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Voyage - Page 16

  • Lettre à ma mère

    SOUVENIRS, REGARDS, VIE…

    J’achève ce soir la 132e page de mon livre

    «  Maman, Mutti, Aroussa » !

     

    Ton départ du 23 juin 2006 est marqué en rouge sang, gravé dans mes tripes et les tréfonds de mon cerveau ! Je ne comprends toujours rien, ne réalise rien et n’accepte rien !

    Je t’écris ces quelques mots en préambule à ce livre qui partira lundi chez l'éditeur:

    Que dire, sinon je t’aime

    Que dire d’autre, sinon je t’aime

    Que te redire Mutti, sinon je t’aime

    Que n’ai-je entendu durant toute une vie

    Que « je t’aime mon fils »

    Le seul verbe que nous avons décliné en commun à longueur de vie

    C’est aimer et encore aimer! Aimer à en perdre la raison et à  ne vouloir surtout pas la retrouver ! Aimer jusqu’à la folie, jusqu’à la vie, jusqu’au sens de la vie !

     

    Tu es pour moi, et tu le sais, mon plus grand amour avec Papa

    Tout le reste n’est que baliverne et fioriture.

    Seul l’Amour vaincra !

    Si les anges pouvaient parler ils te diront que tu es l’expression même de l’AMOUR !

    A leur image tu as offert à tes enfants, à ta famille, à tes nièces et neveux, à tes voisins, à tes amis, aux amis d’amis, aux malades, aux vivants, aux morts, aux estropiés, aux culs-de-jatte et même aux méchants, la seule richesse que tu possèdes : l’AMOUR. Tu avais l’art de savoir donner et encore donner !

    Les personnes qui étaient à ton service  ont trouvés en toi un monument d’Amour, un réconfort, une amie, appelée « LELLA HABIBA ». TU es Lella à plus d’un titre ! Tu es « Lellat ellalat », LA « Reine des reines ».

    Ma princesse des cœurs ! Notre reine à tous !

    Tu ne savais que donner !

    Donner ta plus agréable richesse :

    Ton rire inimitable

    Ta sympathie innée

    Ta compagnie si  recherchée

    Mémoire…

    Ces derniers jours tu me ressassais sur ton petit banc, des souvenirs d’enfance :

    Ton Papa (Gouverneur) qui te cajolait au point que tu avais à toi seule une belle voiture noire 6 cylindres de Citroën…et même, l’hiver en montagne, une jeune  fille de compagnie, …qui te tournait les pages de ton livre ! Tu avais 12 ans et tu étais frileuse et …gâtée tu cachais tes mains dans une moufle de fourrure… Bébé gâté !

    Tu évoquais le Général Rommel en pleine guerre 39/44 qui est venu manger chez toi une Brik à l’oeuf et un couscous au poisson ! Il était émerveillé et surpris qu’une Tunisienne parle un si bon français, décline Molière et Voltaire et qui aimait de surcroît son pays, l’Allemagne… Tu évoquais avec un air coquin cette fois, cet élégant monsieur, mari de Brigitte Bardot, le beau Jacques Charrier qui laissa Bourguiba à Skanés pour passer 2 ou 3 jours chez toi ! Conquis par ta « joie de vivre ». Tu étais fière de repenser à tes deux jeunes amies allemandes, Top Models à Düsseldorf et animatrices de télévision: Ingrid et Evelyn Büttow...que mon fils Nan rencontrera à Munich, 40 ans plus tard...par ta bénédiction...et qui seront à Hammamet pour le 31 décembre 2006! Ils ont loué une suite royale pour 15 jours...dans un centre de thalasso...! C'est encore toi maman!

    Comment oublier ce pèlerinage à la Mecque, où tu fus heureuse 15 jours durant ! Grâce à toi et à notre ami accompagnateur Si Béchir Ben Jemaa et Lella Fatma, j’ai découvert cette grande et noble religion, l’islam !

