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Rached El Greco - Page 76

  • Quid aimer?

    Seul l’Amour vaincra

    L’amour, le sens même de la vie, la philosophie du quotidien, la plus belle des religions !

    L’Amour, le bel amour n’est-il pas de donner et encore donner, à l’Autre ? Seulement par amour !

    Comment ranger dans ce Blog ce désordre d’idées et de pensées sur l’amour ? Je ne sais ! Peut-être…par une absence d’ordre en vous livrant des mots ailés…

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     Chez notre ami et académicien français Jean d’Ormesson, par sa complexité, le mot amour est masculin au départ et devient féminin au pluriel et il ne cessera tout au long de notre vie de nous narguer, titiller, chagriner ou mener au septième ciel…en donnant souvent « un sens à notre vie ».

    Filial, platonique, virtuel, charnel, culturel, patriotique, religieux ou narcissique il peut être  foudroyant !

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    Ou encore

    Amants, heureux amants, voulez vous voyager ? ( La Fontaine )

    Un je ne sais quel charme encore vers vous m’emporte (Corneille)

    Phèdre

    Je le vis : je rougis, je pâlis à sa vue ;

    Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;

    Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais plus parler ;

    Je sentis tout mon corps et transir et brûler…

    Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée :

    C’est Vénus tout entière à sa proie attachée.

    Racine

    J

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    Ou encore

    J Il existerait trois conditions essentielles à la pérennité de l'amour entre femmes et hommes:

    L’admiration, le rêve et le désir sexuel.

    Et ces trois composantes doivent être canalisées vers la même personne.

    Et réciproques. Et stables. Mais pas nécessairement dans l'ordre !

    Le désir peut naître de l'admiration ou vice-versa…

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    AIMER

    C’est exister…rêver !

     

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    ...... 

    J Et vous chers Visiteurs- Blogeurs, quelle est votre devise d’Amour ?

    J Quel est votre paratonnerre ?

  • QUID VOYAGER ?

    A chacun son bout de chemin

    :-)

    Partir c’est mourir un peu !

    Con te partiro….

    Partir c’est Vivre un peu !

     

    Ou encore 

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    "Au premier voyage on découvre, au second on s'enrichit." (Proverbe touareg)

     

    "Qui a l'habitude de voyager... sait qu'il arrive toujours un moment où il faut partir." (Par Paolo Coelho)

     

    "Le plus grand voyageur est celui qui a su faire une fois le tour de lui-même." ( Par Confucius)

    "Le vrai voyageur ne sait pas où il va." (proverbe chinois)

     

    Et vous chers visiteurs, quel est votre choix ou quelle est votre devise de voyage ?

    ___________________________________

    demain:

    QUID AIMER?

  • Une boule de qat salvatrice(fin)

     Fuite en

    Qat Airways


      Suite et fin du périple somalien.Nous essayons de restreindre nos mouvements au centre-ville de Mogadiscio pour éviter les balles perdues et les kidnappeurs sanguinaires et hirsutes.

     

    Sauf que le cadran de ma montre transforme ce moment en angoisse profonde, empreinte d’une petite peur bien dissimulée ! Et si mon avion ne partait pas ce soir ?

     

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    Et si toutes mes informations étaient fausses ? Et si j’étais condamné à pourrir dans ce pays ? Pour balayer toutes ces idées noires et saugrenues, je décide de foncer vers l’emplacement de l’aéroport clandestin. Au bout d’une heure de marche, Ali qui glisse dans la brousse comme un marsouin dans l’eau, nous conduit dans une vallée traversée par un long sentier battu et bordé de deux collines sauvages. J’avoue que mon scepticisme ne fait qu’augmenter. Est ce d’ici que partirait mon avion ? J’avais pourtant, pendant six mois, téléphoné à des dizaines de personnes pour m’assurer que cet aéroport existait…


    Soudain, un vrombissement infernal envahi la place. Je pensai à un essaim de sauterelles que j’avais affronté un jour au Niger, aux oiseaux de Hitchcock ou encore à la guerre des étoiles, tellement tout cela est rapide et envahissant….


    Il est là, gris, doté de deux hélices énormes. Il nous pique sur la tête sans crier gare, tout en cherchant sa pseudo piste d’atterrissage. C’est encore un vieil avion russe, jeune de quarante ans peut-être, qui atterrit sans précaution aucune. En un clin d’œil, une dizaine de personnes arrive à bord de vieilles 4*4 poussiéreuses.

    En un tournemain, une cinquantaine de mystérieux sacs de 30 ou 20 Kg sont minutieusement rangés face à l’avion dans un ordre quasi parfait.

