Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

My Point of View - Page 35

  • Un zeste de patience, un brin de sagesse, un bouquet d’amour…

    Lettre au Père Noël

     

    "Histoire de civisme" suite et fin.

    Le civisme est sûrement une respectable valeur humaine que l’on apprend. Parents et éducateurs ont cette obligation d’inculquer cette valeur aux enfants. L’incivisme doit cependant être combattu tout comme l’obscurantisme, le vol ou le mensonge.

    Quant à l’Etat, il a ce devoir sacré d’appliquer la loi. Fermement. La lointaine et si proche Finlande pourrait servir d’exemple.

    Dans ce pays du nord, le contrevenant au code de la route ne sera pas privé de points sur son permis de conduire, n’achètera pas un calendrier de fin d’année au policier, ne lui glissera pas la pièce, n’usera pas du charme de sa micro jupe, mais saura qu’il doit respecter la loi et donc subir  les conséquences en cas d’infraction.

    En Finlande, pour freiner les chauffards éméchés la première amende n’est que de cent euros par exemple, la seconde sera le double et la troisième sera 50% de votre salaire mensuel. Plus d’un millionnaire veillera à sa fortune et plus d’un smicard préservera son pécule, par peur de fauter et donc de payer…

    Je voudrais évoquer un seul et unique problème de civisme : la conduite automobile !

    Le vrai problème, chez nous, n’est pas la vitesse (très contrôlée par radars et agents) mais le civisme du conducteur qui oublie, très souvent, d’utiliser son clignotant pour indiquer qu’il prend un tournant, d’allumer ses feux de position la nuit tombante, de ne pas jeter en pleine circulation sa canette de bière, son pot de yaourt et ses mouchoirs de papier et surtout et enfin d’avoir un peu de courtoisie vis-à-vis des autres conducteurs.

    Haro sur le baudet ! Stop aux insultes ! Stop aux dames traitées de P. respectueuses ! Stop aux clignotants oubliés ! Stop aux insultes de tous bords. Stop aux crises de nerf subites et incongrues qui poussent un sage conducteur à doubler en triplant et à sonner à en crever tympans. Stop à tout ce gâchis et à toute cette vulgarité.  

    La solution est simple

    Premièrement : introduire, pour l’obtention du permis de conduire, une troisième catégorie à part le Code et la Conduite soit des cours de civisme et de courtoisie avec examen à la clef.

    Deuxièmement : instauration d’une simple législation répressive et inaliénable envers au moins deux infractions : sanctionner de 500 dinars  celui qui grillera sciemment un feu rouge ou chevauchera une ligne continue. Payer l’amende sur place ou laisser sa voiture sur le bas côté en remettant les clefs au policier qui les remettra directement au poste de police.

    Ou avec la technologie moderne: l'infraction est flachée et l'amende de 500 DT suivra directemnt au domicile du fauteur! L'informatique n'a point d'humeurs...

    Payer deux fois le salaire d’un smicard pour avoir grillé un feu rouge donnera, peut- être, à réfléchir à plus d’un chauffard.

    Et si le Père Noël décidait d’offrir à chaque conducteur un zeste de patience, un brin de sagesse, un bouquet d’amour et une notion de responsabilité qui serait alors et enfin le début du civisme....

    El Greco

     

  • HISTOIRE D'EAU

    Eau nourricière

     

    "Histoire de cisvisme". Une 5e escale. J’ai appris un jour, à un cours d’économie, alors que je n’avais que dix sept ans, que le premier problème économique de la Tunisie était l’eau. Et cela n’a pas beaucoup changé avec des saisons inversées et des ondées capricieuses et parcimonieuses.

    Le spectacle de ma première fuite d’eau eut en moi un effet de colère sourde et profonde quand j’appris que de ce trottoir, l’eau coulait ainsi depuis trois jours et trois nuits et que monsieur tout le monde s’en fichait éperdument. Alertée, la SONEDE ou Société des Eaux me remercia et arrêta l’hémorragie.

    Aux quatre coins du pays, cet événement, hélas, se produisit devant moi plus de vingt fois avec plus ou moins de bonheur pour arrêter ces hémorragies dévastatrices.

    Voilà qu’un jour, au cœur de Tunis, sur la bretelle qui mène de l’aéroport à l’hôtel Abou Nawas, je vis un insolite jet d’eau sur la plateforme centrale séparant les deux chaussées à sens inverse.

    Non, ce n’est pas le beau jet d’eau de Genève, ni le célèbre geiser de Reykjavik d’Islande, mais une horrible fuite d’eau, au nez de milliers de conducteurs automobiles amusés, peut-être, par un éventuel rafraîchissement dans une canicule aoûtienne.