    Tu évoquais tes connaissances et amis de voyages (que de découvertes maman !) : La Shmita de Köln (en 1965) qui t’as reçue comme une reine ! Job Knap qui t’as reçu seule, de nuit, à l’aéroport d’Amsterdam (en 1969) et qui t’as fait visiter même les jolies filles en vitrine sur le Prinzenkracht ou quai royal…et tu avais peur pour elles…pas très habillées malgré le froid…disais tu.

    Tu évoquais tes longs séjours chez moi à Cologne puis  à Lausanne et à au chalet de Gstaad et de Crans Montana, ou un week-end est souvent converti en 60 jours…de bonheur commun !

    Tu avais l’art de faire des amis autour de toi !

    Je te laissais seule dans ma maison d’étudiants pour aller à mes cours et je te retrouvais dans la cuisine de l’étage avec une dizaine de (jolies) filles étudiantes conquises par ton charme savourant ton délicieux gâteau au chocolat!

    Puis Evian ! Papa ! Ces jours heureux et bénis, durant près de 20 ans, au bord du Lac Léman et face à Lausanne. LE paradis. Le tout Evian n’avait qu’une princesse : TOI !

    Ta joie suprême à Evian était aussi de recevoir tes 3 garçons et tes petits enfants de Tunis ! Que des merveilles ! Du bonheur ! De l'Amour! De la vie!

    Ces derniers jours Mutti, dans un autre chapitre tu évoquais l’enfant que j’étais :

    Tu me répétais tout ce que je t’ai fait endurer comme nourrisson ! Cela commence par le bruit de ta bague qui touche « par malheur » mon lit métallique, quand tu déposes, endormi, le bébé de 3 mois ! Ce petit frottement de bague te bousillait la journée, car bébé nerveux était bien réveillé et dur dur à se rendormir !

    Bébé aura bientôt 4 ans et ira chez les sœurs ! Il apprendra ainsi à cet âge à lire et à écrire et même à connaître un brin de catéchisme…et plusieurs chansons !

     Si Mohamed, ton étudiant sorbonnard protégé, deviendra par ta magie mon répétiteur et me fera lire et apprendre à 6 ans de longues strophes de Molière et de Victor Hugo et me donnera surtout le goût de la plume ! Mon seul métier en vérité…

    Maman, comment oublier ma première Boum, ou surprise partie, à Hammam-lif, alors que nous habitions au Palais Beylical, au pied du Boukornine inondé de beaux cyclamens mauves et blancs! Je suis rentré en larmes et rien ne pouvait m’arrêter ! Je t’embrassais très fort et je pleurais !

    Une phrase m’a fait quitter ma première Boum, à la 1re heure et j’en suis encore meurtri, 40 ans plus tard : 

    « Le sieur A.H., à la Rue Salambô, près de la mer, nous recevait à cette boum ! Plein de jolies filles et de la belle musique. Quand soudain notre hôte hurle en écoutant une porte grincer «  El azouza jat, la vieille arrive » ! Lui qui habitait chez sa mère osa l’appeler «  la vieille » ! Pour moi c’était le sacrilège suprême !

    Et c’est ce soir là, que tu as acquis un 2e prénom, car je t’avais dit dans mon flot de larmes : « Toi maman tu seras toujours une Aroussa, une Poupée et jamais une azouza » 

    Tout le monde adopta ce prénom nouveau, Aroussa,  qui t’allait si bien, toi la coquette, l’élégante, qui n’oubliait jamais de vérifier son foulard, son vernis à ongles et sa coiffure! Toujours. Toujours !

    Ton 3e prénom de Mutti, te vient de cette belle Allemagne où toutes mes amies t’ont immédiatement appelée « Mutti » pour maman !

    Mutti, que dire de ces souffrances que je t’ai occasionnées avec mes sacrés longs voyages à 18 ans déjà…Tu étais pendue face à des cartes murales sur toute la maison et tu suivais ton fou de fils, de Sydney à Bora Bora en passant par l’Indonésie et Terre de Feu ! Tu apprenais le nom des capitales, des mers et des montagnes pour être avec le fou-volant, ton fils !