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    Dans un rituel ancestral, les sacs de qat fraîchement récolté prennent place à bord de l’avion et seront vendus, une heure plus tard, à Hargeisa, où ils sont attendus par l’ensemble de la population, impatiente d’acheter sa ration de qat chaque début d’après midi pour « brouter » et partir ainsi, jusqu’au soir tombant vers un voyage hallucinant. Mâché longuement le qat est bloqué en boule contre la joue, pour libérer lentement ses précieux et légers hallucinogènes. La Somalie en produit et le Somaliland en consomme. Un peu plus loin, le Yémen et l’Ethiopie restent les plus grands producteurs de qat qu’ils vendent, chaque début d’après midi, à l’ensemble de la population et à certains voisins tels que la République de Djibouti.

    Très correct, le pilote chauffeur-convoyeur accepte mon marchandage. Pour le prix de deux sacs de qat qu’il enlève (et qu’il vendra plus tard), j’ai droit à un retour à Hargeisa en avion-qat ou « Qat Airways ».

    Ballotté, fatigué et enfouis parmi les gros sacs, je ne suis ni déprimé, ni angoissé, mais bel et bien heureux ! Quelle chance que de pouvoir, en quelques jours, quitter le sillon d’une vie ordonnée et planifiée, pour retrouver encore et encore ses 20 ans et s’offrir le luxe de partir à l’aventure ! L’homme, cet heureux accident de la nature, n’a de cesse que de rêver, d’avancer, d’aller plus loin et d’affronter le dit impossible. C’est peut-être la somme des petits défis quotidiens qui donnent un sens à notre vie.

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    Merci à celui qui m’offrit, pour mes dix ans, un petit timbre-poste, avec une double énigme qui me poussa « à courir le monde ». C’était un timbre du Royaume du Laos arborant un éléphant. Je voulais visiter le Laos et voir un véritable éléphant ! Merci à celui qui est en moi à chaque minute de la vie, mon guide, mon mentor, mon père.

    Puisse un jour le Somaliland être reconnu par ses pairs et devenir ainsi, pour la région, un exemple de sérieux, d’organisation et d’essor économique !

    R.T. www.cigv.com

  • Voyage de nuit (4)

     De Hargeisa

    à Mogadiscio

     .

    Il est déjà minuit en Somaliland, mon baluchon sur le dos, j’attends stoïquement, le cœur battant, l’arrivée maintes fois confirmée de cinq 4*4.

    Le suspens me brouille l’esprit, me saisit la gorge et m’anesthésie presque sous le porche de notre hôtel. Cela fait des mois que je tente avec une équipe de Médecins Sans Frontières, de faire le voyage Hargeisa-Mogadiscio. La solution est au fait simple et logique. Ces jeunes et courageux médecins s’attaquent à un impitoyable foyer de variole, au sud de la Somalie , tout en gardant une base arrière en Somaliland. Le dernier convoi du mois précèdent a fait quatorze morts dont un médecin. C’est ce dernier que je remplace pour ce voyage qui me permettra d’accéder à la ville de Mogadiscio.
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    Elles sont là, belles, rutilantes, et noires.
    Elles démarrent, suivies de trois petits camions empruntant la seule route asphaltée du pays. La nuit est profonde, et nos 4*4 foncent tous feux éteints, vers la Somalie. Partagé entre le sommeil, l’angoisse et l’euphorie, je passe ces heures de voyage en écoutant le récit de mes trois amis médecins. Le premier est Kenyan, le second Algérien et le troisième Italien. J’espère trouver le temps un jour de raconter la saga de ces héros des temps modernes, sans qui la variole envahirait tout le continent et franchirait allègrement la Méditerranée. Il est cinq heures du matin, Mogadiscio s’éveille sans Bécaud aucun. Le contrat moral de mon transporteur bénévole s’arrête à l’entrée de cette immense bourgade. Tout cela était prévu et je dois être présent à treize heures, à l’autre bout de la ville, dans un petit aéroport clandestin, pour rentrer enfin à Hargeisa.

    Les taxes sont inexistantes au pays 
    Cette petite journée au pays des fous mérite à elle seule tout un Astrolabe de narration. Comment expliquer la fureur, la haine, la bêtise, l’aveuglement et la hantise des parias qui dirigent cet ersatz de pays ?


    Un peu plus vaste que la France et dix fois moins peuplée, la Somalie occupe la corne de l’Afrique avec une savane qui couvre 60% du pays. I

    ndépendante depuis 1960, elle a vu sa constitution s’effondrer en 1991, avec un chef d’Etat désigné et 20 parlementaires, sur 245, nommés par Djibouti. Treize ans de guerre civile créent une véritable économie de contrebande en l’absence d’Etat. Les ports de Bossasso et de Berbara viennent de rouvrir et permettent à la Somalie d’exporter du bétail, des bananes, de la myrrhe et des encens, principalement vers l’Arabie Saoudite. Oublié par les grands argentiers de la planète, le pays accélère la marche de sa planche à billet et les trafiquants impriment leurs shillings somaliens en Indonésie. Les taxes étant inexistantes au pays, cela permet aux trafiquants de tous poils d’importer des produits d’Asie du Sud-est et de les revendre aux pays voisins à de bas prix.


