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aventure - Page 2

  • Villa Amalia à Hammamet?

    Voyageurs sans bagages

     

    « Villa Amalia ». Une jeune belle dame dans le rôle cinématographique d’une femme pianiste, Isabelle Huppert (présidente du Festival de Cannes 2009) surprend son compagnon, Thomas, dans les bras d’une autre. Le même soir, dans la rue, elle retrouve par hasard un ami de longue date, Georges. Cette double surprise va faire basculer sa vie. Elle prépare très rapidement son départ vers une destination inconnue. Elle décide de fuir le compagnon infidèle et commence par vendre tout ce qu’elle a. Maison, actions, voiture et bijoux s’envolent rapidement. Elle fait le vide. Elle n’a plus rien. Si une envie. Une forte envie.

    Elle décide de partir à Capri et de vivre une autre vie. Sans souvenirs ni bagages. Voyageuse libre elle enfourche le destin et se laisse caresser par les vagues du hasard, poussée par les alizés de l’aventure.

    La vie serait-elle une prison d’objets qui s’entassent ou une liberté d’action dans les sentiers de la planète ? Le bonheur serait-il de capitaliser des biens éphémères ou de semer et cueillir amour et joie de vivre entre berges conviviales, vallées perdues, montagnes ardues, prés bucoliques et rivages azurés ?

     

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    A l’instar du voyageur elle a compris, très tôt, que le destin de l’homme  est lié à sa nouvelle philosophie de la vie : le voyage comme raison d’être. Compte tenu de son destin particulier, le voyageur saura quitter l’éphémère pour aspirer au spirituel, au culturel et à l’imaginaire !

    Autre image. Autre monde. Autre planète. Assis en tailleur, sur un très vieux tapis rouge, je suis coincé entre un jeune Bouddhiste en robe orange et au crâne rasé, tenant une longue trompette de deux mètres de long et un second bonze plus âgé, tenant religieusement en main un manuscrit de centaines de pages non cousues ni reliées. Le cadre est magique et l’instant divin. Au cœur de Bodhnath, à Kathmandu, dans une école bouddhiste au cœur de la plus grande stupa du Népal…

     

    Une musique sereine, apaisante et envoûtante accompagne un chœur de trente jeunes bouddhistes assis en trois rangées autour d’une allée centrale d’une salle de prière. Je me mets à répéter des mots que je ne comprends pas et me sens déjà emporté vers d’autres cieux et nuages blancs.

    Soudain un flash. Une image. Une odeur. Un son. C’était la fin de la guerre du Vietnam et je déambulais mes 18 ans dans un Royaume du bout du monde. Au Laos. A Vientiane, je me revois assis en tailleur avec d’autres bonzes ou prêtres habillés de robes orange safran, belle couleur ambrée due à une cuisson enrichie de coriandre et d’écorces d’oranges.

    Mais ici, point de lecture de versets divins. Ici, on fume la pipe. Sans le vouloir je venais de passer une incroyable heure dans une Fumerie publique d’opium ! Dans ma course effrénée de voyageur je n’ai  dû réaliser cela que de nombreuses années plus tard…

    Le destin pour le voyageur est souvent le fait d’attraper au vol une idée, un mot, une suggestion, un pressentiment, ou un vol d’avion pardi ! Le destin commence alors à se forger et les chemins à s’ouvrir ! Isabelle Huppert, notre héroïne de « Villa Amalia » n’a-t-elle pas rattrapée le destin du voyageur en suivant son bonhomme de petit chemin en allant à la découverte du monde et se séparant de ses innombrables attaches pesantes et assommantes ?

    Ouvert à toutes les données et possibilités le Grand Voyageur fera du voyage un métier. Un sacerdoce. Une croix. Un havre de paix à la richesse inépuisable !

     

    Rien n’est réellement nécessaire pour voyager, ni trop de temps, ni trop d’argent. Internet et l’expérience ouvrent des voix royales dans la jungle du si vaste monde et nous offrent des milliers de curiosités à découvrir et à savourer

    Le seul et unique frein du voyageur, aujourd’hui en 2009, est à mon avis ce bout de papier qui divise le monde. Qui creuse encore plus les fossés abyssaux entre pays et civilisations. Près de 90% des citoyens du monde ne peuvent se déplacer facilement et ne peuvent visiter librement, sans « passe-frontière », qu’une dizaine de pays des 246 de la liste du CIGV.