    Ces derniers soirs, Maman, tu me répétais sur ce même banc «  Je n’ai pas de fille, je n’ai plus ni père, ni mère ; tu es ma fille, mon enfant, la consolation de ma vie… » !

    Permets-moi de te voler cette dernière expression, car c’est toi et toi seule qui es la consolation de ma vie ! Je t’aime, je t’aime et je t’aime encore maman

    Arriva un funeste 23 juin 2006!

    Arriva le téléphone d’Alex, mon fils, au Ritz de Barcelone, où je venais d’arriver ! Arrivera l’incompréhensible ! Le mot que j’abjure, que je hais de toutes mes forces : « fin » !

    Cette garce et injuste grande faucheuse aura eu le dernier mot ! Elle nous a séparé peut-être, mais tu es en moi comme toujours. A chaque seconde de ma vie Aroussa !

    Tout comme ces milliers de baisers que je t’ai donnés, dans mes bras ou tu dormais paisiblement ; le 24 juin 2006, de 18h30, arrivée de mon avion de Barcelone, à 8h30 du lendemain matin, pour aller ensemble à « notre carré familial ». Dans mes bras.

    Mais tu sais Maman que je t’aime et que je resterai toujours ton bébé maigrichon réveillé par le frottement de ta bague sur son berceau, par ton sourire radieux, par ta vie, ton image !

    Tu es en moi !

    Je suis en toi !

    Je t’aime Mutti. Plus que jamais !

    "De battre ton coeur s'est arrêté et de douleur nous sommes pétrifiés"!

    Ton fils qui t’aime !

    Rached

  • Club CIGV

      XVIIe Congrès mondial

    CIGV

    Un rendez-vous de Paix, d'Amitié et de Tolérance

    Du 10 au 12 novembre 2006

    Barcelona

    La magie est encore au rendez-vous ! Un congrès qui sera à jamais inscrit en lettres d’or sur une pierre blanche. Plus que jamais, l’Amitié était au rendez-vous. D’intenses et beaux instants chauds en émotion, en retrouvailles et en découvertes !

    Merci à Jose-Luis Buch et à Marisa sa principale assistante qui ont fait du Ritz Palace de Barcelona, une maison CIGV, où tout Cigéviste était l’hôte du Roi…La météo dame le pion au week-end et nous offre un nouveau printemps ensoleillé durant nos trois jours de congrès !

    Deux personnages, deux hôtes de marque au Congrès 

    A l’ouverture 

    C’est par la « surprise du siècle » que commence notre congrès en début de séance plénière : Du haut de son « jeune âge avancé », auréolé de 20 ans de présidence CIO à Lausanne et d’une carrière précédente de Ministre des Affaires Etrangères d’Espagne, Président de la banque Caixa,  Juan-Antonio Samaranch, Membre fondateur et Vice-Président du CIGV s’installe à la tribune d’honneur et de sa voix douce égrène ses souvenirs au club: « En jet privé (Mystere 20) il débarque à Tunis, en mars 1984,la veille du Premier Congrès Mondial…pour s’excuser de ne pouvoir assister au Congrès et recevoir enfin la médaille qui lui était décernée…Le plus grand voyageur du monde,  avec 189 pays visités (218 aujourd’hui) recevait ainsi la médaille d’or du CIGV.

    Surprise. Les 120 minutes d’escale à Tunis se transforment en Scoop mondial. Le président Samaranch est venu avec 30 journalistes de 30 différents organes de presse (télé et presse écrite !) ! C’était sa contribution au succès et « faire part de la naissance officielle de « bébé CIGV », 19 mois après l’Assemblée Générale constitutive du CIGV à San Juan de Puerto Rico» …

    Le Premier Ministre tunisien et neuf de ses ministres sont présents avec l’ensemble des Cigévistes, à l’aéroport de Tunis, pour que la fête soit totale !