    Depuis la fermeture de l’aéroport de Mogadiscio en 1995 et en l’absence d’un service bancaire, le gouvernement crée la B.U .S. Banque Universelle de Somalie, qui vient épauler les huit « hawalas » ou sociétés de transferts de fonds.

    Mais le triste « september Eleven » a gelé l’avoir de ces derniers en Amérique, W. Bush soupçonnant ces hawalas de soutenir le réseau de Ben Laden. Une première lueur pour sortir ce pays de son encerclement et étouffement vient sous la forme de petites compagnies aériennes privées qui désenclavent le pays en attendant des jours meilleurs !

    Mon nouveau compagnon n’a que douze ans. Hirsute et filiforme, Ali me conduit à travers les champs de la ville. Soudain, mon pied heurte une timbale blanche décorée d’oiseaux bleus. Le sang séché sur l’anse évoque de sinistres souvenirs. Quel est l’enfant qui fut ravagé par une balle perdue ou volontaire avec sa timbale en main ? La larme à l’œil je prends délicatement cette timbale et la remplie tout au long de notre marche de plusieurs douilles perdues. Ils feront avec moi le voyage de Tunis.

    La ville s’éveille.

     Ça et là fleurissent de nouveaux étals de toutes sortes. Le premier marchand vend des pastèques, le second des tee-shirts, le troisième de la poudre de riz et de sorgho et le quatrième des chaussures. Mais avec Ali on avait un autre shopping en tête. Au bout de deux heures de recherches, nous tombâmes sur le bon marchand. Après un rapide conciliabule, j’achetais une liasse de dix centimètres d’épaisseur de billets de banque somaliens et enfin, pour le deal, pour le jeu, pour l’aventure, là, en pleine rue, un véritable et authentique passeport somalien. Vert et orné d’une étoile dorée, il n’attend que la photo de son nouveau propriétaire. Pour 25 US$ j’avais un nouveau document de voyage, très recherché par une certaine mafia qui arrive à obtenir ainsi un salvateur asile politique en Grande Bretagne surtout. Mon petit « Musée du Voyageur » de Tunis s’enrichira d’un nouveau trophée !

    Curieux pays de Punt

    « Et pourtant elle tourne » disait Galilée ! Elle fut pourtant grande et illustre, cette Somalie ou Terre de Punt, nommée Pouanit par les Egyptiens et Aromates par les Romains, Bar El Agaiéb ou Bilad Somal ou Zumal (peuple riche en bétail) par les Arabes. Quant au nom même de Somalie, il vient de « soo mal » ou « va traire » en somali, la langue du pays, en allusion à : « va traire du lait que tu offriras à tes hôtes ! » Tel était déjà le sultanat de Harrar en 1400, avant de subir l’invasion des Portugais en 1506 et le protectorat anglais en 1887. Le nord, future République de Somaliland, est occupé par les Anglais. Les Français prennent la côte qu’ils appellent Côtes françaises de Somalie et, au sud, les Italiens se chargent du Jubalaland, qui deviendra colonie en 1905.

    Après la cession, par l’Angleterre, en 1948, de l’Ogaden à l’Ethiopie, l’Italie reçoit un mandat onusien de 10 ans pour administrer le pays. Indépendance de la Britsih Somalia du nord, qui fusionne alors avec Somalia italiana en 1960, pour former enfin la République de Somalie. Siyad Barré fomente son célèbre coup d’Etat en 1969, perd l’Ogaden et fait adhérer son pays à la ligue arabe. Les soviétiques prennent pied mais seront expulsés 10 ans plus tard, en 1989, aux émeutes de Mogadischio. L’évêque Mgr Salvatore Colombo est assassiné, Barré finira par fuir et le Somaliland se déclare ainsi République indépendante en 1991. Pour restaurer l’équilibre, l’ONU s’enlise et instaure « Restore hope et Provide Relief ». L’Amérique participe avec 28 150 soldats et signe avec le général Aïdid en 1992 une paix précaire. Une simple trêve qui sera suspendue, en 1995, après la perte de centaines de casques bleus. Les milices ne sont pas désarmées et la paix civile est absente !

    Nous essayons de restreindre nos mouvements au centre-ville pour éviter les balles perdues et les kidnappeurs sanguinaires et hirsutes... et....voilà que...
                       

                      (à suivre : Comment quitter ce pays ?)