    Voilà qu’au cœur de la capitale des tonnes d’eau se « volatilisent » au nez du contribuable, au nez du citoyen, au nez de l’actionnaire du pays.

    Contre vents et marées, j’arrête ma voiture à cheval sur la plateforme et de mon téléphone portable, je contacte le service concerné de la SONEDE auquel je commençais à m’habituer. C’était, hélas, un samedi, et la moitié des agents étaient déjà partis en week-end. Je me faisais huer et klaxonner par les conducteurs, gênés par ma voiture. Transformé en Don Quichotte d’autoroute, trempé par une pluie torrentielle et non voulue, accroché à mon portable, je tenais bon et demandais d’urgence et de suite un technicien qui viendrait arrêter ce gâchis.

    Plus de trente minutes de révolution avec une foule qui m’assaille et deux policiers qui m’accostent. Ma colère était si visible et si sincère que tout le monde prit mon parti y compris les agents de police. Une heure plus tard, la fuite d’eau qui devait n’être colmatée que le lundi suivant, jour ouvrable, a enfin cédée au civisme d’un fonctionnaire que je salue ici.

    J’ai demandé, à cette même SONEDE, la mise en circulation d’un numéro vert qui permettrait au citoyen d’alerter la Société des Eaux car les fuites se comptent encore par dizaines et centaines dans le pays…

    Nicolas Hulot s’arracherait les cheveux et l’Abbé Pierre se retournerait dans sa tombe face à tant d’eau perdue !

    Peut être que ce Blog atterrira dans les mains d’un civique responsable de la SONEDE qui daignera enfin créer ce numéro vert au secours de l’eau nourricière.

    (Prochain et dernier article : SOS Père Noël!)

  • TRIBULATIONS EN ROUGE

    Ah ! Ces feux rouges

     

    Histoire de civisme, 4e escale. Je n’ai jamais compris et je ne comprendrai jamais comment un conducteur à l’arrêt, à un feu rouge, se décide soudain à griller le feu !

    Ceci est, hélas, plus qu’un crime. Une faute.

    Un jour, au croisement du supermarché d’El Menzah VI de Tunis, j’étais sagement arrêté à un feu rouge derrière une belle petite Polo blanche qui attendait patiemment le passage des feux. Est-ce le Foehn, ce vent qui rend fou, la tramontane de Brassens ou l’harmattan sénégalais qui poussa ce jeune conducteur de Polo blanche à démarrer en trombe en plein feu rouge ? Estomaqué, je le suis. Dépité, je le suis. Furieux, je le suis. Quinze secondes plus tard, le feu passe au vert et je me vois à la poursuite de la Polo blanche. La traque dura plus de trente minutes. Alerté par ce conducteur qui lui collait aux fesses, le chauffard décida de m’égarer dans les ruelles du Grand Tunis. De guerre lasse, il s’arrêta au fond d’un cul de sac. Je m’arrête juste derrière, pare choc contre pare choc.

    Soudain, c’est l’horreur. Une masse gélatineuse se déploie langoureusement d’un minuscule habitacle pour se dresser devant moi. Balafré à souhait, haineux à en vouloir plus encore, il s’apprêtait à me démolir le visage en me demandant ce que je voulais.

    Une heure. Une heure entière. Une heure perdue de ma vie. Une longue heure offerte à cet énergumène…

    J’espère qu’il retiendra de ce long monologue une seule phrase, un simple fait. « On n’a pas le droit de griller un feu rouge qui peut causer malheur à autrui ». Optimiste que je suis, j’espère qu’il y pensera, peut-être, à ces prochains feux rouges.

    Le hasard aidant, le lendemain même, à ce même feu rouge nous sommes uniquement deux voitures à l’arrêt.

    Soudain, la belle et rutilante allemande qui me tenait compagnie démarre en trombe…avec un feu…on ne peut plus rouge !

    Je supplie Bouddha de me m’épargner une nouvelle mésaventure avec un chauffard à sermonner! Au prochain feu, à 200 mètres à peine…Bouddha me lâche ! Je suis, à nouveau, côte à côte avec la même grosse et belle voiture ! Sans réfléchir, je baisse ma vitre gauche et lui demande par gestes et mimiques d’en faire de même!