    Merci Président Samaranch !

    A la clôture

    Par un deuxième personnage espagnol aussi haut en couleurs !

    Juan Gaspart JR sera présent au premier dîner CIGV, au Ritz -Palace(5*GL), et à la soirée de gala à l’hôtel Avenida Palace ! Président de la chaîne hôtelière HUSA qui nous héberge et qui compte plus de 70 hôtels 5* en Europe, Juan est également président du célèbre club de football BARSA, Président du Tourisme de l’Etat de Catalogne et enfin Consul Honoraire des Seychelles !

    Un Personnage émouvant qui nous a fait revivre notre membre fondateur (1983) Juan Gaspart, son père, et qui de la simplicité conjugue tous les traits…

     

    n      Pays représentés : Allemagne, Algérie, Australie, Belgique, Chine, Côte d’Ivoire, Espagne, France, Grèce, Luxembourg, Monaco, Guadeloupe, Italie, Luxembourg, Portugal, Réunion, Seychelles,  Suisse, Tunisie, USA & Venezuela.

    n      Lecture des rapport moral, financier 2005/2006 et Budget prévisionnel 2006/2007.

    n      222= 246 ! C’est une simple logique ! Notre liste originale du mois d’août 1982, comptait 222 pays et porte le nom de TWO TWO TWO ! Le 246e pays coopté par le congrès est le Monténégro ! Tout Cigéviste qui a déjà visité ce pays doit envoyer une lettre écrite au HQ en précisant par exemple que 86+ Monténégro = 87, afin d’être homologué ! Merci.

    Voir liste sur les sites Web :

    www.cigv.com & www.cigv.it &  www.cigv-online.com 

    n      Prochains congrès mondiaux : Seychelles et Tunisie. Décision par le BE, au vu des cahiers de charges, en avril 2007, pour le congrès de mai 2008

     

    Extrait des Recommandations :

    n          Maintient pour la 9e année consécutive du taux de la cotisation annuelle internationale !

    n           Faire connaître nos 6 principaux sites Web et Blog CIGV autour de vous ! C’est l’avenir du CIGV ! Merci aux 3 Webmasters du Club pour leur assiduité: Alex, Mauro et Anis.

    n       AWARD CEREMONY :(au dîner de gala à l'hôtel Avenida Palace) Médaille décernée une seule fois, à chaque changement de classe ou catégorie TGV (100, 150 et 200)

    n      Médaille d’or : Monique Feuardent (CH) avec 209 pays visités

    n      Médaille d’argent : Guido Ragazzoni (CH) (152) & Mercedes Marimon Garnier (E) (150)

    n      Médaille de Bronze : Jacques Loupy (Réunion) (118), Louis Mille (Monaco) (107), Claudio Chiumello (I) (101).

    n      Prix de l’Amitié : A neuf Cigévistes dont le tout nouveau Juan Gaspart JR.

    LES COULISSES DU CONGRES

    ** La plus longue séance photos au CIGV depuis 1982 : Tous les Cigévistes présents ont tenu à prendre une photo personnelle avec le Président Samaranch qui a eu un entretien avec tout un chacun.

    ** LA visite surprise. A bord d’un navire Costa,  Hughes des Etages dit Gugus, dit Dieu, du CIGV-Guadeloupe, fait coïncider sa superbe croisière méditerranéenne avec le Congrès ! Bravo Gugus !

    ** Monseigneur Antonio Fullana Moragues (Archevêque d’Espagne) bénit nos travaux d’une façon solennelle et oecuménique en début de congrès.

    ** Marco Pramonego du CIGV-Italie vend aux congressistes le livre qu’il vient d’écrire sur sa compagne Théa…qui vient de nous quitter pour un dernier voyage. Tous ces sous iront vers les enfants d’Amérique centrale !