     

    Passé cet écueil, c’est sans bagages que l’on effectue les plus beaux voyages. On saura alterner buffets de gare, « maisons et châteaux », gîtes ruraux, hôtels Formule Un, chambres d’hôtes, palaces huppés ou « Leading hôtels ». Là n’est pas le plus important.

    Dans ce monde d’errance éternelle, l’amour filial sera la clef de sésame et le breuvage dopant qui nous permet de repartir à l’assaut de l’aventure. Encore et encore. Tant que Dieu nous prête vie !

     

    Au risque  de déplaire, les Voyageurs, tout comme Georges Brassens, savent bien que : « Non les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre qu’eux »

     

     Mais ils sautent gaiement le rubicond pour s’envoler vers l’aventure. L’aventure est autre et se veut être un autre bagage. Celui d’affronter l’école de la vie, le monde, pour se faire un bagage et pour essayer de pénétrer et d’acquérir des bribes de culture de l’Autre. Cet Autre, notre maître nouveau sera notre ami et notre nouvelle encyclopédie.

     

    Ces milliers de personnes croisées, ces centaines de foyers visités et ces dizaines de civilisations rencontrées ne sont-ils pas un don du ciel ? Une encyclopédie à ciel ouvert !

    On y rencontre le paysan qui nous apprend la grandeur de l’âme et la richesse du cœur. On croise les brigands qui nous poussent à penser que souvent l’homme n’est ni ange ni démon.

    Comment oublier aux Comores ma longue interview de Bob Denard le roi des mercenaires, ou celles des terribles  narcotrafiquants lieutenants de Pablo Escobar, du cartel de Medellin, en Colombie, des passeurs de diamants à Brasilia ou encore des trafiquants d’opium au Swaziland par exemple. Toutes ces aventures forment l’homme et le rendent encore plus ouvert et averti. Des pages enfouies dans ma plus profonde mémoire.

    On rencontre également sur les chemins du monde, des sages, des bouddhistes, des shintoïstes, des orthodoxes, des soufistes et d’autres encore qui de la patience nous content la difficulté et vertu et de l’amitié les secrets.

     

    D’autres enfin, nous apprendront la compassion. Ils sont déjà à un niveau supérieur de l’humanisme, ils ont appris à accepter l’autre tel qu’il est, à l’image des pieux, des grands, des sages, de Mère Térésa ou de Nan par exemple.

     

    Ces « Gens la », comme le dit si bien Brel, sont des voyageurs sans bagages, détachés du matériel et en route vers le détachement et le nirvana. Leur bote secrète est noble et se résume à une phrase : « Seul l’Amour vaincra !».

    C’est vrai que pardonner n’est pas toujours facile et oublier encore moins. C’est vrai que l’exemple de Talion est à bannir et celui de Saint-Just à suivre. C’est vrai également que donner son amour, sa compassion et son amitié est déjà le plus gros cadeau que l’on puisse se faire. Un bien être incroyable et une jouissance infinie.

     

    Le voyageur sans bagages saura se détacher de la chose pour s’ouvrir à autrui et voler avec vous un instant, un moment de bonheur. Un partage à nul autre pareil !

    C’est ce qui nous attend le 4 juin 2009 à Hammamet. Un happening, un congrès, une rencontre de 32 pays, où le seul mot d’ordre se veut : joie de vivre, partage et amitié !

    Les azurs de la ville épouseront pour vous les contours dorés des sables fins, la grâce du blanc jasmin, le parfum de la verte menthe, les fruits juteux, le poisson si frais et surtout cette ambiance à nulle autre pareille, dite celle « des soirées de Hammamet » . Là, commence un inlassable nouveau voyage, où la lune fière de sa rondeur, nargue les ours, les étoiles et les nuages.

