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visa - Page 2

  • EN GARDE A VUE CHEZ BUSH ?

    ARRIVĒE AMĒRICAINE


    (Suite du voyage. Escale N°2) Notre avion a près d’une heure de retard et l’hôtesse "d’Air Désolé" (ce qu'elle n'est même pas!) qui accueille, à Miami, ses passagers à la sortie de l’avion n’est pas au courant de notre situation. Au box même de la célèbre compagnie nationale française, personne n’est au courant de notre correspondance et ne peut nous éviter de la rater.

    Finalement, une jeune responsable polyglotte daigne commencer les formalités de passage. Il nous faut alors passer l’immigration et nous présenter à l’embarquement de la TACA. J ’interpelle un policier pour nous aider mais il me répond simplement :

    « c’est à votre compagnie de préparer sur une fiche verte tout un dossier d’immigration en transit et d’appeler deux personnes de la sécurité pour prendre vos passeports et vous escorter ».

    La dame d’Air Désolé acquiesce et se met enfin à remplir deux dossiers complets. Arrivent, soudain, deux policiers d’origine cubaine, en chemise blanche et pantalon bleu, bardés d’une dizaine de badges. Notre destin change de mains. Ils nous font passer l’immigration par une file spéciale et gardent jalousement nos papiers. N’ayant que des bagages à main, nous demandons à aller directement à la salle d’embarquement ou de transit pour attraper notre vol TACA. Mais c’est déjà l’heure, les guichets de la compagnie salvadorienne sont déjà fermés !

    Soudain, c’est l’enfer, la déception et la rage.

    Deux autres policiers prennent la relève, nous encadrent et nous demandent gentiment de les suivre vers le lieu de notre nouvelle résidence. 24 heures de garde à vue (ou prison ?) chez W. Bush en attendant le prochain vol (à la même heure) pour Managua avec la consigne suivante : ne pas s’éloigner de plus d’un seul mètre, ne pas boire une goutte d’alcool et obéir aux ordres !

    Crier, prier ou dialoguer ne sert absolument à rien. Air Désolé n’ayant pas prévenu l’aéroport de Miami, nous sommes jetés aux orties et aux requins.

    Comment sortir de cet enfer bushé ?

    Comment abandonner notre périple en Amérique centrale ?

    Comment accepter la prison ?

               (@suivre: Le secours de Bill Gates ?)

     

  • AIR DESOLE qui ne l’est pas et point


    VISA POUR L’OMBRE

     

    Miami. (Mars 2002). Si guérir c’est prévenir, voyager c’est prévoir. Mais pas toujours hélas. Après le 11 septembre les frayeurs, hantises et suspicions se sont amplifiées dans chaque pays. Cette année c’est au tour de mon fils Anis de faire un grand voyage avec moi, après sa réussite à quatre examens successifs à l’Ēcole Polytechnique de Munich. Son choix s’est porté sur trois pays d’Amérique centrale : le Panama, le Nicaragua et le Honduras avec son île paradisiaque de Roatan !

    Nos demandes de visas sont déposées et la bataille prendra du temps. Reste à résoudre un dernier problème, celui du transit par l’aéroport américain de Miami pour rejoindre notre première étape, Managua au Nicaragua. Pour narrer cette histoire de fou et étant encore en « pourparlers de sourds » avec ladite compagnie française, nous allons la désigner par ce qu’elle n’est même pas, «Air Désolé». La suite de cette aventure sera publiée dans un prochain Astrolabe.

    Pour anticiper tout problème, je me rends au consulat américain de Tunis et leur demande un visa de transit pour mon fils Anis tout en présentant le mien valable pour 10 ans.


    Pour ne pas attendre pendant 21 jours la réponse de Washington, le consulat me certifie qu’il n’y avait aucun problème puisque la durée du transit en Amérique était inférieure à 9 heures. On nous conseille d’obtenir en outre l’accord de la compagnie aérienne qui nous vendrait un billet pour transiter aux USA sans visa dans ce délai réglementaire de neuf heures: Tunis-Paris-Miami et retour. Air Désolé, notre compagnie choisie, nous assure que l’escale n’est que de 2 heures et que nous avons tout le temps à Miami de prendre notre vol TACA pour Managua. Sans visa américain !

    « Pas de problème patron ! » comme le dit si bien mon ami camerounais, en escamotant les R. Nos billets sont achetés, notre hôtel Holiday Inn de Managua réservé et notre ami Alejandro prévenu de l’heure de notre arrivée. Notre nuit de transit dans la capitale française se passe très bien et nous voici déjà à 2 mètres de la porte du Jambo Jet d’Air Désolé à l’aéroport de Paris.