    **  Dernier voyage : En plein Congrès la Maman de Clara Buch nous quitte pour un dernier voyage…Fawzia et Rached représenteront l’ensemble des Cigévistes au Crématorium de Barcelone !

    ** Hommage à Federico Marimon-Garnier (Past-président du CIGV-Espagne) réitéré aux quatre membres de sa famille présents au Congrès. Mercedes, l’épouse du défunt président, a suivi avec émotion tout cet hommage

    ** Le plus jeune Cigéviste : Jonathan Starck  (17 ans) du CIGV-Allemagne, est adepte du trekking sur les montagnes d’Asie et d’Europe…

    ** Le plus joyeux déjeuner de l’année : A la ferme Torres, après la visite en bus du vignoble (2000 ha) et des caves. Un menu sympathique arrosé par Vina Sol 2005 (aux salades), de Mas Rabell Tinto 2004 (au filet de Buey con salsa de Fricando), de  Moscatel Oro (à la mousse de Avellanas) et enfin un envoûtant Torres Orange Liquor (à volonté…) avant et après le café express de la maison !

    Résultat des jeux. Chacun a bu lors de ce dîner un minimum de 10 verres de ces bons vins…sans indigestion aucune ! Une heure de promenade en campagne avec des chants à tue tête…par des Grands Voyageurs heureux !

    ** Merci à M. Chala du CIGV-Tunisie qui n’a cessé de mitrailler nos travaux durant 3 jours avec ses caméras !

    ** Une minute de silence en mémoire de 26 Cigévistes ou proches parents de Membres CIGV dans le monde, partis pour un dernier voyage durant cette année

    ** Le professeur Nardo Giardina du CIGV-Italie invite tous les congressistes, le lundi 18 avril 2007, au Theatre Medica de Bologne, pour fêter le 55e anniversaire de son orchestre « Doctor Dixie Jazz Band » ! Notre Gynéco qui fume comme un pompier…garde son souffle caramba ! Tanti auguri Nardo !

    Rappel : Le CIGV est aujourd’hui présent dans 184 pays ! Avec 50 pays visités on acquiert la qualité de Cigéviste, entre 25 et 49 pays visités on devient déjà « Membre Aspirant »et enfin à partir de 100 pays visités on intègre la liste fermée des 104 TGV du CIGV. : www.cigv-online.com & www.cigv.com

    Credo du CIGV: la Tolérance

    Devise: "Peace in the world"

    Publications: Astrolabe (revue), Astrolabe-Plus (encyclopédie thématique), News mensuels en 9 langues et Directory mondial annuel.

    Adhésion : par cooptation! Contacter directement le HQ par E-mail: cigv-hq@planet.tn

     

  • partir...(suite et fin)

    une débauche insulaire

    La mémoire nous dévoile sous certains plis des réminiscences et des vadrouilles lointaines vers certains confettis flottants au grès des vents, de l’histoire et du hasard !  Plus au sud encore, c’est une débauche insulaire en Océan Indien avec les Seychelles, la Réunion et l’Ile Maurice, terres de rêves et d’évasions.

    Les Mascareignes avec ce précieux joyau, archipel aux 112 îles protégées par l’Unesco, au nez des polueurs et des pseudo-touristes : Les Seychelles…un des tous derniers paradis terrestres

     Puis des incursions en profonde Terre d’Afrique (Sénégal, Gambie, Côte d’Ivoire, Togo et Bénin) dans un monde si riche et différent aux problèmes presque insolubles. En traversant l’Atlantique je revois l’heureux et béni Canada, véritable terre promise bordant les U.S.A Au pays de l’oncle Sam la Californie, par exemple, restera cet éternel Paradis rêvé par tant de Grand Voyageurs. Plus au sud, avec le pouce en l’air, je revois cette cavalcade effrénée d’auto-stop, à travers seize pays d’Amérique Latine, d’Acapulco à Terre de Feu en retrouvant par l’Amazonie et en passant par Iguaçu la magique et le « Puputi Del Mundo », ou nombril du monde, Cuzco capitale Inca, lisière de Machu Picchu, titre de mon premier ouvrage, il y a vingt ans déjà. Une pieuse pensée à mes rencontres avec le Rey Pelé à Sao Paolo, Casius Clay à Lima, et Salvador Allende à Santiago au Chili, sans oublier un triste énième coup d’Etat qui me surprit en Bolivie. En Amérique Latine, le cœur chavire bien vite et la tête s’enflamme très fort.

