical, au pied du Boukornine inondé de beaux cyclamens mauves et blancs! Je suis rentré en larmes et rien ne pouvait m’arrêter ! Je t’embrassais très fort et je pleurais !

    Une phrase m’a fait quitter ma première Boum, à la 1re heure et j’en suis encore meurtri, 40 ans plus tard : 

    « Le sieur A.H., à la Rue Salambô, près de la mer, nous recevait à cette boum ! Plein de jolies filles et de la belle musique. Quand soudain notre hôte hurle en écoutant une porte grincer «  El azouza jat, la vieille arrive » ! Lui qui habitait chez sa mère osa l’appeler «  la vieille » ! Pour moi c’était le sacrilège suprême !

    Et c’est ce soir là, que tu as acquis un 2e prénom, car je t’avais dit dans mon flot de larmes : « Toi maman tu seras toujours une Aroussa, une Poupée et jamais une azouza » 

    Tout le monde adopta ce prénom nouveau, Aroussa,  qui t’allait si bien, toi la coquette, l’élégante, qui n’oubliait jamais de vérifier son foulard, son vernis à ongles et sa coiffure! Toujours. Toujours !

    Ton 3e prénom de Mutti, te vient de cette belle Allemagne où toutes mes amies t’ont immédiatement appelée « Mutti » pour maman !

    Mutti, que dire de ces souffrances que je t’ai occasionnées avec mes sacrés longs voyages à 18 ans déjà…Tu étais pendue face à des cartes murales sur toute la maison et tu suivais ton fou de fils, de Sydney à Bora Bora en passant par l’Indonésie et Terre de Feu ! Tu apprenais le nom des capitales, des mers et des montagnes pour être avec le fou-volant, ton fils !

    Ces derniers soirs, Maman, tu me répétais sur ce même banc «  Je n’ai pas de fille, je n’ai plus ni père, ni mère ; tu es ma fille, mon enfant, la consolation de ma vie… » !

    Permets-moi de te voler cette dernière expression, car c’est toi et toi seule qui es la consolation de ma vie ! Je t’aime, je t’aime et je t’aime encore maman

    Arriva un funeste 23 juin 2006!

    Arriva le téléphone d’Alex, mon fils, au Ritz de Barcelone, où je venais d’arriver ! Arrivera l’incompréhensible ! Le mot que j’abjure, que je hais de toutes mes forces : « fin » !

    Cette garce et injuste grande faucheuse aura eu le dernier mot ! Elle nous a séparé peut-être, mais tu es en moi comme toujours. A chaque seconde de ma vie Aroussa !

    Tout comme ces milliers de baisers que je t’ai donnés, dans mes bras ou tu dormais paisiblement ; le 24 juin 2006, de 18h30, arrivée de mon avion de Barcelone, à 8h30 du lendemain matin, pour aller ensemble à « notre carré familial ». Dans mes bras.

    Mais tu sais Maman que je t’aime et que je resterai toujours ton bébé maigrichon réveillé par le frottement de ta bague sur son berceau, par ton sourire radieux, par ta vie, ton image !

    Tu es en moi !

    Je suis en toi !

    Je t’aime Mutti. Plus que jamais !

    "De battre ton coeur s'est arrêté et de douleur nous sommes pétrifiés"!

    Ton fils qui t’aime !

    Rached