    Elégant, plutôt BCBG, la quarantaine à peine, notre fumeur de cigare me sourie et tend ses oreilles :

    « Monsieur, excusez moi, mais je pense que vous n’avez peut-être pas remarqué, au dernier stop que le feu était au rouge quand vous avez démarré ! »

    Sa seule réponse est un vrombissement ! Une voiture de plus d’une tonne qui décolle comme un ovni… et qui grille un second feu rouge !

    (Suite avec une Eau nourricière)

  • CIVISME EN TUNISIE

    Lampions et cailloux

    Ayant vécu des dizaines d’aventures, semblables à ces deux dernières, dans plus d’un pays de ce si vaste monde, je me suis dit un jour, qu’à cœur vaillant rien n’est impossible et que faute d’être prophète chez soi, on pouvait au moins jouer le Samaritain. Essayer…

    Sur la grande route qui mène de Monastir à Tunis, vers l’entrée de Sousse, je vis un jour des milliers de lampions noirs et taciturnes. Le vent aidant, ces milliers de sacs en plastique noir étaient accrochés, agglutinés et collés à des arbres chétifs et lugubres.

    Un second malheur: un hiver non pluvieux. Un paysage stérile, des arbres qui se meurent et des « milliers d’assassins » qui assaillent branches et bronchioles de ces arbres agonisants. Le malheur est grand car tout ce plastique mettra des milliers d’années à disparaître. Que faire ?

    J’ai toujours pensé, depuis ma tendre enfance, qu’une lettre ne coûte rien et j’avais toujours en mémoire cette anecdote de mon grand père, alors avocat à Sousse, qui me raconta un jour suite à un litige avec le gouverneur de la région et d’une fin de non recevoir, son astuce épistolaire. Mon grand père écrivit une lettre au Bon Dieu avec copie conforme (Cc.) au gouverneur de la région qui eut tellement peur de la supplique divine qu’il acquiesça finalement à la requête de l’avocat.

    J’écrivis une simple lettre à Madame la Ministre de l’environnement de Tunisie, nouvellement promue à ce poste.

    Une lettre badine, franche et alarmante que j’oubliais à l’instant même où elle fut postée. Une bouteille à la mer…

    Quelle ne fut ma surprise, trois jours plus tard, de recevoir un coup de téléphone de Monsieur le Gouverneur de Sousse qui demandait moult explications précises suite à ma lettre à Madame la Ministre de l’Environnement…

    Quelle ne fut ma surprise quelques mois plus tard d’apprendre, par les journaux du matin, qu’une loi venait d’interdire la fabrication, l’usage et l’emploi de sacs en plastique noir.  

     

    Les cailloux du petit Poucet

    Je venais d’acheter une belle nouvelle allemande. Rutilante et élégante, vrombissante et étonnante. Déjà 600 kilomètres au compteur ! Quand arriva ce qui n’aurait dû jamais arriver…

    Je doublais sagement, sur l’autoroute de Hammamet, un gros camion rouge. Une détonation assourdissante faillit me doter d’une surdité définitive et non réversible. Ce n’est ni une canonnade ni un tir de missile ni encore un pneu crevé mais un mystère absolu qui déstabilisa ma bonne humeur et m’habilla d’angoisse et de perplexité.

    Arrivé chez moi, à Hammamet, je fis le tour de ma voiture plus d’une fois, me demandant si ce bruit sordide, lugubre et assourdissant n’aurait pas éraflé la belle allemande… 

    Quand soudain se dévoila le crime crapuleux.

    L’impact. Un gros point noir qui en quelques jours deviendra fissure et me coûtera un pare brise de plus de mille dollars. Le camion était chargé de caillasse qui s’échappait gentiment à l’air libre. Un caillou, qui quitte ainsi son chargement, double sa vitesse en touchant l’ennemi de plein fouet et peut sur une tempe donner la mort sans hésitation… Une longue série de lettres et de téléphone accoucha d’une demi mesure. Une loi obligea les camionneurs à retenir leur caillasse ou cailloux par de simples toiles bâchées.

    Ceci n’est, hélas, qu’une demi solution car souvent cette bâche est illusoire et ne fait que masquer la caillasse en liberté. Armé de mon téléphone portable, je continue à jouer au Samaritain en photographiant, preuve à l’appui, le camion assassin que je croise. Plus d’une fois, j’arrive à le doubler et à l’obliger même à s’arrêter. Cela marche une fois sur quatre. J’ai l’impression de brasser du vent !

    Le contrevenant voyant l’image de son camion sur mon portable a peur d’une dénonciation ! Mais que fera un chauffeur smicard d’une cargaison appartenant à un millionnaire peu respectueux de civisme et de vies humaines ?

    (Suite, aux dramatiques feux rouges !)