    Plus à l’horizon se lève un nuage bleu mystique et cabotin. Il survole d’autres nouvelles contrées allant des Maldives au Sri lanka en passant par d’incroyables enclaves africaines riches en incroyables découvertes humaines et historiques :

    Ethiopie, Somalie, Swaziland, Lesotho, Zimbabwe, Angola, RDC, Congo, Niger et Mayotte par exemple….De partout cette soif d’apprendre, de comprendre et d’affronter le danger sans même penser à ce danger !

      En traversant l’Océan Pacifique je ressens avec délice ce choc éblouissant de corail et de lagon et ces journées surnaturelles ou presque, passées à l’île Bora Bora parmi ses deux mille cinq cents Tahitiens « FIU ». Que sont donc devenues vingt-cinq ans après ces îles de corail, de verdure et de débauche de couleur et d’amour souvent mal interprété, sous des colliers de fleurs ou de coquillages, ce paradis de Cook et de Gaugin ?

     De l’aéroport Faaa, à Papeete c’est le départ vers la nouvelle Zélande en franchissant la « Date Line » qui me fit râter un 9 avril, un jour d’anniversaire ou un an, le jour de mes 21 ans !   

      D’Auckland à Dunedin c’est la découverte d’une Grande Bretagne du siècle passé avec en prime une messe de minuit de pâques, dans une tornade de 4.500 kilomètres d’auto-stop au pays des Koalas et du Kangourou jusqu’à Darwin.

      Dans ce pays de Sir Sydney Cove, Ministre de l’Intérieur de sa gracieuse Majesté de l’époque, les descendants de ces passagers n’ont presque rien de commun avec la sauvage beauté de cette île lointaine pas plus peuplée que Los Angeles l’américaine.

      Une frêle petite main me sort de ma torpeur. Papa ! Papa ! Il faut quitter ‘’River Tiger’’. Le zoo de San Diego va fermer ses portes.

    Compatissant ... le nouveau voyage de la mémoire continue avec la découverte de la Californie 88, du Cap Vert 2006 avec ses Desperados exilés dans leurs montagnes et dans la même foulée de cette fin d’année, un pays fermé aux hommes, à la Paix et à la quiétude, la Guinée Bissau. Guinée qui ne reçoit que 500 « visiteurs » par an ( 76 millions pour la France) et où j’ai découvert des Humains au cœur plus grand que les pyramides d’Egypte et un paysage à vous couper…le dernier souffle !      

    Partir c’est vivre un peu.

  • Partir, partir...

    Partir

    C’est vivre un peu

     

    Une soif de vie

    Une soif de soif

    Une soif d’ivresse

    Une soif à étancher

    Un désir de partir

    Un élan effréné

    Un départ réitéré.

    Une impulsion qui se ramène toujours à un explosif départ. Partir, voyager sans cesse, c’est le lot de tout dromomane qui, au bout d’un certain temps, sans trop savoir pourquoi et sans trop réfléchir, reprend son bâton de voyageur, cherche son étoile polaire et repart... vers l’inconnu.

    Aveuglé (verblendet) ce voyageur a un besoin viscéral, pareil à celui du fumeur ou du drogué qui le pousse à... partir.

    Pour lui, cet impératif, ce 3, 2, 1, 0 est un objectif inconscient et inné sans cesse renouvelé. Tout comme le Phénix, ce départ permet de renaître de ses cendres.