    Soudain, elle saute, elle tressaute, se cache, se dévoile, se joue de vous et va même se mêler aux pignons blancs flottants dans votre verre de thé à la menthe. Elle vous a déjà dans ses bras, si généreux et lunatiques à la fois. Ses effets soporifiques et câlins vous caressent, vous bercent et vous invitent à un autre voyage. Pleine lune à Hammamet.

    Bon vent ! Bonne mer ! Bon congrès CIGV !

    Rached Trimèche

  • Face à 77 chutes d'eau en furie (3)

    La jungle argentine

    C’était vers la fin des années 70, je m’aventurais dans la jungle argentine, au village de Puerto Iguazú. Mon programme se résumait à me remplir les yeux et à vivre un instant magique face  à une des plus grandes merveilles du monde. Admirer du plus près possible les soixante dix sept gigantesques chutes d’Iguazú. Les chutes les plus spectaculaires de la planète, face auxquelles les trois chutes américo-canadiennes du Niagara semblent être un moustique face à un éléphant.

    De 8 heures du matin à 8 heures du soir, je suis passé de l’essoufflement au nirvana en passant par l’extase et la stupéfaction. Des milliers de tonnes d’eau qui se déversent de maintes collines qui engendrent des millions de bulles et de petits nuages transparents.

    Arcs en ciel et papillons sont pris au filet de cette nature en furie. Tout cela en petite pirogue, semblable à un simple bout de papier sur l’eau. Tangages et roulis se suivent sans se ressembler. Qu’importe l’éventuel danger pourvu qu’il y ait l’extase. Passer douze heures sous et entre les chutes d’Iguazú est un don de Dieu à nul autre pareil. Après tant d’années passées, chaque goutte de ces trombes d’eau est en moi encore vivante.

    Foz Iguazú

    Avec une telle débauche au sein de la nature, on oublie le temps, la vie et même le Voyage ! Il est 20 heures. Ma dernière embarcation pour Foz Iguazú vient de partir pour rejoindre le Brésil voisin. A la guerre comme à la guerre, il faudra chercher un gîte de fortune dans cette jungle argentine.

    Le hasard, véritable dieu des voyageurs, réveillera en moi ce soir là, une passion enfantine. La philatélie. Haro sur la poste de la jungle. Et comment trouver une poste dans la jungle ? Le hasard ne laisse jamais tomber ses sujets. Il est grand, basané, moustachu et coiffé d’un chapeau gris qui lui cache le regard.  Il tient en bandoulière un vieux fusil d’avant-guerre. Il ouvre sa porte, furax et méfiant, à cet intrus filiforme et souriant. Il interrompt brusquement ma quête de timbre poste pour me lancer dans les mains un curieux objet blanc d’une centaine de grammes, suivi d’un ordre : Suivez-moi  chico !

     

    La chance est au rendez-vous. Mon voyage change de rive et aborde de nouveaux rivages. Monsieur le Receveur principal des Postes centrales du village de Puerto Iguazú a décidé de me transformer en aide chasseur. Un volontaire désigné !

    Que sera mon séjour dans cette jungle du bout du monde ?

    @suivre : Chasse au tigre

     

  • le dépassement de soi !

    Aventureux Steve Fossett

    Avec toute la candeur de ma jeunesse, je partais en guerre armé de mon seul sourire de Paix. Pigiste auprès d’un célèbre quotidien français, je découvrais l’Asie du Sud-est. Du haut de mes 18 ans, je déambulais dans Saigon en guerre. La guerre larvée était toujours présente mais je ne la voyais pas…

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    Un soir, sous un porche vert, une main sortie d’un sari vert m’attrapa fermement et vertement. Elle me sauva la vie et certes… la soirée ! Oubliant le couvre feu de rigueur au Vietnam, j’entendais les cartouches siffler mais ne m’en souciais guère et point ! La main au sari vert sauva un jeune reporter aventurier et peut-être même aventureux. Tout cela n’est certes que négligence de jeunesse mais aucunement témérité, courage ou dépassement de soi !