    Soudain, un jeune responsable en chemise blanche, autoritaire et méprisant, nous empêche d’embarquer en clamant une première sentence solennelle : « Vous ne pouvez prendre ce vol sur Miami, vous n’avez pas de visa pour les USA ! ». Trente minutes de palabres pour tout lui expliquer, les accords préalables du consulat des Etats-Unis d’Amérique et de sa propre compagnie aérienne qui nous a vendu ces onéreux billets d’avion. Ni notre carte de fidélité Air Désolé, ni ma carte diplomatique ne parviennent à le dérider. Il nous propose le marché suivant : « Quittez cet avion pour Miami qui a un aéroport infernal et j’essayerai de vous trouver un vol sur Houston, par exemple, où nos frais et les tracas de transit sont moindres. Nous avons déjà refoulé ce matin trois autres passagers qui sont dans votre cas ! ».

    Par miracle, une bonne fée offre sa grâce et son sourire au capitaine des lieux qui lève ses barrages et nous permet d’accéder à l’avion. Nous n’avons plus hélas les bonnes places que j’avais réservées bien à l’avance en prévision des 11 heures de vol.

    Pour éviter tout autre problème, j’insiste auprès du chef d’escale pour envoyer, de suite, une télécopie à l’aéroport de Miami pour solliciter leur coopération et accélérer les formalités de transit sans visa en lui rappelant que le devoir d’un transporteur aérien est d’assurer l’arrivée du passager à destination, une fois l’enregistrement accompli !

    L’E-mail partira-t-il ? L’avion décollera-t-il ? Serons nous à bord d'Air Désolé?

    Un nuage de « september eleven » plane sur Paris…

                                   @suivre : départ américain 


  • Partir c'est vivre un peu

    Boulimie voyageuse


    (Voyage sans bagages. 4e et dernière escale). Le monde a changé. Le prix du voyage s’est démocratisé et la boulimie voyageuse s’est amplifiée. Ne vous étonnez pas de perdre vos bagages si vous décidez de voyager au mois d’Août.

    Toutefois ce tableau bucolique est taché de deux ombres honteuses : La première porte une date horrible, le « 11 Septembre » qui plus que jamais a divisé le monde en deux. Seuls les citoyens de près de 25 pays sur 245 peuvent aujourd’hui circuler librement à travers la planète. Les autres, l’écrasante majorité de la population devra affronter le calvaire et les sévices d’un hypothétique visa. J’ai dû moi-même affronter dans ma vie, 152 consulats et ambassades (sur mes 185 pays visités) en quête d’un précieux visa.

    Un T.G.V (Très Grand Voyageur) Australien, Néo Zélandais, Américain, Japonais, Canadien ou Citoyen de l’espace Schengen ne connaît pas sa chance de pouvoir visiter 100 pays, presque sans visa aucun.

    La seconde ombre au tableau est encore plus néfaste voire macabre

    Souvent, assez souvent hélas, « les gens du voyage » les touristes et les voyageurs sont pris en otage. Certes, les lumières du 29 Septembre 2004 au Colisée de Rome ont remplis de joie les cœurs des Romains, et de l’ensemble de l’humanité, comme plus tard à Paris par exemple pour une ravissante journaliste. Le retour au bercail des otages embrasse plus que jamais les maîtres mots du CIGV « Paix, Pace et Peace in the World ».

    Nul n’a le droit de prendre un humain en otage et surtout pas des femmes et des enfants. La série est hélas bien longue et seule une nouvelle puissance dotée de sagesse, d’équité et de raison peut commencer à essayer de mettre de l’ordre à la maison Terre et permettre à tout un chacun de pouvoir circuler en Paix. De vivre en Paix. Dans un pays sien !

    Le rêve du voyageur n’est-il pas d’aller vers l’Autre, de gagner son amitié, épouser sa différence et faire preuve de tolérance.

    Ce voyageur refuse de devenir otage, rejette l’injustice, clame l’égalité et rêve même à haute voie d’une « sauf conduit » qui lui permettrait comme le dit si bien le Professeur Leonardo Giardina « d’avoir une immunité onusienne pour continuer à parcourir le monde ».

    Plus que jamais, le grand voyageur est un apôtre de Paix et un messager d’Amour et d’Amitié.

    Caramba ce que le monde est vaste et ce que le chemin est encore long. Qu’importent les valises perdues, les longues queues humaines devant les consulats quand on garde en soi encore intacte cette soif insatiable de découvrir le monde et de mieux connaître l’homme.