    Tout comme la faim, ce « partir » revient à l’heure du prochain repas. 

    Ce voyageur « cyclé », « cyclique » et « conditionné » fonctionne comme une véritable montre suisse. Quand l’heure arrive, il faut partir. Mais partir pourquoi et comment ?

    POURQUOI PARTIR ?  

    Partir, et de préférence vers un endroit nouveau, un pays, un monde « à découvrir ».

    Le nez au vent, la pupille dilatée et l’oreille aux aguets, on part vers cet objectif choisi au hasard d’une rapide lecture. C’est en descendant d’un avion dans un nouvel aéroport, sur cette passerelle souvent tremblante que l’on se sent le plus léger, le plus heureux, le plus vivant, le plus émerveillé.

    Enfin cette Terre Promise ! Cette Terre attendue, ce pays nouveau. C’est sûrement le moment le plus émouvant du voyage.

    Là, peu à peu, le flou qui envahissait ces lieux se dissipe. La brume se lève et nous permet de croquer à pleines dents moult détails : le douanier en faction, le policier intransigeant, la morne salle d’attente, le beau marbre ou le pavé défoncé, les écriteaux accueillants, l’habit insolite, l’accueil chantant, la langue barbare ou peu connue, le teint, la taille, et même un trait de caractère de cet autochtone présent dans cet aéroport d’arrivée. Cinq minutes sont déjà écoulées, le voyage est à son apogée. Cette ivresse d’arrivée, cette décharge d’adrénaline et cette émotion à fleur de peau sont peut-être ce qu’il y a de plus merveilleux au monde. Avoir cette chance énorme de visiter, de voir, d’apprendre (wissbegierig), d’écouter et de communiquer est un don de Dieu. Le plaisir du dromomane n’a d’égal, à mon avis, qu’une certaine pipe de fumeur...de Vientiane au Laos, de Birmanie, de Thaïlande ou d’ailleurs.

    Le voyageur attend cet instant de départ pendant des mois ou des ans.

    L’instant arrivé, cette première phase du voyage (la préparation-attente) enfante la seconde ou l’arrivée lyrique, bucolique, mélodique et idyllique.

    Quoi de plus beau que de passer à la troisième phase, la découverte du pays, de vibrer par tous ses pores et d’aller vers l’Autre, ce nouveau, cet aborigène ou autochtone, pour le comprendre, s’enrichir de sa présence et peut-être... l’aimer.

    COMMENT VOYAGER ?  

      Dans cette troisième phase de voyage ou galopade effréné, la curiosité canalisée est notre tuteur principal vers la grande voie de l’Aventure. Tout cela se terminera dans une quatrième phase de voyage qui cristallise le tout sous forme de reportage pour les uns, et de petits carnets roses ou blancs pour les autres, ou encore par le montage de belles diapositives ou photos numériques.

    Ces informations glanées au gré des rencontres seront, sur notre bureau de travail, le catalyseur d’un reportage. Les lectures sur ce nouveau pays se suivent rapidement. Tout s’enchaîne, tout devient clair, le « chasseur-voyageur » n’a plus qu’à projeter et résumer ses informations teintées d’émotion. Notre chanceux voyageur boucle ainsi son 184e reportage sur un pays nouveau.

      Mais on n’a plus vingt ans et l’on ne s’appartient plus. Là, commence le vrai calvaire et l’ambiguïté. Comment laisser sa propre chair et son amour pour partir et partir encore, vivre sa soif culturelle sans tomber seul le soir sur un oreiller ... cauchemardesque d’un hôtel anonyme, qui freine vos élans et vous rappelle à la non liberté.

      La sagesse acquise (l’est-elle jamais ?) donne ainsi un parfum supplémentaire à ce départ-voyage et une ablution sentimentale nous aide ainsi à quitter le giron familial et à voler quelques jours à la vie pour revenir bien vite plein d’usage et peut-être de raison.  

    Mais quid de voyager ?

    (à suivre)