    Souvent, très souvent même, le Voyageur se laisse aller à l’aventure, à l’inconnu et fonce au cœur de la jungle sans défense aucune! Le voyageur reste cet assoiffé de découvertes, d’imprévus, de nouveautés, d’aventures, de portes à défoncer, de couloirs déserts, de gouffres abyssaux à sonder et toujours en quête d’une décharge d’adrénaline !

    D’autres vont plus loin. Beaucoup plus loin ! Ils veulent narguer le diable, tenter l’impossible et relever les défis de la terre ! Ces explorateurs hors pairs sont atteints d’une autre belle maladie : le dépassement de soi !

    Le défi de battre un record et d’aller encore et encore plus haut, plus loin et plus fort, en athlète averti d’esprit et parfois de corps «  Citus, altus, fortus ».

    Ces hommes hors pairs, sont accros à l’adrénaline et à la dopamine naturelle, cette « molécule du plaisir » produite généreusement par notre cerveau en extase devant un défi à surmonter !

    Un de nos honorables pairs, un des plus grands explorateurs du siècle, vient de nous quitter sur la pointe d’un nuage, par un hasard aussi bête que bête peut être souvent la vie !

    Il a battu cent records du monde et était irrémédiablement victime de Vavangue, de fougue, de découvertes et d’excitations nouvelles, il se préparait encore à affronter des cimes plus hautes, des ravins plus vertigineux et des vitesses plus folles ! Quand survint l’accident ! Le bête et simple accident !

    Armé d’une petite bouteille d’eau et de belles lunettes noires, il voulait juste se dégourdir les idées par une petite virée de deux ou trois heures, au dessus du désert du Nevada,  dans son tout petit avion, en septembre 2007. Nous l’attendons encore : Steve Fossett !

    Steve Fossett est surtout connu comme "l'homme aux 100 records". 116 records du monde exactement, qu'il a réalisés en montgolfière, en avion, mais aussi en planeur ou en bateau. Celui qui voulait aller toujours "plus vite et plus loin", a été le premier, dans les airs, à réaliser le tour du monde en ballon en 2002, puis en avion, en solitaire et sans escale, en 2005. Sur mer, son palmarès est tout aussi fourni. En 2004, il est salué par Bruno Peyron, après avoir battu son record dans le tour du monde à la voile : 58 jours, 9 heures, 32 minutes et 45 secondes, soit 5 jours de moins que le navigateur français.

    Explorateur "par plaisir", Steve Fossett a aussi gravi les plus hauts sommets, participé à des courses de chiens de traîneaux dans le Grand Nord, aux 24 Heures du Mans et traversé la Manche à la nage. Son dernier record date de 2006 : il avait parcouru 42 000 km en avion autour du globe avec l'aide financière de son plus fidèle soutien, le patron de Virgin : Richard Branson. L'aventurier a disparu en vol alors qu'il tentait de repérer une piste, dans le désert du Nevada, pour un nouveau challenge. Le 27 novembre 2007, trois mois après cette disparition, sa femme Peggy a demandé au tribunal de Cook County dans l'Illinois de reconnaître officiellement son décès pour ouvrir sa succession.

    Richissime aventurier américain Steve Fossett est un, né le 22 avril 1944. Disparu le 3 septembre 2007 dans le désert du Nevada, il est déclaré officiellement mort le 15 février 2008 par le tribunal des successions de Chicago.

     

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    Le monde est riche d’exemples de ce genre. Dans le domaine de la littérature, un exemple de deux récits bouleversants: il s’agit d’Aventures en Guyane de Raymond Maufrais (Ramsay, 1997) et de Voyage au Bout de la Solitude (« Into the Wild ») de Jon Krakauer (Presses de la Cité , 1997).

    Bizarrement, ils traitent quasiment du même sujet : les histoires -vraies- de deux jeunes aventuriers idéalistes qui sont partis un jour (à quarante ans de distance) en expédition individuelle dans la Nature et n’en sont jamais revenus. Ils avaient tous les deux 24 ans.


    Le voyage serait aussi une fuite en avant, une course, un challenge et surtout l’expression même de la curiosité et d’une incroyable boulimie de savoir et d’apprendre ! L’autre, cet Autre, par ses différences sera notre richesse suprême !