    Plus que jamais le voyageur reste cet éternel enfant à la pupille dilatée, le nez au vent et les oreilles aux aguets. L'impulsion du voyage reste l'un des plus encourageants symptômes de la Vie.

    Bon Voyage !

                                                        El Greco

  • LA BESSARABIE (1)

    CURIEUSE MOLDAVIE

     

    Chisinau. (Janvier 2001). Au départ, le problème est double : comment visiter le seul des 53 pays d’Europe que je ne connais pas encore, et où fêter le 31 décembre 2000, le passage du Millénium ?

    À l’arrivée la solution est une et une seule : un réveillon en Moldavie (et non au Pacifique Sud, pour grignoter quelques heures), le pays le plus fermé, le plus excentré et le seul qui vit encore à l’ombre de Staline, ce 53e pays d’Europe enfin !

     

    Ce choix logiquement simple me coûtera trois mois de tracas de tous ordres. Les voies d’accès à la Moldavie, le meilleur prix d’avion, l’hôtel adéquat et, enfin et surtout, l’obtention du visa !

    Comment obtenir un visa moldave ? La loi est formelle : faute d’ambassade moldave dans son pays de résidence, le voyageur peut obtenir un visa d’une semaine à l’aéroport de Chisinau s’il présente une invitation officielle ou une réservation d’hôtel. Mais comment trouver un hôtel dans ce pays du bout du monde ? Par Internet pardi ! Sur le site Web de l’hôtel Jolly Alon je relève le numéro de téléphone et un email.

     

    Faute de réponse par courrier électronique, c’est sur le téléphone que je me rabats. Durant cinq jours, c’est la même voix gutturale et froide qui me répond : « Ni pravia no nabra numer... ».

     

    Vingt, trente, quarante fois de suite et enfin une belle voix cristalline m’explique dans un français châtié que je dois envoyer par fax une copie de mon passeport et plusieurs autres indications. La télécopie empruntant également la voie téléphonique, elle se heurtera à cette même voix répétant inlassablement en russe : « Vous vous êtes trompé de numéro, recomposez votre appel » ou encore « Ni pravia no nabra numer ».

    Il faudra deux jours pour passer le fax et trois autres pour retrouver la belle voix cristalline qui, prise de sympathie pour ce curieux personnage qui a choisi la Moldavie pour célébrer le passage du Millénium, lui explique que « depuis 15 jours, une panne de courant plonge le pays dans le noir, la température est sibérienne, l’hôtel n’a qu’une seule et unique réservation pour le 31 décembre, etc. » Cela se corse et aiguise mon appétit de voyageur et ma curiosité boulimique de vadrouilleur ! L’amabilité de Mariana, de Daniela et de Diana fera le reste.

     

    Etablir depuis Tunis un avantageux trajet aérien pour la Moldavie est une gageure et vouloir obtenir un visa pour ce pays frise la folie ou l’impossible.

    C’est la fameuse histoire du « 22 à Asnières » de Fernand Reynaud qui revient en charge tous les matins. Le comédien qui ne peut obtenir de Paris un simple numéro de téléphone à Asnières, en banlieue parisienne, appelle New York qui lui passe la communication. Faut-il donc transiter par Moscou ou par Pékin pour aller à Chisinau ? Peu à peu le puzzle se met en place et c’est par Rome et Budapest que j’irai et je reviendrai par Istanbul. Au meilleur prix.

     

    Il est minuit passé. Notre avion d’air Carpates atterrit enfin à Chisinau ! Vingt passagers harassés et taciturnes envahissent le microscopique aéroport.

     

    Soudain, c’est le vertige. La honte. La déception. Bien en chair et dépourvue de tout sourire, la jeune et blonde officier de police me refuse un visa d’entrée. J’ai beau rappeler que l’hôtel Jolly Alon a envoyé un émissaire avec copie de mon passeport en plus de ma réservation et que j’ai un fax confirmant l’Ok de la police, en vain. L’aéroport se vide et on me prie de reprendre le même avion. Ma dernière arme est de faire rire la belle dame. La glace fond, les nuages passent et l’explication arrive : « vous étiez attendu par les autorités de l’aéroport à 15 h 15 venant e Budapest, il est maintenant minuit passé... »

     

    Est-ce une réponse normande? Un refus? Une acceptation?

    Dur dur la vie d'un voyageur qui n'a ni passeport américain, ni suisse, ni européen avec espace Schengen priviligié...

    Demain il fera jour! Le voyage continu!

     (à suivre)