    Qu’importe la difficulté ! Qu’importe le danger ! Qu’importe le risque ! Pourvu qu’il y est l’ivresse du voyage, de la découverte et de … la vie !

     

     

  • AIR DESOLE qui ne l’est pas et point


    VISA POUR L’OMBRE

     

    Miami. (Mars 2002). Si guérir c’est prévenir, voyager c’est prévoir. Mais pas toujours hélas. Après le 11 septembre les frayeurs, hantises et suspicions se sont amplifiées dans chaque pays. Cette année c’est au tour de mon fils Anis de faire un grand voyage avec moi, après sa réussite à quatre examens successifs à l’Ēcole Polytechnique de Munich. Son choix s’est porté sur trois pays d’Amérique centrale : le Panama, le Nicaragua et le Honduras avec son île paradisiaque de Roatan !

    Nos demandes de visas sont déposées et la bataille prendra du temps. Reste à résoudre un dernier problème, celui du transit par l’aéroport américain de Miami pour rejoindre notre première étape, Managua au Nicaragua. Pour narrer cette histoire de fou et étant encore en « pourparlers de sourds » avec ladite compagnie française, nous allons la désigner par ce qu’elle n’est même pas, «Air Désolé». La suite de cette aventure sera publiée dans un prochain Astrolabe.

    Pour anticiper tout problème, je me rends au consulat américain de Tunis et leur demande un visa de transit pour mon fils Anis tout en présentant le mien valable pour 10 ans.


    Pour ne pas attendre pendant 21 jours la réponse de Washington, le consulat me certifie qu’il n’y avait aucun problème puisque la durée du transit en Amérique était inférieure à 9 heures. On nous conseille d’obtenir en outre l’accord de la compagnie aérienne qui nous vendrait un billet pour transiter aux USA sans visa dans ce délai réglementaire de neuf heures: Tunis-Paris-Miami et retour. Air Désolé, notre compagnie choisie, nous assure que l’escale n’est que de 2 heures et que nous avons tout le temps à Miami de prendre notre vol TACA pour Managua. Sans visa américain !

    « Pas de problème patron ! » comme le dit si bien mon ami camerounais, en escamotant les R. Nos billets sont achetés, notre hôtel Holiday Inn de Managua réservé et notre ami Alejandro prévenu de l’heure de notre arrivée. Notre nuit de transit dans la capitale française se passe très bien et nous voici déjà à 2 mètres de la porte du Jambo Jet d’Air Désolé à l’aéroport de Paris.

    Soudain, un jeune responsable en chemise blanche, autoritaire et méprisant, nous empêche d’embarquer en clamant une première sentence solennelle : « Vous ne pouvez prendre ce vol sur Miami, vous n’avez pas de visa pour les USA ! ». Trente minutes de palabres pour tout lui expliquer, les accords préalables du consulat des Etats-Unis d’Amérique et de sa propre compagnie aérienne qui nous a vendu ces onéreux billets d’avion. Ni notre carte de fidélité Air Désolé, ni ma carte diplomatique ne parviennent à le dérider. Il nous propose le marché suivant : « Quittez cet avion pour Miami qui a un aéroport infernal et j’essayerai de vous trouver un vol sur Houston, par exemple, où nos frais et les tracas de transit sont moindres. Nous avons déjà refoulé ce matin trois autres passagers qui sont dans votre cas ! ».

    Par miracle, une bonne fée offre sa grâce et son sourire au capitaine des lieux qui lève ses barrages et nous permet d’accéder à l’avion. Nous n’avons plus hélas les bonnes places que j’avais réservées bien à l’avance en prévision des 11 heures de vol.

    Pour éviter tout autre problème, j’insiste auprès du chef d’escale pour envoyer, de suite, une télécopie à l’aéroport de Miami pour solliciter leur coopération et accélérer les formalités de transit sans visa en lui rappelant que le devoir d’un transporteur aérien est d’assurer l’arrivée du passager à destination, une fois l’enregistrement accompli !

    L’E-mail partira-t-il ? L’avion décollera-t-il ? Serons nous à bord d'Air Désolé?

    Un nuage de « september eleven » plane sur Paris…

                                   @suivre : départ américain